Si le BMW X1 a grandi au fil des années, il a aussi et surtout pris de la maturité pour se forger une véritable place dans la gamme BMW. Depuis l’arrêt de la i3, le iX1 a pris la place de l’électrique d’entrée de gamme pour la marque à l’hélice. Que vaut elle ? C’est ce que nous avons cherché à savoir. Essai BMW iX1 : dans l’ère du temps ?
BMW iX1, un look consensuel
Présenté en mars 2022, en même temps que le X1 thermique, le BMW iX1 se distingue de sa version classique par une calandre pleine pour limiter l’apport d’air et améliorer l’aérodynamique. Il est visuellement cossu. D’ailleurs, ses lignes tendues et travaillées pourraient le confondre avec son grand frère le X3. Cet effet visuel vient sûrement de l’embonpoint pris au fil des générations. Si côté longueur, seulement cinq centimètres le séparent de la version sortie en 2009, du point de vue hauteur, il est vraiment rentré dans la tendance SUV avec 10 cm en plus.
Équipé de la finition M Sport (3.900 €) et renforcé par le Shadow Line M brillant étendu (260 €), notre iX1 d’essai joue la carte sportive pour le look. A l’avant, on retrouve notamment des grosses entrées d’air de part et d’autres du pare-chocs. Le regard procuré par les phares Matrix LED est incisif. L’arrière se montre très massif avec un gros insert noir brillant qui structure le pare-chocs et assoit virtuellement la voiture. Les feux très graphiques complètent l’ensemble pour un rendu très harmonieux à mon goût.
Seul le profil joue la carte de la sobriété. Les poignées de portes sont encastrées sur une carrosserie assez nette et sans arrête vive à outrance. C’est d’ailleurs sur ce profil que l’on retrouve vraiment la hauteur de caisse. Les jantes 19’’ optionnelles (950 €) paraissent petites pour le gabarit de l’auto.
A l’intérieur, la qualité allemande
On parle souvent de la qualité de fabrication des véhicules Allemand comme d’une légende. Et sur mes derniers essais, j’avais trouvé celle-ci un peu en déclin. Particulièrement au sujet des marques du groupe Volkswagen, sauf à dépasser 100.000 € ! BMW a su me rappeler que ceci n’est pas vraiment une légende. Du moins pas chez BMW !
Il y a bien longtemps qu’après ma première journée d’essai je me suis demandé ce que j’allais pouvoir trouver comme défaut pour l’article. La planche de bord est simple mais fonctionnelle, tout tombe sous la main et est ajusté à la perfection. Les sièges sont beaux et confortables. Me voila clairement sous le charme.
Équipé des trois différents packs d’options disponibles pour un total de 7.570 €, BMW a mis le paquet sur la configuration de cet iX1. Sièges électriques, chauffant et massant, volant chauffant, affichage à vision tête haute, système Hi-FI Harman Kardon, toit panoramique… Une belle liste complétée par une panoplie d’aides à la conduite dont on reparlera dans la partie roulage. Il fallait quand même bien trouver le petit détail qui tue et c’est chose faite. Quelle incompréhension quand j’ai découvert que la voiture n’avait pas de système d’avertisseurs d’angles morts ! Un équipement pourtant de série sur un grand nombre de voiture et très pratique. On lui pardonne mais c’est vraiment dommage.
Une motorisation à la hauteur
Sous le capot de cette BMW iX1 xDrive 30 on retrouve plusieurs moteurs électrique pour une puissance cumulée de 313 chevaux. Avec un poids annoncé à 2085 kg, c’est très largement suffisant. Motorisation unique pour le moment, il n’est pas exclu que BMW propose dans le futur divers moteurs électrique, que l’on peut notamment retrouver sur la i4, pour en avoir encore plus.
Pour trimbaler la cavalerie, BMW a opté pour une batterie de 64,7 kWh. Cela lui permet d’annoncer une autonomie de 438 km WLTP. Un beau score qui la positionne en concurrence directe avec les Tesla Model Y et Mercedes-Benz EQA, sans option de batterie majorée. Niveau charge, on est toujours dans une bonne moyenne avec une recharge rapide jusqu’à 130 kW. Cela promet un 10 à 80% en 29 minutes.
Une conduite détendue
Passons au cœur de l’essai, la partie roulage. Avec un moteur par essieu, le iX1 est une vraie 4 roues motrices. Cette configuration lui permet de gommer presque intégralement la prise de roulis et propose une tenue de route très rassurante. Cependant, on se demande quand même ou se trouvent les 313 chevaux.
En réalité, la voiture roule en permanence sur une cartographie « confort » et offre 272 ch. Pour avoir toute la puissance, deux solutions s’offrent à vous. Rouler en permanence en mode Sport ou utiliser le mode Boost actionnable directement au volant. Pendant 10 secondes, on a alors toute la puissance mais l’autonomie en prend un coup. Via ce mode Boost, le 0 à 100 km/h s’effectue en seulement 5,6 secondes. De quoi faire très vite oublier le côté mollasson de l’Audi Q4 récemment essayé par mes soins.
En conduite classique, la voiture se veut très agréable. Pour optimiser la consommation et profiter de ce confort de conduite, je me suis rendu dans les environs d’Orléans en évitant les autoroutes. A 90 km/h de moyenne, la consommation s’établit à 16,1 kWh/100 km. Un résultat très bon. Sur le trajet retour, j’ai même été gratifié sur 240 km d’une moyenne de 15,2 kWh/100 km. C’est mieux que les chiffres homologués par BMW. Ils sont annoncés entre 17,3 et 18,4 kWh/100 km. Autre avantage, cela permet de n’utiliser que très peu les bornes de recharge et profiter pleinement de la voiture.
Aides à la conduite et équipements
Parmi les gros points forts qui permettent d’avoir cette conduite détendue, la calibration des aides à la conduite. Je ne suis pas forcément adepte du fait que la voiture fasse tout à ma place. Pour autant, on ne peut que se réjouir quand une voiture offre toutes les aides nécessaires pour éviter les différents risques d’inattention mais qu’en plus celles-ci ne sont pas intrusives. Mention spéciale au régulateur adaptatif qui est directement couplé à la cartographie GPS et à la détection de panneau. Vous n’avez plus qu’à gérer le volant. Le SUV va même jusqu’à ralentir en entrée de rond point de manière automatique et reprendre sa vitesse de croisière à la sortie. On retrouve également ces systèmes chez Mercedes ou d’autres modèles de la gamme BMW par exemple.
La tablette centrale équipée de la version 8 de l’OS de BMW se veux vraiment claire, rapide et intuitive. Celle-ci vous permettra également de lancer de la musique sur l’excellente sono Harman Kardon qui, en plus de basses de qualité, offre une spatialisation du son digne d’une salle de concert. Quel bonheur !
Pour être totalement transparent, on est obligé de vous faire tout de même part des quelques défauts relevés lors des 600 km d’essai. Des petites mesquineries sur une voiture premium à mon sens. En effet, côté siège massant, vous ne l’aurez que côté conducteur. De plus, c’est juste du gonflage de coussin lombaire alors que, entre autres, le groupe Stellantis propose un système beaucoup plus puissant sur une bonne partie de sa gamme. Il en sera de même pour les rétroviseurs extérieurs électrochromatiques présents uniquement du coté conducteur. Vous n’avez le droit d’être éblouis que d’un seul œil.
La BMW iX1 face à une concurrence féroce
Avec son BMW iX1, la marque fait face à un segment très concurentiel. Affiché à 70.500€ avec les options, notre BMW iX1 d’essai offre un équipement très complet et une motorisation puissante de 313 ch. Il revendique 413 km d’autonomie WLTP.
L’Audi Q4 50 e-tron en finition S-Line annonce un prix de 77.000 € à équipements équivalents. Il propose 299 chevaux et une vitesse de pointe limitée à 180 km/h pour une autonomie annoncée à 482 km.
Chez Mercedes-Benz, l’EQA 350 4Matic AMG Line propose 292 ch et une autonomie de 413 km. Avec un prix optionné aux alentours de 74.000 €, c’est vraiment des voitures très proches sur le papier.
Chez Hyundai avec la Ioniq 5 HTrack, c’est 325 chevaux et 485 km d’autonomie qui s’offrent à vous. Son style ne plaira pas à tout le monde. Il est tout de même bon de noter qu’avec de meilleures performances et un équipement qui ne la fait pas rougir face à la concurrence, elle est proposée à 66.000 €.
Pour Kia, la EV6 GT-Line offre aussi 325 ch et 4 roues motrices issus de la Ioniq 5. Elle est cependant plus grosse et également plus chère que sa cousine avec un prix frôlant les 70.000 €.
Volvo et le XC40 Recharge Twin Ultimate enfoncent le clou avec une puissance de 408 ch et une autonomie de 531 km ! Très bien équipé de série, il ne reste que quelques options à cocher pour parfaire le produit. 67.000 € et il est à vous.
Enfin, comment finir sans parler la reine des ventes ? Tesla place sa Model Y Performance en ligne de mire immédiate du BMW iX1. 514 km d’autonomie, 510 chevaux, une interface fluide et intuitive, que demander de plus ? Un prix meilleur que les autres ? D’accord, ce sera 59.990 €. Certes, la qualité d’assemblage n’est pas au niveau de BMW, mais avec 10.000 € de moins, on lui pardonne quelques écarts.
BMW iX1 : un bilan plus que positif
Vous l’aurez compris tout au long de l’essai, cette BMW iX1 m’a beaucoup plu. Que ce soit ses qualités routière, sa finition ou même son look. Elle frôle le sans faute. Côté prix, elle se place dans les bons élèves face à la concurrence, si l’on exclue Tesla. En somme, hormis une capacité de recharge tout juste dans la limite pour les gros trajets et quelques mesquineries d’équipements, c’est avec plaisir que j’ai pu réaliser cet essai. Comme Antoine avec l’essai de la i4, j’ai pu découvrir le futur de la marque à l’hélice et me prouver que oui, le BMW iX1 est bien dans l’ère du temps.
Retrouvez juste après notre tableau récapitulatif ainsi que notre traditionnelle galerie photos regroupant l’intégralité des clichés réalisés pendant l’essai :
Les + | Les – |
Finitions irréprochables | Sièges massant trop « light » |
Agrément de conduite | Pas d’electrochromatique sur le rétro passager |
Equipement complet |
Texte et photos : Julien HUET pour Virages Auto
Rejoignez-nous sur Facebook et Instagram