L’Alfa Romeo Giulia revient à l’essai. Nous en avions pris le volant sur le site, avec le millésime 2019, en finition Sport. Si on en avait dit beaucoup de bien, il manquait surtout un moteur qui avait des Watts. Avec la mise à jour 2020, nous en profitons pour grimper d’un niveau de puissance, et passons de 200 à 280 ch. Ce n’est certes pas encore la motorisation ultime, forte de 510 ch, mais, vous allez le voir, cela n’altère en rien au caractère dynamique de cette berline. Alfa Romeo Giulia Veloce : la meilleure des Giulia ?
Extérieurement, rien ne change
Si la berline italienne est passée par la case bistouri au début de l’année, il faut dire que ça a été plutôt discret. En fait, à l’extérieur, rien n’a changé. Non, pas même les feux. Les équipes de style sont restées sur leur première proposition qui semble être un des rares facteurs d’achat de cette voiture. Les modifications extérieures concernent les coloris. Vous pouvez compter sur les Vert Visconti, Bleu Adriatico, Rouge Villa d’Este et Ocre. Problème, en France sur le configurateur, seules les deux premières sont disponibles.
L’ensemble est toujours bien dynamique et les lignes toujours aussi fluides. Notre modèle d’essai se pare d’une teinte rouge Alfa, la seule couleur gratuite. Ce n’est pas le plus beau rouge du catalogue, mais cela économise les 2.650 € du Rouge Competizione et de ses superbes reflets. Enfin, le Rouge Alfa reste sympa et il se marie d’ailleurs bien avec les jantes Competizione en 19 pouces. Les étriers de freins peints en jaune rajoute un petit plus fort appréciable.
Au final, on ne sait pas si l’on préfère les ailes galbées, la calandre triangulaire agressive ou le bouclier arrière qui annonce la musique. Globalement, vous l’aurez compris, on la trouve toujours aussi belle, toute baroque qu’elle soit !
Alfa Romeo Giula Veloce : rares changements intérieurs
A l’intérieur, la belle italienne a voulu se montrer un peu plus sous un nouveau jour. Rien de révolutionnaire pour autant. Au programme des modifications, il faudra compter sur un nouveau volant, un peu de cosmétique sur la console et un nouvel écran. Pour le reste, rien n’a changé. L’intérieur baroque de la phase 1 reste tel quel.
Concernant le volant, il s’élargit un peu au niveau de la troisième branche, au centre. C’est assez léger, reconnaissons-le, mais il se prend toujours aussi bien en main. Il accueille aussi les boutons permettant d’interagir avec les nouvelles aides à la conduite. La Giulia s’équipe désormais d’aides à la conduite dignes de ce nom avec le régulateur adaptatif et le maintien de voie. Ce n’est pas encore du positionnement dans la voie, mais c’est déjà ça. Notons également l’apparition de l’assistant en embouteillage, qui peut désormais redémarrer tout seul.
La console centrale évolue également, un peu, pour offrir un nouveau dessin de sélecteur de vitesses. Les plastiques durs disparaissent au profit du même décor que sur la planche de bord. C’est plutôt réussi. On retrouve le sélecteur DNA permettant de régler les modes de conduite, mais nous y reviendrons. L’écran de 8.8″ (contre 7″ précédemment) évolue. Il est désormais compatible Apple CarPlay / Android Auto.
Alfa Romeo Giulia Veloce : l’incomprise
Ce qui fait une Giulia, vous l’aurez compris, c’est avant sa ligne, et vous allez le voir, son comportement. Fut une époque, elle aurait dû se confronter au trio allemand Mercedes Classe C, Audi A4 et BMW Série 3. Or, ce marché se veut réduit à peau de chagrin à cause des toujours plus nombreux SUV. Et dans ce marché réduit, la Giulia se taille une minuscule place. C’est d’autant plus dommage que l’italienne se montre beaucoup plus dynamique qu’une Audi A4 ou qu’une Classe C à motorisation équivalente.
Et ce dynamisme, il vient avant tout du châssis et des trains roulants. L’Alfa Romeo Giulia Veloce est une bête de précision. On tourne le volant, la voiture vire à plat immédiatement. Les changements d’appuis s’effectuent rapidement et le comportement se montre vraiment joueur. La voiture donne vraiment l’impression d’être un bulldog qui va de virages en virages de façon hargneuse. La position de conduite très basse permet de bien ressentir la moindre action effectuée. La voiture est de retour en propulsion Q2 et ça se ressent à la conduite. Pour le meilleur. Seule la sonorité du moteur laisse à désirer. C’est assez neutre, au point de se demander si nous sommes en présence d’une motorisation diesel ou essence. La vue du compte tours ne m’aide guère. 5.500 tr/min, il faudra que j’aille ouvrir la trappe à carburant pour m’assurer de ma motorisation.
Et pourtant, ce 2.0 Turbo de 280 ch est une sacrée motorisation. Il fonctionne fort bien et les 400 Nm de couple disponibles dès 1.750 tr/min sont largement suffisants. Les relances se montrent de bon niveaux, surtout une fois les 1430 kg de la Giulia mis en mouvement. Le 0 à 100 km/h prend 5,2 secondes, ce qui est très correct, alors que la vitesse maximale s’établit à 240 km/h. Les relances ne seront jamais un soucis, notamment grâce à la très bonne boîte automatique à 8 rapports. Vraiment, quel dommage pour le son qui manque cruellement de caractère.
Prix et concurrence
Notre Alfa Romeo Giulia Veloce démarre à 57.500 € avec le 2.0 280 ch. Une fois les options additionnées, on arrive à 62.500 €. Je prendrais en concurrentes les berlines du même segment : Audi A4, BMW Série 3, Mercedes Classe C et dans une moindre mesure, la Peugeot 508 GT. Nous les mettrons en 2 roues motrices lorsque cela est possible, pour coller au mieux à l’Alfa Romeo Giulia Veloce. De même, nous les configurerons au plus proche, en contenu et en présentation (couleur, matériaux, boîte de vitesses, motorisations, etc etc).
L’Audi A4 S-Line 45 TFSI offre 265 ch et les 4 roues motrices également. Elle s’offre à partir de 55.355 € et le prix grimpe à 67.910 €. Concernant la BMW série 3, elle offre 258 ch en 330i. En finition M Sport, elle démarre à 57.600 € et le prix s’établit à 69.030 € une fois les même options cochées. La troisième allemande, la Mercedes Classe C ne propose plus de motorisation essence concurrente. Elle propose soit 100 de moins, avec la C200, soit 110 ch de plus avec la C43 AMG. En C200 AMG-Line avec les même options, on arrive à 62.399 €… Concernant la française, la Peugeot 508 GT n’offre que 225 ch, les versions 300 ch hybride à 4 roues motrices arriveront prochainement. En hybride 225 ch, la 508 s’offre à 55.020 €.
Alfa Romeo Giulia Veloce : ce qu’on en pense
Vous l’aurez compris, on adore la Giulia, et encore plus dans cette déclinaison Veloce de 280 ch. Comme toute berline, elle est moins pratique à l’arrière et au niveau du coffre qu’un SUV. C’est d’ailleurs ses deux principaux défauts. La Giulia, c’est la voiture que l’on aime pour ses petits défauts. Les aides à la conduites progressent mais sont tout de même en retrait, l’infotainment n’est pas au niveau de ce qui se fait dans la concurrence, mais on lui pardonne aisément. La ligne, et le trio châssis moteur boîte sont excellent. C’est une des rares voitures que l’on achète encore parce qu’on aime conduire. L’Alfa Romeo Giulia Veloce 280 ch est probablement la plus intéressante des Giulia, assurément. Bien qu’on espère mettre la main sur une version Quadrifoglio, pour qui sait, peut-être changer d’avis.
Retrouvez ci-dessous l’ensemble des photos réalisées pendant l’essai :
Texte et photos : Antoine
Rejoignez-nous sur Facebook et Instagram