2019. Mazda sort une compacte équipée d’un moteur quatre cylindres atmosphérique de près de 100 ch/litre, avec une boite de vitesses mécanique et quatre roues motrices ! Non, vous ne rêvez pas, certains constructeurs osent encore, malgré les normes de pollution toujours plus drastiques. Du coup, quand on a eu l’occasion de mettre la main dessus, nous sommes allés l’essayer dans les hauteurs alpines. Essai Mazda 3 SkyActiv-X : le couteau suisse japonais ?

Mazda 3 : Un design affirmé
Elles sont rares, les voitures qui se distinguent aujourd’hui. La Mazda 3 en fait partie, indéniablement. Il est impossible de ne pas l’affilier à la marque nippone, tant à l’avant qu’à l’arrière. La face avant est agressive, très racée même. La calandre est fine et très réussie, placée en retrait des plis de carrosserie. Les phares avant suivent le même principe et cela donne à l’ensemble un aspect très énervé. Personnellement, j’adore ! Vue de profil, la Mazda 3 étonne un peu. Elle conserve son aspect racé, notamment avec ses bas de caisses travaillés et ses jantes noires.
L’arrière est la partie qui me laissera le plus sur ma faim. Je ne suis pas trop fan du côté rondouillard alors que je trouve l’aileron et les deux grosses sorties d’échappement en adéquation totale avec le reste, tout comme les feux arrière. Extérieurement, c’est plutôt une réussite et sa présence dans le top 3 des voitures de l’année me paraît tout à fait justifiée.
Mazda 3 : Vie à bord
A l’intérieur, nous regretterons, sur notre modèle d’essai, une configuration trop sombre. Les sièges sont de couleur noire, tout comme la planche de bord, le ciel de toit, les contre portes, les tapis, etc. Une fois cela mis de côté, on retrouve un ensemble simple, mais fonctionnel. Pas de chichi de style, pas trop d’éléments parasites. Les boutons sont plutôt bien intégrés, tout comme l’écran central. Seul le combiné d’instrumentation sera chargé de détails physiques superposés à la dalle numérique. On s’en serait aisément passé. L’écran central est non tactile et se dirige via la molette sur la console centrale. C’est une habitude à prendre mais cela évite les traces de doigts disgracieuses. L’habitacle donne réellement une qualité premium fort agréable.

Les sièges offrent un dessin assez classique mais on leur pardonne tant ils sont confortables (pour moi) face à la concurrence. Le volant est de bon diamètre et se révèle très classe avec sa fine jante de volant. Sièges avant et volant sont chauffants sur notre modèle, chose que l’on appréciera d’autant plus sur notre parcours. Les passagers arrière profiteront d’une place aux jambes et à la tête très honnête. J’ai facilement fait rentrer mon mètre quatre vingt à l’arrière sans toucher le siège de devant (réglé à ma taille) avec les genoux. Le coffre, avec ses 358 litres, sera lui amplement suffisant.
Mazda 3 : que vaut-elle en conduite
Notre trajet s’avèrera plutôt long. En effet, nous partirons de la région parisienne où nous récupérerons la voiture, pour aller dans les Alpes. L’attaché de presse m’ayant fortement recommandé de trouver de la neige pour tester les quatre roues motrices, je maximise les chances… Dès la récupération de la voiture, le maniement de la boîte de vitesse s’avère quasi parfait. Très bien guidé, le levier se manie avec un court débattement et n’est pas sans rappeler celui que l’on trouve dans les MX-5 (toute proportion gardée). La voiture est très bien suspendue et le confort s’en retrouve optimal.

Sur les autoroute du sud, la consommation oscille entre 4 et 5 L/100km en roulant à 130. J’en suis à hésiter sur la motorisation de cette voiture tant elle consomme peu. Diesel ou essence ? Cela me permet de jouer avec les aides à la conduite. Enfin, surtout de les couper. En effet, le régulateur adaptatif, même réglé au plus proche, freine de façon trop intrusive à l’approche lointaine d’autres véhicules. Mis à part ça, je n’ai rien à redire sur le confort, l’insonorisation ou l’infotainment disponible. L’éclairage se montre exceptionnel pour la catégorie !
Et en conduite dynamique alors ?
Sortie de péage, je mets pied dedans. Le bloc extrait la voiture de la barrière comme un gros diesel jusque 3 000 tr/min. Puis, il monte « doucement » de 3 à 5 000 tr/min, là où le moteur se réveille de nouveau. Il devient alors rageur et demande à aller chercher les 7 000 tr/min ! Mais qu’est ce que c’est long entre les deux… La faute revient sans hésiter à la boite de vitesses, bien trop longue. La deuxième montre à plus de 100 km/h alors que la troisième ira chercher les 160. Les 180 ch se font bien sentir dans la zone haute du compte tour, mais les 230 Nm de couple sont eux un peu à la peine. Telle que la proposition est faite, il y a fort à parier que la majorité des conducteurs ne dépassera jamais 3500 tr/min.
Une fois arrivé en montagne, il est temps de profiter un petit peu du châssis et du moteur. La boite reste évidemment trop longue et l’ensemble se fera en seconde, avec quelques rares passages en troisième. Le châssis n’est pas celui d’une sportive et le roulis est un peu trop présent. Pour autant, le châssis permet de bien remonter les informations et la direction est assez précise. Lors de nos passages dans la neige, les quatre roues motrices permettent de se sortir de toutes les situations. La voiture peut jouer en insistant un peu mais le moteur manquera cruellement de couple pour garder une belle glisse. Pour autant quand la voiture se met à dandiner, elle le fait de façon très agréable et prévisible. Avec ce moteur qui chante et la transmission intégrale, j’en viens à manquer d’un vrai frein à main mécanique.
Conclusion après 1600 kilomètres

Je ne m’étais jamais intéressé au moteur SkyActiv-X de Mazda et c’était une belle erreur. La technologie est bluffante. En effet, elle permet d’obtenir un moteur 4 cylindres 2 litres essence atmosphérique de 180 ch aussi frugal qu’un diesel. Pour autant, ce moteur ne manque pas de caractère, juste d’une boite de vitesse bien étagée pour l’exploiter. L’ensemble de notre voiture s’offre à 35000 €, ce qui en fait un excellent rapport qualité/prestation/prix. La moyenne de notre consommation sur l’essai s’établit à 5,7 litres pour 100 km, montagne comprise. Finalement, on en vient à se demander quel est l’intérêt des moteurs downsizés, 3 cylindres turbo consommant au réel 50% de plus que ce moteur… La Mazda 3 est donc une compacte à ne pas négliger tant par ses qualités routières que ses technologies et ses finitions !
Retrouvez ci dessous l’ensemble de nos photos :
Texte et photos : Antoine
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