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Essai AC Cobra 427 : le rêve américain en Afrique du Sud

On vous parlait la semaine dernière de l’histoire de la Cobra. Nous vous en proposons aujourd’hui l’essai. Il s’agit d’une réplique, évidemment. Mais l’esprit de la Cobra sera bien présent, comme vous pourrez le vivre à travers l’article. Nous sommes partis en Afrique du Sud pour essayer cette voiture qui ressemble à une légende. Et inutile de vous dire que nous avons tenté de profiter au mieux des routes qui nous étaient offertes. AC Cobra 427 : le rêve américain.

AC Cobra 427

Vivre son rêve en Afrique du Sud

Tout vient d’un simple petit coup de téléphone. Nos amis de Harper Sports Car devaient nous prêter leur nouveau modèle. Cela devait être une nouvelle évolution de leur fantastique Type 5 (lire notre essai de la barquette de 420 ch pour 660 kg). Mais quelques complications d’emplois du temps sont venues contrarier nos plans, la voiture n’est pas prête. Cependant, c’est arrivé une fois que nous étions sur place…et nous avons cherché une solution. Craig, le patron d’Harper Sports Cars passe un coup de téléphone et nous voilà avec un rendez-vous pour essayer une Cobra 427.

Ross, le patron de Cape Cobra Hire nous accueille pour nous parler de son entreprise et de ses AC Cobra 427. Oui, ses Cobra. Il en a près de 25, et elles sont toutes à votre disposition. En effet, sa compagnie loue les voitures à la demande, de la demie journée à quelques jours, autour du Cap. Les tarifs appliqués sont fortement avantageux pour nous Français, grâce au taux de change. Comptez 200 € pour une journée, le tout sur des routes fantastiques, et très agréables. Les répliques sont des Backdraft et des Schamrok majoritairement.

Découverte de « notre » AC Cobra 427

Concernant la ligne, c’est une réplique de bonne qualité, puisque le moule a été fait sur une 427 originale. Nous sommes donc sur une ligne plutôt très réussie. Cependant, la prise d’air du capot et le pare-brise sont un peu éloignés des modèles originels. Les énormes pneus, les ailes larges et la calandre béante inspirent la sportivité. Les échappements latéraux semblent bien pauvres en silencieux, pour mon plus grand bonheur. Les ailes avant et arrière sont bombées comme ce n’est plus possible aujourd’hui. La voiture n’est pas spécialement belle, mais elle se montre impressionnante. C’est d’ailleurs la raison d’être des AC Cobra 427, en comparaison des plus discrètes 289.

A l’intérieur, c’est une ambiance fort dépouillée. Les sièges sont plutôt fins mais se révèlent confortables. Leur position est réglable dans la longueur uniquement. Le petit volant en bois fait presque désuet mais rappelle que la Cobra, cette ligne que nous connaissons tous, a près de 60 ans ! Les petits compteurs sont répartis au centre de la planche de bord. On retrouve, un peu en vrac, le compteur de vitesse et le compte tour, mais aussi la jauge à carburant, la température d’huile, de l’eau ou la charge de la batterie. Les commandes sont réduites au plus simple. Phares, clignotant et klaxon sont regroupés sur le même commodo.

Véritable aimant à regard !

Les Cobra de la société sont en boite automatique. Je suis un peu déçu en le remarquant mais en même temps, la voiture est équipée d’un moteur 5,7L de 375ch. Et savoir que je n’aurais pas l’embrayage à gérer me plait bien. En plus, c’est probablement plus simple à prêter qu’un gros embrayage. En effet, notre journée démarre dans les embouteillages du Cap. La majorité des gens vont au travail et la vue de ce monstre leur donne un large sourire. Les questions et remarquent fusent. Quelle est la cylindrée ? Quelle est la puissance ? Peux-tu mettre un grand coup de gaz ? Est-ce que ça burn ? La passion automobile dans ce pays est incroyable. Mais nous y reviendrons un jour.

AC Cobra 427

L’avis général est ultra positif ! Les sourires apparaissent, les yeux s’écarquillent et les signes de la main se font de plus en plus présent. Pour autant, je suis un peu inquiet, ma Cobra commence à chauffer. Les embouteillages, ce n’est pas trop sa tasse de thé. Par chance, je trouve inopinément une place et me gare dessus, le temps de laisser le V8 refroidir et de réaliser. Réaliser le fait que je suis en plein mois de février, en short, par 35°C, en train de prendre mon petit déjeuner avec vue sur le paradis.

AC Cobra 427 : le moteur !

Une petite heure plus tard, je redémarre la bête et refait la procédure de démarrage. Clef dans le Neiman, quart de tour. Le starter se met en route et une sort de Tutututututututut se fait entendre. Le V8 finit par toussoter et faire parler ses gros cylindres. Un grondement envahit la rue et je dois vite reprendre la route sous peine de créer un attroupement. Si vous avez déjà entendu démarrer un V12 de Spitfire, c’est à peu près pareil. Pour la discrétion, on repassera. Une fois en mouvement, la voiture ne chauffe plus du tout, et cela devient une véritable partie de plaisir !

Ce V8 est la pièce maitresse de cet essai. Il est bruyant et réagit au moindre changement de pression sur la pédale d’accélérateur. Le moteur gronde mais ne monte jamais brutalement dans les tours. Cependant, l’accélération se montre elle à la hauteur du mythe. Puissante, bruyante, et continue. Le train arrière semble passer la puissance. Mais il ne faut en aucun cas abuser de la pédale de droite, sous peine de se retrouver en travers. Ou pire, à l’envers. En essayant de s’y prendre au mieux, le 0 à 100 km/h prend environ 5 secondes. Evidemment, on fait largement mieux aujourd’hui mais cela reste très impressionnant. Surtout engoncé dans quelques tubes et une carrosserie en fibre de verre.

Tenue de route aléatoire…

Dans les grandes courbes qui longent le bord de mer, en direction du Cap de Bonne Espérance, la voiture se montre assez précise. La direction est un peu floue à l’attaque des virages mais la voiture tient sa trajectoire une fois le poids posé sur les roues extérieures. D’ailleurs, fait amusant, les Cobra 427 d’origine et les Volkswagen Coccinelle partageait la même direction. Attention aux freinages, doux ou appuyés. Il auront tendance à tellement alléger l’arrière qu’il faudra absolument corriger avec le volant. Sur notre voiture, le train arrière provient de chez Jaguar et on retrouve un peu le feeling d’une Type E. Les freins ralentissent mais il faudra mieux compter sur le frein moteur. Tout semble à l’ancienne et bien compliqué à doser. J’ai clairement besoin de réfléchir à toutes les actions que j’effectue pour ne pas faire d’erreur.

Les paysages défilent, les cheveux au vent. La vue est fantastique mais je ne peux pas vraiment en profiter ! Les montagnes devant moi se jettent dans l’océan et la route passe quelque part entre la montagne et l’eau. Inutile de vous dire que je ne tiens pas forcément à finir dans l’un comme dans l’autre. Un nouvel arrêt dans le petit village de Hout Bay m’amène à proximité d’une dune de fin sable blanc. C’est là que mon voyage s’arrêtera pour faire quelques photos, avant de retourner rendre la voiture.

Expérience en AC Cobra au Cap

S’il faut reconnaître une chose, c’est que je viens de vivre une expérience un peu unique. Je connais bien le Cap et sa région, mais j’ai tout de même réussi à redécouvrir l’endroit. Rouler cheveux au vent en profitant des odeurs de la nature est un plaisir que j’ai du mal à décrire. La voiture est bien à la hauteur de la légende et conduire un modèle plus puissant relèverait de l’inconscience. Je ne sais pas comment les pilotes ont fait à l’époque pour les mener à fond sur les circuits, mais ceux-ci devaient être atteint de folie. Cependant, je ne peux que conseiller à chacun d’essayer un tel monstre, pour se rendre compte d’où l’on vient, et pourquoi l’automobile d’aujourd’hui est si simple à conduire.

Texte : Antoine
Photos : Antoine et Clément Simon

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Merci à Ross, de Cape Cobra Hire pour la confiance absolue !