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Essai Audi Q4 Sportback 40 e-tron : le SUV électrique par Audi

Bien que sorti il y a déjà plusieurs mois, il était temps de retourner voir la marque aux anneaux pour découvrir la « petite » électrique. A priori, une voiture à laquelle les acheteurs ne pensent pas forcément quand ils cherchent un véhicule électrique puisque sa diffusion reste relativement confidentielle en France avec 530 immatriculations en 2022. Deux déclinaisons possibles existent pour le SUV avec une version classique et une version Sportback. Un SUV pas si petit avec lequel nous avons voulu découvrir la région Mancelle. Essai Audi Q4 Sportback : le SUV électrique par Audi

Enfin un extérieur plutôt classique

Contrairement à de nombreuses marques, Audi a décidé de jouer la carte de la simplicité sur le design pour le Q4 Sportback. Par simplicité, je veux surtout parler du fait qu’il ressemble à une voiture. En effet, rares sont les constructeurs à ne pas donner un design spécifique et futuriste à leur gamme électrique. Dans le cas de l’Audi Q4 Sportback, la voiture se place tout simplement entre le Q3 et le Q5. La différence principale sera sa calandre pleine. Cette carte de la simplicité est également jouée par son cousin le Skoda Enyaq. Sous couvert que vous n’ayez pas coché l’option « calandre lumineuse » sur le Tchèque.

Présenté sous forme de concept-car à Genève en 2019, le Q4 e-tron a d’abord existé en version classique avant d’être décliné en Sportback comme notre modèle d’essai. Si la plateforme MEB ainsi que les caractéristiques techniques principales restent inchangées, la ligne plongeante du Sportback permet d’augmenter les performances aérodynamiques. Ainsi, le Cx passe à 0,26 contre 0,28 sur la version classique.

Notre version d’essai est un mileu de gamme dans une teinte Argent Fleuret métalisé (950 €). Elle se montre du plus bel effet avec des beaux reflets quand le soleil pointe son nez. Pour assoir un peu le look, « notre » Audi Q4 Sportback est équipé de jantes optionnelles en 20’’ (800 €). A mi-chemin entre l’Audi Q3 et l’Audi Q5. le Q4 Sportback mesure 4,59 m de longueur pour 1,86 m de largeur. Sa hauteur est quant à elle contenue à 1,63 m. Un beau bébé de 2.125 kg sur la balance !

Equipement sans grand intérêt mais somme toute original, il est possible de choisir la signature lumineuse des phares Matrix LED selon 4 designs. De quoi épater vos amis mais je doute fort que vous continuez à jouer avec ceci après le premier mois.

Audi Q4 Sportback : l’intérieur

Tout comme pour l’extérieur, à l’intérieur on retrouve… une Audi ! Pas de fioritures, de fun ou de design spécifique. On n’est pas dépaysé. L’Audi Q4 SPortback offre un assemblage de belle qualité au style épuré. Quelques plastiques durs font leur apparition ici et là en bas de planche. Pour le reste tout est moussé et assemblé avec attention. Au centre de la planche de bord, on retrouve le système multimédia MMI sur un écran 12,3’’ dont l’ergonomie reste un peu compliquée au premier abord. Gros point positif, Audi a tenu à garder les commandes de climatisation physiques pour faciliter l’accès à celles-ci. Ainsi, on ne perd plus dans les méandres du système média à chaque changement de température.

Pour la partie conducteur c’est le Virtual Cockpit de 10,25’’ qui prend place. Un affichage à vision tête haute avec réalité augmentée pour le GPS complète l’ensemble. L’Audi Q4 dispose d’un volant exclusif que l’on retrouve sur la version classique comme Sportback. Le design du volant imite ceux à 4 branches que l’on trouvait beaucoup dans les années 90/2000 sur les voitures Allemandes. Sur ce volant on retrouve des touches tactiles avec retour haptique vibrant. Une technologie intéressante mais qui demande à être mieux travaillée tant elle n’est pas si intuitive à utiliser. En effet, on change souvent de menu d’affichage du compteur juste en tournant dans un virage dû à une sensibilité trop élevée.

Côté passager, c’est assez vide. On n’a le droit qu’à une pièce en plastique dur avec un motif imprimé et un rappel de la motorisation e-tron via un badge fixé sur la planche de bord.

Pour en finir avec l’intérieur, on retiendra des sièges assez fermes mais somme toute assez confortables. Il s’agit ici de sièges Sport qui sont de série avec la finition Design Luxe de notre Audi Q4 d’essai. Seul petit détail, version de lancement oblige, ils sont normalement en cuir quand ici nous avons du tissu. A titre personnel je suis agréablement surpris par la qualité de ce tissu qui offre un rendu très qualitatif. Petit regret néanmoins, les sièges sont chauffants (400 €) mais pas électriques. Une option que je n’ai pas réussi à trouver dans le configurateur pour corriger ce qui devrait être de série quand on s’annonce premium. Etonnant.

Malgré son profil de coupé, l’Audi Q4 Sportback propose de belles prestations pour les occupants. Aussi bien à l’avant qu’a l’arrière la place aux jambes et à la tête est largement suffisante pour loger 4 adultes. Le coffre lui pourra sans soucis accueillir les bagages d’une famille avec 520 l mais est plus petit qu’un Q3 Sportback (530 l) a cause du moteur situé aux roues AR. Il est également plus petit que les autres modèles réalisés sur cette plateforme (549 l pour ID.5 et 570 l sur Enyaq).

Audi Q4 Sportback : un moteur aux performances légères

Dans sa finition Design Luxe, notre Audi Q4 Sportback d’essai est équipé du moteur 40 e-tron. Ce moteur représente l’entrée de gamme mais surtout le cœur des ventes. D’une puissance de 150 kW (204 ch) et offrant 310 Nm de couple, il annonce un 0 à 100 km/h en 8,5 s avec une vitesse bridée à 160 km/h. Vous l’aurez compris, il ne joue pas la carte de la sportive mais se profile plutôt comme un compagnon idéal pour vos trajets en famille.

La batterie de 76,6 kW se recharge jusqu’à 125 kW en DC soit un temps de charge de 38mn dans des conditions optimum pour aller de 5 à 80%. Dans le cadre d’une recharge sur borne 11 kW AC il faudra compter 7h30 pour passer de 0 à 100%. Sur les trajets autoroutiers il faudra donc s’armer d’un peu de patience et regarder nos « amis » aux bornes de recharges partir plus vite. En effet, Hyundai offre jusque 240 kW sur la Ioniq 5. Tesla propose 250 kW sur la Model 3 Long Range. BMW et Mercedes-Benz proposent eux 200 kW sur i4 et EQE. Vous pourrez quand même narguer quelques propriétaires de Mercedes-Benz et notamment ceux en EQB qui ne propose une charge qu’a 113 kW.

Il est tout de même bon de noter qu’une version améliorée de ce groupe motopropulseur vient d’être dévoilée sur VW ID.3 Pro S. Elle offrira une recharge DC en 170 kW qui permet de gagner 8 mn sur le 5 à 80%. Ça semble peu mais c’est tout de même 20% plus rapide. Sur un grand trajet ça fera toute la différence au niveau des arrêts.

En route vers l’ouest

C’est l’heure de prendre la route. Pour cet essai, j’ai décidé de me rendre au pays de la rillette et de l’endurance… Le Mans ! L’occasion parfaite pour faire un test de consommation en conditions réelles sur autoroute au régulateur en respectant les limitations de vitesse à la lettre. Avant ce gros trajet autoroutier, j’ai commencé par ramener la voiture chez moi, sur un trajet mixte en région parisienne. Comme à l’accoutumée chez Audi, il faudra par contre faire avec des suspensions très raides. Heureusement une option suspensions pilotées existe et n’est sûrement pas du luxe sur des véhicules chaussés de roues optionnelles en 20 ».

Hormis ce petit détail on appréciera la qualité du confort de roulage avec une bonne tenue de route et une direction électrique paramétrable. Cela se fait via le Drive Select en mode Individual pour aller du très assisté au assez ferme. Ce dernier réglage ayant ma préférence.

En conduite « dynamique », la direction précise et directe permet de bien positionnée le SUV sur la route. Les pneus Bridgestone Turanza et le centre de gravité bas donnent un rendu agréable. Quand on regarde le compteur on se rend au final compte que les vitesses de passage ne sont pas folles mais ce n’est clairement pas le but de la voiture. Cet Audi Q4 est largement suffisant pour la conduite quotidienne. Gros point positif, le rayon de braquage de 10,2m est étonnamment faible. Très pratique pour une voiture de ce gabarit.

Mais qu’en est-il sur l’autoroute ? Une fois lancé à 130 km/h la consommation se stabilise et on apprécie la vue donnée par la position de conduite haute du SUV. Arrivé à bon port sans charger, la consommation s’établie à 21,4 kWh/100 km. C’est dans la moyenne haute des véhicules de cette gamme mais assez proche de ce que propose les autres véhicules du groupe sur la même plateforme comme le Skoda Enyaq que nous avions eu à l’essai. Lors de déplacement urbain sur de la départementale à 80-90 km/h c’est déjà beaucoup mieux. La consommation descend alors à 16,5 kWh/100 km, en dessous des 18,1 kWh/100 km annoncé par Audi.

Concernant le trajet retour, c’était déjà moins enthousiasmant. Après une charge complète en périphérique du Mans sur une borne Electra en Combo CCS je prends la route avec des températures et du trafic similaire à l’aller mais sous un fort vent. La jauge de consommation se cale aux alentours de 30 kWh/100 km en stabilisé. Je vois le pourcentage diminuer à vue d’œil. Sueur froide pour ce premier gros trajet en électrique pour moi. Je décide de faire un stop rapide vers Chartres pour compléter la charge sur borne Ionity et finir le trajet de manière plus sereine. Ce fort vent aura eu pour cause d’augmenter la consommation de notre Audi Q4 de 24%. Une hausse significative ayant pour résultat 26,6 kWh/100 km sur notre trajet retour.

Avec 750 km d’essai, la consommation moyenne s’est établit à 22,7 kWh/100 km. Assez loin des 18,1 kWh/100 km annoncés par la marque aux anneaux. Les chiffres réels donnent donc 340 km en moyenne avec une charge à 100%.

Une concurrence forte

Le SUV de taille moyenne, c’est le créneau favoris de toutes les marques alors forcément la concurrence sur le segment est très sérieuse. Parmi les concurrentes, on trouve notamment l’incontournable Tesla Model Y, les Mercedes-Benz EQA et EQB et le BMW iX3. Dans les moins répandus, il y a aussi le Volvo C40 ou même le MG Marvel-R. Dans les marques Françaises, il faudra attendre encore un peu pour voir arriver une réele concurrence électrique. On pense notamment au futur Peugeot e3008 ou un futur Renault Scenic entièrement électrique.

C’est une fois de plus dans les méandres des configurateurs que je suis allé me perdre afin de configurer au plus proche de notre modèle d’essai les concurrentes. Si le package d’option de l’Audi Q4 Sportback est plutôt bien fourni, on notera quand même un prix final de 73.000€. Et pourtant, il manque des options comme quasiment indispensables comme une caméra 360° ou des sièges électriques ! Homologué à 489 km selon la norme WLTP il fait office de bon élève à ce niveau. Nous comparerons les consommations homologuées car nous n’avons pas eu l’occasion de conduire tous les modèles qui suivent.

Pour la concurrence on commence avec BMW. La maquera à l’hélice offre beaucoup plus d’options et plus de puissance sur son iX3. Mais le prix sera en conséquence : aux alentours des 84.000€. Le BMW iX3 est homologué à 453 km WLTP. Chez Mercedes-Benz, le EQA équipé de manière similaire est proposé à 60.000€ pour 511 km WLTP. Cependant il se limite à une charge de 120 kW ce qui l’handicape sur des trajets autoroutiers. Alternative originale et peu courante, le Volvo C40 avec sa ligne de coupé comme notre Q4 Sportback. Il sera à vous contre 58.000€ et vous transportera sur 467 km.

Place désormais aux deux gagnants de cette comparaison. Sans surprise, la Tesla Model Y se place en bonne position avec une autonomie de 430 km WLTP pour 52.000€. Mais il faudra accepter le style très épuré de l’intérieur et une finition qui reste en dessous des standards germaniques. Pour finir, malgré son autonomie de seulement 402 km WLTP, le MG Marvel R casse les prix. Il s’ouvre au bonus écologique maximum avec seulement 47.000€ en prix final. Tout comme la MG 5 récemment essayée, il s’avère être une très bonne alternative pour les budgets plus restreints.

Le Volvo C40 ou le MG Marvel R sont donc à prendre en considération sérieuse si l’on souhaite diminuer fortement le budget. Alors qu’en cas de budget élevé on pourra se tourner vers une Tesla Model Y Performance qui offre des atouts indéniables au niveau puissance et système multimédia.

Audi Q4 Sportback : le verdict

Avec ses bons et ses mauvais cotés, l’Audi Q4 Sportback donne une bonne impression générale mais nous laisse un peu sur notre faim. S’il est indéniable que la voiture est agréable à rouler dans toutes les circonstances, on s’attend clairement à mieux quand on met plus de 70.000€ dans une voiture. Une HiFi médiocre, des équipements dont on ne comprend toujours pas qu’ils ne soient pas de série… Ces petits détails n’en font pas une mauvaise voiture mais nous poussent quand même à regarder sérieusement la concurrence. Et la concurrence est aussi interne au groupe Volkswagen avec l’ID 4, l’ID 5 et l’Enyaq.

D’ailleurs, ces remarques se montrent représentatives du choix des Français. En effet, l’Audi Q4 (tous modèles confondus) n’apparait pas dans le classement des 20 véhicules électriques les plus vendus en France sur 2022 quand le Model Y se place 8ème avec un peu moins de 12.000 ventes.

Retrouvez juste après notre tableau récapitulatif ainsi que notre traditionnelle galerie photos regroupant l’intégralité des clichés réalisés pendant l’essai :

Les +Les –
Un vrai style de voiture, pas de jouetPrix trop élevé
Agréable à conduireÉquipement light pour du premium
Qualité d’assemblageAutonomie sur autoroute

Texte et photos : Julien HUET pour Virages Auto
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