Je ne vais pas y aller par quatre chemins, je n’ai jamais essayé de Dacia pour un véritable essai. J’ai bien essayé des Dacia badgée Renault (comme la Kwid ou le Duster en question) dans des pays où l’état des routes n’est pas le plus sympathique pour les voitures. Et si j’ai toujours apprécié sur les chemins et pistes de Turquie et d’Afrique, qu’en est il sur notre bon vieux territoire national ? Nous avons voulu savoir pourquoi le Duster faisait un si beau carton chez nous en prenant le volant de la « rolls » des Duster avec la finition Journey et la boîte automatique. Essai Dacia Duster : que reste-t-il aux concurrents ?
Extérieur remis à jour : le renouveau du Dacia Duster
Extérieurement, nous ne vous le présentons plus. Le Dacia Duster est connu et reconnu. Son restylage en 2022 lui a fait un bien fou. Il récupère une nouvelle calandre et de nouveaux logos. Et malgré ces « simples » modifications, il semble reparti pour plusieurs années tant ça l’a modernisé. Le look baroudeur est conservé mais se métamorphose avec des feux à LED à la signature DRL revue, en Y couché. Les jantes aluminium en 17 pouces apportent un peu de neuf, surtout avec leur logo symétrique. Concernant notre couleur Orange Arizona, elle contraste parfaitement avec les éléments « baroudeurs » du petit SUV.
Pour le reste, le profil semble quasiment inchangé, de même que l’arrière. Les poignées de portes ancrent un petit peu le Duster dans l’ancien temps, de même que la sortie d’échappement visible. Les rails de toit semblent indispensables tant ils habillent le SUV. D’ailleurs, il serait presque plus adapté de parler de 4×4 (malgré les 2 roues motrices de notre modèle) tant la ligne le place facilement à côté des Suzuki Jimny et autre Jeep Wrangler. Look baroudeur assumé, nouveaux éléments modernisés, les équipes de style ont juste fait ce qu’il fallait.
Dacia Duster : simple mais à vivre !
A l’intérieur, le Dacia Duster ne change pas beaucoup. On retrouve l’intérieur basique mais fonctionnel des Duster non restylés. Plastiques durs, limitations des écrans, sièges assez fins aux réglages manuels. On est comme à la maison. L’écran central si il est suffisant par sa taille n’est pas le plus intuitif à utiliser. La navigation dans les listes de contacts sur la page téléphone ou dans les adresses du GPS est clairement d’un autre temps et peu pratique.
En parlant de téléphone, celui-ci fait office de téléphone, évidemment, mais également source audio (hors radio) et navigation. En fait, votre téléphone a le même usage dans la voiture que dans la vie. Le Dacia Duster propose Android Auto et Car Play mais uniquement en filaire. C’est d’ailleurs dommage car le 4×4 dispose de 4 ports USB-A mais d’aucun USB-C. Les nouveaux téléphone ne sont donc pas toujours compatibles. Enfin, notre modèle d’essai propose le GPS intégré, en option.
Les sièges du premier rang se montrent durs à l’assise. Les réglages sont sommaires mais suffisants : hauteur, profondeur et angle du dossier. Le réglage des lombaires est uniquement disponible sur le siège conducteur. Notre modèle d’essai s’équipe des sièges chauffant en option à 200 €. Prenons quelques temps pour évoquer les commandes dans les portes avant. Positionnées bien trop en arrière sur la porte, elles imposent de reculer le coude entre l’accoudoir et le montant B pour espérer les atteindre. C’est vraiment désagréable et donne vite l’impression d’être un petit dinosaure avec des mini bras.
On retrouve à l’avant trois portes gobelets. Malheureusement aucun ne maintient très bien les gobelets ou les thermos. Dommage, on s’en servira de vide poche. Le Dacia Duster dispose d’ailleurs de nombreux rangements : dans les portes assez spacieux, mais également dans l’accoudoir central (petit) et dans la boite à gants. De quoi éparpiller ses affaires un peu partout, pratique pour les familles.
A l’arrière, on retrouvera une banquette 2/3 1/3 assez confortable. En tant qu’adulte habitué au confort, je ne traverserai pas la France à cette place là mais pour quelques heures ça dépanne bien. Comptez sur 2 places arrière plus que trois. La petite place centrale est vraiment trop juste. L’espace aux jambes et à la tête est satisfaisant. On appréciera également les fenêtres de bonnes dimensions qui permettent de se passer de toit ouvrant. Une prise 12V est présente à l’arrière, dans le coffre (mais accessible des places arrière). Elle dépannera pour une glacière ou un appareil électronique. Enfin, le coffre est généreux avec 445 L en configuration cinq places et jusque 1.478 L une fois la banquette rabattue. Dernier point, les matériaux plastiques de l’ensemble de la voiture marquent beaucoup ! Notre exemplaire a quelques milliers de kilomètres seulement et les marques s’accumulent déjà.
Douceur et simplicité sur la route
Il est temps de prendre la route pour découvrir le Dacia Duster dans des conditions « normales » et non sur des pistes comme précédemment effectué. En ville, la douceur de la boîte automatique EDC à double embrayage fait des merveilles. Douce, rapide et silencieuse, elle fait carrément oublier le côté « low cost » de la marque. Cette boite de vitesses automatique est uniquement disponible avec le moteur 1.3L TCE de 150 ch et 250 Nm de couple. Le confort de roulement se révèle agréable en ville, bien que les aspérités remontent beaucoup à travers les sièges et le volant. L’isolation est efficace, tant sonore que vibratoire. Avec ses 4.34 m de long, le Dacia Duster reste largement utilisable en ville, notamment équipé de ses radars arrière et de ses caméras avant et arrière. Une caméra 360° est même disponible en option.
Une nouvelle fois, nous partons dans le Vercors pour essayer la voiture. Un grand trajet autoroutier nous attend, de quoi tester consommation et confort sur le long terme. Pour ce qui est du premier point, le Duster se veut efficient. Sur les 1.400 km de notre essai, la moyenne se positionne à 7.0 l/100 km. Avec un 1.000 km d’autoroute et de la montagne, c’est plus que correct ! Comptez sur 5,5 l/100 km à 100 km/h, et autour de 4,5 l/100 km à 80 km/h.
Pour ce qui est du deuxième point, si les sièges m’ont fait peur au début, ils se sont montrés suffisamment confortables pour ne pas sortir avec un mal de dos après une journée dans la voiture. De nombreuses marques premium ne peuvent pas en dire autant… Question insonorisation, c’est meilleur qu’espéré. Il faut dire que les bruits d’air sont certes présents dès 80 km/h, mais qu’ils n’augmentent pas trop avec la vitesse.
Une fois en montagne, le Dacia Duster montre ses deux plus gros défauts. J’ai nommé la boîte automatique et les suspensions. Pour la première, si elle est toujours aussi douce, elle est complètement à la ramasse : au freinage, elle garde le rapport et ne profite pas du frein moteur. On a ainsi l’impression de ne pas ralentir autant qu’on l’espèrerait. Un passage en mode manuel au levier corrigera le problème et rendra le petit SUV quasi parfait de ce niveau-là. La problématique est la même à l’approche d’un rond-point ou de n’importe quel carrefour ou du frein moteur serait souhaité.
Pour ce qui est des suspensions, elles sont à mes yeux beaucoup trop molles et autorisent beaucoup trop de roulis. Et ce à basse vitesse, sans rouler vite ou sans que le transfert de masse soit important. Et si vous vous dites que je vais trop loin, ce n’est pas vraiment le cas, cela impacte grandement sur le confort du conducteur mais surtout des passagers.
Dacia Duster : c’est dans les choses simples …
Ce trajet autoroutier a mis en avant de multiples qualités sur le Dacia Duster. En effet, on a profité d’un confort de roulement vraiment pas déconnant pour l’ensemble prix / prestations. Si on a déjà parlé des sièges et des bruits d’air, il nous reste à aborder les bruits de roulements et de moteurs. Ceux-ci sont maitrisés et feutrés. Malgré le régime moteur un peu élevé sur autoroute, le moteur n’est pas trop bruyant. Lors de la conduite, la réduction du nombre d’écran et la taille du dernier écran restant (8 pouces) fait un bien fou . Moins de zones qui attirent vos yeux, moins de distractions. Un bon retour aux sources en soit.
De plus, les aides à la conduite simples proposées sur notre finition Journey permettent de revenir à de la vraie conduite. Le régulateur et le limiteur de vitesses sont là. Et c’est suffisant. La voiture ne freine pas toute seule lorsque la voiture de devant est à peine plus lente, la voiture ne vous impose pas sa direction. Non, en fait c’est juste vous et la voiture qui maintient sa vitesse, et c’est bien comme ça. Cependant point négatif assez fort, le régulateur de vitesse ne freine pas pour maintenir sa vitesse dans les descentes. Attention aux radars et aux excès avec un Dacia Duster qui a tendance à se laisse aller dans les descentes. Avec 130 km/h en commande, vous pouvez facilement vous retrouver autour de 145 km/h selon le profil de la route. Et idem à plus basse vitesse.
Duster Journey : concurrence et prix
Voici l’énorme point fort du Dacia Duster : son prix ! Si depuis les débuts de Dacia les prix ont quasiment doublé, il faut dire que les lois concernant la sécurité se sont durcies. Et elles se sont durcies pour tout le monde (on y revient juste après). Ainsi, plus de sécurité, plus d’aides à la conduite, plus de confort, la gamme de prix en a pris un coup. Le prix de départ se situe entre 17.990 € pour un Dacia Duster Essential et 21.300 € pour une version EXTREME 100 ch. Notre exemplaire en finition Journey se situe juste sous le EXTREME avec un prix de départ à 20.600 €. On ajoute le gros moteur et la boîte automatique (+4.000 €), la couleur Orange Arizona (+550 €) les sièges chauffant (+200 €) et le pack Techno (+250 €) et vous obtenez 25.600 €. Mais que propose la concurrence en face ?
Avec sa couleur orange, « notre » Dacia Duster fait immédiatement pensé au Peugeot 2008. En finition allure et à équipements équivalents, le sochalien demande 32.630 € ! Toujours chez Stellantis, le vieillissant et plus petit Citroën C3 Aircross C Series 130 ch s’échange contre 27.380 € alors qu’une C4 plus plus cossue mais moins pratique demandera 31.830 € minimum … Une Fiat 500 X équivalente sera à vous contre 36.500 € ! Pour en finir avec le groupe Stellantis, l’Opel Mokka équivalent vous demandera 31.100 € alors que le petit dernier Jeep Avenger démarrera à 36.500 € mais uniquement en électrique pour le marché français.
Côté coréen, le petit Hyundai Kona équivalent s’échange contre 28.940 €. Le Skoda Kamiq en finition similaire s’échangera contre 34.640 €. Enfin, les deux derniers concurrents du Dacia Duster sont internes à sa famille : le Dacia Jogger et le Renault Captur. Le premier s’offre à vous contre 27.350 € toutes options (et hybride) et peut même recevoir 7 places en option ! Le second reviendra à 31.170 €, une hausse sensiblement importante pour voiture qui partage la même base et les mêmes organes. Le Captur devrait être mis à jour via un restylage dans le courant de l’année.
Notre avis après 1400 km ?
C’est en essayant le Duster que l’on comprend aisément son succès. Pratique, ne faisant place qu’à l’essentiel sans en donner trop, il va à l’opposer de nombreuses marques, mais dans la direction des clients. Là où la concurrence veut se démarquer avec tel ou tel gadget, le Dacia Duster parie sur le fait que vous préférerez payer moins cher pour quelque chose dont vous avez vraiment besoin. A en croire le succès continu de ce modèle (et de la marque au global), le pari est réussi.
En tant qu’essayeur automobile, ce retour aux sources de ce qu’est une voiture et à quoi elle sert est très agréable aussi. Parce qu’avec ce prix qui joue forcément en grande faveur du Duster actuellement, on se demande très clairement quel est l’intérêt de rouler en Captur, en 2008 ou tout autre modèle. Moins cher, le Dacia Duster fera aussi bien qu’eux. Et si le look ne jouait pas en la faveur des productions Dacia précédemment, ce n’est plus vraiment un frein, bien au contraire….
Retrouvez ci-dessous le tableau des points positifs et négatifs à retenir, ainsi qu’une galerie de photos réalisées lors de l’essai.
Les + | Les – |
Le ratio prix / prestations imbattable | Régulateur non freiné |
Son look modernisé | Matériaux qui marquent |
La simplicité globale ! | Gestion du frein moteur sur la boite automatique |
Texte et photos : Antoine
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