Lorsque Citroën a présenté la C5X au cours de l’année 2021, il faut reconnaître que le style nous a un peu laissé perplexe. Cependant, Citroën a communiqué sur le confort, le bien être à bord, l’expérience à bord même, justifiant en même temps le X dans le nom. Mes souvenirs en Citroën se basent plutôt sur des véhicules relativement ancien, mais les notions de confort et d’expérience étaient déjà présentes. Ainsi, nous prenons en main la nouvelle Citroën C5X Hybrid 225 ch en finition Shine Pack pour un roadtrip de 3800 km à travers la France, de la frontière franco-allemande à la mer méditerranée, en passant par la Bourgogne et au départ de l’Ile de France… Essai Citroën C5X : Xpériences de confort.
Citroën C5X, un style eXpérimental ?
Autant le dire tout de suite, depuis la présentation de la Citroën C5X, je la trouve horrible. Je ne l’ai vue qu’en photos et véritablement je n’accroche pas. Une fois devant la voiture, je me suis agréablement surpris à l’apprécier tout de suite. Bon, j’adore la face avant, très futuriste, très Concept-Car. D’ailleurs, je lui retrouverais presque des airs de GT by Citroën, un concept de 2008. Observer une C5X, c’est partir à la recherche des chevrons. On les retrouve dans le logo évidemment, mais également dans les pare-chocs, dans les feux, dans les roues, etc.
Le capot est sculpté et bien que je n’aime pas les voitures blanches, ici, la couleur met bien en avant les formes. Dans le profil, on retrouve une voiture élancée. Grâce au positionnement mi-SUV, mi-berline, on a à la fois une voiture basse au global, mais haute sur la route. Dans l’habitacle, le dessin est plutôt fin, à la manière d’un i-Pace ou d’une Kia EV6. La comparaison est d’autant plus possible qu’elles sont toutes les 3 proches en dimensions. Les roues en 19 pouces et les pneus à flanc haut assoient la voiture sur la route. C’est vraiment réussi.
A l’arrière, c’est un peu plus compliqué, avec quelque chose de très rond. Pourtant, les deux petits ailerons / becquets se montrent eux plutôt acérés. L’aileron sur le toit guide l’air vers la lunette arrière. L’air croisera la route du becquet en bout de hayon. Ces ailes arrières arrondies et la douceur des lignes arrières permettent d’avoir un CX correct de 0.29. Au global, il faudra donc plusieurs jours pour se faire à son design un peu particulier au départ, mais sacrément harmonieux avec le temps.
EXpérience de confort
En montant à bord de la Citroën C5X, on découvre un intérieur insufflant le renouveau. Le choix des matériaux d’abord, que ce soit sur les sièges ou la planche de bord. C’est agréable au toucher et à la vue. Il reste encore beaucoup de plastique, mais c’est bien mené. On repère vite les deux écrans de tailles éparses. Un petit écran de 7 pouces pour le combiné fait le minimum de la conduite. Il est secondé par un affichage tête haute de grande taille très agréable à la lecture, mais parfois trop grande. Enfin, un écran central de 12,3 pouces complète le tout avec des menus plutôt complet, similaire à ceux de la DS 4 essayée par Julien. Cette synthèse petit combiné et grand affichage tête haute n’est pas sans rappeler ce que nous avions essayé dans le Skoda Enyaq. On simplifie là où l’on peut…
Sur la console centrale, on retrouve une nouvelle fois la même pièces que dans la DS 4 ou la 308. C’est un peu plus technologique que la commande à levier « cobra » précédente, mais il faudra un peu de temps pour appréhender le fonctionnement. Sur la planche de bord et les contre portes, nous retrouvons des chevrons brodés, spécifiques à cette finition Shine Pack. Comme l’extérieur, l’intérieur est rempli de chevrons : dans les vide poche, sur les sièges, sur la planche de bord.
Découvrir la Citroën C5X, c’est prendre le temps de découvrir les sièges. Ça tombe bien, on est censé y passer pas mal de temps dans une voiture. Les sièges sont extrêmement agréables, que ce soit au moment de s’assoir ou pendant les longs trajets. Etonnement, les réglages autorisés permettent de trouver une position de conduite assez basse. Et quand je dis basse, je ne parle pas forcément d’avoir les fesses posées par terre, mais surtout d’avoir les jambes allongées. Cela permet un beau dégagement entre la tête et le plafond, et une position de conduite confortable comme tout. En tout cas, comme je les aime.
A l’arrière, les passagers profiteront d’un confort bien présent. Il est certes légèrement en retrait, mais il se montre étonnamment bon comparé à bien des voitures essayées. Y compris les « références » germaniques. L’espace aux jambes est parmi les plus grands de la catégorie, détrônant à nos yeux la Kia EV6 en terme d’habitabilité. Le système audio est un peu décevant vis-à-vis du confort offert. Enfin, vient le coffre, à l’image de l’habitacle. Malgré la présence des batteries, il offre 485 L, ce qui est largement suffisant pour 4.
Citroën C5X : confortable ou juste molle ?
« Confort confort confort. Trop confort ? » Ce sont mes notes à la fin de l’essai pour aborder la section dynamique. Alors évidemment, on est toujours dans l’excitation de fin d’essai, on exagère souvent la réalité sur les notes pour mieux les souvenir pendant la rédaction de l’essai. Cependant, dans le cas de la Citroën C5X, je n’ai pas vraiment changé d’avis. Je pense sincèrement que c’est peut-être trop confortable pour une bonne partie des conducteurs.
La voiture semble molle dans un premier temps, surtout lorsque l’on sort d’une petite citadine nerveuse. Le duo suspensions actives à double butée hydraulique et des pneus à flancs hauts fait disparaître les imperfections de la route ou les bosses. Les ralentisseurs semblent disparaître pour ceux qui sont légaux et acceptables pour ceux qui s’apparentent plus à des trottoirs mis en travers de la route. Les imperfections du revêtement illustrent la perfection de la suspension. C’est si doux que les sièges en cuir de notre voiture paraissent presque durs en comparaison. Alors qu’ils sont diablement confortables, je le rappelle.
En ville, seuls les ronds-points illustreront le côté baleine de notre voiture d’essai. Pour le reste, elle se montrera juste douce et bienveillante pour votre dos. Notre périple nous ayant amené de la région parisienne à la côte d’Azur en passant par les Alpes, nous avons pu profiter à chaque instant du grand confort de la voiture. Sur autoroute, la tenue de route se montre imperturbable. Les bruits d’air et de roulement sont maîtrisés, bien que les pneus pourront se montrer bruyants sur certaines chaussées. Cependant, l’autoroute montre des aides à la conduite parfois agaçantes. La correction de placement dans la voie réalisaient beaucoup trop de mini corrections fort désagréables, alors que c’était beaucoup plus efficace sur la 508 PSE. Notons également l’interface numérique, pas toujours claire à comprendre et trop chargée.
Citroën C5X hybrid 225 : consommation très maîtrisée
Notre Citroën C5X Shine Pack était équipée du moteur 1,6L de 180 ch assisté d’un moteur électrique pour offrir au total 225 ch. La première chose qui est agréable avec ce moteur, c’est le passage très discret du moteur électrique au moteur hybride. C’est sans à-coups et tout en silence.
Disposant d’une batterie de 13 kWh, la Citroën C5X est (sur le papier) homologuée pour réaliser 55 km sur une charge. Mais qu’en est-il dans la vraie vie ? Sans chercher à réaliser le meilleur score, nous avons effectué 45 km sur un parcours en ville et voies rapides, mais nous avons également fait 59 km sur les routes du littoral méditerranéen. Il y a probablement moyen d’optimiser encore cette valeur, mais c’est déjà très honnête sans se prendre la tête…
Pour optimiser au mieux la consommation du moteur thermique, que ce soit batterie pleine ou batterie vide, il faudra utiliser le GPS embarqué dans la voiture. En effet, il gère de façon autonome l’usage des deux motorisations pour optimiser au mieux la consommation sur votre trajet. Cela veut dire que si la réserve de la batterie est suffisante, la Citroën C5X fera tout le trajet en électrique. Sinon, elle conservera la batterie pour aider le moteur thermique afin de réduire la consommation sur la totalité du trajet, et non pas juste au début.
Cela amène un soucis tout de même, la navigation via les applications en CarPlay ou Android Auto ne sont pas « superposables » avec la navigation embarquée. Donc c’est l’un ou l’autre sur les écrans de la voiture, obligeant à avoir un téléphone n’utilisant pas le mirroring pour avoir votre application de navigation préférée ET l’optimisation de l’utilisation de la batterie.
Dans les faits, voilà ce que nous avons relevé sur notre long essai de 3.850 km. Sur la totalité du trajet, la consommation moyenne s’établit à 5.6 L/100 km en moyenne. C’est sacrément intéressant sachant que nous avons effectué près de 2500 km d’autoroute et traversé les Alpes, deux fois. Sur un trajet Chantilly – Grenoble, la voiture a consommé seulement 4.9 L/100 km, grâce à la batterie pleine au départ. Sans réserve dans la batterie, il faudra compter sur un peu plus, avec 6,6 L/100 km. Nous n’avons pas pu recharger tous les soirs, loin de là. Même si c’est un bon score, c’est largement possible de l’optimiser !
Concurrence, quelle concurrence ?
Comment définir une concurrence à la Citroën C5X ? C’est assez difficile à la vue du profil et du volume généreux qu’offre la voiture. En terme de profil, on retrouve les Jaguar i-Pace et Kia EV6 mais ces deux dernières sont électriques. La nouvelle Megane e-Tech est beaucoup plus petite, bien qu’offrant également une nouvelle proposition, est également électrique. Les berlines plus traditionnelles offrent obligatoirement moins de place à bord, de par leur faible hauteur. Peut-être une exception, la Skoda Octavia est très spacieuse mais bien moins confortable. La Skoda Superb est un peu plus longue, mais n’est pas si loin en terme de budget. Elles existent également en version Combi. Notons également deux concurrentes internes chez Stellantis : la très récente Peugeot 408 ou le Citroën C5 Aircross.
Côté tarif, la Citroën C5X Hybride 225 commence à 45.350 € en Feel Business. Notre version Shine Pack démarre à 50.550 € alors que le prix se situe à 52.470 € avec les options. Le duo de Skoda démarre 42.310 € pour l’Octavia hybride rechargeable 204 ch et 47.790 € pour la Superb dans la même motorisation. Dans des finitions équivalentes, le prix grimpe à 48.690 € pour la plus petite et 55.040 € pour la plus grande. Enfin, pour les amateurs d’électrique, la Kia EV6 ou la Hyundai Ioniq 5 offrent également des formes et des volumes intéressants, et s’offre à des tarifs similaires : à partir de 48.690 pour la première et 46.500 € pour la seconde.
Côté Stellantis, si nous n’avons pas encore les prix de la Peugeot 408, le C5 Aircross est proposée avec les mêmes motorisations mais sans les suspensions actives (mais quand même les butées hydrauliques), contre 50.550 € dans une configuration similaire.
Citroën C5X notre avis après 3850 km !
Soyons honnêtes, on fait rarement des essais aussi long. Et pour être tout à fait transparent, c’est la deuxième voiture dont je fais prolonger l’essai. La première était la plus radicale et dynamique Toyota GT 86. J’ai adoré la Citroën C5X, vous l’avez peut être compris. Après une première approche très compliquée de par le style et la conduite un peu molle, j’ai fini par apprécier à la fois les lignes et le confort. Les lignes sont vraiment dynamiques sur la face avant, offrant une belle présence dans le rétroviseur des autres usagers.
Question confort et conduite, une nouvelle fois, c’est le temps qui nous fera apprécier ce que la voiture propose. Très clairement, c’est une belle surprise à laquelle je ne m’attendais pas. La gestion du système hybride est bien calibrée et ne demande absolument rien au conducteur, à part rentrer une adresse dans le GPS. Confort jusqu’au bout ! Une fois n’est pas coutume, c’est ma femme qui clôturera l’article : « de toutes celles que tu as ramenées, il n’y a bien que la Porsche 911 et la C5X que l’on pourrait, garder ». Voilà un garage qui serait intéressant.
Les + | Les – |
Le confort sans défaut | Système multimédia compliqué |
La gestion de la motorisation hybride avec la navigation de la voiture | Pas de gestion de la batterie sur les Apps de navigation |
Le rapport qualité prix | Trop souple ? |
Texte et photos : Antoine
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