Lorsqu’un lecteur nous propose de voir, photographier ou essayer sa voiture, c’est toujours avec plaisir. Premièrement, cela permet de comprendre avec quoi vous roulez, et donc cela nous permet de vous proposer des essais adaptés. Deuxièmement, et bien c’est toujours passionnant et instructif d’avoir votre avis et vos histoires sur un modèle. Dans notre cas, tout s’est fait via un message de mon frère disant « j’ai un pote qui a une Porsche RS, mais je ne sais pas trop ce que c’est, est ce que tu veux regarder et en discuter avec lui ? ». Quelques échanges plus tard, j’apprenais qu’il s’agissait en fait de plusieurs Porsche Carrera RS. Autant vous dire qu’elles méritaient toute notre attention !
La Porsche 2,7 RS : la première
Lorsque la 911 a été créée, elle a vite été engagée en compétition. Cela permettait à Porsche de rentrer dans la catégorie GT, après avoir dominé les prototypes ! Cela se faisait notamment avec la 911 S. En 1972, lors du salon de l’automobile de Paris, la 2,7 Carrera RS se dévoile au public ! Le sigle RS signifie RennSport, soit course sport. Ainsi, il s’agit d’une version d’homologation. Au final, la 911 2,7 RS, c’est avant tout un flat 6 développant 210 ch pour 950 kg ! Pour alléger autant la voiture, les tôles de carrosserie se sont amincies pour atteindre uniquement 0.8 mm !
Extérieurement, la 2,7 Carrera RS se distingue des versions S notamment par son pare-chocs revus, à l’avant, et son aileron à queue de canard, à l’arrière. Les deux améliorent la tenue de route de la voiture. On retrouve également l’inscription Carrera, de couleur contrastante, sur les bas de caisse. Les mythiques jantes Fuchs reprennent la même couleur. A l’intérieur, tout est vidé. On sent l’allègement à tous les points de vue. Notre exemplaire du jour a beaucoup été revu pour une utilisation intensive sur circuit il y a une vingtaine d’années. Il n’est donc pas entièrement d’origine. Que les puristes ne s’offusquent pas !
Mécaniquement, les modifications sont plus poussées sur la 2,7 RS. Initialement, la 911 avait été développée avec un moteur 2,0 L. Rapidement, les ingénieurs réalèsent le bloc pour atteindre 2,4 L sur la 911 S. Pour que la voiture soit compétitive dans la catégorie 3,0 L, la décision fut prise d’augmenter encore la cylindrée. Problème, le bloc ne peut plus être agrandit sous peine de rendre les parois entre chaque cylindre trop fragiles. Pour pallier au problème, les cylindres furent recouverts d’une couche de Nikasil, comme les 917. Cet alliage très résistant permet de solidifier le bloc tout en l’allégeant. Sur les 500 exemplaires prévus, plus de 1500 sortiront des chaines de Zuffenhausen !
La 993 Carrera RS : la plus pure !
La Porsche 993 Carrera RS suit exactement le même schéma que la 2,7 Carrera RS. Elle fait suite à la non moins mythique 964 RS. Présentée à Amsterdam en 1995, la 993 RS est donc une version d’homologation. Elle suit la même recette que ces aïeules : régime et cure de protéines. « Notre » exemplaire étant une 993 RS « simple », elle n’est donc pas dotée du caricatural pack Clubsport avec un énorme aileron inspiré des versions de course. Vous retrouvez cet aileron sur la Porsche 993 GT que nous avions photographiée. Entièrement restaurée ces dernières années, notre exemplaire se montre dans un état clinique, et conforme à l’origine.
Extérieurement, la 993 RS ne se montre qu’auprès des connaisseurs. Les grosses jantes en 18 pouces et la faible garde au sol donnent tout de même quelques indications. Les disques de frein ventilés remplissent toute la jante. Les pare-chocs sont légèrement plus dynamiques que les versions classiques de la 993. Cependant, on ne rentre en aucun cas dans l’excès, surtout dans la teinte grise de notre modèle du jour. A l’arrière, l’aileron se veut plutôt discret, et toute en fluidité, dans un dessin très rond, typique des années 90. L’intérieur se dépouille tout en restant très similaire à la 2,7 RS. On évoluait en douceur à Stuttgart à l’époque, bien loin des sauts technologiques actuels.
Côté performances, la 993 RS n’est pas en reste. Le flat 6 a été revu pour cuber maintenant 3.746 cm3. Pourtant, c’est officiellement un moteur 3.8L. Allez comprendre. Il délivre 300 ch à 6.500 tr/min et 355 Nm de couple à 5.400 tr/min. Bien que non exceptionnelles, même à l’époque, ces valeurs sont à remettre dans leur contexte. Déjà, c’est amplement suffisant. Ensuite, ce moteur dispose d’un système Varioram, qui, globalement, permet d’optimiser le remplissage des cylindres, et donc le couple, en fonction du régime moteur. Ainsi, le couple se retrouve disponible sur une plus large plage de régimes. Ce moteur 3,8 L entrera dans la gamme sur l’ensemble des 993 Carrera après 1996, en cochant l’option X51. 1024 exemplaires seulement de la 993 Carrera RS quitteront les ateliers.
Vous allez probablement repérer une 991 GT2 RS sur les photos. Nous en reparlerons très vite ! En attendant, nous vous proposons toute une galerie de photos de ces deux Porsche Carrera RS :
Texte et photos : Antoine
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