Peut-on encore commercialiser un véhicule à moteur V8 atmosphérique en France et plus largement sur Terre, en 2019 et y-a-t-il un intérêt ? C’est ce que nous avons voulu savoir en essayant un modèle atypique, au style unique, embarquant un moteur comme on n’en fait plus mais profitant également d’une bonne vieille vignette Crit’Air 1. Lexus LC 500 : rare parmi les belles !
Un concept car en production
Directement issue du Concept Car LC-LF de 2012, la Lexus LC 500 se veut une proposition différente, mais à la hauteur, des grands coupés du Gran Tourism que sont les Bentley Continental, Aston Martin DB11 et autres Ferrari Portofino. Niveau look, la voiture ne change rien ou presque au concept car. Soit on aime, soit on déteste mais la LC 500 ne laisse en aucun cas le doute. Les lignes mêlent courbure et arêtes vives, le dessin se veut acéré et les optiques, dans les deux cas, sont très travaillées. Si on aime beaucoup le traitement 3D des feux arrières, on a un peu plus de mal, dans l’équipe, avec les optiques avant. Question de goûts.
La voiture est basse mais les jantes de 21 pouces semblent donner un côté SUV à la GT. En fait, la garde au sol est plutôt haute, et confirme l’usage quotidien voulu par les créateurs de la voiture. La calandre est massive, montrant toute l’agressivité de la gamme Lexus actuelle avec des arrêtes saillantes. Le capot, tout en rondeur, surplombe cette face avant et amène l’utilisateur vers le cockpit. A partir du montant de pare-brise, la voiture ressemble, à s’y méprendre, à une Aston Martin DB11. L’aile arrière rebondit presque de la même façon, et est tout aussi belle. Elle amène vers un arrière plus simple que la face avant, mais toujours un peu surchargée. En effet, il y a beaucoup de chromes autour des feux. Enfin, les deux sorties d’échappement rectangulaires sont impressionnantes, bien qu’il soit dommage de voir les deux petits tuyaux rond venant de la ligne. Un beau raccord aurait été préférable.
Lexus LC 500 : beauté intérieure
En entrant dans la LC 500, c’est une sensation de grande qualité qui émane de l’intérieur. Les matériaux nobles sautent aux yeux alors que l’immense planche de bord très verticale parcourt l’habitacle dans toute sa largeur. Les sièges en suédine rouge sont du plus bel effet et bien qu’ils apparaissent peu confortables au premier regard, ils se révèleront être parmi les sièges les plus confortables que j’ai pu essayer. Les beaux matériaux sont vraiment partout et il est difficile de trouver quelque chose qui viendrait contrarier l’ensemble. Les oreilles de réglages des modes de conduite, en haut de la casquette de combiné, sont peut-être les deux points noirs de l’habitacle.
Niveau ergonomie, l’habitacle offre énormément de commande en zone conducteur, avec un volant et des commodos surchargés de boutons et de fonctions. Le grand écran central se dirige via le Touch Pad sur la console centrale. Il faut un petit temps d’adaptation, entre le doigté nécessaire à l’utilisation du Pad et les menus de l’écran mais au bout de quelques heures, cela devient plus intuitif. Niveau multimédia toujours, l’écran du combiné récupère, comme sur les LFA et Coupé RC, le cerclage du compteur translatant de gauche à droite selon les modes de conduites et l’affichage des informations de conduite. C’est un peu gadget mais ça fait son effet !
Impossible, enfin, de parler de l’intérieur de la Lexus LC 500 sans parler de ses portières. Qu’elles sont belles, sublimes même. La poignée de porte flottante, les garnitures de contre porte en suédine et en cuir, tout transpire de qualité ! Il est également à noter la présence de deux petites places d’appoint à l’arrière. Le coffre accueillera 2 valises cabines et deux sacs souples, de quoi largement envisager un gros roadtrip !
Lexus LC 500 : facile tous les jours ?
Parce que c’est là son rôle, le voyage. Cette voiture est à elle seule une véritable invitation au voyage. On l’a vu, l’intérieur est accueillant et dispose de tout ce qu’il faut à une voiture d’aujourd’hui. Mais chaque pression sur le bouton de démarrage vous rappellera pourquoi vous avez surement préféré cette version V8 à la version hybride : le moteur ! Il s’agit d’un V8 cubant 5 litres chantant comme il se doit. Développant pas moins de 477 ch à 7100 tr/min et 540 Nm de couple, ce bloc atmosphérique est parmi les plus expressifs actuellement en production.
Dans ses modes de conduites les plus souples, seule la consommation rappelle qu’il y a un monstre sous le capot. Si il est possible de faire descendre la consommation à moins de 10 l/100 km, la moyenne pendant notre essai s’est établie à 17,5 l/100km. Le mode Eco restreint les ardeurs de ceux qui ont le pied lourd mais détruit tout le caractère de l’auto. Le mode confort est probablement le mieux pour qui aime rouler tous les jours. Le V8 est plus réactif et le confort n’est pas loin d’être parfait. Pour un usage routier quotidien, c’est juste ce qu’il faut. La grosse GT surfe au-dessus des imperfections de la route, et ce malgré les grosses jantes en 21″ et les pneus taille basse ! Une véritable révélation !
Docteur Jekyll et Mister Hyde
Si le mode normal est un peu un compromis de tout, qui n’apporte rien, il faudra passer en mode sport pour vraiment s’amuser. Les aides à la conduite sont toujours présentes mais un peu plus permissives. La boite de vitesses à 10 rapports laisse le moteur monter dans les tours avant d’effectuer un passage de vitesse rapide et sonore ! La direction est plus directe, le V8 est plus présent et l’ensemble offre un mélange bien dosé entre agilité, performances et confort. Une seule option équipe notre voiture, le mode Sport+, facturée 10.000 € !
Ce mode offre au conducteur quelques technologies spécifiques comme le différentiel à glissement limité accompagné des roues arrière directrices. La voiture en devient réellement plaisante, bien qu’un peu traître en sortie de virage. En choisissant le mode manuel sur la boite pour jouer avec les palettes, on découvre que la boite ne passe pas le rapport supérieur en accélération si on ne tire pas la palette. Quel plaisir d’être enfin maître de la situation. A chaque changement de rapport, c’est presque un coup de fusil qui éclate, mettant une petite touche de brutalité bienvenue. Celle-ci s’accompagne d’une sonorité moteur à faire se retourner un mort. Le moteur hurle jusque 7100 tr/min, partant des tonalités caverneuses des gros V8 culbutés pour un son se rapprochant du V10 de la LFA. Quel plaisir d’entendre encore des blocs comme celui-ci dans un monde poussé vers l’électrique !
Lexus LC 500, la meilleure GT du monde ?
Que penser de la Lexus LC 500 ? Il y a tout d’abord cette ligne de Concept Car à couper le souffle. Il y a également ce V8 absolument fantastique. Le comportement en conduite sportive et le confort exceptionnel amènent, à leur tour, de superbes retours. On cherche les points négatifs mais on ne les trouve pas… La consommation peut être ? A nos yeux, on a affaire à la meilleure des GT actuellement en vente.
La double personnalité de la voiture permet de la prêter à qui l’on veut, alors que dès que l’on haussera le rythme, la voiture se transformera en une auto d’une précision ultime. Elle rappelle une DB11, plus chère. En effet, la LC 500 s’offre pour « seulement » 120 000 €. Digne représentante des coupés de Gran Tourism, elle s’affiche telle l’automobile comme il n’en existera probablement plus. En soit, un must have alliant provocation et plaisir de conduite.
Texte : Antoine – Photos : Antoine – Romain
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