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Essai Abarth 500e Turismo : beaucoup de bruit pour rien ?

Les 500 Abarth, ça me parle : j’en ai eu 3 différentes jusqu’ici (135, Competizione & Rivale). Et malgré ses défauts, ce fut toujours un vrai plaisir. Rarement une voiture n’aura été aussi attachante ! Et sur Virages Auto, on l’aime bien aussi. Nous avions essayé une version de « base » et à l’opposé une EsseEsse de 180 ch. Mais oublions-les, l’avenir d’Abarth sera électrique. Comment faire oublier la vivacité et les râles inimitables auxquels les Abarth nous ont habitué ? Essai Abarth 500e Turismo : beaucoup de bruit pour rien ?

Is it green ?

Avant de parler de conduite, parlons style. Et côté style, on n’est pas déçu. Cela reste une 500e, reconnaissable entre toutes et avec un charme fou mais avec suffisamment de modifications pour en faire une vraie Abarth. Les pare-chocs sont plus ouverts, un gros aileron surplombe la lunette arrière et un diffuseur permet d’asseoir visuellement la voiture. Les bas de caisse rabaissent l’ensemble et les belles jantes de 18 pouces (17 sur les autres versions) remplissent bien les passages de roues. C’est assez rare de nos jours ! A noter aussi les feux de jour qui disparaissent du capot pour laisser place à des inserts peints en noir mat, donnant un air froncé et plus agressif que sa sœur Fiat.

La lame avant ajoute une dernière touche de sportivité et sera dans tous les cas blanche, tout comme le contour du diffuseur arrière. Le Vert Acide qui équipe notre version n’est pas discret mais va très bien à l’esprit de cette 500 énervée. En plus il est gratuit ! Un bleu Poison ou un rouge Adrénaline sont aussi disponibles. Enfin, les amateurs de discrétion pourront opter pour un blanc ou un noir. Les étriers de frein seront gris alu sans possibilité de personnalisation comme avant. Mais plusieurs stickers sont disponibles en accessoire.

Côté logos c’est plus dur de s’y retrouver. A l’avant, le logo rouge et jaune habituel qui surplombe un « ABARTH » en toutes lettres. Les jantes embarquent un Scorpion strié vert acide (le même que sur le volant) tandis que les ailes ont aussi un Scorpion strié vert acide, mais traversé d’un éclair noir. Et à l’arrière, nous retrouvons juste un marquage ABARTH noir.

Essai Abarth 500e : un intérieur noir comme un Scorpion

Dans l’Abarth 500e Turismo, les modifications sportives sont aussi à l’intérieur. La planche de bord délaisse les placages couleur carrosserie pour de l’Alcantara noir et strié. C’est qualitatif mais les maniaques passeront leur temps à nettoyer. Alcantara également sur le volant avec un point milieu en cuir bleu, assorti aux surpiqures des sièges. Ces derniers sont eux aussi en Alcantara sur cette version Turismo. Le dossier affiche un motif de scorpion très sympa à regarder. D’autres surpiqures Vert Acide finissent le tout et vont bien avec la couleur de la carrosserie. Elles permettent à Abarth de tourner la page du thermique où les détails rouge étaient nombreux. A voir si ce mélange fonctionne toujours en optant pour une couleur de caisse rouge.

Pour le reste, on retrouve les qualités et la modernité de la Fiat 500e avec une position de conduite agréable et un peu en hauteur. Seule le siège conducteur est réglable en hauteur. La sellerie est ferme et l’appui lombaire très présent. De son côté, le maintien latéral est bon, accentué par le coté « scratch » de l’Alcantara. On apprécie toujours autant les boutons de climatisation en accès direct, de plus en plus rare.

Le compteur numérique est de bonne définition tout comme l’écran tactile de 10 pouces. L’utilisation est plutôt facile avec des menus bien organisés. Cependant, malgré une taille d’écran dans les standards actuels, les graphismes sont petits, surtout en CarPlay. Fonctionnalité que l’on retrouve avec une connexion sans fil. La recharge par induction est de série sur cette version, complétée par 3 prises USB. Côté pratique, le hayon procure une grande ouverture sur le petit coffre de 185 L. La modularité est limitée mais pratique, avec des dossiers rabattables 50/50.

L’Abarth 500e est moderne mais pas trop. Par exemple, il a été impossible de trouver l’application pour les services connectés malgré les informations dans la notice alors que c’est devenu un basique sur une voiture électrique… On se consolera avec un pack hifi JBL efficace et le toit panoramique en verre pour illuminer cet habitacle dominé par le noir. Et surtout, on va voir si elle donne autant le sourire qu’avant !

Saisir la bête par les pinces

Pour cette Abarth de nouvelle ère, la marque est partie de la 500e en gardant la même taille de batterie (42 kWh) et la même capacité de recharge de 85 kW maxi. L’autonomie homologuée est de 265 km en cycle mixte et 359 km en cas d’utilisation exclusivement urbaine. On n’est finalement pas si loin des thermiques qui imposaient de nombreux ravitaillements vu les 35 L de réservoir…

La puissance du moteur passe à 113,5 kW (155 ch) et 235 Nm de couple. Le poids est plutôt contenu pour une électrique avec « seulement » 1335 kg à vide… Soit tout de même 350 kg de plus que l’ancienne 500. Mais le 0 à 100 km/h est annoncé en 7 secondes quand la thermique avec 180 ch annonce 6,7 secondes. Cependant, attention, ce n’est pas aussi simple. Le gros astérisque se situe au niveau de la charge de la batterie. En effet il faudra être forcément à plus de 90% de charge pour rester à 7 secondes sur le 0 à 100 km/h ! Abarth n’annonce pas de temps sous cette barre. Sachant que l’on nous répète que pour faire durer une batterie il faut éviter de charger à plus de 80% nous restons dubitatifs. Mais tous ces chiffres ne restent que du théorique.

Commençons par le terrain de jeu favori d’une 500 : la ville. Avec 3,67 m de long, elle est clairement dans son élément. D’autant plus avec un rayon de braquage drastiquement réduit (1 mètre de moins !) par rapport à sa sœur thermique. Cerise sur le gâteau en ville, la présence de vraie suspensions qui permettent de rester confortable même avec les grosses jantes. La direction manque de consistance et de précision sous les 50 km/h mais elle est très légère et maniable. On ne peut pas tout avoir. Changer de mode de conduite permettra de palier en partie à ce problème.

Le mode TURISMO est le mode de base. Il limite la puissance à 100 kW et 220 Nm de couple et activera pas défaut la conduite à une pédale. Vient ensuite le mode SCORPION STREET qui donne toute la puissance tout en gardant la conduite One Pedal. Enfin le SCORPION TRACK qui offre aussi toute la puissance mais avec une direction nettement plus ferme et précise et sans One Pedal.

Il faudra en revanche faire avec les modes proposés. En effet, aucun mode personnalisable n’est proposé. On aurait par exemple aimé avoir un peu plus de régénération en mode SCORPION TRACK, sans tomber dans le One Pedal des autres modes, assez dur à doser (surement une question d’habitude). Le point positif est que la voiture enregistre le dernier mode utilisé. Ainsi, il n’y a pas besoin de le remettre à chaque démarrage comme par exemple sur la Renault Megane e-Tech.

Essai Abarth 500e : le cri du Scorpion

Mais une Abarth électrique alors que la marque est (re)connue pour le bruit de ses moteurs thermiques à faire tourner les têtes, est-ce une bonne idée ? La marque a essayé de répondre à la question en… rendant une électrique bruyante. Outre le moteur électrique qui s’entend un peu plus que sur une 500e classique, il y a le PACK SOUND à 1500€. Il regroupe le JBL sus-cité mais aussi un énorme haut-parleur extérieur sous la voiture.

L’idée est de tenter de reproduire le son des échappement Monza. Il s’active et se désactive via un menu enfouit dans les compteurs qui s’appelle… « écran ». Une touche en accès direct sur le volant ou en bout de comodo aurait été plus logique. Le son est très présent à l’arrêt et sans possibilité de réglage de l’intensité. Il suivra ensuite la vitesse comme une montée en régime mais il y aura en permanence le même bruit qu’au ralenti en fond sonore. C’est dommage parce que contrairement à beaucoup de monde j’ai trouvé la fonction sympa et raccord avec la discrétion attendue du modèle ! C’est d’autant plus dommage quand on voit le prix du pack optionnel et qu’on imagine que du monde a bossé dessus pour essayer de le mettre au point. On a plus qu’à espérer une mise à jour prochaine.

Son ou pas, le moteur répondra présent à chaque sollicitation. Il poussera non-stop jusqu’à (au moins) 150 km/h, sans l’essoufflement habituel chez certaines électriques aux alentours de 100 km/h. Les relances sont vigoureuses et la voiture est dynamique. Très dynamique même ! Le seuil de gravité au ras du sol grâce aux batteries est perceptible. L’Abarth 500e vire à plat et le grip est étonnant. La voiture est moins joueuse que par le passé mais les enchainements de virages sont d’une grande efficacité, aidée par les relances et la motricité sans faille. Et ce même en anticipant la remise des gaz watts. La voiture est vive et agile, les suspensions absorbent les bosses pour éviter les rebonds. Le freinage est mordant et endurant mais surtout avec une attaque de pédale agréable. (c’est à signaler sur une électrique !).

Si ce n’est l’autonomie qui fondra comme neige au soleil, les voies rapides ne seront pas un supplice. Les bruits aérodynamiques et de roulement sont contenus et les aides à la conduite veillent au grain. Mais contrairement à la cousine Fiat, il faudra se contenter d’un régulateur classique, sans radar de distance et sans conduite autonome de niveau 2. On imagine que le pare-chocs plus sportif n’était pas compatible des capteurs…

Au final de notre essai la consommation moyenne était de 17,1 kWh/100 km, avec une alternance de parcours plus ou moins dynamiques et le mode Scorpion Track toujours privilégié.

Unica ?

Notre Abarth 500e est affichée à 42.400 €. C’est une grosse somme mais elle était très bien équipée et avec toutes les options : peinture Vert Acide, jantes 18’’, capteurs et caméra de recul, projecteurs FULL LED (qui éclairent très bien au passage), surveillance des angles morts, toit panoramique en verre, GPS, connectivité sans fil, recharge par induction, démarrage sans clé… La version d’accès commence à 36.900 € avec puissance et batterie identique, des sièges en tissu, des jantes en 17’’, un écran de 10,25 pouces avec navigation avec connectivité, des radars à l’arrière, des phares à LED ou encore un frein à main électrique. Et si vous souhaitez profitez du plein air il faudra ajouter 3400 € pour la version cabriolet. A titre de comparaison, une Fiat 500e La Prima toute équipée avec la même batterie mais seulement 118 ch et sans le look sportif coutera 38.400 €.

Certainement la plus grande rivale de la 500e, la Mini est aujourd’hui entre deux. L’actuelle Mini SE n’est disponible que sur stock et à partir de 39.100€ pour des versions bien équipées. Le moteur est plus puissant que la 500e avec 184 ch et 270 Nm de couple. Plus longue de 23 cm (3,86 m) elle donne un coffre un peu plus grand avec 211 dm3. La petite batterie de 33 kWh annonce une autonomie de 234 km WLTP. La toute nouvelle Mini Cooper électrique reprend la même puissance (184 ch) mais avec un peu plus de couple (290 Nm). Ultra moderne avec son intérieur épuré et son écran rond, elle démarre à 34.000 € mais le jeu des options et de la personnalisation peuvent vite faire grimper la facture. La batterie de 40,7 kWh annonce 305 km WLTP alors qu’une version S avec 218 ch et plus d’autonomie existe.

Autonomie encore plus réduite et réseau limité mais look de concept-car et intérieur ultra high-tech : la Honda-e ! Un peu plus pratique avec ses 5 portes et 3,89 m de long elle a un coffre à peine plus grand (171 dm3) et moins d’autonomie avec seulement 222 km WLTP (mais une batterie plus compacte de 35,5 kWh). La puissance est équivalente mais le couple est plus élevé avec 315 Nm. A partir de 42.100 € mais plus pour longtemps : Honda vient tout juste d’annoncer qu’ils arrêtaient le modèle, pourtant lancé depuis à peine 4 ans.

Si on raisonne purement avec le tarif, on peut citer la Tesla Model 3. Ce best-seller mondial propose un rapport prix/prestation qui reste encore imbattable ! Mais une berline de 4,69 m (1 m de plus que la 500 !) peut poser des problèmes de maniabilité ou de parking et elle n’a pas le petit truc en plus qui la rendra vraiment attachante. Mais à 42.990 € toute équipée et avec 513 km WLTP c’est juste imbattable ! Et avec environ 208 kW (282 ch) en propulsion, ça reste très plaisant à conduire.

Autre épouvantail du marché, MG ! Le constructeur Chinois a récemment lancé sa compacte MG 4. Elle est certes plus longue que la 500e et n’a pas le même charme, mais pour 41.140 € vous aurez droit à la version XPOWER. 435 ch, un 0 à 100 en à peine 3,8 s et 4 roues motrices : le cocktail s’annonce explosif ! On en demande qu’à voir si le châssis est à la hauteur. L’autonomie est annoncée à 385 km WLTP.

Et pour finir, on suivra de près la future R5 Alpine, préfigurée par le concept A290B. Un peu plus longue (3,99 m) mais avec 5 portes, un style emblématique tout en étant sportif, et probablement un infotainment au top… C’est prometteur. Reste à connaitre la puissance et le prix.

Abarth 500e, une piqure sans venin ?

Alors, la piqure du Scorpion comporte moins de venin ? Non. Electrique ou pas, l’Abarth 500e reste… une 500 Abarth. Hyper attachante, elle donnera le sourire à la moindre occasion et améliore grandement son efficacité et son sérieux par rapport à l’ancienne version. Sérieux, c’est le maître mot : un peu moins fun mais beaucoup plus rigoureuse dans son comportement et sa vie à bord tout en étant plus connectée. On se sent bien à bord et on a envie d’enchainer les kilomètres. Mais son autonomie la cantonnera à des parcours urbains ou proches de la ville d’autant plus que la puissance de recharge toise, au mieux, à 85 kW.

Le Pack Sound ne fera pas oublier les râles et le claquement des échappements Monza ou Akrapovic des thermiques. De toute façon c’est trop tard : la 695 est uniquement disponible sur stock ! Une page se tourne… Mais n’oublions pas qu’elle aura animé nos routes pendant (très) longtemps avec une commercialisation qui remonte à 2008 ! La 500 est morte, vive la 500(e) !

Les +Les –
Comportement routierAutonomie
PerformancesPrix
Capital sympathiePack sound imparfait

Texte et photos : Romain
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