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Essai CUPRA Leon VZ : en hybride ou full thermique ?

La CUPRA Leon, c’est une des voitures que l’on l’attendait le plus dans l’équipe. En effet, après avoir essayée la version précédente au début de Virages Auto, notre essayeur était allé directement en acheter une. Puis, nous avons essayé la Seat Leon FR, l’été dernier. Elle nous avait un peu laissé sur notre faim côté dynamisme. Elle restait pour autant la plus sympathique, en terme de style, du trio allemand VW Golf 8, Audi A3, Seat Leon. Quand la CUPRA Leon a été présentée, elle se dévoila en version thermique, proche de sa devancière, et dans une plus politiquement correcte version hybride. On part donc essayer les deux, afin de se faire un avis, et de vous dire ce que l’on en pense. Essai CUPRA Leon VZ : plutôt hybride ou thermique ?

Cupra Leon

CUPRA Leon : un look racé !

La recette est simple, et plutôt efficace, sur nos deux CUPRA Leon d’essai. Prenez la Seat Leon, ajoutez lui des pare-chocs ajourés au design plus agressifs, des jupes latérales, des grosses jantes en 19 pouces, et un bouclier arrière tout aussi agressif que son homologue avant. Cependant, il faudra encore noter les nombreuses touches de cuivré et de gris mat, réparties sur l’ensemble de la voiture. Les jantes, les écopes de pare-chocs, les différents logo, les coques de rétroviseur, et même les sorties d’échappement. Il est d’ailleurs très dommageable, sur la version hybride, d’avoir tant mis en avant des sorties d’échappement qui ne sont que du faux, même pas débouchantes. Au global, nos deux voitures profitent d’un design très dynamique. On espère que cela n’annonce que du bon !

A l’intérieur, on retrouve, dans les grandes lignes, les intérieurs Seat, Volkswagen et Audi actuels. Si cela permet de ne pas être trop dépaysé, cela nous entraîne quand même à nous demander ce qu’il reste aux Golf 8 et aux A3… CUPRA ajoute de nombreuses touches de cuivre, que ce soit sur le volant, certaines commandes, ou les aérateurs de climatisation. Dans la version hybride, les sièges se montrent très confortables et assez peu « sportifs ». Le volant se montre agréable à prendre en main, avec une jante pas trop épaisse.

Par contre, l’infotainment n’est ni très fluide, ni intuitif… voir pire que ça, il freeze régulièrement (surtout sur le modèle thermique). Et malheureusement quand tout est tactile, on se retrouve avec de nombreuses commandes inaccessibles. En effet, tout ou presque devient tactile sur cette génération (reprenant l’infotainment des versions plus sages), et c’est vraiment dommageable à l’usage. Pour rentrer dans le détails de l’intérieur, nous vous invitons à relire l’article sur la Seat Leon FR.

Quatre alternatives mécaniques

La CUPRA Leon se propose pour la première fois en plusieurs motorisations. On retrouve deux version hybrides de 204 ch (et 350 Nm de couple) et 245 ch (et 400 Nm), ainsi que deux versions thermiques de 245 ch (370 Nm) et 300 ch (400 Nm). Les deux versions hybrides profitent d’un petit 1,4 L e-Hybride accouplé à une boite DSG6. Les versions 100 % thermique s’offrent elles avec le bien connu 4 cylindres 2.0 TSI, accouplé avec la DSG7.

En version hybride 245 ch, les performances annoncées sont attrayantes. Un 0 à 100 km/h en 6,7 secondes, et 225 km/h en vitesse de pointe. De quoi garder des performances globales similaires, au moins en ligne droite, avec la sœur thermique 245. En effet, cette dernière annonce 6.4 secondes sur le 0 à 100 km/h, et mais 250 km/h en vitesse maximale. Enfin, concernant la version thermique 300 ch de notre essai, cette dernière offre le premier exercice en 5.7 secondes, et 250 km/h en vitesse maximale.

Cupra Leon

Cette multiplication des modèles n’est pas là pour clarifier les choses. Avant, du temps de Seat, le modèle CUPRA représentait le maximum de ce que vous pouviez avoir. Aujourd’hui, cela ne signifie plus grand chose, avec des modèles pouvant offrir 50% de puissance supplémentaire. Difficile à suivre. Enfin, concernant les tarifs, ils sont là assez proches les uns des autres (avant les options) : à partir de 38.700 € pour la thermique 245, 40.610 € pour l’hybride 204, 41.320 € pour la thermique 300, et 41.910 € pour l’hybride 245. Encore une fois, pas facile de comprendre des placements tarifaires si proches…

CUPRA Leon hybride

Notre CUPRA Leon hybride se montre d’emblée très agréable en confort. Sortir de Paris, en mode 100% électrique, s’avère extrêmement plaisant en milieu du mois d’Août. Je sors de l’essai de la « beaucoup plus tape cul » Mégane IV R.S. et très honnêtement, j’ai l’impression d’être dans une Mercedes Classe S. La CUPRA Leon se montre donc fort agréable, mais un petit truc me chiffonne. Le faux son. Tout de suite, il se montre présent et désagréable, même en mode électrique Normal. Un passage en mode Sport ou CUPRA le rendra encore plus fort ! De facto, cela entraîne directement la voiture dans une catégorie bien définie : A FUIR ! Autant on retrouve ces faux sons un peu partout, autant là, à part faire kéké tunning dans l’habitacle, ça n’apporte rien. C’est comme un Pack M sur une 316d…

Cupra Leon

Bref, une fois la sortie de Paris effectuée sur un filet d’énergie nucléaire, il est temps d’attaquer les petites routes. Mode CUPRA activé (malgré le son), on attaque des routes qui sont, normalement, fantastiques. La voiture se montre véloce en ligne droite, mais se vautre, littéralement, au premier virage. Les trains roulants refusent de faire leur travail correctement et la voiture sous-vire et se tasse dans tous les virages pris de façon dynamique. M#rde, quelle déconvenue !

Je retrouve les même travers insupportables de la Seat Leon précédemment essayée. Le ressenti dans le volant est inexistant ou presque, et très vite, je reprends une allure plus modérée, sous les limitations de vitesses, à profiter du mode normal, beaucoup plus relaxant. Comme dit ma femme, « cette voiture, c’est un peu « Fast and Furious » dans le look, mais sans les moteurs. Mais on garde un peu de confort en roulant normalement. On serait plus sur du « Slow and Furious » du coup »… En tant qu’homme marié, ma femme a toujours raison, sachez-le.

Cupra Leon

Bon point positif pour cette hybride rechargeable, elle peut, lorsque vous partez en vacances (ou que comme moi vous n’avez pas d’accès à une borne de recharge), se recharger via le moteur thermique. Il faudra un peu plus d’une heure en roulant à 110 km/h, mais ça vous permettra d’économiser en ville. La consommation, malgré tout, s’établit au global, à 6,2L/100km en moyenne sur la totalité de l’essai. Ce dernier comprenait 60% d’autoroute et 40% de ville / village en plus de la recharge sur autoroute.

CUPRA Leon thermique

Pour la version thermique, on retrouve le bloc TSI de 300 ch qui équipait également la précédente version (avec 10 ch de plus). Si nous avons choisi de coupler l’article pour les deux version de cette CUPRA Leon, c’est qu’elles ont de nombreux points communs. Et ce aussi bien dans la partie positive que négative. La sensation de confort est également présente malgré les grosses jantes 19 » cuivrées, on remerciera la suspension DCC qui permet de durcir celle-ci plus ou moins selon le mode de conduite. Point noir en commun, le faux son dans les hauts parleurs. Si heureusement la version thermique est un peu sonore de l’extérieur également, il reste dommage que celui-ci soit vraiment trop amplifié dans l’habitacle et non désactivable. La boîte de vitesses est plus agréable que sur la version hybride et semble mieux gérer ce qu’on lui demande.

Cupra Leon

En conduite sportive, je suis un peu plus sur la réserve. En effet, mon ancienne Leon Cupra était une version Performance, dotée d’un extraordinaire autobloquant mécanique. Ce dernier n’est pas présent sur cette CUPRA Leon VZ. Si le différentiel électronique permet de garder une bonne motricité à pleine charge, on perd clairement en tenue dans les virages. Le couple remonte trop brutalement et en demande trop aux Bridgestone Potenza S005. La voiture n’est pas beaucoup plus dynamique que sa sœur hybride en entrée de virages. Je retrouve une voiture paresseuse qui vous incitera à lever le pied en comparaison de sa devancière. Point positif pour la sécurité, l’arrière bouge moins que sur la précédente version. Il se contente d’enrouler lorsqu’on lève le pied, au détriment du fun. On se contente de trouver des points positifs ou l’on peut.

Cupra Leon

En conclusion : quel avenir pour CUPRA ?

On ne va pas se mentir, nos 2 essais réalisés l’un après l’autres nous on laissé un goût de trop peu. Dans les deux cas, on retrouve une voiture qui a du potentiel mais qui ne s’exprime pas jusqu’au bout. Le même ressenti fut perçu au sortir de l’essai du CUPRA Formentor. On en vient à se demander l’intérêt de la marque CUPRA. Est-elle née trop tôt et propose ainsi des produits pas 100% aboutis vis à vis de ce qu’il est possible de faire ? Où est-elle née trop tard avec des produits qui pourraient être top (comme la précédente version) mais pas forcément éthiquement corrects dans une conjoncture où écologie et voiture plaisir ne font pas bon ménage ? On se pose la question.

L’avenir se promet électrique. Nous verrons ce qu’il amènera avec lui. Certains ont réussi le virage de l’électrique à la perfection (Porsche), d’autres celui de l’hybride sportive (Peugeot Sport Engineered), on espère que CUPRA suivra ! Pour nos deux essais, en version thermique comme hybride, il s’agit de bonnes voitures pour aller d’un point A à un point B. Mais, de manière intrinsèque, elles manquent clairement d’âme et de fun. Surtout si on les compare à l’ancienne ou à certaines concurrentes… Il n’y aura pas de passage chez le concessionnaire en fin d’essai, c’est une certitude !

Retrouvez l’ensemble des photos dans la galerie ci-dessous :

Texte et photos : Antoine et Julien
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