Rare représentante des berlines dynamiques, l’Alfa Romeo Giulia est une proposition qui semble très intéressante sur le papier. De par son châssis et le fait qu’elle soit une propulsion, elle promet un plaisir de conduite comme on n’en fait plus, ou presque. Alors, fait-elle figure de dinosaure ou de plaisir automobile ? C’est ce que nous sommes allés vérifier en allant essayer une version 200 ch Sport Edition.
Un style toujours aussi beau
Parfaite. C’est ce qu’il me vient à l’esprit quand je regarde la Giulia (c’est un avis TRES personnel). Avec ses boucliers évasés et ses yeux de chouette, la Giulia fait agressive, mais reste dans la délicatesse. La calandre noire (tout comme les jantes, les contours de vitres et les logo, spécifiques au black pack en option à 600€), participe à cette double facette. La teinte bleu Misano (950€) se révèle également être un subtil mélange entre quelque chose de tape à l’œil et quelque chose de très classe. Le capot manque cependant de détails et de dynamisme, c’est dommage. Les grandes courbes qui courent le long de la voiture musclent l’ensemble et amènent sur ces très belles ailes arrière. C’est tout bonnement sublime (à mes yeux, une nouvelle fois). L’arrière profite d’un pare choc dynamique avec un faux diffuseur et deux sorties d’échappement rondes, affirmant le côté dynamique. La malle de coffre profite d’un becquet intégré qui assoit définitivement la voiture sur la route.
A l’intérieur, notre modèle d’essai se part d’un cuir marron du plus bel effet, se mélangeant à merveille avec la teinte bleue extérieure. Les sièges s’avèrent confortables bien qu’un peu durs en première approche. On retrouve à bord les technologies Alfa, un peu dépassées, mais on apprécie toujours l’intégration de l’écran central, bien qu’il ne soit pas tactile… A l’arrière, la place est suffisante pour deux adultes ou 3 enfants. Cependant, le coffre est un peu juste avec 480 litres et imposera d’être un peu sélectif sur les affaires donc vous avez besoin si vous partez à quatre…
Alfa Romeo Giula : sur la route !
Une fois installé à bord, on confirme tout d’abord la dureté des sièges à l’assise, bien que la position très horizontale des jambes fasse plaisir à l’installation, donnant l’impression immédiate de voiture à caractère sportif. Pression sur le bouton de démarrage, le moteur s’ébroue dans un bruit banal un peu décevant. Une fois en mouvement, le 4 cylindres 2.2 litres turbo de 200 ch sonne un peu mieux en charge. La direction est, dès les premiers tours, assez précise et directe. Elle remonte par ailleurs plutôt très bien les aspérités de la route.
En ville, il n’y a rien à dire, la voiture se manœuvre sans encombre et la visibilité est sans défaut. Une fois sur les axes plus roulants en dehors de la région parisienne, l’Alfa Romeo Giulia met en avant sa vraie nature de routière via une très bonne stabilité, malgré le châssis rigide et les suspensions fermes. Le confort se fait finalement très appréciable et la position de conduite se révèle sans grand défaut, profitant d’une boîte de vitesses, dans ces conditions, très douce.
Un peu de sport ?
Direction les Alpes, pour les photos tout d’abord, mais également pour tester le comportement de la voiture sur des routes plus exigeantes. Une fois les premiers cols de montagne en vue, je me retrouve instinctivement à jouer avec les palettes de changements de vitesses. Je le dis à chaque fois que j’essaye une Alfa, mais elles sont vraiment superbes. Le moteur grimpe aisément dans les tours mais manque cruellement de couple à mi régime. L’étagement, trop long, de la boîte de vitesses ne permet pas de rester en permanence dans les tours et d’exploiter le maximum de la voiture. Sur les routes de montagne détrempées, je sens que le train arrière aimerait danser dans les virages mais malheureusement, l’ESP ne peut se déconnecter sur notre modèle, ce qui est réellement décevant. En effet, on imagine aisément la belle berline en travers et on ne se sent que plus frustré qu’il ne soit pas possible de le faire… Cependant, le système de freinage optionnel Veloce (à 400 €) semble ne jamais faiblir. Le châssis est bon sur les petites routes et permet de bien sentir la voiture, et la route, quelle que soit la vitesse.
Alfa Romeo Giulia : les chiffres, et la concurrence !
Avec sa finition Sport Edition, la Giulia de notre essai démarre à 47 600 €. Avec ses quelques options comme le black pack, la peinture, les freins Veloce ou le très bon système audio Harman Kardon (en option à 1 200€), notre modèle d’essai monte à 53 500 €. Face à la concurrence, elle se situe plutôt bien. Une BMW 320i équipée de façon similaire dépassera 61 000 €, alors qu’une Mercedes C200 AMG Line se positionnera à 59 250 €.
Pour la consommation, la Giulia 200 est donnée par Alfa Romeo à 6,6 L/100 km en usage mixte. Avec notre usage mêlant autoroute, ville, et cols de montagne, notre consommation s’est établie à un très raisonnable 7,5 L/100 km de moyenne. La consommation de CO² s’établissant à 150g/km, la Giulia 200 est assujettie, en 2019, au malus de 1613 €.
Conclusion
La Giulia en véritable sportive dès les petits moteurs ? C’était notre question de départ. Si le moteur de 200 ch est rageur et prends les tours, il manque de caractère et n’est pas à la hauteur du châssis, qui peut largement encaisser plus tout en restant très communicatif. On regrette quelques défautset des interfaces limitées à l’intérieur mais le tableau est plutôt positif. En plus, et il faut en profiter, la voiture étant tout de même assez rare, il y a fort à parier qu’on vous offrira de belles remises en concession, de quoi ne pas passer à côté d’une berline qui cultive la différence, tout en subtilité. Après, on ne saurait vous conseiller une version plus dynamique avec 280 ch !
Retrouvez ci-dessous l’ensemble des photos réalisées lors de l’essai :
Texte et photos : Antoine pour Virages Auto
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