Marque luxe de Toyota, les ventes de Lexus n’ont jamais été très élevées en Europe. Pour palier à ce soucis et rattraper son objectif sur le continent, la firme Japonaise a décidé de créer un modèle spécifiquement conçue pour ce marché. Ainsi est née la Lexus LBX ! Futur best seller sur le segment des petits SUV ? C’est tout le mal que l’on lui souhaite. Essai Lexus LBX : à l’attaque de l’Europe.
Lexus LBX : Une plateforme connue
Pourquoi tout recommencer à zéro quand on a déjà une base solide dans le groupe ? C’est sûrement la question qu’ont dû se poser les ingénieurs lors de la mise en route du projet LBX. Ainsi, le petit SUV repose sur la plateforme GA-B. Cette dernière sert également de base à la Toyota Yaris Cross. Afin d’apporter une touche Lexus et de se concentrer sur le marché premium, la base moteur a été retravaillée. On retrouve notamment une nouvelle batterie NiMH Bipolaire en lieu et place de la batterie Lithium ion sur la Yaris Cross. Quelques modifications internes au moteur ont également été réalisées. Il en résulte un bloc un peu plus puissant qui développe à 136 ch. Les performances s’améliorent malgré un poids accru de 100 kg par rapport à la sœur Toyota. Ceci est dû à l’insonorisation et aux divers équipements rajoutés.
Le moteur qui équipe le Lexus LBX est un trois cylindres 1.5 hybride essence. Lexus annonce un 0 à 100 km/h en 9,2 s et 185 Nm de couple. Disponible en versions deux et quatre roues motrices, le LBX n’est pas impacté par le malus écologique. Quelque soit sa version, il rejette entre 100 à 110 g de CO2/km seulement. Grâce au savoir faire du groupe Toyota dans la technologie hybride, le Lexus LBX est homologué selon la norme WLTP à une consommation de 4,5 l/100 sur la version deux roues motrices. Un chiffre très bas qui a poussé la marque à ne pas proposer le LBX en motorisation électrique. Si Lexus n’exclue pas la possibilité d’une telle variante dans le futur, ce n’est pas à l’ordre du jour pour cette première génération.
Crise identitaire pour le dernier né Lexus
Le challenge est de taille pour Lexus qui prévoit que son LBX représente dès l’année prochaine 25% de ses ventes en Europe. Il a donc fallu jouer sur le terrain du design pour plaire aux clients actuels. Mais il faut aussi aller chercher des nouveaux clients dans la concurrence. Le résultat donne une voiture très sympathique à regarder avec un gabarit contenu. Cependant, le SUV a du mal à se greffer dans la gamme Lexus. Selon les angles de vues on pourrait y retrouver de nombreuses concurrentes. On pourrait changer le logo sans que cela ne choque trop. Pour autant, il faut avouer que ce savant mélange a le mérite de bien fonctionner et de plaire aux différents journalistes présents lors de l’essai. Les passants rencontrés à qui l’on a demandé leur avis ont également donné un avis très positif !
Pour notre essai, c’est avec une finition Émotion que nous avons eu le plaisir de découvrir la Lexus LBX. Avec sa peinture biton Rouge Intense / Noir et ses jantes 18’’, elle se veut dynamique mais n’en oublie pas d’être élégante. Cette version représente le cœur de gamme. Ce sera sûrement la variante qui sera la plus vendue dans sa carrière. Proposée à partir de 40.300€, Lexus vise une clientèle jeune et féminine et espère arriver aux 3000 ventes sur 2024 tous marchés confondus.
Une finition haut de gamme
Lexus, rappelons-le, c’est la marque haut de gamme de Toyota. Alors forcément on est pointilleux et on cherche à savoir si elle mérite bien son blason. Au niveau des matériaux, rien à dire ! Sièges en cuir semi-aniline, ultrasuède, plastiques moussés, surpiqures colorées, tout les codes du luxe sont présents et utilisés à bon escient.
Au niveau des équipements, c’est également très bon. Le système hi-fi est de très bonne facture et peut même sur les haut niveaux de finition retrouver la signature Mark Levinson. Les aides à la conduite sont toutes présentes. Lexus n’a pas voulu sous équiper son entrée de gamme. On retrouve également les poignées de porte affleurantes que j’avais pu découvrir sur Lexus NX et RX.
Pour la planche de bord, c’est une petite révolution. Il en est fini du compteur à aiguilles avec le mini écran au centre. C’est désormais un beau combiné digital de 12,3’’ qui prend place derrière le volant et donne toutes les informations. Au centre de la planche on trouve un écran 9,8’’ bien intégré dans le volume de planche de bord. Il reprend l’interface déjà connue sur le reste de la gamme mais dans un format plus condensé. Sur les hautes finitions, le tout pourra être complété d’un affichage tête-haute.
Pour le côté négatif, on regrettera cependant l’absence même en option d’un toit ouvrant quand la Yaris Cross le propose. On trouve également un peu dommage que les sièges ne soient pas aussi travaillés que dans le reste de la gamme. Sièges qui ne sont d’ailleurs électriques que sur les hautes finitions. Un peu dommage quand on joue la carte premium.
Second point négatif, afin de ne pas avoir une voiture qui semble étroite et haute de l’extérieur, le volume intérieur en pâtit. Si on peut apprécier l’aspect cocon, on se retrouve vite étriqué à l’intérieur aux places avant comme aux places arrière. Un sentiment qui s’accentue par le côté très sombre de l’intérieur avec des matériaux à dominance noire. Enfin, côté coffre, c’est également le Lexus LBX qui récupère la palme du plus petit coffre avec un volume allant de 240 à 332 litres.
Sur la route, à travers les vignobles
Pour cette session presse, c’est dans la région Bordelaise que nous avons pu découvrir la voiture. Un parcours varié entre les vignes des grands crus de St Emilion mais aussi la conduite très urbaine dans Bordeaux intra muros.
Avec ce parcours complet, j’ai pu découvrir les véritables qualités de la voiture mais aussi ses petits défauts. Lors de la conduite urbaine, place à des consommations proche de l’homologation WLTP via une technologique hybride qui n’a plus à faire ses preuves. La boîte CVT se fait discrète mais la grosse pluie laisse entrevoir une insonorisation qui manque d’efficacité. La voiture semble faire caisse de résonance. Petite déconvenue sur le bruit mais vraie réussite sur la consommation. Il faut dire que je ne doutais pas des capacités de la voiture pour cet usage.
Le plus impressionnant est selon moi la partie dynamique une fois sorti des grandes routes. Cependant je ne sais trop comment la qualifier. Le Lexus LBX n’est pas sportif, c’est certain. La boîte de vitesses patauge un peu sur les reprises mais pour autant le Lexus LBX ne se débrouille pas si mal et semble joueur et dynamique. Le freinage est performant et le travail apporté aux suspensions par les équipes Lexus semble être efficace. Surtout si l’on en croit les vitesses de passages en courbe. Autre surprise, avec cette conduite totalement en désaccord avec l’usage d’une hybride, on est gratifié d’une consommation moyenne de 5,6 l/100km. Belle prouesse !
Une concurrence très ciblée
Dans la catégorie B-SUV, il y a des véhicules généralistes de type Peugeot 2008 ou VW T-Cross. Mais pour mettre face au Lexus LBX il y a vraiment deux véhicules qui sortent du lot par leur positionnement un peu plus premium tout en restant dans un gabarit contenu.
Le premier est l’Audi Q2. En finition Avus il représente le cœur de gamme et débute à 39.810€. Avec son moteur 35 TFSI de 150 ch et sa boîte S-Tronic. Il coûte 41.960€ avant le passage par les cases ‘option’. Une fois équipé des quelques éléments qui manquent pour le comparer au Lexus LBX, l’addition se place à 44.000€ tout rond. Un prix plutôt cohérent qui s’explique par l’image de marque d’Audi et un choix judicieux pour les amateurs d’options. On retrouve des possibilités non disponibles chez Lexus, notamment le toit ouvrant ou les suspensions pilotées. Celles-ci viendront toutefois alourdir encore un peu la facture, et le poids.
Le seconde concurrente est selon moi LA cible exacte du LBX. On retrouve d’ailleurs de nombreuses lignes en commun sur la face arrière. Il s’agit de la DS 3. Fraîchement restylée (ou plutôt repoudrée tant les changements sont faibles), elle est proposée en hybride 136 ch. Des caractéristiques identiques à la petite Lexus. Le prix de départ en finition Edition France est cependant plus faible puisqu’elle débute à 35.700€ mais il manque encore de nombreux équipements. Après les ajouts d’options on arrive à 40.700€. Cela conforte sa place de concurrente directe. Elle pâtit cependant d’un manque d’image.
Avec son tarif de 40.300€, la Lexus LBX Emotion est une vraie alternative sur le segment, son équipement complet et son moteur efficient jouent en sa faveur. Ne lui reste qu’a se faire une place sur le créneau.
Lexus LBX : place au bilan
Seul l’avenir permettra de répondre à la question posée en introduction sur le fait que le Lexus LBX deviendra ou non un futur best seller. On lui souhaite évidemment de l’être ! Pour réussir sa recette, la marque a su trouver les bons ingrédients et les mélanger savamment avec la juste dose de luxe afin de ne pas tomber dans un petit SUV hors de prix. La gamme est bien agencée pour plaire au plus grand nombre et le petit volume de vente attendu permettra de ne pas en croiser à chaque coin de rue. Pour un premier modèle développé spécifiquement pour le marché Européen, nul doute qu’elle coche l’intégralité des cases requises pour réussir.
Retrouvez juste après notre tableau récapitulatif ainsi que notre traditionnelle galerie photos regroupant l’intégralité des clichés réalisés pendant l’essai :
Les + | Les – |
Placement tarifaire | Habitabilité |
Consommation faible | Pas de toit ouvrant disponible |
Look consensuel | Boîte CVT en conduite « sportive » |
Texte et photos : Julien HUET pour Virages Auto
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