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Essai BMW i4 M50 : la meilleure des séries 4 ?

Lorsque BMW a présenté la BMW i4 en parallèle de la Série 4 Gran Coupé, mon sang n’a fait qu’un tour. Enfin une BMW i qui ne faisait pas dans l’excès, le jouet, le futuriste. Une BMW électrique qui ressemble à s’y méprendre à une BMW thermique. La BMW i8 abusait en bien de son côté Concept Car qui pouvait même justifier quelques défauts de finition indignes du blason. Mais la BMW i3 se montrait détonante à plus d’un titre dans la gamme, et à mes yeux, était complètement à côté du reste de la gamme. Ainsi, quand cette BMW i4 M50 a été disponible sur le parc, j’ai sauté sur l’occasion pour essayer celle qui m’intrigue le plus. Intérieur revu, motorisation inédite, la BMW i4 promet un véritable changement de cap pour les berlines bavaroises. Essai BMW i4 M50 : la meilleure des séries 4 ?

BMW I4 M50

BMW i4 M50 : les détails pour différence

La première i4 que j’avais croisée sur la route m’avait fait le même effet : wow ! C’est un peu ce qui arrive à tous ceux à qui j’ai pu montrer la berline de Munich. Elle ne parait pas, comme ça, mais elle se la joue discrète, simple et raffinée. C’est un peu à l’image de la BMW Série 4 Gran Coupé dont on vous faisait l’essai il y a quinze jours. Long capot, profil fuyant mais sans grosses lignes de style, des jantes en 19 pouces discrètes, mais pas d’excès. Bien qu’équipée de la panoplie M, elle fait moins m’as-tu vu que la Mercedes EQS AMG Line.

BMW I4 M50

La façon pourtant, est toujours aussi magistrale. Une nouvelle fois, on aime ou pas, mais elle ne laisse pas indifférent. J’apprécie le travail sur la calandre, différent de la Série 4 Gran Coupé. Elle se montre plus raffinée car moins ajourée et agressive sur sa partie supérieure. Les fines ouïes pour refroidir moteur et batteries sont globalement bien intégrées. Pour le reste, capot, pare choc couleur carrosserie, phares Laser, c’est identique à la sœur thermique. Seule la forme des rétroviseurs illustrera la nature de la BMW i4 M50 : ils sont issus de la M4 thermique.

BMW I4 M50

Ah, en y regardant de plus près, l’œil du passant se positionnera peut être sur les étriers de freins M Sport, les badges M sur le profil ou la face arrière. Cette dernière se démarque de ses sœurs thermiques par l’absence évidente de sorties d’échappement. Deux mini diffuseurs y prennent place. Les badges i4 et M50e finissent l’alerter sur la nature de la voiture. La BMW i4 M50 est donc une voiture relativement discrète, à la couleur rouge Aventurin (2.150 €) du catalogue Individual. Une fois intégralement débadgée, notre voiture du jour pourrait être le parfait sleeper.

La révolution à l’intérieur

Une fois les jolies poignées flush actionnées, nous ouvrons des portes sans cadre, si caractéristique des grands coupés 4 portes. A l’avant, l’intérieur fait immédiatement BMW, tout en offrant une bienvenue cure de jeunesse. Si on retrouve bien l’ensemble des éléments au même endroit que dans le reste de la gamme, c’est ici offert de façon nouvelle. Les deux écrans des série 3/4 laissent place à deux écrans 12 pouces courbes ne faisant qu’un seul objet. De plus, ce double écran est flottant, seulement tenu par deux petits supports stylisés derrière. Très sympa ! Les commandes de climatisation se modernise, de même que les différentes commandes (levier, rotary, commandes sur planches, etc). Seul le volant repris du reste de la gamme détonne dans cet environnement moderne.

BMW I4 M50

Le double écran 12 pouces est superbe, flottant et courbe, mais il met en avant deux problématiques. La courbure complique l’accès pour le passager, et réfléchit la lumière extérieure. Moralité, les traces de doigts inhérentes aux écrans tactiles sont ici encore plus mise en avant. Armez-vous d’un petit chiffon à lunettes pour corriger tout ça ! Nouveauté, technologique, élément connu remis à jours (clim, levier, aérateur, etc). Pour le reste, les interfaces sont les même que dans le reste de la gamme, et on se retrouve assez vite comme à la maison.

BMW I4 M50

Pour le reste, l’habitacle reprend beaucoup de la sœur Série 4 Gran Coupé essayée précédemment. Sièges, espace et coffres sont identiques. Ainsi, on retrouve une position de conduite toujours un peu trop haute à mon goût. Notons tout de même les petits détails spécifiques aux couleurs M, comme les liserés sur les ceintures de sécurité, les surpiqures sur le volant, ou bien le badge M en bas du volant.

BMW i4 M50 : une vraie M ?

En bonne électrique, le démarrage est tout silencieux. Malgré les 544 ch et les 795 Nm présents en permanence, la BMW i4 M50 se montre très docile. Le confort en ville me parait meilleur que dans la série 4, avec l’impression d’être beaucoup moins secoué. La douceur est ce qui qualifie probablement le mieux cette i4 dans son mode confort, en conduite quotidienne. Très agréable, très confortable et offrant  de la douceur. En fait, je retrouve le feeling d’une M5 E39 : confort et précision. Sur autoroute, le confort, une nouvelle fois, prend le dessus. Les bruits d’air sont maitrisés malgré les fenêtres sans cadre et les énormes rétroviseurs.

BMW I4 M50

Bien sûr, avec une telle cavalerie, il est bien tentant d’aller regarder sur les petites routes autour de chez moi. La poussée est franche et linéaire, sans discontinuité. Cela semble ne jamais s’arrêter. Si la BMW i4 M50 est un peu moins véloce qu’une Taycan Turbo, c’est tout de même plus rapide que la Taycan « classique ». Elle effectue d’ailleurs le 0 à 100 km/h en seulement 3.9 secondes.

Disposant d’un vrai châssis revu par le département Motorsport, il est tout de même temps d’attaquer les virages. C’est un vrai bonheur. La voiture change de cap avec précision et les informations remontent bien à travers la direction, mettant en avant le travail des pneumatiques et de la direction. Le volant, certes peu joli, se tient parfaitement dans les mains. Cependant, la BMW i4 M50 se montre plus comme une grosse GT qu’une grosse sportive. Les suspensions restent douces en toutes circonstances. La poussée provient plus du train arrière que de son homologue avant. C’est très appréciable. Le châssis donne toute confiance, que ce soit dans les grandes courbes comme dans les épingles. Dernier point et non des moindres, la BMW i4 M50 peut se montrer joueuse dans ces sorties d’épingles.

Consommation et recharge

La première chose concernant la batterie à noter, c’est la plutôt bonne gestion de la charge. La régénération en conduisant se montre très satisfaisante. Il est quasiment possible de conduire sans toucher à la pédale de frein. Le frein régénératif semble tenir compte à la fois de la vitesse et des éléments à venir (carrefour, rond-point, etc). De plus, lorsque vous êtes à bonne distance d’un élément perturbateur (rond-point par exemple), vous pouvez lâcher l’accélérateur et ainsi effectuer plusieurs centaines de mètres en roue libre. Il faut le temps d’apprendre, mais une fois maîtrisée, la méthode est très efficace. Tellement efficace que le constructeur se passe complètement des palettes de sélection de mode de freinage !

BMW I4 M50

Le frein ne permettant tout de même pas de rouler à l’infini, quelles sont les capacités de recharge de la BMW i4 M50 ? La puissance de charge maximale est de 205 kW. Ce n’est pas au mieux de ce que propose certaines voitures (Porsche Taycan, Kia EV6 et Hyundai Ioniq 5), mais c’est au niveau de ce que propose Mercedes sur l’EQS ou Tesla sur les Model S et 3.

La consommation est annoncée entre 18 et 22.9 kWh pour 100 km. Nous avons réalisé 21.6 sans vraiment faire attention. C’est plutôt élevé pour une voiture de ce gabarit. Il faudra tout de même que nous essayons de nouveau le modèle pour faire un vrai test sur autoroute, le temps ayant joué en notre défaveur sur ce coup-là. Concernant l’autonomie, elle est annoncée à 520 km sur du mixte grâce à la charge utile de la batterie de 80.7 kWh. Un kilométrage qui semble réaliste.

BMW I4 M50

Prix et concurrence

La BMW i4 M50 est LA meilleure affaire dans la gamme série 4. Avec des prix de plus en plus élevés pour les modèles classiques et complètement exorbitants pour les modèles M, l’i4 se retrouve étonnamment accessible. Le prix de départ est fixé à 71.650 €. Avec le jeu des options sur notre modèle très bien équipé, nous arrivons à 87.285 €. C’est à rapprocher du prix de la BMW 420d Gran Coupé essayée il y a peu (presque 80.000 €). C’est également très loin du prix surréaliste des M4, à partir de 108.000 €, hors options, et hors malus (40.000 €).

Dans la concurrence, les protagonistes sont peu nombreuses. Il y a évidemment la Tesla Model 3 Performance. Elle offre autour de 500 ch et s’échange contre 71.680 € toute option. On retrouve ensuite la future KIA EV6 GT et ses 585 ch. Elle s’échangera à partir de 68.000 €. Il ne faudrait pas oublier Mercedes et sa récente EQE, qui devrait récupérer une version AMG sous peu.

BMW i4 M50 : notre avis après deux jours

BMW I4 M50

C’est la meilleure BMW que j’ai essayée récemment, tant en terme de prestation que de performances. La BMW i4 M50 donne autant de plaisir à rouler, que ce soit à haute ou à basse vitesse. Alors évidemment, les réfractaires à l’électrique crieront au scandale. Mais rouler à bord de l’i4, c’est un peu rouler dans le futur de la marque. Et près d’un mois après l’essai, en écrivant ces lignes, j’ai de nouveau envie de l’essayer, tant elle se pose aussi bien en parfaite voiture du quotidien qu’en berline sportive. Son intérieur entièrement nouveau par rapport à la gamme thermique la rend très attractive et l’ancre dans la modernité. De quoi aller parfaitement avec sa motorisation, et de quoi annoncer le futur. Et le futur BMW, si il est à l’image de cette voiture, et bien il ne sera pas si mal !

Retrouvez l’ensemble des photos réalisées pendant l’essai après le tableau des points positifs et négatifs de notre voiture du jour.

Les +Les –
Compromis performance confortConsommation plutôt élevée
Intérieur moderniséTrop proche d’une Série 4 Gran Coupé ?
Feeling BMW conservé
Ratio prix / performances

Texte et photos : Antoine
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