Lexus avait déjà l’UX 300e dans sa gamme, voici son grand frère le RZ. Ce nouveau SUV dans la gamme du constructeur japonais se différencie de l’UX par son approche : il s’agit du premier modèle dédié à 100 % à cette énergie. Reposant sur la base de son cousin le Toyota BZ4X, il s’en veut le pendant luxueux et raffiné. L’idée clairement affichée est de monter en gamme dans un univers mêlant art japonais et haut de gamme automobile. Mission réussie ? C’est ce que nous avons voulu savoir en prenant le volant de ce nouveau venu sur quelques jours. Essai Lexus RZ 450e : la Lexus de demain ?
Vers un renouveau du style Lexus ?
Le Lexus RZ s’intègre très bien dans la gamme Lexus. La face avant ne laisse pas de part au doute. On retrouve des optiques plus affinées que sur les autres modèles, mais également une calandre pleine rappelant, sans pour autant simplement copier, la calandre des Lexus thermiques. Le museau assez pointu amène de l’agressivité, mais sûrement aussi quelques points de Cx. En effet, le nez plonge vers le bas, réduisant un petit peu la surface frontale. Le capot me rappelle le Jaguar I Pace, en partie à cause des plis de carrosserie transversaux. D’ailleurs, la forme générale du britannique se rappelle à nous en observant le Lexus RZ. Nous ne sommes pas sur un SUV massif, mais pas non plus sur une berline. On est quelques part entre les deux, à la manière d’un Jaguar I Pace donc, d’une Kia EV6 ou d’une Citroën C5X.
Le Lexus RZ se veut ramassé avec une ceinture de caisse haute et une ligne de toit assez basse. L’arrière réhausse la ceinture de caisse avec un changement de cap assez marqué. Les jantes diamantées en 20 pouces sont, à mes yeux, superbes. La couleur Gris de Payne donne à notre modèle d’essai un côté premium discret. Cette teinte a en plus l’avantage de réduire l’impact visuel des inserts en plastique noir autour des roues. Les dimensions de la voitures sont plutôt bien contenues visuellement malgré les 4.8m de long et 1.63m de haut. Arrêtons-nous sur les poignées de portes quelques peu déroutantes. Elles permettent d’ouvrir la voiture d’une simple pression sur la surface tactile située derrière la poignée, à la manière d’une serrure électronique (BMW i4, Ford Mach E, DS 4). Cependant, la poignée garde une forme de poignée. Pratique pour l’usage, assez déroutant d’un point de vue stylistique.
A l’arrière, l’identité Lexus se renouvelle avec une hauteur de coffre très haute et la nouvelle signature lumineuse. Un fin bandeau traverse le Lexus RZ de gauche à droite et y intègre les feux ainsi que le lettrage LEXUS entre les deux optiques. C’est très bien géré et donne directement une sensation de montée en gamme. C’est bien dans les détails que se fait la différence.
Lexus RZ : le plus raffiné de la catégorie !
A l’ouverture de la porte, ma première impression a été « waouh » ! La teinte intérieure gris orage mêlée au cuir crème donne à la fois une impression de nouveauté et de qualité. L’intérieur mélange la suédine sur les contre portes et le tissu sur les sièges. Les sièges se composent d’ailleurs de quelques touches de cuir bleuté, pour un résultat visuellement très convaincant : ça change, et c’est qualitatif ! Sachez que les sièges sont aussi confortables qu’ils sont réussis. C’est dans de véritables fauteuils que nous nous asseyons à bord avant de prendre la route. Ils sont chauffants et ventilés.
L’espace à bord est contre toute attente assez réduit. La cause principale revient à une large et massive console centrale. Les contre portes sont très simples dans leur dessin, n’offrant presque qu’une seule et même surface. Seul l’accoudoir viendra casser cette surface pour ajouter les commandes de vitres, d’ouverture de porte et de réglages de rétroviseurs. L’éclairage d’ambiance se fait via la projection de lumière sur le tissu de la porte. C’est nouveau et bien géré ! Du côté passager, la boîte à gants disparaît pour laisser plus de place devant. Ce gain de place et largement apprécié, d’autant qu’un rangement remplaçant la boîte à gants a été ajouté sous la console. Ah, et si ça avait impacté la largeur de la console centrale ? Un dernier rangement se situe dans l’accoudoir central. On apprécie son ouverture à la fois vers le passager et vers le conducteur, pour faciliter l’usage de chacun.
Le volant se montre d’un diamètre et d’une épaisseur de jante très agréable, ni trop large, ni trop fine. Le matériau recouvrant la jante du volant se montre excessivement doux. Si c’est assez déroutant au début, cela se montre parfaitement agréable à l’usage. Je voudrais le même dans ma voiture ! La douceur est probablement le maitre mot pour le choix des matériaux tant ceux-ci se révèlent agréables au toucher.
A l’arrière, le Lexus RZ propose 3 places, que l’on qualifiera comme souvent de 2+1. En effet la place du milieu est un peu délaissée, notamment au niveau du confort d’assise. La banquette arrière se décompose en deux tiers / un tier. Le tout est chauffant et inclinable, suffisamment rare pour être signalé. La place aux jambes est remarquable, quelle que soit la position des sièges avant. Enfin, Lexus profite du RZ pour dévoiler son toit panoramique à occultation électrochromatique. A la manière d’une BMW i7 ou iX, le toit s’opacifie pour ne pas faire chauffer l’habitacle. Dommage qu’une traverse de renfort ait due être ajoutée pour couper le toit pourtant panoramique en deux parties. Enfin, le coffre dispose de 522 L de chargement, idéal pour mettre plein d’affaires. Dommage qu’il n’y ait pas de frunk pour y ranger sereinement les câbles de charge.
Enfin, arrêtons-nous sur les défauts tout de même. La planche de bord et le grand écran ont une certaine tendance à chauffer lors des longs trajets. Un défaut que l’on retrouvait aussi sur le Ford Mach E et son immense écran en format paysage. Les contre portes manquent sûrement d’un petit renfort qui les empêcherait de bouger lorsque le genou se repose dessus. C’est certes léger mais à ce prix, on y reviendra, c’est quelque chose que l’on ne veut pas. Enfin, comment un intérieur aussi raffiné peut récupérer des boutons aussi grossiers un peu partout : boutons à gauche du combiné, boutons Park et commande de boite sur la console, intégration du bouton Start, etc. On sent que les designers Lexus ont défini un univers que les ingénieurs Toyota ont largement contraint.
Technologiquement : vers un bon en avant ?
Le combiné numérique est un peu perdu au milieu de l’emplacement qui lui est dédié. Il faut dire que l’on aurait probablement pu mettre un écran deux fois plus grand au même endroit. Il se trouve d’ailleurs un peu en retrait de la surface en premier plan, ce qui crée un petit effet de flou. Les commandes sur le volant ne sont pas identifiées et fixes. Lorsque vous passez le doigt dessus, une pop-up apparaît dans le combiné (ou l’affichage tête haute si il est activé). Cette pop-up vous montre alors ce que vous pouvez faire. Selon ce qui est déjà activé ou le menu dans lequel vous êtes, vous pourrez avoir certaines actions ou non. Si sur le papier on gagne en nombre de commandes, dans l’usage, on ne s’y retrouve pas toujours.
L’écran central de 14 pouces prend une place conséquente dans l’habitacle. Le système à bord est issu du dernier RX. Il est désormais plus simple à utiliser avec un nombre de menus et sous menu limité. C’est inspiré de ce que fait Renault sur la Mégane E-Tech ou Tesla, et c’est une bonne nouvelle. On notera cependant quelques bugs de jeunesse avec des informations mal traduites et un tactile pas toujours très réactif. Un affichage tête haute complète la panoplie d’écran et offre une belle taille d’image dans le pare-brise. Trois ports USB C sont accessibles à l’avant. Deux ports USB C sont situés à l’arrière, avec en plus une prise secteur en 220V. Le Lexus RZ continue les progrès déjà effectué par le NX et le nouveau RX, et c’est tant mieux !
Conduite reposée et silencieuse ?
Le nouveau SUV de Lexus, de par ses dimensions mais également son groupe propulseur, se doit d’être à l’aise aussi bien en ville que sur la route. Comme habituellement nos trajets démarrent par des parties urbaines. Et très vite le Lexus RZ se montre dur, voir tape cul. Sous 30 km/h, on a l’impression qu’il n’y a pas d’amortisseurs. Les ralentisseurs pris à des vitesses comprises entre 10 et 20 km/h sont les pires. Les raccords de chaussée, les plaques d’égouts ou les nids de poule sont sources de tassement de vertèbres. C’est au niveau d’un Tesla Model Y Performance dans les mêmes conditions. Et ce n’est pas un compliment. Pourtant au-dessus de 30 km/h, la voiture devient plus suspendue et plus agréable. En fait plus vous allez vite et meilleur est le confort.
Le confort longitudinal (ou haut/bas) est très appréciable une fois sur route de campagne. Les mouvements de caisses verticaux sont maitrisés, quel que soit le mode de conduite choisi (ECO, Confort, Range ou Sport). Les mouvements latéraux semblent moins maitrisés, que ce soit en rond-point ou en grande courbe. La voiture prend du roulis, et semble se tordre dans tous les sens à cause de son poids. Pourtant les renforts de châssis sont présents, que ce soit au niveau du toit ou sous le capot avec une grosse barre anti roulis. Les 2.055 kg de la voiture ne s’effacent pas comme ça.
Avec 313 ch et 435 Nm, les deux moteurs électriques procurent de bonnes accélérations. Même en mode ECO, la réactivité est impressionnante. Cependant cela reste une voiture à conduire de manière très douce, là où elle se montre vraiment plus agréable. Le Lexus RZ dispose de 4 niveaux de freinage régénératif que l’on gère depuis les palettes derrière le volant. Le mode le plus fort permet presque de simuler une conduite à une pédale, mais ne permettra pas de s’arrêter.
A bord, le silence est maître avec des bruits d’air et de roulement bien filtrés. On peut remercier les vitres en double vitrage à l’avant. La visibilité arrière est très bonne, que ce soit avec les rétroviseurs extérieurs ou intérieur. En phase de stationnement, on appréciera la bonne qualité d’image de la caméra 360°. Petite nouveauté que nous n’avions pas encore essayée, la mise en transparence du véhicule permettant de voir ce qui se trouve dessous. Cela devient un jeu d’enfant de se garer et de s’aligner à son environnement.
Cependant, le bruit des radars additionnés à celui indiquant la mise en marche arrière digne d’un 38t rendent une manœuvre simplifiée en quelque chose d’hyperstressant. Les divers bruits de radars, de marche arrière, de détection d’angle mort, d’alerte d’attention du conducteur, de dépassement de vitesse, de détection de panneaux et d’autres encore ont tous un bruit différent. De plus ils sont tous très forts et impactent très clairement la sérénité de conduite que propose le RZ. Par exemple, essayer de régler la climatisation dans l’écran central fera sonner le système d’alerte d’attention du conducteur. Au bout d’une semaine, chaque démarrage commençait par une séance de désactivation de toutes les sources de bruits. Et certaines ne se désactivent pas.
Lexus RZ 450e Executive : autonomie et recharge
Question autonomie et recharge, le Lexus RZ Executive dispose d’une batterie de 71.4 kWh, ce qui lui permet d’annoncer 404 km d’autonomie en cycle mixte. Cette batterie accepte une charge maximale de 150 kW, avec une promesse de charge de 20 % à 80% en 30 minutes. Lexus annonce une consommation moyenne de 17 kWh/100 km. Des nombres dans la moyenne de ce que propose la concurrence. Cependant qu’en est-il dans la vraie vie ?
A la récupération du véhicule, la consommation moyenne enregistrée était de 25 kWh/100 km. Je me suis alors dit que ceux d’avant avaient eu le pied bien lourd, et j’ai remis l’ensemble à 0. Et malgré le fait que je suis souvent sous les consommations annoncées par les constructeurs, à la fin de l’essai la sentence est tombée. La moyenne s’établit à 24 kWh/100 km, sur un trajet mixte partageant autoroute, ville et axes autour de 70/90 km/h. Le tout parcouru en grande majorité sans ventilation en mode ECO. La climatisation grève l’autonomie de 20% à l’ordinateur de bord alors que les modes ECO Confort et Sport n’ont quasiment aucun impact sur l’autonomie. Le mode Range n’est utile qu’à basse vitesse en n’utilisant que le moteur arrière. Cela représente moins de 300 km d’autonomie en usant toute la batterie, en mode ECO et sans ventilation. C’est très mauvais.
Concernant la recharge, ce n’est guère mieux. La valeur maximale de 150 kW de recharge n’a jamais été atteinte mais nous nous en sommes approchés avec 145 kW au maximum, aperçus autour de 25 % de la batterie. Au-delà de 30% de charge, c’est la dégringolade. Les valeurs de charge s’effondrent à une vitesse affolante. Lorsque la batterie atteint 50% de capacité, la puissance de charge a déjà atteint 50 kW seulement. A 80% et sur les deux charges rapides effectuées en démarrant à 20% de la batterie, la puissance de charge est descendue à …. 13 kW. C’est affreusement bas, et loin de ce qu’offre la concurrence. Le Mercedes-Benz EQB que nous avions essayé avec batterie équivalente et avec une puissance de charge 40% plus faible s’en sortait mieux.
Ajoutez ensuite que le GPS intégré n’offre pas de fonction Trip Planner vous expliquant où vous arrêter pour charger, et que le système de recherche de point de charge ne trouvait pas les bornes pourtant accessibles sur lesquelles nous avons chargé, la voiture ne vous aide vraiment pas à voyager.
Il est réellement dommage de voir de tels résultats concernant autonomie et recharge. Le Lexus RZ offre de bonnes prestations routières, un intérieur invitant au voyage mais ne permet pas de voyager… C’est déroutant. Heureusement pour les clients, si Lexus trouve la solution, ce sont souvent des choses qui peuvent s’améliorer avec des mises à jour durant la vie du véhicule. A voir si c’est faisable et surtout si ce sera fait.
Que dit la concurrence ?
Le Lexus RZ démarre à 75.500 € en finition Luxe. Dans notre configuration RZ 450e Executive, le prix se situe à 85.000 €. Et à ce prix-là, vous avez absolument toutes les options. Que dit la concurrence en face ? Nous avons regardé les BMW iX3, Mercedes EQB et EQC électrique, ainsi que l’Audi Q4 pour les modèles haut de gamme.
- Audi Q4 50 e-tron Quattro en finition Avus : 81.200 €
- BMW iX3 Msport Impressive : 83.100 €
- Mercede-benzs EQB 350 4Matic AMG Line : 78.950 €.
Cependant, il y a fort à parier que les clients iront voir ce qui se fait au niveau des voitures un peu moins haut de gamme. Et là, la concurrence se resserre avec les Tesla Model Y, Kia EV6 et Hyundai Ioniq 5, entre autres.
Lexus RZ 450e Executive : notre avis après 800 km
Le Lexus RZ 450e Executive est un peu un paradoxe à lui tout seul. Le style extérieur joue la carte de la transition et semble amener Lexus vers un univers plus classe et plus luxueux. A l’intérieur, le choix des matériaux et l’assemblage met Lexus au niveau des meilleurs, et au-dessus d’une bonne partie de la concurrence. Cependant, on sent que le pragmatisme Toyota l’a emporté sur les ambitions globales de Lexus. Certains choix ont été fait pour matcher avec le Toyota BZ4X et le Lexus en pâtit un peu. L’autonomie et la recharge sont un point faible aujourd’hui, surtout face à la concurrence. C’est un peu dommage quand on connaît l’avance qu’avait Lexus sur les modèles hybrides…
Enfin, notre modèle d’essai ne comprenait pas la direction One Motion Grip et le petit volant papillon. Ce système amènera du dynamisme à basse vitesse en réduisant les mouvements du volant tout en conservant l’angle apporté aux roues. On devrait ainsi gagner en agilité et en réactivité. Il faudra cependant que le châssis suive…
Retrouvez juste après notre tableau récapitulatif ainsi que notre traditionnelle galerie photos regroupant l’intégralité des clichés réalisés pendant l’essai :
Les + | Les – |
Renouveau du style extérieur | Autonomie trop faible |
Choix des matériaux intérieur | Vitesse de recharge |
La place au deuxième rang ! | Bruits et bip bip incessants |
Texte et photos : Antoine
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