Après un DS 7 Crossback réussi et une DS 3 Crossback qui peine à trouver sa cible, il était temps pour DS Automobiles de se (re)lancer sur le segment des compactes premium. Table rase du passé et des DS 4 et DS 5 de l’ère Citroën, tout est remis à plat. Ainsi est née la nouvelle DS 4. Marque premium du groupe Stellantis, DS Automobiles attend beaucoup de sa DS 4 et compte bien aller titiller les Allemandes et récupérer quelques parts de marché. Pari réussi ou pétard mouillé, on vous dit tout dans notre essai. Essai DS 4 PureTech 225 : l’attaque premium ?
DS 4 : un extérieur réussi !
Sur le plan esthétique, on ne va pas se mentir, la DS 4 est clairement réussie. Et il faut croire que nous ne sommes pas les seuls à le penser car elle a récemment récupéré le titre de « Plus belle voiture de l’année ». DS Automobiles nous avait habitués à beaucoup de chromes précédemment, pour un aspect parfois clinquant sur ses premières productions. Mais la DS 4 sort enfin du lot avec son design bien à elle en étant plus consensuelle. Chromes moins présents, arrêtes vives sur la carrosserie, poignées affleurantes, signature lumineuse travaillée. C’est clairement agréable à regarder, d’autant plus dans notre version d’essai Performance Line +.
Perchée sur ses jantes de 20’’ Sydney (2300€), notre compacte se la joue presque Crossover. Sachez que si vous voulez encore renforcer l’aspect surélevé, une finition Cross existe. Notre modèle d’essai se présente dans une couleur Gris laqué avec toit noir Perla Nera (le tout pour 1090€). Ce n’est pas sans rappeler le célèbre gris Nardo de chez Audi. Une couleur qui donne à la fois un coté sportif mais qui souligne également toutes les lignes de style de la voiture. La DS 4 se retrouve ainsi bien mise en valeur.
A l’avant, les projecteurs DS Matrix LED Vision lui confèrent un regard acéré. Celui-ci est souligné par un éclairage rose lors de la phase d’ouverture de la voiture. C’est un peu moins classe que les diamants qui tournaient sur les DS 7, mais c’est sûrement aussi beaucoup moins cher ! A l’arrière, on retrouve les fameux feux avec le design d’écailles. A eux seuls, ils procurent une vraie image de marque et un réel aspect haut de gamme. Tiens, c’est un peu ce qui manquerait à la DS 3 Crossback…
Une montée en gamme intérieure
A l’intérieur, l’envie de monter en gamme se fait également sentir. Notre DS 4 d’essai propose des sièges en Alcantara noir qui illustrent le coté « sportif » de la finition Performance Line +. Cet Alcantara se retrouve également sur la console centrale et la planche de bord. Le reste se part de plastiques moussés bien assemblés et qualitatifs. Cette finition de très belle facture renforce la qualité perçue et le coté premium recherché. A l’arrière par contre, on sent que les passagers ont été oubliés, et on redescend en gamme.
Niveau équipements, la DS 4 fait le plein ! Le DS Smart Touch équipe de série la voiture. Ce petit écran positionné sur la console centrale est prévu pour être accessible du bout des doigts. Gadget ou vrai révolution ? Je pencherais de mon côté pour le gadget tant la prise en main est compliquée. Le système de reconnaissance vocale DS IRIS System, qui lui est couplé, est également compliqué. De plus, il ne fonctionnait pas toujours lors de l’essai. Une grosse mise à jour software de la voiture sera sûrement nécessaire pour profiter pleinement de ces fonctionnalités. Autre technologie haut de gamme présente en série, le DS Extended Head Up Display, plus communément appelé vision tête haute. Celui-ci est de grande taille et donne toutes les informations nécessaires via une projection directe sur le pare-brise.
Venons en maintenant aux diverses options dont dispose notre DS 4 d’essai et qui ont pour effet de faire monter la facture de manière conséquente. Sièges avant électriques et chauffants (1350€), volant chauffant (200€), toit ouvrant (950€), HiFi FOCAL Electra (1250€), chargeur sans fil (250€), la facture est déjà douloureuse. Cependant, il nous manque encore deux packs d’options bien onéreux à rajouter pour accéder au prix final. Cela n’est pas sans rappeler la façon dont sont gérées les options chez les marques premium allemandes comme Audi ou Mercedes-Benz.
C’est parti avec le pack Easy Access (1350€) qui comprend la vision 360°, l’ouverture main libre de la voiture, le régulateur auto adaptatif ou encore le hayon motorisé. Vient ensuite le pack DS Night Vision (1800€) qui inclue la caméra thermique afin de détecter les obstacles la nuit mais aussi … la vision 360° pour la caméra. De là à se dire qu’on paye une même option deux fois…
Dans l’ensemble, la voiture présente très bien et possède tous les arguments pour aller titiller les sacro-saintes allemandes. Mon grand regret sur l’intérieur ira quand même au ciel de toit blanc/crème. Bien qu’apportant de la luminosité, il fait perdre ce coté « sport » et jure avec les ébénisteries de la voiture, sombres. Aucune option n’est disponible au catalogue pour passer celui-ci en noir.
La DS 4 sur la route
Il est désormais l’heure de voir comment se comporte cette nouvelle DS 4 sur la route. Nous avons pris le parti de demander aux équipes DS un véhicule équipé du plus gros moteur sans hybridation. A savoir le PureTech 225 ch. Bien qu’ayant la même plateforme, la Peugeot 308 ne propose pas ce moteur, tout comme sa version 180 ch. Pour accéder à de telles puissances sur la Sochalienne, il faudra passer par la case hybridation. La DS 4 propose d’ailleurs ces même motorisations hybrides en complément des 100% thermiques.
Le moteur 1,6 L essence offre donc 225 ch et un couple de 300 Nm. L’ensemble est transmis aux roues avant via une boîte de vitesses automatique EAT à 8 rapports. Avec un poids à vide de 1494 kg, la voiture annonce des performances attrayantes. Un 0 à 100 km/h en 7,9 secondes et une vitesse de pointe de 235 km/h. Plutôt aguichant sur le papier pour une voiture dont la vocation première n’est pas de jouer les sportives autrement que par son look.
La première chose qui m’a étonné lorsque j’ai récupéré la voiture a été de voir un ordinateur de bord non remis à zéro. Ce dernier indiquait une consommation moyenne supérieure à 10 L / 100km sur les derniers 2500 km ! Une fois la voiture prise en main et lancée sur voie rapide pour retourner à mon domicile, j’ai vite compris que les précédents essayeurs n’avaient pas forcément le pied très lourd. Cet essai ne sera pas une rente en carburant avec des consommations instantanées digne d’une autre époque. On comprend ainsi mieux le choix de Peugeot de se contenter du PureTech 130 sur sa 308 comme offre thermique maximum.
La seconde impression a été de se demander où se cachent les 225 chevaux. Le poids de la DS 4 se fait sentir avec 1494 kg quand l’ancienne Peugeot 308 qui embarquait ce moteur affichait seulement 1204 kg. Le moteur peine à monter dans les tours et s’essouffle vite. Je suis pour le coup très curieux de prendre en main le PureTech 130ch sur cette DS 4 ou un autre véhicule de la même plateforme pour savoir comment les équipes ont géré ce surpoids non négligeable.
Passé ces petites déceptions, je me retrouve tout de même à bord d’une voiture très agréable à rouler. Les sièges sont confortables, la tenue de route est très bonne et l’insonorisation se montre de bonne qualité. Les pneumatiques se montrent tout de même assez bruyant vers 120 km/h. Les roues de 20’’ rendent de plus l’amortissement un peu raide. A noter qu’une option DS Active Scan Suspension existe, mais n’est malheureusement pas présente sur notre véhicule d’essai. On appréciera également les projecteurs DS Matrix LED Vision qui offrent un éclairage de grande qualité, en plus d’être beaux a regarder.
Sur autoroute comme sur route de campagne, la DS 4 s’en sort très bien avec une bonne tenue de route et un confort sans faille. On remarque cependant une nouvelle fois que le coté sportif n’est pas son fort. Avec un rythme un peu plus soutenu, on remarquera le manque des maintien des sièges, une direction peu incisive et une auto avec une fâcheuse tendance sous-vireuse.
Une concurrence très germanique ?
D’un point de vue concurrence, on peut sans soucis aller chercher des véhicules de taille équivalente chez Renault ou Peugeot. Cependant, le positionnement Premium voulu par DS, aussi bien en équipements qu’en tarif, fait que l’on va plutôt aller chercher les voitures Allemandes. Notre DS 4 225ch d’essai avec ses options coûte, en 2022, la somme de 54.890€. N’oubliez pas de rajouter le malus de 818€ (148g/km). Et en face alors ?
Commençons par BMW avec la 120i offrant « seulement » 178ch. Dans une configuration globalement équivalente, elle finit à 48.880€ hors malus de 818€ (148g/km). Du côté des anneaux, une Audi A3 40 TFSI Quattro offrira 190 ch pour 53.430€ hors malus de 3552€ (167g/km). Enfin, Mercedes-Benz propose la A 250 4Matic avec 224ch, pour 55.949€ hors malus de 4279€ (170g/km).
Vous l’aurez remarqué, chaque voiture proposée en concurrence ayant des spécifications particulières et des équipements différents, ce comparatif n’est pas évident. Cependant, on vous laissera prendre les éléments qui vous intéressent, ayant essayé d’aller au plus juste. Pour chercher des puissances plus proches, on aurait pu regarder du coté des VW Golf GTI ou BMW 128Ti mais leur caractère sportif réellement marqué n’est pas en adéquation avec notre DS 4 PureTech 225.
On remarquera que la DS 4 se place dans la moyenne des prix de ses concurrentes. Et si vous jouez un peu sur les configurateurs, vous apprécierez de voir qu’elle est également mieux équipée que la plupart d’entre elles.
DS 4 : pari réussi ?
Retrouvez juste après notre tableau récapitulatif ainsi que notre traditionnelle galerie photos regroupant l’intégralité des clichés réalisés pendant l’essai.
Les + | Les – |
Look travaillé | Prix |
Equipement très bien fourni | Consommation élevée |
Finitions premium | Image de marque en construction |
Texte et photos : Julien HUET pour Virages Auto
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