Aujourd’hui lorsque vous cherchez une compacte, vous avez un vaste choix face à vous. Quelque chose d’entièrement électrique comme la nouvelle Renault Mégane E-Tech ou la MG 4. Quelque chose d’hybride rechargeable, façon Kia Xceed PHEV ou Mercedes classe A/GLA hybride. Mais cela peut aussi être quelque chose d’hybride non rechargeable comme la Toyota Corolla. Et il reste les dinosaures, les modèles entièrement thermiques tant décriés comme la DS 4 Puretech 225 ou la BMW Série 1. Et puis dans cette catégorie « dinosaure », il y a la dernière représentante aux yeux des puristes, la seule compacte 100% thermique et atmosphérique qui reste proposée sur notre marché : la Mazda 3 ! Essai Mazda 3 e-Skyactiv X Sportline : l’essence atmo qui se la joue turbo diesel ?
Mazda 3 : niveau style, rien ne change
Alors évidemment, si vous êtes des lecteurs assidus de Virages Auto et que vous disposez d’une bonne mémoire, vous vous souviendrez que nous avons déjà essayé la Mazda 3, dans sa version 2.0L 180 ch, en boite mécanique. Alors pourquoi le retour de la Mazda 3 sur le site, 3 ans plus tard ? Déjà, elle a eu une petite mise à jour. Rien ou presque au niveau du style, mais quelques détails techniques sur lesquels nous nous pencherons un peu plus tard. Et surtout, la Mazda 3 a survécu aussi bien au marché ultra concurrentiel des compactes, mais surtout aux politiques européennes et françaises qui ont pour but de faire disparaitre tout automobile brulant du Sans Plomb… A tort ou à raison, c’est un autre débat.
Notre Mazda 3 d’essai se pare d’une très jolie couleur gris clair, nommée Platinium Quartz. Cette nouvelle teinte plonge encore plus la Mazda 3 dans la modernité. En effet, ce n’est pas sans rappeler l’Or Cuivré proposé sur DS 4 (mais déjà supprimé…), ou l’Or Rose de Mercedes. L’unique modification de style depuis le lancement vient de la signature lumineuse des feux arrière, une broutille. Pour le reste la compacte japonaise est identique et n’a pas changé. En même temps en avait-elle besoin, elle qui était (et est toujours) unique sur le marché ? Les retours extérieurs des passants pendant les photos et sur les parkings étaient unanimes : c’est une belle voiture.
Quelques modifications technologiques
Si l’extérieur n’a pas changé, ne nous enflammons pas, l’intérieur n’a pas changé non plus. Les modifications sont discrètes une nouvelle fois. Le changement le plus visible concerne l’apparition d’Android Auto / Apple CarPlay, en alternative au système intégré pour la cartographie du GPS ou pour le lecteur audio. Lecteur audio qui, sur notre modèle d’essai, disposait de l’agréable option audio Bose (350 €). Pour le reste, et bien c’est sans changement. Formes, style, matériaux, ergonomie, rien ne change. Aussi à contre-courant que la motorisation, l’écran central 10 pouces n’est toujours pas tactile et se contrôle uniquement via la molette en console centrale.
L’espace à bord est très satisfaisant à l’avant. Conducteur et passager profitent de sièges confortables réglables manuellement dans toutes les directions. A l’arrière, la place est assez limitée, surtout aux jambes, malgré les 4,46 m de la voiture. En effet, Mazda a fait des partis pris sur le style extérieur et a offert un long capot à sa compacte, au détriment de l’espace à bord. La place centrale sera limitée aux petites personnes sur de petits trajets et l’assise est à la fois étroite et plus haute que les deux sièges gauche et droite. Une fois assis au second rang, on regrette que le toit ouvrant (700 €) ne soit pas panoramique pour apporter un peu plus de lumière.
Finissons avec le coffre et ses 334 L. Ce n’est pas le plus grand de la catégorie, mais il est suffisant. Je profite de ce « petit » coffre pour rappeler qu’il existe une très belle (et rarissime en France) déclinaison Berline 4 portes pour ceux qui en voudraient plus (450L).
e-Skyactiv X, ça change quoi ?
En passant de 180 et 186 ch, le moteur 2.0L change aussi de nom. De Skyactiv X, il devient e-Skyactiv X. Pour autant, il n’a pas été tant modifié que ça. Le ‘e’ est plus marketing qu’autre chose. Il annonce que le moteur devient hybride alors…. qu’il l’était déjà. Hybride, disons le rapidement tout de même, il s’agit d’un gros alterno-démarreur qui aide à la remise en route du moteur avec le système ‘i-Stop’ (Stop&Start). La grosse nouveauté du e-Skyactiv X vient surtout de la désactivation partielle des cylindres, pour réduire la consommation lorsque le moteur est peu sollicité ou à vitesse stabilisée.
Toutes ces petites modifications sur le moteur permettent à la Mazda 3 de ne pointer qu’à 120 grammes de CO2 par kilomètre. Et cela se traduit par une voiture 2.0 L atmosphérique qui se passe intégralement de malus en 2022. Pensées émues pour la Toyota GR 86…
Mazda 3 : la plus zen sur la route
Si le moteur gagne un peu en puissance et en couple, ce n’est pas flagrant. Les 186 ch sont atteints à 6.000 tr/min alors que le couple maxi de 240 Nm est atteint à 4.000 tr/min. Des nombres qui ne sont pas bien impressionnants dans le monde automobile, mais qui sont très intéressants pour un moteur atmosphérique.
Pourtant, la zone de confort de la Mazda 3, c’est dans le bas du compte tour. La voiture est vraiment à l’aise entre 1.500 et 3.000 tr/min. A tel point qu’il a fallu que je me force à aller chercher les tours et la puissance pendant l’essai. Il y a fort à parier que nombre de conducteurs ne sauront pas qu’ils peuvent monter si haut dans les tours. D’autant plus que l’ordinateur de bord vous incite très vite à passer le rapport supérieur. Par exemple, la sixième est réclamée dès 53 km/h. Alors évidemment, la reprise n’est pas fulgurante ensuite mais cela permet de bien faire descendre la consommation.
Malgré une fermeté sur les plaques d’égouts et autre petits obstacles, la Mazda 3 est bien suspendue et agréable. Ce n’est pas une sportive, la boite nous le rappelle avec des rapports longs. Avec 1320 kg, les performances sont correctes mais sans plus, avec un 0 à 100 km/h en 8.1 secondes.
Coté comportement, la direction remonte suffisamment d’informations pour que l’on comprenne bien ce que fait le train avant, malgré un volant un peu grand à mon goût. On se prendrait facilement au jeu de cruiser entre 3 et 5.000 tr/min en enchainant les grandes courbes. Mais cela nous entrainerait forcément dans l’illégalité, même en restant en 3ème. En effet, ce rapport est capable de tirer à plus de 150 km/h… Une fois le solde de point sur votre permis checké, un juste retour au limitations vous fera économiser du carburant, à défaut de vous amuser. Et c’est véritablement dommage car le moteur monte dans les tours et délivre sa puissance avec progressivité, sans à-coup et avec un bon dynamisme. Conso ou plaisir, à vous de choisir…
Mais si vous jouez le jeu de la conso, comptez sur un minuscule 4.9 l/100 km à la fin de l’essai. Absolument remarquable pour une auto thermique essence, atmosphérique et en boite manuelle.
Concurrence, quelle concurrence ?
La Mazda 3 est un peu coincée dans le marché ultra concurrentiel des berlines compactes. Avec son offre mécanique ultra atypique, se dégage-t-elle suffisamment ? Si c’est certain d’un point de vue conduite, ce n’est pas forcément le cas d’un point de vue client… Alors son prix l’aidera-t-elle ? Regardons. La Mazda 3 démarre à 26.500 €. Notre finition Sportline avec le moteur e SkyActivX de 186 ch et la boite de vitesses mécanique, le prix monte à 32.750 €. Les quelques options de notre voiture font monter la facture à 34.450 €. Que vaut la concurrence ?
On le voyait en introduction, le marché est très concurrentiel et les technologies proposées très différentes. Les offres sont à la fois thermiques, hybrides (rechargeable ou non) et électriques. Nous vous proposons ainsi de comparer toutes les différentes offres disponibles avec les modèles suivants : Peugeot 308, Opel Astra, Renault Mégane E-Tech, Volkswagen Golf et Toyota Corolla.
Le duo Peugeot 308 et Opel Astra est relativement similaire. Même plateforme, motorisations et équipement similaire. Le choix se fera en grande partie sur le style, et le prix. La française démarre à 29.970 € en finition Allure (milieu de gamme). A puissance et équipement équivalents à la Mazda, comptez 40.750 €. La faute au système hybride rechargeable imposé pour avoir 180 ch. La cousine Opel Astra Elégance avec la même motorisation et un équipement équivalent ressort à 41.550 €.
Côté Toyota, on peut aussi atteindre 180 ch, avec l’hybride non rechargeable sur la Corolla. Le modèle en finition GR Sport qu’avait essayé Julien était à 35.300 €. Une Volkswagen Golf Style commencera à 39.780 € avec 150 ch et une hybridation légère et culminera à un déraisonnable 44.300 € à équipement similaire. Enfin, reste le cas Renault Megane E-Tech, 100% électrique. En finition Techno EV60 Supercharge (vous permettant de recharger jusque 130 kW), elle démarre à 43.200 €. Le jeu des options la fait monter à 45.050 €. Pas si cher pour une voiture électrique, qui profitera en plus d’un bonus réduisant un peu l’écart.
La Mazda 3 se positionne donc relativement bien au milieu des ténors de la catégorie, notamment grâce à l’absence de batteries et moteurs électriques. Cela réduit à la fois le poids, le temps de développement et donc le prix pour le client final. En temps qu’amateur de jolis moteurs, me voilà convaincu !
Mazda 3, en conclusion
3 ans après le premier essai, que penser de la Mazda 3 et des légères modifications apportées ? Les petites nouveauté dispatchées dans la voiture s’intègrent bien à la recette de la voiture. J’étais déjà satisfait du premier essai en 2019 et aujourd’hui je crois que je le suis encore plus. A l’heure où absolument tout pousse à se débarrasser de ce genre de véhicules, Mazda continue d’y croire, et heureusement ! La Mazda 3, c’est un peu l’Alfa Romeo Giulia des compactes. Méconnue, peu mise en valeur mais qui offre tellement. Et en plus elle est plutôt jolie !
Son plus gros défaut est finalement sa meilleure qualité. Le typage économe du couple moteur/transmission a coupé toute velléité sportive. Mais si on ajustait la boite pour une conduite plus dynamique, c’est la consommation (et le malus) qui en pâtiraient…. Dur dilemme.
Texte et photos : Antoine
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