La BMW Série 3 Touring a toujours eu une place à part dans mon cœur grâce à ses lignes principalement. A l’exception de la E46, j’ai toujours préféré la déclinaison à grande capacité de chargement de la bavaroise. Lorsque l’attaché de presse nous a proposé d’essayer la Série 3 Touring l’année dernière, nous avions préféré attendre la version restylée et modernisée qui arrivait sur la fin de l’année. Ainsi, lorsqu’elle fut disponible fin décembre, nous n’avons pas hésité. Essai BMW 330e xDrive Touring : pour l’amour des breaks.
Tout pour la ligne !
Je le disais en introduction, j’ai toujours préféré les déclinaisons Touring des BMW. Que ce soit Série 3 ou Série 5. Il m’arrive fréquemment de regarder les petites annonces pour ajouter un break bavarois dans le garage pour la simple et bonne raison que « pourquoi pas ». Bref, la BMW Série 3 Touring c’est une histoire d’amour, et cette génération G21 restylée confirme ce point.
A l’extérieur, les changements se font en douceur. La calandre s’élargit et se sculpte alors que le pare choc est légèrement redessiné. Les projecteurs s’affinent également avec le restylage. De profil, le long capot nervuré repousse visuellement l’habitacle vers l’essieu arrière. Les quelques arrêtes mises en avant par notre couleur Skyscraper Grau métallisé (1090€) et le soleil rasant sculptent réellement la Série 3. Les ailes sont bien marquées et galbées. La finition M Sport ajoute à cela encore un peu de caractère et de sportivité visuelle avec un pare choc aux prises d’air plus ouvertes, des bas de caisse plus marqué, ou encore pare choc arrière plus agressif avec un diffuseur intégré. Les deux énormes canules d’échappement complètent le look.
La BMW 330e Touring se distingue de ses sœurs thermiques par quelques éléments. Tout d’abord les logos, répartis sur la voiture. On retrouve évidemment le badge arrière, mais également un nouveau logo sous la trappe de recharge. D’ailleurs, cette trappe placée sur l’aile avant n’est pas sans rappeler les trappes à carburant des Porsche 911. Oui, j’ose la comparaison qui s’arrête d’ailleurs ici. Enfin, comment ne pas noter les jantes en 19 pouces, plutôt fines et élégantes. Elles laissent apparaitre de gros disques de freins de 348 mm de diamètre à l’avant (330 mm à l’arrière). Comme elles sont chaussées de Pirelli Pzero, il faudra faire attention en cette période hivernale.
Globalement, la BMW 330e Touring ainsi restylée se rapproche à s’y méprendre à la grande sœur Série 5, dont la nouvelle version ne devrait plus tarder. Quoi qu’il arrive, cela redonne très clairement une seconde jeunesse à cette Série 3. Et c’est tant mieux !
Le renouveau intérieur
Enfin ! Enfin la série 3 (et la 4) récupère en parties les mises à jour des i4 et iX (entre autres). Cela donne vraiment un coup de jeune plus que bienvenue à la série 3 ! Il faut dire que les évolutions des précédents intérieurs se faisaient toujours de plus en plus minimes. Le coup de jeune marche donc très bien, surtout lié à notre intérieur. Regardez la couleur des garnitures, jouant très élégamment entre le marron / cognac, le noir et les inserts gris clairs. On est vraiment sur une superbe configuration. La transition entre la précédente génération d’intérieur et la nouvelle se passe pour le coup à merveille.
Si les sièges sont très beaux avec leurs différents morceaux de cuir juxtaposés, ils se montrent un peu fermes à l’assise. Cependant, le maintien et le confort sur le long terme se montrent remarquables ! Les sièges sont chauffant et réglables électriquement dans tous les sens possibles. D’ailleurs, ces sièges chauffant sont parmi ceux essayés qui chauffent le plus vite. Le volant se montre un petit peu épais à première vue pour les petites mains, surtout au niveau des repose-pouces de la jante. Cependant, le volant a une dimension assez proche de la perfection pour les mains un peu plus grandes, comme les miennes. L’ensemble des commandes et des éléments de planche et de console que l’on peut toucher semblent vraiment ‘solides’. Rien ne sonne creux, au contraire de la dernière Mercedes Classe C qui fait ainsi beaucoup plus ‘cheap’.
A l’arrière, les sièges se montrent un peu plus raides. On a littéralement l’impression d’être assis sur les roues arrière. Ce n’est pas tout à fait faux à la vue du profil et de la cabine reculée. Le style gagne ici face à l’habitabilité. Cependant, l’espace à bord reste correct et la luminosité offerte par le toit panoramique agrandit encore un peu cet espace.
Le coffre de 375 L se montre assez long, mais peu profond. La faute notamment à l’ensemble de batteries et au train arrière moteur. L’espace de chargement peut s’agrandir jusque 1.420L une fois la banquette arrière rabattue. Enfin, notons la lunette arrière ouvrante. Sauf erreur de ma part, BMW est le dernier constructeur à proposer ça. Et je ne comprends pas pourquoi ça a été abandonné tellement c’est pratique !
BMW 330e xDrive Touring, nid technologique
Evidemment, rentrer dans la nouvelle BMW Série 3 Touring ne choquera pas ceux qui sont déjà habitués aux nouveaux modèles (iX, i4, Serie 2 Active Tourer). Cependant, l’impression de nouveauté reste présente et j’apprécie beaucoup ces changements. Les deux écrans courbes (12,3″ pour le combiné et 14,9″ pour l’écran central) se montrent d’une très bonne qualité et idéalement situés. Comme sur les autres modèles de la gamme, nous n’avons pas retrouvé de reflets parasites. C’est parfait !
L’écran tactile se montre réactif et fluide. Pour naviguer à travers l’écran, il reste au choix le tactile, le vocal ou la molette iDrive. Son mécanisme compliqué et la facilité d’usage des deux autres moyens font que … je ne m’en suis jamais servi. Les écrans courbes rendent l’accès à l’écran plus difficile pour le passager. On sent qu’il a été un peu exclu puisque même le réglage du son se trouve à l’opposé de lui. Deux ports USB se situent à l’avant : un de type A et un de type C. Ils sont accompagné d’un chargeur à induction.
Android Auto et Apple CarPlay fonctionnent tous les deux sans fils. Ils se montrent très réactifs. Concernant Android Auto, la communication avec le système de la voiture iDrive 8 se montre remarquable. Même en navigant dans le système de la voiture, on peut lancer les applications Android Auto directement. Par exemple, lorsque vous lancer la navigation depuis le menu Home de la BMW Série 3, vous cliquez toujours au même endroit (dans le raccourci navigation). Et bien la voiture prendra le dernier moyen de navigation utilisé précédemment. Ainsi, la voiture relance Waze, Maps ou son propre système. Mieux encore, l’optimisation de l’utilisation de la batterie en fonction du trajet se fera quel que soit l’outil de navigation choisi. On est ainsi loin devant des systèmes vous obligeant à vous servir de la navigation embarquée pour optimiser la consommation.
Enfin, terminons sur les technologies embarquées avec l’affichage tête-haute. Le système offre une image très précise et sûrement la plus douce pour les yeux que nous ayons essayée. C’est très agréable à utiliser. Evidemment, l’affichage tête-haute affiche l’intégralité des éléments de conduite, de navigation ou de musique. Que ce soit ceux de la voiture ou ceux partagés par vos téléphones.
BMW 330e xDrive Touring : en quelques chiffres
La BMW 330e xDrive Touring est une hybride rechargeable. Elle dispose d’un moteur 2.0 L turbo de 184 ch et 300 Nm de couple. Ce moteur est combiné à un moteur électrique de 113 ch et 265 Nm pour un cumul maximum de 292 ch et 420 Nm de couple. L’ensemble passe au sol via une boîte de vitesses à 8 rapports extrêmement douce et les quatre roues motrices. Les quatre roues motrices sont permanentes et la BMW 330e xDrive Touring ne propose pas de conduite en 100% propulsion.
Plusieurs modes de conduite sont évidemment disponibles. Commençons par le mode électrique. Ce dernier force la voiture à ne rouler qu’en 100% électrique, sauf en cas de pression maximale sur la pédale d’accélérateur. Deux modes hybrides s’ajoutent à ce premier mode : Hybride et Hybride Pro. Les deux modes permettent de switcher automatiquement entre les moteurs thermiques et électriques. Le mode Hybride Pro est un peu plus doux (mou ?) que le mode Hybride, mais permet surtout de gérer l’utilisation de la batterie en fonction du trajet rentré dans le GPS (embarqué ou sur téléphone).
Le mode Hybride Pro permet également d’optimiser la recharge au lever de pied selon où vous êtes sur votre trajet. Dans une ligne droite où vous n’auriez aucune raison de lever le pied, la voiture passe en mode « roue libre ». A l’approche d’un rond-point, la BMW 330e xDrive Touring récupère l’énergie plus ou ou moins fort pour vous faire arriver jusqu’à une vingtaine de km/h à l’entrée du rond-point. Bluffant d’efficacité, surtout que ça ne nous avait pas marqué sur l’essai du coupé i4 ou du grand SUV iX.
Restent trois modes sous le bouton Sport : Sport, Sport Xtra Boost et Individual. Sport permet d’avoir une meilleure réactivité à la pédale d’accélérateur, une direction plus précise et des suspensions raffermies. Sport Xtra Boost y ajoute un typage plus axé propulsion et un faux son dans l’habitacle qui n’est pas des plus déplaisants. Individual autorise le réglage de tous les paramètres. Ainsi, moteur, boîte et suspensions en mode « confort », direction en mode sport, et vous aurez le réglage qui a eu ma préférence.
La reine de la route
Prendre le volant d’une Série 3, c’est déjà assumer le fait de ne pas être dans un SUV. Vous vous asseyez réellement bas, et les réglages vous permettent presque d’être sur le planché. Et c’est loin d’être une critique, bien au contraire. Mais cela met directement en avant un fait très simple : vous êtes dans une « vraie » voiture. Dès les premiers tours de roues, la BMW 330e Touring se montre ultra précise. La direction est très impressionnante, de même que l’amortissement. Les deux sont un peu fermes, mais les deux sont absolument maîtrisés. Le break est vraiment bien suspendu avec des rebonds maîtrisés, ne mettant jamais à mal le confort des passagers. Le roulis limité participe à la sensation de dynamisme. Le feeling général est extrêmement proche de celui d’une Alfa Romeo Giulia.
En usage urbain et péri urbain (le domaine de prédilection des hybrides rechargeables), notre BMW 330e Touring se montre à son aise. Il faut dire que la batterie est censée nous fournir jusque 57 km d’autonomie. Comme nous sommes au creux de l’hiver, nous ne ferons que 46 km. C’est plutôt pas mal, bien devant le DS 7 essayé juste avant, mais en retrait face à une Lynk & Co 01 par exemple. Une fois la batterie vidée, la consommation reste globalement maitrisée. Chaque freinage et ou ralentissement permettant de reprendre juste ce qu’il faut pour redémarrer. Ainsi, nous avons réalisé 100 km à 3 l/100 km de moyenne. Honnête.
Une fois sur route ou autoroute, il en va tout autrement. Lorsque la voiture n’utilise que ses électrons, elle se comporte en électrique tout ce qu’il y a de plus standard. La transition au redémarrage du moteur thermique se fait sans aucun à-coup vibratoire ou sonore. Une fois la batterie vide, la consommation s’envolera un peu par rapport aux chiffres officiels mais restera en dessous de ce que nous avons essayé jusqu’à présent chez les concurrents. Comptez 7,5 à 8 L/100 km une fois les batteries vides sur autoroute.
Il restera la problématique des freins. Comme on n’utilise que trop peu les freins avec le système régénératif très efficace, les rares fois où se sont les étriers qui mordent les disques, on a l’impression que ça ne freine pas très bien. Cependant, plus on freine et plus ça semble mordre.
Un break dynamique à souhait
Et pour utiliser les freins, il faut commencer à rouler assez fort. BMW tranquille ou vraie BMW dynamique ? Nous avons voulu savoir ce que donnait la 330e. Il se trouve que la commande pour désactiver les aides à la conduite est la plus accessible de toute les commandes présentes sur la console. Elle tombe littéralement sous la main. La commande ouvre un menu sur l’écran central qui vous permet de choisir de ne couper qu’en partie les aides, ou de les couper intégralement.
Malgré nos températures froides et nos pneus Pirelli Pzero, la BMW 330e xDrive Touring se montre rassurante. Pas d’excès de puissance, pas d’excès de couple. On remercie les 4 roues motrices qui répartissent la puissance. En mode Xtra Boost, le break quitte son côté rassurant pour se montrer plus dynamique. Pas d’excès non plus, mais la voiture sur comporte un peu plus comme une propulsion. Le centre de gravité assez bas, merci les batteries, favorise ce dynamisme. La direction se montre franche et précise et on commence à ressentir tout ce que fait la voiture. On ajoute à cela la boite automatique à 8 rapports qui fait un travail remarquable et on retrouve une voiture vraiment très seine donnant confiance. Ce n’est pas, encore une fois, sans rappeler les Alfa Romeo Giulia. L’ESP déconectable en plus.
Alors évidemment, la BMW 330e Xdrive Touring n’est pas prévue pour rouler fort sur circuit par exemple. Cependant elle se comporte comme une vraie GT. Le mode Individual permet de créer le mode parfait à mes yeux. On retrouve ainsi une voiture vraiment agréable, plaisante à rouler, et emmenant toute la famille.
BMW 330e xDrive Touring : prix et concurrence
La Série 3 hybride rechargeable commence à 52.180 € avec la motorisation 204 ch. Avec ses nombreuses options et malgré les abonnées absentes (Drive Assist + notamment), « notre » BMW 330e xDrive Touring s’affiche à 81.375 €. C’est une sacrée somme, nous en convenons. Mais où se situe la concurrence ?
La concurrence sur les breaks dynamiques fait rage. On retrouve évidemment les copines allemandes : Audi A4, Mercedes Classe C et Volkswagen Arteon. Cependant l’Audi A4 attend son restylage et ne dispose pas de version PHEV. On retrouve également la Peugeot 508 et la Volvo V60. Cependant, aucune n’offrira le dynamisme de la BMW 330e Xdrive Touring. Voici, dans des configurations au plus proche, les prix actuellement sur les configurateurs.
- Mercedes Classe C 300e Break AMG Line : 75.950 €
- Peugeot 508 SW PSE 360 ch : 73.770 €
- Volkswagen Arteon SW 340 ch : 74.095 €, moins bien équipée
- Volvo V60 Recharge : 75.300 €
BMW 330e xDrive Touring : en conclusion
Oui, mon avis était biaisé avant même le début de l’essai. J’ai cependant essayé de rester le plus impartiale possible. Les véhicules hybrides sont généralement peu dynamiques. Souvent SUV, ils se montrent plus pachydermiques que réellement plaisant à conduire. Vis à vis des concurrentes essayées sur le site, bien que plus agréables qu’un SUV, elles n’arrivent pas à la cheville de la BMW Série 3. Alors oui, la Série 3 ne conviendra pas au confort de tous, mais pour qui aime encore conduire et ressentir la route derrière son volant, c’est la meilleure de la catégorie.
Retrouvez ci-dessous le tableau des points positifs et négatifs à retenir, ainsi qu’une galerie de photos réalisées lors de l’essai.
Les + | Les – |
Feeling de conduite | Consommations une fois la batterie vide |
Style | Volume de chargement |
Qualité de finition | Le prix ! |
Texte et photos : Antoine
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