Digne héritière d’une grande lignée de coupés, l’Audi TT est actuellement une des dernières représentantes de ce mouvement. Les petits coupés sportifs sont-ils dénués d’intérêt aujourd’hui ? C’est ce que les gammes des constructeurs semblent montrer. Pour autant, comme ce n’est pas notre avis, nous passons notre temps à chercher à essayer les petits coupés de tous les constructeurs. Ainsi, nous avons voulu tester l’Audi TT. Et pour ce faire, nous l’avons essayée dans sa version la plus musclée, la TT RS forte de ses 400 ch. Essai Audi TT RS : la mini R8.
Une ligne indémodable

Débutée en 1998 avec sa première génération, l’Audi TT de troisième génération de notre essai est issue d’une lignée qui a su marquer les esprits depuis de nombreuses années. La version RS n’est cependant apparue qu’avec la seconde génération en 2009. Au programme en 2009 : un bouclier avant avec d’énormes prises d’air, un pare choc arrière non moins discret avec deux grosses sorties d’échappement et un petit aileron. Ah, et oui, le 5 cylindres 2.5 TFSI était présent lui aussi mais avec seulement 340 ch.

Notre modèle d’essai est une version restylée de la 3ème génération, en RS donc, et sortie dans le courant de l’année 2019. Si la ligne de base de la TT ne change pas, la version RS est tout de même affublée d’un kit carrosserie complet avec de nouveau la panoplie complète. Un pare choc avant très agressif, un pare choc arrière avec un diffuseur intégrant deux (énormes) sorties ovales mais aussi un petit aileron pour parfaire le look.
Equipement optionnel, le pack brillance Audi Exclusive noir (800€) renforce encore plus le côté bestial de l’auto avec notamment la calandre et les logos peints en noir. Niveau canules d’échappement, c’est également du noir brillant qu’on retrouve grâce à l’option sorties d’échappement Sport RS (1200€). A ce prix, vous vous doutez bien que cette option n’influe pas que sur la couleur, mais on en reparlera plus tard. La teinte gris Daytona nacrée (900€) est également mise en avant par les belles jantes Audi Sport 20’’ (1800€) qui cachent les gros étriers de freins rouges estampillées RS (400€).
Un intérieur toujours d’actualité

Attaquons-nous à l’intérieur. Présentée en 2014, la 3ème génération d’Audi TT ne propose pas, du coup, l’intérieur inspiré des dernières productions de la marque aux anneaux. Et pour cause, à défaut de proposer les deux grands écrans tactiles centraux comme sur un Q8 ou même le MMI à la manière d’une A1, la TT ne dispose pas d’écran central ! C’est le seul modèle de la marque à proposer cette architecture puisque la marque souhaite proposer une expérience de conduite intégralement tournée vers le conducteur.
Bonne idée ? Pas sûr car le Virtual Cockpit se retrouve, de ce fait, très compliqué à utiliser avec de multiples menus. Il faudra un peu de temps pour s’y habituer. Coté style par contre, cela permet de proposer une planche de bord très épurée. Pour ce dernier point, on adore ! Pour gérer les menus du Virtual cockpit, différentes options s’offrent à vous. Une molette centrale au niveau de la boite de vitesse, les boutons du volant ou encore la commande vocale sont à votre disposition. Dans un espace si restreint qu’est l’intérieur de la TT, c’est peut-être un peu trop et c’est surement cette surenchère qui provoque un esprit un peu fouillis.
Assez parlé de la planche de bord, il est temps de tourner un peu la tête et de regarder plus en détail les sièges de cette TT RS. Ils sont au nombre de 4. Mais on va être franc, comptez en 2 pour la balade. Les 2 places arrières serviront plus au dépannage ou pour des enfants. Les sièges avant sont équipés de l’option cuir Nappa avec estampage RS alvéolés à surpiqûres rouges (1400€). Couplés au pack cuir étendu (730€), l’intérieur propose une finition haut de gamme du plus bel effet. Associés aux sièges électriques avec réglage pneumatique des appuis lombaires (900€), on est fin prêt à prendre la route.
Audi TT RS : START ENGINE !

C’est via une pression sur le bouton rouge Start/Stop Engine que l’on démarre la bête. Apposé sur le beau volant à méplat gainé partiellement de cuir retourné, ce bouton démarre le 5 cylindres de 400 ch dans un son plutôt flatteur. Ce son est amplifié grâce au régime moteur augmenté à cause du cold start.

Différents modes de conduite s’offrent à nous via le bouton dédié sur le volant. Cela permet d’influer sur la direction, la cartographie moteur ou encore les suspensions. Mais le petit bouton qui nous intéresse encore plus, c’est celui apposé à côté de la boite de vitesse. Il vient avec l’option échappement Sport RS. Une pression sur celui-ci et l’échappement passe du mode normal au mode sport. Les valves s’ouvrent et nous permettent de profiter pleinement de ce moteur déjà mythique qui équipe plusieurs modèles de la gamme RS tels que les RS3 ou RSQ3.

L’Audi TT RS en balade ?
La balade commence. On est très confortablement installé dans les sièges et les suspensions actives permettent de garder du confort malgré les roues de 20’’. Cela reste raide mais pour autant c’est largement utilisable au quotidien. Une fois le bon mode trouvé, le Virtual Cockpit nous donne les informations nécessaires à la conduite et vous accompagnera sans encombre. Dommage tout de même que notre modèle d’essai ne soit pas équipé de la connectivité CarPlay/Android Auto.

Là où l’Audi TT RS joue une carte intéressante, c’est qu’elle permet de passer facilement d’une conduite soft à une conduite beaucoup plus intense. Elle se découvre réellement deux facettes. Dans ces deux modes, la consommation sera par ailleurs également très différente. Sur un trajet travail / domicile avec une circulation calme, la moyenne est tombée sous les 8 L/100 km. En jouant avec la voiture, la moyenne grimpe à plus de 20 L ! C’est beaucoup, mais au regard des performances, cela reste largement acceptable.
Quand ce qu’elle veut, c’est du sport !
Un avion de chasse, une arme de destruction massive… comment qualifier au mieux cette TT RS ? Après quelques moments de roulage, on se rend compte du réel potentiel de la voiture. Les performances sont démoniaques. Associées au système Quattro, nul doute que la voiture pourra aller chercher bien plus loin que nos compétences le permettent. Un virage ? La voiture est soudée à la route. Une ligne droite ? L’Audi TT RS est en mesure de doubler un bon 95% du parc automobile Français. Si j’ai choisi le titre de mini R8 ce n’est pas pour rien. En effet, les performances sont proches ! Seulement une demi seconde de différence dans l’exercice du 0 à 100 km/h face à une R8 V10 5.2 TFSI 540 ch de 2018 !

Très clairement, le mode Sport est celui qui nous a le plus plu… Et c’est celui que l’on a utilisé durant (presque) tout l’essai. Les accélérations sont marquées et vous collent au siège à la manière d’une supercar. Le tout se fait en compagnie du son du 5 cylindres qui, lorsque la zone rouge approche, vous fait comprendre qu’il est bien là. On regrette quand même l’absence des « déflagrations » caractéristiques de ce moteur. Elles ont disparu avec l’apparition du FAP. Autre petit regret, en mode Sport, la boîte de vitesse S-tronic à 7 rapports va parfois se « perdre ». Elle tente alors de gros rétrogradages pas forcement utiles. En exemple, elle peut remettre la 1ère si vous faites une accélération franche avec un départ sous les 20 km/h. La conséquence de ce mode de fonctionnement de la boîte, c’est un turbo qui fonctionne un peu en mode ON/OFF. D’un tempérament calme, quand celui-ci s’enclenche, la voiture est littéralement transformée ! C’est aussi son charme, et on adore !
Audi TT RS : le bon choix ?

Disponible à partir de 77.000 €, le prix de l’Audi TT RS grimpe vite. Il peut sans soucis aller flirter avec les 100.000 € sur une configuration des plus complètes. Notre modèle d’essai ne passe pas ce cap, et coûte « seulement » la bagatelle de 89.395€… hors malus ! Un budget qui la place proche de sa sœur RS3 équipée du même moteur. Mais la RS3 propose diverses variantes de carrosseries… laissant ainsi un large choix selon vos besoins. Un prix élevé au départ, mais qui descend vite en occasion ! Comptez un peu moins de 60.000€ pour un beau modèle peu kilométré. De plus, vous pourrez peut être trouver une version qui n’avait pas encore le FAP. Ces versions offrent des vocalises encore plus agréables que celle de notre modèle d’essai… au grand désespoir de vos voisins.
Parmi ses réelles concurrentes on pourra trouver des autos comme la BMW M2 Compétition ou encore la Porsche 718 Cayman S (voir GTS) qui sont toutes les deux des références dans la catégorie. Pour autant, l’Audi TT RS se pose en alternative très intéressante grâce à son moteur, sa proposition à 4 roues motrices et ses performances hors du commun. Ce n’est pas la plus joueuse, mais en termes d’efficacité, elle ne sera pas la dernière !
Vous l’aurez compris, cette voiture nous a plus. On n’aurait pas été contre en profiter plus longtemps que les 500 km d’essai. Pourtant, toutes les bonnes choses ont une fin. Il nous reste cet essai en texte et en photos pour nous remémorer tout ça. Vous retrouverez d’ailleurs juste en dessous la galerie photo complète réalisée pour cet article.
Texte et photos : Julien HUET pour Virages Auto
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