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Essai Jeep Grand Cherokee Trackhawk : Inutile, donc indispensable

Brute. C’est le premier mot qui vient à l’esprit quand on repense à l’essai du Jeep Grand Cherokee Trackhawk. Cela fait quelques jours que l’on a rendu la voiture et pourtant, nous n’arrivons pas à nous en remettre. Que ce soit son look, son moteur, ses performances ou se brutalité, il a été plutôt difficile de revenir à la normale après ça. Nous vous emmenons aujourd’hui tester le SUV le plus puissant du monde. Jeep Grand Cherokee Trackhawk: Inutile donc indispensable.

Jeep Grand Cherokee Trackhawk

Un Jeep Grand Cherokee presque comme les autres

Le Grand Cherokee Trackhawk est visuellement bestial, mais on aurait pu attendre beaucoup plus. En effet, difficile de le différencier, au premier abord, d’un Grand Cherokee SRT. Le SUV est gros, évidemment, mais finalement, n’en fait pas trop. Enfin, il y a tout de même les jantes en 20 pouces noir satiné « Trackhawk style » (en option à 1000€), le capot bombé et les non moins énormes prises d’air avant qui pourront vous donner une orientation sur la nature du Jeep que vous avez sous les yeux. Mais le meilleur moyen de se rendre compte que l’on a un Trackhawk, et pas un SRT sous les yeux, c’est surtout l’arrière et les 4 sorties d’échappement. Extérieurement, c’est bestial !

Lorsque l’on ouvre les portes, la première impression est plus que très bonne. Les sièges en cuir, rouge, sont du plus bel effet et l’ensemble fait très propre. Une fois installé, on remarque une assise moelleuse mais des plastiques de planches et de console centrale très durs. C’est d’autant plus dommage que la qualité des matériaux n’est pas du tout la même entre la vue et le touché. En effet, en regardant, on a l’impression de retrouver une planche toute de cuir parée alors qu’en fait, c’est un simple plastique imitation cuir. Le combiné est un joyeux mixte entre écran numérique et aiguilles à l’ancienne, et l’écran central comprend bien trop d’icônes. Si le premier fait un peu cheap, le deuxième rend la navigation dans l’écran assez complexe sans quitter la route des yeux. En fouillant dans l’écran central, on remarque tout de même un page « performances », dont on vous parle un peu plus bas.

« Notre » Trackhawk profite des sièges chauffants et ventilés à l’avant. Les places arrière sont également chauffantes et profitent de plusieurs connectiques pour smartphone. Seule déception, il manque des poignées pour se tenir lors des fortes accélérations et dans les virages rapides (voir un peu plus bas). Concernant le coffre, il est immense, à l’image de la voiture.

Jeep Grand Cherokee Trackhawk : le dragster

Cette voiture me promettait, avec son V8 6,2L, un démarrage tonitruant. Pression sur le bouton de démarrage, cliquetis électroniques, et…. Pas grand-chose. Depuis l’intérieur, c’est assez frustrant car la voiture est très (trop ?) bien insonorisée. Je baisse la fenêtre pour être sûr, ça ronronne d’un bruit sourd et finalement tout, mis à part la voiture, tremble au rythme du 8 cylindres. Bon, en fait, c’est bruyant pour emmerder ses voisins mais pas ses enfants mal réveillés, un mal pour un bien. La mise en mouvement s’effectue en douceur, le SUV profitant du couple gargantuesque pour ne pas monter à plus de 1300 tr/min en conduite coulée.

Jeep Grand Cherokee Trackhawk

Le Jeep Grand Cherokee comprend plusieurs modes de conduite (Normal, Eco, Sport, Track, Attelage, Neige). Par défaut, la brute américaine démarre en mode Eco, ce qui semble recommandé avec une consommation annoncée à 17 L/100 km. Dans ce mode de démarrage, la voiture se conduit de façon normale et ne laisserait presque pas imaginer qu’elle propose une cavalerie monstrueuse ! Le « presque » venant du fait que la moindre pression sur la pédale de droite vous propulsera 30 à 40 km/h plus vite. Ça se conduite donc comme une citadine insipide, le gabarit mis à part (il y a un facteur 2 qui traîne dans l’histoire). L’ensemble des aides à la conduite (régulateur adaptatif ACC et maintien dans la voie) permet de faciliter grandement la prise en main du gabarit.

Passage en mode sport, le Trackhawk se transforme ! Les commandes deviennent plus fermes et (un peu) plus précises, alors que les suspensions garantissent un confort bienvenu. On flotte au-dessus de la route de manière forte agréable. Dès les départementales désertes, quelques coups de gaz entre les virages montrent un potentiel d’accélération énorme. Tenez-vous bien : ce « petit » SUV de 2,5 tonnes propose des performances, en ligne droite, à faire pâlir bon nombre de supercars !

  • V8 6,2 L, compressé, délivrant 707 ch et 900 Nm de couple
  • 0 à 100 km/h en 3.7 secondes grâce au LaunchControl. Selon la page performances du menu de la voiture, nous l’avons effectué à plusieurs reprises en 3.5 secondes, alors que le record absolu de la voiture est encore en dessous.
  • 0 à 200 km/h en 13.5 secondes.
  • 290 km/h en vitesse de pointe

Mais là où le Trackhawk excelle et impressionne encore plus, c’est sur ses reprises. Le 80 à 180 ne prend que 7 secondes. La ligne droite, c’est bien, mais ça donne quoi après ? Le freinage est très marqué, bien aidé par les disques de 400 mm à 6 pistons à l’avant et 350 mm à 4 pistons à l’arrière. Cependant, la pédale de frein ne remonte aucune information et la voiture donne le ressenti de ne pas ralentir alors même que la vitesse décroit aussi vite qu’elle n’est montée. C’est déstabilisant au possible, au point de ne pas avoir confiance dans les freins. C’est le gros point noir pour nous, de même que la consommation, relevée à 26 L pour 100 km sur notre essai.

Jeep Grand Cherokee Trackhawk

Dans les virages rapides, la voiture tourne bien et la remontée d’informations est plutôt bonne bien que la direction soit plutôt molle. On ne sent pas la voiture s’écraser mais pour autant, on ne retrouve pas la vivacité du Stelvio Quadrifoglio (dont on faisait l’essai ici). En effet, la voiture reste très lourde et sur nos routes grasses et humides d’octobre, nous n’avons pas tenté de faire une spéciale de rallye. Le confort global donnant l’impression de flotter au dessus de la route, cela n’entraîne de toute façon pas tellement à la conduite sportive,

Jeep Grand Cherokee Trackhawk

Seul contre tous

Où se place le Jeep Grand Cherokee Trackhawk au milieu de ses congénères ? C’est le plus puissant, assurément, le Lamborghini Urus suivant a 680 ch, un Bentley Bentayga sera à seulement 608 ch. Niveau confort, l’américain s’en sort très bien grâce à ses sièges ultra moelleux et son bon amortissement mais le britannique gardera un peu d’avance. Et puis il y a le prix….Le Trackhawk est moitié moins cher que les deux concurrents pré-cités, à 120 000 €. Cependant avec une carte grise au prix d’une Suzuki Swift Sport, c’est assez douloureux…

Le Jeep Grand Cherokee Trackhawk se montre donc polyvalent et assume à la fois son ADN Jeep et son statut d’outsider dans un monde où les marques de luxe prédominent. Offrant des performances inutiles dans nos contrées, il permet cependant d’avoir un (gros) bout d’Amérique dans son garage, tout en remplissant les aléas de la vie (famille, déménagement, etc). Les accélérations ahurissantes dont il fait preuve, la consommation de carburant gargantuesque et les finitions intérieures « à l’américaine » le font passer pour un vieux dinosaure. Cependant attention, sous ses attraits de voiture inutile, l’essayer, c’est se dire que l’on en veut un, et que ce SUV devient indispensable dans notre garage. On vous aura prévenu…

Retrouvez ci-dessous l’ensemble des photos de l’essai :

Texte et photos : Antoine
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