Je ne vais pas vous le cacher, essayer cette Jeep, c’était un peu un rêve de gosse. Passionné par l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, j’ai toujours été attiré par les véhicules emblématiques de ce conflit. Et la Willys MB en est sans doute la plus représentative. Successeur de la Jeep CJ, dérivée civile de la Willys, la Jeep Wrangler de quatrième génération, baptisée JL, reste aujourd’hui une référence en terme de tout-terrain. Mais porte t-elle toujours en elle cet héritage fort à Jeep ? C’est ce que je vous propose de vérifier dans cet essai à la découverte de la plus iconique des Jeep, pour un essai entre terre et mer. Essai Jeep Wrangler : l’inimitable.
Un look indémodable
La Jeep Wrangler est reconnaissable entre mille. Avec son design cubique et son capot aux bords arrondis, le Wrangler JL arbore fièrement son héritage historique. De manière générale, les volumes et les proportions reprennent celles des précédentes générations. Les évolutions extérieures sont minimes et se concentrent surtout sur la calandre avant. Celle-ci reprend bien évidement les 7 branches historiques mais s’affine légèrement en hauteur et abandonne le badge « Jeep » ainsi que les clignotants. Cette légère évolution esthétique allège un tant soit peu la face avant, bien que cette dernière soit équipée d’un pare-choc disproportionné.
Pour la partie arrière, le cubisme est de rigueur. Hormis le couvre roue de secours rigide qui embarque la caméra de recul, tous les éléments sont dans le plus pur esprit Jeep. D’ailleurs de nombreux détails vous rappellent que vous allez monter dans un véhicule à l’esprit baroudeur. Les charnières de portes et de capot, les grilles d’aération factices, les marche-pieds ou encore les buses de lave-glace illustrent le brut de décoffrage. Pour finir, les optiques arrières, qui ressortent du profil du véhicule, rappellent les optiques démontables des véhicules militaires. L’ensemble offre donc une silhouette dans la lignée des modèles antérieurs, avec une touche de modernité permettant de garder au goût du jour ce Wrangler si reconnaissable.
Jeep Wrangler : bienvenue au XXIe siècle
A l’intérieur, c’est une toute autre chose. La sellerie cuir ainsi que les équipements embarqués de notre Wrangler d’essai en finition Overland rallient cette Jeep au niveau des véhicules d’aujourd’hui. Au programme, sièges avant et volant chauffants, régulateur de vitesse adaptatif, écran tactile avec connectivité CarPlay et Android Auto ou encore système audio 9HP Alpine. C’est donc dans une Jeep Wrangler tout-terrain mais aussi tout confort que je prends place.
Si quatre personnes peuvent bel et bien prendre place dans ce Wrangler version courte, l’espace reste tout de même relativement restreint à l’arrière. Cependant, et comme dans le plus pur esprit Jeep, certains éléments de la carrosserie comme le toit ou les panneaux latéraux se retirent, offrant au Wrangler une ouverture vers l’extérieur non négligeable. A noter que le coffre du Wrangler n’offre aucun espace pour ranger ces éléments de carrosserie. Vous devez donc soit vous affranchir de passagers et de rabattre la banquette, soit de les laisser chez vous le temps de votre virée.
Il faut sauver le soldat Wrangler
Pour finir, revenons sur l’appellation de notre Wrangler d’essai. Ce dernier, en finition Overland, est le haut de gamme du Wrangler. Tout comme la finition Rubicon, qui rappelle la piste serpentant dans les montagnes californiennes, la finition Overland porte une signification bien précise. Overland n’est autre que le nom complet du constructeur automobile ayant produit la Willys MB dans les années 40 : Willys-Overland Motors. Notre Jeep Wrangler de 2020 porte donc bien en elle l’ADN de son aïeule d’il y a 80 ans.
De petits détails sont d’ailleurs disséminés un peu partout et rappellent une fois de plus les origines du modèle. Ainsi, la silhouette de la Willys se retrouve sur le pare-brise, les jantes, le pommeau du levier de vitesse ou encore dans le combiné numérique lorsque que le régulateur adaptatif est activé et que vous suivez une voiture. Décidément, elle s’accroche à ses origines cette Jeep !
Tout-terrain polyvalent
Une fois à bord, et sans surprise, la position de conduite est très haute. J’ai véritablement l’impression de dominer la route. Cette sensation est accentuée par le fait que, du point de vue conducteur, je vois quasiment l’intégralité du capot. Une position optimale donc pour entamer mon périple dans ce Wrangler.
Je commence cet essai par de l’autoroute. A haute vitesse, le Wrangler est vraiment mis à mal. La prise au vent est conséquente, le moteur bruyant, l’insonorisation inexistante. Le toit démontable et par conséquent l’isolation sommaire en sont en partie la cause. Quoi qu’il en soit, je suis tout de même surpris de la consommation. Contenue à environ 8L/100km avec la motorisation 2.2 l MultiJet 200ch BVA8, elle reste très raisonnable pour un véhicule de 2 tonnes. Comme évoqué précédemment, ce Wrangler dispose de tout le confort nécessaire pour enchaîner les kilomètres. Si l’esprit baroudeur est un peu moins présent, je dois dire que je suis bien content d’avoir traversé la moitié de la France au chaud sur mon siège.
Une bête à tout faire
Une fois l’autoroute quittée, c’est hors des sentiers battus que le Wrangler révèle son caractère. Sur la route, le Wrangler prend beaucoup de roulis. La direction est floue et le freinage mou. En revanche, une fois à faible vitesse et sur un terrain plus adéquat, je commence à profiter pleinement du potentiel du Wrangler. Avec une garde au sol de 25,6cm et monté sur des roues de 81cm de diamètre (!), le Wrangler passe quasiment partout. Les petits chemins accidentés ne lui font pas peur. Dès que le sol devient meuble et qu’une perte d’adhérence se fait ressentir, Jeep sort l’artillerie lourde.
Le Wrangler (Sport/Sahara/Overland) est équipée du système quatre roues motrices Command-Trac. Ce système propose cinq modes : 2H pour une utilisation par défaut en deux roues motrices, 4H Auto pour une transmission intégrale permanente active à la demande, 4H Part Time pour une transmission intégrale bloquée avec répartition égale du couple entre les deux essieux, 4L pour une utilisation sur pistes difficiles avec un rapport court de 2,72:1 qui multiplie le couple moteur et enfin un mode neutre N. Ce système permet de passer de 2 à 4 roues motrices à la volée et ce jusqu’à 72 km/h.
Dans les chemins, les capacités de franchissement du Wrangler sont impressionnantes. L’esprit 4×4 pur et dur est bien là. Avec les 4 roues aux extrémités, ses aptitudes tout-terrain ne sont plus à prouver. Traverser la forêt en passant dans la boue n’a jamais été aussi simple. Idem sur le bord de mer. Le sable, humide et meuble, n’effraie pas notre Wrangler. Je me suis pris à m’amuser comme un gosse dans l’eau avec le Wrangler tellement rien ne l’arrête. En même temps, il est fait pour ça non ?
Jeep Wrangler : le plaisir avant tout
A l’instar du mini cousin japonais Suzuki Jimny, le Jeep Wrangler est un véritable 4×4. Fait pour les chemins et le franchissement, l’acheter pour ne le faire grimper que sur les trottoirs serait le déshonorer. Avec le Jimny et le Defender, le Wrangler fait parti selon moi du trio des tout-terrains ayant réussi à conserver leur style, leur image et leurs capacités de véhicule loisir.
La Jeep Wrangler a donc su garder les caractéristiques et les performances de ses ancêtres. Cependant, et comme beaucoup d’autres, elle s’est embourgeoisée. Plus uniquement fait pour grimper aux arbres, le Wrangler peut désormais s’utiliser comme voiture de tous les jours. Avec ses nombreux équipements embarqués, la sécurité et la polyvalence sont de mise. L’arrivée prochaine des versions PHEV marquera un nouveau tournant dans l’épopée Jeep.
Mais que les puristes se rassurent, Wrangler reste et restera toujours synonyme d’aventure.
Retrouvez ici l’intégralité des photos prises lors de cet essai :
Texte et photos : Anthony
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