Apparue en 1967, la Chevrolet Camaro est à l’époque la rivale des Mustang, Charger et Challenger. Après le choc pétrolier de 1973, seules Mustang et Camaro semblent résister. Les deux modèles passent d’ailleurs par des déclinaisons que l’histoire préfèrera oublier entre 1980 et le début des années 2000. C’est dans cette première décennie du 3ème millénaire que renaissent, en tant que concept cars, les deux modèles. Si la Mustang est connue, reconnue, idolâtrée dans le monde entier, insufflant le rêve américain autour du globe, la Camaro se fait plus discrète, venant cibler des clients plus connaisseurs, plus passionnés. Aujourd’hui, nous prenons le volant de la Chevrolet Camaro ZL1, millésime 2015, une version voulue plus sportive et radicale. Véritable américaine de ligne droite ou Lotus Elise V8 ? Place à notre prise en main.
Make America Great Again !
Extérieurement, la Chevrolet Camaro ZL1 en jette. Bien tassée sur ses roues XXL, le coupé américain est très agressif sur sa face avant. Les phares ronds se font petits, derrière la calandre et sous le capot. Ils donnent à la voiture ce côté ultra agressif. La calandre s’étire, tout comme la prise d’air basse, ce qui confine une largeur encore plus grande qu’il n’y est. La grande lame en bas du pare choc élargit encore un peu plus la voiture.
Ailes larges et capot bombé, la ZL1 en impose. L’habitacle est reculé mais permet tout de même d’accueillir 4 personnes. L’arrière est tout aussi musclé que l’avant et montre ce de quoi il est fait : des pneus larges, quatre sorties d’échappement et très peu de dentelles… Les deux feux rectangulaires sont surlignés d’un petit becquet. Dans l’ensemble, la voiture en jette de façon phénoménale !
A l’intérieur, la Chevrolet ne renie pas ses origines américaines et offre un mélange de plastiques et d’alcantara. Les compteurs carrés et profonds sont très présents, et sont rappelés par les différentes jauges de la console. La planche de bord est plutôt agréable à l’œil et l’ensemble se montre réussi. Les sièges sont confortables et promettent un bon maintien. A l’arrière, cela semble plus exigu tout de même. Mais la chose la plus importante dans cette voiture, c’est le levier de vitesses. Un bon vieux levier de vitesses de boite mécanique à l’ancienne, comme on aime bien !
Chevrolet Camaro ZL1 : prise en main
Tour de clef, l’électronique démarre, cliquette. Le silence se fait. On finit le quart de tour et le V8 s’éveille. Les cylindres démarrent et grondent dans un rugissement, à énerver vos voisins à tous les coups. Le moteur cherche son ralenti, un petit peu à l’ancienne, puis se cale autour de 900 tr/min. Un pied sur l’embrayage, très dur, l’un sur l’accélérateur, très vif, et c’est parti. L’embrayage reste très progressif malgré le couple à faire passer. La seconde s’enclenche très vite et permet de tout de suite mettre en avant la précision de la commande de boîte. Heureusement pour moi, et pour mon permis, une voiture de police s’insère juste devant moi, alors que je démarre à peine mon trajet, me permettant de prendre le temps de découvrir le monstre. Notre voiture a vu son admission légèrement revue au niveau de la boite à air et développe 600 ch.
Aussi étonnant que ça puisse paraitre, la Chevrolet Camaro ZL1 se conduit comme une Twingo à basse vitesse, la largeur américaine en plus. L’accélérateur précis permet de bien doser et de contrôler le V8. Pas de ruades, on maitrise la Camaro plus qu’on ne la subit, du moins pour le moment. Le Berlingo des forces de l’ordre finit par ne pas prendre la même route que moi, et je peux enfin appuyer un peu sur l’accélérateur. Immédiatement après l’effleurement de la pédale, le train arrière s’enfonce, le capot monte très légèrement, et la voiture se catapulte en avant, faisant passer directement la puissance aux roues arrière. Tout passe tellement bien que cela vous entraine irrémédiablement dans les méandres de l’administration judiciaire en moins de temps qu’il en faut pour l’écrire.
Ballerine V8 ?
Dès les premiers virages en vue, une bonne pression sur la pédale de frein permettra de ralentir la bête. Notre modèle d’essai est équipé, en after-market, de freins en carbone céramique. Le freinage est extraordinaire au vu du poids (1800kg) et surtout endurant. En effet, les gorges dans lesquelles nous sommes arrivées regorgent (eheh) de virages tous plus serrés les uns que les autres. Les 600 ch du V8 donnant toute leur splendeur entre chaque virage, nous nous retrouvons à utiliser les freins de façon soutenue. Les relances sont impressionnantes grâce au couple surréaliste du V8 6.0 de 750 Nm ! Pour autant, l’accélération est linéaire et à aucun moment le couple ne nous surprend. L’ensemble étant plutôt progressif des 2000 à 6000 tr/min.
La tenue de route dans ces même virages est tout bonnement surréaliste pour une américaine. Les pneus en 305 de large à l’arrière (et 285 à l’avant) permettent à la ZL1 de rester sur des rails dans les virages. La limite de grip semblent être très loin mais la moindre image de Camaro en drift nous appelle à ne pas chercher cette limite. Pour autant, on se surprend à conduire la Camaro comme une Lotus Elise. On accélère fort, on freine fort, on jette la voiture en virage, et on ressort en appuyant à fond sur la pédale de droite. La voiture m’impressionne autant par sa facilité d’utilisation que sa facilité en conduite sportive. Le ciel, couvert depuis le début de l’essai, fini par lâcher ses pleurs, et la route devient humide…
On essaye de rester en mode neutre sur l’ESP mais il me titille de passer le mode pluie tant je n’ai, tout d’un coup, plus confiance. Finalement, la voiture amorcera une très légère dérive du train arrière en sortie de rond-point et c’est tout, mettant en avant une nouvelle fois l’excellent travail des ingénieurs de Détroit. Les liaisons au sol sont l’élément clef de cette auto, permettant à une légende réputée un peu molle de se transformer et de devenir un véritable karting. A ré-essayer sur circuit pour vraiment en profiter !
Notre avis sur la Chevrolet Camaro ZL1
La Chevrolet Camaro ZL1 fut une belle découverte. Habitué des gros coupés V8 américains un peu mous, elle m’a clairement montré que les américains savent faire des sportives. La voiture se montre vive, efficace, et réellement présente. Le V8 de 600 ch déménage mais passe toute la puissance aux roues. La direction est vraiment plaisante et la voiture met en confiance assez rapidement. Comme toute américaine, il y a le V8, et un vrai échappement. Le glouglou du ralenti ou le grondement à chaque accélération seront à eux seuls un critère d’achat… L’ensemble se négocie aujourd’hui pour 50 000 €, à condition d’en trouver une…
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Merci à Thierry pour le prêt de son auto.
Texte : Antoine
Photos : Antoine et Célia Huart pour Virages Auto
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