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Essai BMW Z4 sDrive 20i : puissance 4

L’été est désormais derrière nous mais ce n’est pas une raison pour bouder les cabriolets, surtout celui-ci ! Issu d’une longue lignée de roadsters sportifs initiée par le Z3 en 1993, cette 3ème génération de Z4 lancée en 2019 avait abandonné le toit rigide de son prédécesseur pour revenir aux fondamentaux avec une capote en toile. Un léger restylage a été opéré l’année dernière pour rester dans le coup. Mais là où les puristes BMW ne jurerons que par le 6 cylindres en ligne, nous avons voulu voir si le 4 cylindres est digne du blason et de l’expérience de la marque sur ce segment. C’est l’occasion aussi de comparer le ressenti avec la Toyota Supra, avec qui elle partage une partie de ses dessous. Essai BMW Z4 sDrive 20i : puissance 4.

BMW Z4 : aux 4 vents

Gabarit compact et ramassé avec 4,32 m de long et seulement 1,30 m de haut, un long capot et des sièges au niveau des roues arrière : on parle bien ici d’un Z4 ! L’identité BMW est présente, avec des feux étirés et une calandre très large, à l’opposé de la verticalité des série 4. Les bas de pare-chocs du pack M sont bien travaillés et ajoutent une touche d’agressivité. De plus, pas besoin d’hurler sur le prix de l’option : le pack M est désormais en série sur tous les Z4.

Le profil est sculpté sans être surchargé, avec une sortie d’air après les roues avant et des bas de caisse qui remontent vers l’arrière. Il faut noter également les porte-à-faux ultra équilibrés et l’aileron queue de canard. L’arrière est un peu plus chargé avec de nombreuses lignes mais l’esprit BMW est bien là. Les feux arrière font penser à ceux de la Série 3. Les échappements ronds trahissent la présence du 4 cylindres (ils sont rectangulaires sur le 6).

Enfin, comment ne pas parler d’une des belles nouveautés du restylage : le violet « Thundernight ». C’est étonnant de voir la teinte changer d’apparence selon la lumière. Elle passe de presque noir à l’ombre à un violet intense et très pailleté au soleil. Désolé du manque d’objectivité, mais ça lui va à ravir ! Cela met en valeur toutes les formes et on sort des habituels gris ou noirs. Et en plus, ce violet se marie très bien avec le cuir beige « Vernasca Elfenbenweiss » de série, donnant une configuration très chic. Les jantes noires 19’’ (1.350€) et l’absence de chrome (Shadow Line à 560 €) balancent cet effet avec une touche de sportivité.

Tiré à 4 épingles

Cette stricte deux places nous rappelle les fondamentaux que l’on a oublié avec les omniprésents SUV : une position de conduite basse et allongée. Le volant à jante épaisse tombe naturellement sous la main et on trouve très vite une position… parfaite. Les sièges électriques proposent même de resserrer les maintiens latéraux pour être calés en cas de conduite sportive. Autre fondamental appréciable, les commandes de climatisation en accès direct et non pas noyés dans l’écran tactile de 10,25 pouces. Ecran qui est au demeurant réactif et bien organisé. Les compteurs numériques inclus dans un deuxième écran de 10,25’’ sont également lisibles et de très bonne définition. Ils sont assez peu personnalisables mais sont secondés par un affichage tête haute.

Quelques éclairages d’ambiance personnalisables agrémentent l’ensemble. Les matériaux sont de bonne qualité et bien assemblés. De son côté, la sono Harman Kardon avec 12 haut-parleurs et 408 W est un régal, on ne peut que la conseiller (contre 700€). L’intérieur n’a pas l’effet ultra technologique des dernières BMW avec le doublé écran panoramique incurvé et un basculeur en guise de levier de vitesses. Cependant, l’ensemble présente bien et surtout, on se sent vite à l’aise à bord. Tellement à l’aise que malgré la météo mitigée on n’a qu’une envie : décapoter et s’exposer aux 4 vents !

L’effeuillage prendra 10 secondes. Pour les plus pressés, cela pourra se faire depuis l’habitacle jusqu’à 50 km/h ou à distance depuis la clé. Cerise sur le gâteau, le volume de coffre ne bougera pas toit ouvert. Et avec 281 dm3, il sera largement suffisant pour un weekend en amoureux ou au ski, car il possède en plus une trappe entre les deux sièges.

BMW Z4… cylindres

Sur le papier, la motorisation 20i semble plutôt sympa. Suffisamment pour faire oublier le 6 en ligne de 340 ch ? Nous allons voir. Pour commencer, cela fait gagner 15.000 € sur le prix catalogue, pas négligeable ! Ajoutons à ça qu’il faudra ajouter 4.543 € de malus en 2024 en France sur le 20i et 28.413 € sur le 40i pour deux cylindres supplémentaires ! C’est du grain en or massif pour les 143 ch supplémentaires…

Mais revenons à notre BMW Z4. Les plus forts en calculs du malus auront compris qu’il développe 197 ch. Ce moteur turbocompressé de 2,0L de cylindrée libère un couple de 320 Nm pour un poids limité à 1,5 T (autant qu’une 208 électrique…). Le tout donne un 0 à 100 km/h en 6,6 secondes et une vitesse maximale de 240 km/h. Largement assez pour y laisser son brushing ! L’ensemble utilise une boîte automatique classique à 8 rapports. Le démarrage laisse entendre un bruit discret mais sympa, avec un échappement qui chantouille mais sans plus, rappelant sous certains aspects le MX-5 2.0 L.

On apprécie très rapidement la facilité des manœuvres avec une direction douce et précise. Les nombreux pavés ou ralentisseurs mettent en avant un confort de suspension ferme mais pas inconfortable. Le moteur est doux et permet de rouler tout au couple, malgré une boîte qui manque un poil de douceur dans la circulation dense (promis on était encore en mode normal). En revanche dans ces conditions, on apprécie le régulateur actif avec Stop&Go qui vous permettra d’admirer le paysage à ciel ouvert dans les bouchons.

Restons sur ce sujet qui divise en parlant de l’Autoreverse. Autant certaines aides sur le marché ont un intérêt limité comme le dépassement semi-auto ou sont mal programmées, mais celle-ci est une vraie béquille sur qui se reposer. La voiture enregistre constamment les 50 derniers mètres effectués (on est même à 200 mètres sur une i7 maintenant !) et vous permet de refaire à l’identique cette distance de façon 100% automatique, y compris si vous coupez le contact et que vous reprenez votre BMW quelques jours après. Idéal pour les sorties de parking compliquées, ruelles étroites ou croisement de camion hasardeux. D’autant plus utile que les proportions et le siège au ras du sol peuvent être compliqués pour certains conducteurs.

4 saisons

Le titre de ce chapitre n’est pas usurpé, tant le Z4 semble adapté à toutes les situations. Plein soleil ? Les écrans restent lisibles. Grand froid ? La ventilation est efficace et les commandes de sièges et volants chauffants sont en accès direct (et non pas au fin fond d’un menu de l’écran !). Ils permettront de réchauffer l’atmosphère tout en profitant du plein air, avec des remous bien maitrisés. Et si la pluie s’invite, la capote isole très bien de l’extérieur et c’est seulement au-dessus de 110 km/h que les bruits d’air et de roulement deviennent vraiment audibles.

La pluie… J’ai des souvenir en Mazda MX-5 2.0 160 ch ou en Ford Mustang avec la voiture qui ne donnait pas un sentiment de confiance entier sur routes détrempées. C’est étonnant de voir à quel point le Z4 reste serein, avec un antipatinage aussi efficace que discret sans même avoir recours au mode éco pour limiter la puissance. Même une averse nocturne ne sera pas un calvaire, les phares Matrix LED étant très efficaces. La seule gène viendra de la visibilité arrière surtout sur les cotés. Finalement le BMW Z4 se différencie étonnamment bien de la Toyota Supra, pourtant sur la même base. Le châssis semble moins piégeur, permettant une conduite plus décontractée, et ainsi plus appréciée.

Mais fort heureusement pour nous (et pour les photos !), le soleil s’est montré pendant notre essai. Quel bonheur de profiter sans filtre des rayons du soleil et de l’air extérieur. C’est aussi idéal pour voir si ce Z4 est digne du plaisir de conduire cher à la marque. Ne tournons pas autour du pot, c’est clairement le cas. La direction est ultra directe et précise pour placer la voiture où on veut avec en plus un train avant accrocheur et la répartition du poids 50/50 donne un équilibre et un dynamisme dans les enchaînements de virages qui donnent le sourire. Les relances sont efficaces et largement suffisantes et les reproches précédents concernant la douceur de la boîte n’ont plus lieu d’être tellement celle-ci est efficace en conduite plus rapide.

Les suspensions plutôt fermes mais pas inconfortables et l’ensemble formé avec les sièges donnent un niveau de confort vraiment bon, surtout pour un roadster. A la fin de notre essai qui a alterné de nombreuses conditions nous avons relevé une consommation d’à peine 7,0 L.

Plan à 4

Avec un ticket d’accès de 55.000 €, le BMW Z4 est entre deux catégories de prix et se pose en compromis. La version sans option est déjà correctement équipée de l’indispensable (Cuir, pack design M avec jantes 18’’, phares LED, clim auto, régulateur, démarrage sans clé, radars avant et arrière, son avec 10 haut-parleurs, GPS…). Cependant le jeu des options peut rapidement faire grimper la note. Notre version d’essai pointait à 70.295 € hors malus ! En effet, il fallait compter sur l’ajout de la peinture, du pack hifi, des éclairages d’ambiance, d’un pack d’aides à la conduite, des Matrix LED, des jantes 19’’ ou encore des sièges électriques.

Mercedes est un concurrent évident de BMW, mais plus rien n’existe en face du Z4. Le SLK (devenu SLC les derniers temps) est arrêté et le seul Roadster qui subsiste est le SL. Pas question de parler ici de la version 63 avec son incroyable V8 mais de la version 43 AMG équipée d’un 4 cylindres 2.0L. Mais les similitudes avec le Z4 s’arrêtent ici. Le SL est nettement plus équipé, plus bourgeois, plus puissant (395 ch) et surtout nettement plus cher avec un ticket d’entrée à 149.300 € ! On ne joue plus dans la même cour.

Incontournable quand on parle de Roadster : le Mazda MX-5 ! Si le SL joue sur le « plus » par rapport au Z4, le MX-5 jouera sur le « moins ». Moins raffiné, moins équipé mais surtout moins gros, moins lourd (de quasi 500 kg) et nettement moins cher avec un prix autour de 45.000 € en haut de gamme avec le 4 cylindres 2.0 L de 184 ch. Il se montre plus joueur mais également moins serein sur route mouillée et plus fatiguant sur longs parcours. Mais c’est l’incarnation de la pureté avec un des tous derniers moteurs atmosphériques. Question de philosophie !

Dimensions quasiment similaires et blason prestigieux avec le Porsche Boxster. Le prix est assez proche du Z4 optionné puisqu’il démarre à 70.736 € avec boîte automatique PDK. Mais son 4 cylindres 2.0 L développe 300 ch et offre un 0 à 100 km/h en 5,1 s. Attention par contre, absolument tout est en option : phares xénons, capteurs de parking, sièges chauffants, régulateur, climatisation bizone, navigation, CarPlay… Au moins, les possibilités de personnalisation sont presque infinies. Il faut également avoir à l’esprit les 220 g de CO2/km, synonymes d’un malus 2024 de… 60.000 €.

Et si le côté roadster n’est pas indispensable mais que seul compte le fait d’avoir une vraie voiture plaisir, il existe quelques choix supplémentaires. La cousine Toyota Supra utilise la même base et le même moteur mais avec 258 ch, un intérieur plus simple et un style bien à elle. Une boîte de vitesses mécanique est même disponible en option. A partir de 53.600 €. Autre coupé 4 cylindres ô combien réussi, l’Alpine A110 avec 252 ch mais qui démarre à 62.500 €.

Ces exemples confirment que le Z4 est en voie de disparition et n’a plus de concurrence directe. L’Audi TT n’est disponible que sur stock et la Jaguar F-Type est bientôt arrêtée. On jettera aussi un œil curieux sur la MG Cyberster, 100% électrique qui devrait être vendue aux alentours de 60.000 €.

BMW Z4 : Les 4 vérités

La météo capricieuse n’aura pas enlevé de plaisir à cet essai et aura même permis de mettre en lumière la grande polyvalence de ce BMW Z4. Le 4 cylindres est à l hauteur et mise avant tout sur un esprit GT, laissant à sa grande sœur avec 6 cylindres la sportivité poussée et (on imagine) les envolées lyriques. Les amateurs de drift ou de dragster ne regarderont même pas cette version 20i mais pour les autres, elle mérite vraiment qu’on s’y attarde tant la synthèse est réussie et plaisante. La voiture passion par excellence, mais avec une touche de raison, malgré un prix qui reste très élevé pour beaucoup de monde.

Pour finir, retrouvez ci-dessous notre tableau récapitulatif ainsi que la traditionnelle galerie de photos de l’essai :

Les +Les –
Vraie GTLéger manque de caractère
Moteur suffisantBoîte à basse vitesse
Espèce en voie de disparitionTarif avec options et malus

Texte et photos : Romain pour Virages Auto
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