Lorsque l’on cherche une berline de luxe, le choix, presque simpliste, serait de se tourner vers une des trois alternatives allemandes. Cependant, quelques tentatives de grandes berlines existent à travers la planète, que ce soit en Italie, avec Maserati, ou au Japon, avec Lexus. C’est donc à bord de la LS, vaisseau amiral de la marque, que nous vous emmenons aujourd’hui. Est-ce une alternative aux allemandes ? Est-ce qu’elle apporte une vraie différence ? Son atmosphère est-elle si différenciant comme l’annonce la marque ? C’est ce que nous avons voulu savoir en en prenant le volant, et en essayant d’embaucher un chauffeur. Essai Lexus LS 500h : vaisseau amiral méconnu.
Lexus LS 500h : une ES, mais encore plus longue !
Globalement, en bon vaisseau amiral, c’est une immense voiture. La Lexus LS 500h a des proportions changeantes, que l’on regarde la voiture de face, de trois quart, de profil ou de dos. C’est assez surprenant. En la regardant de face, on se retrouve avec une auto imposante. La calandre en X fait dans la démesure, alors que les blocs optiques se montrent étonnamment petits. C’est visuellement agressif, sans faire dans l’exagération. De trois quart, on découvre une voiture plus classique. Les ailes avant s’arrondissent et le croisement de lignes venant du capot, des ailes, de l’arrière, se montre plus fluide qu’il n’y parait en photo.
Je regrette quelque peu les jantes posées sur la voiture. L’aspect chromé ne me dérange pas, et j’apprécie le design élégant de ces jantes. Cependant, c’est déjà du 20 pouces, mais je les trouve un brin trop petites. C’est évidemment à comparer avec la dimension de la voiture : 5.25 m. De plus, les roues semblent rentrées dans la carrosserie. Un élargissement des voies aurait aidé à asseoir la voiture. De profil, l’habitacle semble très spacieux, offrant une belle hauteur sous plafond. En effet, avec 1,46 m, la berline se montre de gabarit généreux.
A l’arrière, la Lexus LS se montre un peu plus classique. La malle arrière s’affine, laissant apparaître les feux à effet 3D. Ceux-ci se montrent très jolis. Rien de nouveau par rapport à la gamme, mais c’est toujours sympa, et ça fait son effet. La LS perd quelques touches de chrome par rapport à la version précédente. Tant mieux, cela affine un peu la voiture, bien que le design soit encore un peu lourd. Globalement, la Lexus LS est une voiture que vous verrez arriver dans votre rétroviseur, mais que vous oublierez une fois dépassés. Pratique pour dégager la voie de gauche sur l’autoroute en toute discrétion.
Globalement, c’est un ES qui s’est encore un peu allongée, la rendant encore plus statutaire, encore plus belle, encore un peu plus unique (nous y reviendrons).
Un cockpit classique, mais pratique !
A l’intérieur, si l’on passe rapidement par le premier rang, on remarquera qu’il n’y a rien de vraiment nouveau. On retrouve la casquette traditionnelle des LC avec les boutons type rotaries / molette pour les modes de conduite. On se surprend à voir un mode Sport + sur une telle limousine, ainsi qu’un ESP déconnectable. Clairement, je me demande à quoi ça sert, mais je trouve ça atypique. Le volant se montre plutôt joli, fort confortable mais accuse quelques boutons pas forcément les plus élégants. Comme sur la ES essayée récemment, je regrette quelques anachronismes de matériaux, notamment au niveau de certains boutons. On retrouve du bois, du cuir, et des plastique mat pas spécialement élégants. Le plus beau côtoie le moins beau. A titre très personnel, j’adore réellement la ‘grille’ qui circule de gauche à droite, faisant le prolongement des aérateurs.
La tablette centrale se montre enfin tactile. Et alors qu’est-ce que c’est appréciable ! Il est toujours possible de naviguer via le trackpad mais ce n’est plus une obligation. Notons encore la très belle petite horloge, magnifique, et finalement bien plus utile qu’au premier regard. Un vrai bonheur, voire luxe, de pouvoir simplement lire l’heure sur une horloge et non pas de façon digitale. Côté matériaux encore, notons les très beaux panneaux de porte. Ils ne sont pas sans rappeler les magnifiques panneaux de LC, avec des poignées de porte presque flottantes et de l’Alcantara. On retrouve également un très beau panneau de bois gravé, et la très belle et raffinée grille de haut-parleur Mark Levinson.
Les sièges avant se montrent très confortables et spacieux. Ils sont évidemment chauffants, ventilés, et massant. Ils disposent de 5 types de massages dont vous pouvez régler l’intensité et la localisation sur votre corps. Etonnamment, ils s’avèrent plus confortables et agréables sur long trajets que la génération précédente. Tout ce luxe sur le premier rang, c’est très bien, mais ce sera juste pour votre chauffeur. Car comme je vous le disais au début, le premier rang est plutôt réservé au chauffeur.
Lexus LS 500h : la meilleure place n’est pas devant
En effet, la vraie place de cette voiture se situe au deuxième rang. De base, vous aurez beaucoup d’espace. Comme on peut s’y attendre, les sièges sont confortables et spacieux, encore plus qu’à l’avant ! Evidemment, ils sont réglables, électriquement, dans tous les sens. Vous pouvez abaisser le siège, remonter le repose pied, incliner le dossier, etc. Les sièges sont massant selon différents programmes qu’au premier rang. C’est quelque peu amusant de voir que les programmes ne sont pas identiques. En grande limousine qui se vit autant derrière que devant, les places arrière profitent des mêmes matériaux que les places avant. Elles profitent des même contre porte très bien réalisées.
Evoquons une nouvelle fois la sonorisation offerte dans cette voiture, signée Mark Levinson. Si je ne l’ai jamais trouvée à 100 % convaincante, c’est désormais chose faite ici. Je n’ai enfin rien à lui reprocher. Les basses et les aigus sont gérés à la perfection, sans problématique de qualité sonore selon le volume choisi, comme sur la ES ou le RX 450h.
On notera cependant deux trois points de désagrément. Si l’ensemble des vitrages peuvent se recouvrir d’un volet, il est un peu dommage de ne pas avoir de vitres teintées. De même, la qualité des écrans arrière est un peu faiblarde. C’est notamment due au traitement de surface de ces écrans, voulu mat. Dans les désagrément, notons également le fait que les passagers arrières ne peuvent pas régler leur siège indépendamment, du fait de devoir passer par la même tablette pour les réglages. Chaque passager dispose de plus d’un petit caisson de basse dans le ciel de toit, ainsi que d’un petit miroir rétro éclairé. Quel dommage que ces deux éléments ne se dotent pas des même matériaux que le reste de la voiture.
La place de choix !
Mais la véritable place de choix dans la Lexus LS, c’est la place arrière droite (dans nos pays où l’on conduit à gauche). Un petit bouton magique sur la tablette centrale de réglages, entre les deux fauteuils arrières, permet d’obtenir beaucoup, mais alors beaucoup plus de place. Le siège passager avant droit (vide), est électriquement envoyé vers l’avant. Il se retrouve collé contre la planche de bord, dégageant plus d’1 m d’espace aux jambes ! A partir de là, vous rentrez dans un autre monde, avec la possibilité de jouer avec de nouvelles fonctions. Le siège arrière droit peut désormais s’incliner jusqu’à obtenir l’équivalent d’un couchette (de luxe).
C’est à la fois fort agréable et fort peu appréciable. Le premier point vient évidemment du confort fourni par cette fonctionnalité, permettant de travers la France de nuit sans difficulté. Le deuxième point vient du fait que je n’ai pas de chauffeur (ni de Lexus LS 500h) pendant plus d’une semaine, et qu’il va falloir que je conduise dès que j’aurais rendu la voiture.
Conduite
« Chauffeur, emmenez-moi aux écuries. » C’est ce que l’on veut dire lorsque l’on s’installe à l’arrière. Le confort de roulage est exemplaire. La voiture amortit les aspérités de la route de façon remarquable, à nous en faire oublier les trous, les raccords de chaussée, les passages sur les pavés ou tout autre désagrément. Les ralentisseurs sont à peine perceptibles et les bosses disparaissent. J’ai un meilleur ressenti que lors de mon précédent essai, sur une version de 2017. Véritable salon roulant, on a presque l’impression d’un tapis volant. L’insonorisation s’est améliorée, notamment en mode électrique. Cependant, j’ai été surpris, ainsi que mes passagers, du son du V6 lorsque celui-ci monte dans les tours. C’est premièrement tout à fait surprenant sur une telle limousine, mais c’est surtout qu’il chante plutôt très bien.
Côté chauffeur (je ne sais pas si l’on peut parler de conducteur dans ce cas), on garde la même notion de confort. Cependant, il ne faudra pas oublier que le tapis volant mesure plus de 5m. Les kilomètres s’enchaînent sans problème et sans contrainte, dans une sérénité incroyable. Les 2,3 tonnes de technologies et de confort semblent indéboulonnables de la route. En enchaînant quelques grandes courbes, on se surprend à écouter le V6 3,5 de 299 ch (357 ch une fois l’ajout du moteur électrique). Drôle d’argument face à la marée chaussée, évidemment. Cependant, la boîte à 10 rapports se montrent extrêmement douce, et pourrait vous faire oublier complètement qu’un moteur plutôt sonore se cache sous l’immense capot. En effet, les changements de rapports ne sont pas perceptibles. Seules quelques relances lors des passages 90 – 130 montreront que le kick down se fait un peu à l’ancienne, et un peu brutalement. Loin d’être un défaut, c’est également une part du caractère loin des mornes limousines concurrentes.
Philosophie et conclusion
Comment conclure l’essai d’une telle auto ? Très clairement, je me suis pas mal posé la question. La Lexus LS 500h se montre être une limousine hors du temps. Elle s’inscrit avec perfection dans le style de la marque, sans se démarquer de manière ostentatoire. La LS synthétise l’ensemble de la gamme Lexus en une seule voiture finalement assez intemporelle. Elle aurait pu sortir en 2010 ? Oui, mais elle l’assume. Elle n’est pas la plus rapide, elle n’est pas la plus technologique, elle n’est pas la plus puissante mais elle réalise avec brio ce pour quoi elle est faite.
Elle enchaîne les kilomètres avec un confort indécent, dans une atmosphère raffinée unique sur ce marché. La Lexus LS profite d’une simplicité qui la rendra démodée aux yeux des technophiles, mais le détail porté à certaines petites touches, fonctionnelles ou purement stylistique, lui permettra de se dévoiler avec le temps. Alors oui, la nouvelle Classe S, que vous verrez dans le prochain essai, lui en mettra plein la vue au premier coup d’oeil. Cependant, cela rend la Lexus LS 500h moins superficielle, plus terre à terre. Deux façon de voir le grand luxe…
Texte et photos : Antoine
Rejoignez-nous sur Facebook et Instagram