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Essai Mazda CX-60 PHEV : au niveau des premiums ?

Lorsque Mazda a annoncé la sortie du CX-60, il s’agissait d’une double présentation. On avait évidemment la voiture, venant se positionner au-dessus du CX-5 et surtout face aux premium allemands. Mais c’était également la première présentation d’une motorisation hybride rechargeable sous le capot d’une Mazda. Cela faisait ainsi deux bonnes raisons de découvrir ce nouveau venu sur le marché saturé des SUV. Nous sommes partis une semaine à la découverte de cette voiture pour un essai le plus complet possible. Essai Mazda CX-60 PHEV : au niveau des premiums ?

Mazda CX-60 : évolution de style

Avec le Mazda CX-60, la marque japonaise fait légèrement évoluer ses codes stylistiques. C’est notamment au niveau de la face avant que la différence se fait le plus sentir. En effet, il en est fini des feux en amandes, place à des blocs plus carrés. Ceci dit, un bandeau de LED faisant à la fois office de DRL et de clignotant fait son apparition entre le capot et la calandre, juste sur le côté des optiques avant. Ces phares ne sont pas sans rappeler ceux du dernier produit 100% Mazda qui a été présenté en Europe, le MX-30. La calandre attaque directement les premiums allemands avec une taille déraisonnable et une surcouche d’agressivité. L’immense logo renferme l’ensemble des capteurs nécessaires aux aides à la conduite.

Le profil relativement épuré permet de bien mettre en avant l’immense capot. La ligne de toit descend assez rapidement après le montant B afin de favoriser l’écoulement de l’air. Le tout apporte ainsi dynamisme et élégance à ce gros bébé de 4.75 m de long. Avec une telle longueur, le SUV fait presque étroit visuellement alors qu’il mesure tout de même 1.89 m de largeur et 1.65 m de haut. Les jantes en 20 pouces sont relativement « petites » sur le CX-60 et permettent d’avoir encore des pneus avec des flancs plus haut.

Mazda CX-60

A l’arrière, c’est moins homogène. On retrouve cette fois des feux en amandes au joli dessin. L’immense pare chocs qui entoure le coffre ne laisse aucune chance aux défauts d’alignements. Le moindre petit non alignement est immédiatement mis en avant. Les sorties d’échappements plutôt « carrées » que « rondes » détonnent complètement dans la globalité de la voiture, préférant les rondeurs aux lignes acérées. Enfin, deux trappes complètent la voiture. Une à droite pour la recharge et une à gauche pour le plein d’essence.

Vers une vraie montée en gamme ?

En grimpant à bord du Mazda CX-60, on se retrouve à mi-chemin entre un univers bien connu et la découverte de quelque chose de nouveau. Le premier est évidemment l’univers cher à la marque. Ainsi, volant, répartition des commandes et navigation dans l’écran central sont connus et repris des autres modèles (CX-5 et Mazda 3 en tête). Le deuxième, c’est le monde du premium.

Mazda CX-60

La finition Takumi de notre modèle d’essai en fait le haut de gamme de la famille. On retrouve un intérieur clair de belle facture. Les sièges sont très jolis, avec à la fois du cuir et du tissu. Le cuir perforé beige clair (presque blanc) se marie très bien avec la bande centrale en tissu plus sombre. Sur la planche de bord, un tissu gris clair est lui aussi cousu avec la même bande de tissu foncé. Cela offre un des plus beau garnissage de planche que l’on peut trouver dans cette gamme de véhicules. Audi, BMW ou Mercedes inclus.

Mazda CX-60

Cependant, tout n’est pas rose puisque quelques traditionnelles errances japonaises (Lexus, Toyota, Mazda,…) se font visibles. La qualité des matériaux est très disparate et l’assemblage des coloris parfois étrange. Par exemple, le CX-60 intègre dans ses éléments d’habitacles du bois. Il s’agit d’érable, un bois clair plutôt chaud dans ses coloris. Problème, l’ensemble de l’habitacle est plutôt axé sur une ambiance froide. Et si en console ça ne choque pas trop, sur les contre porte, ça saute aux yeux.

Espace à bord ?

Une fois installé dans le siège conducteur (réglable de façon automatique en donnant sa taille), ce dernier se révèle très ferme avec un renfort lombaire très marqué. L’impression d’espace est là. La très large console centrale est fortement liée à cette impression. Volant et interfaces dans les écrans sont connus. Il est toujours un peu frustrant de naviguer dans l’écran central en tactile à l’arrêt mais pas en roulant. La molette de navigation en console est très peu intuitive. Heureusement, les réglages de climatisation se font via des boutons physiques ! Android Auto fait son apparition en sans-fil, de même qu’Apple Car Play.

Mazda CX-60

Un affichage de vision tête haute directement projeté dans le pare-brise est présent. Il offre au conducteur une image de belle taille. Cependant, l’adaptation de la luminosité du système vis-à-vis de la luminosité extérieure semble lente face à la concurrence. Un toit ouvrant panoramique ouvrant est présent sur notre modèle.

Mazda CX-60

A l’arrière, l’espace à bord est suffisant pour 5 personnes de grande taille. Les sièges gauche et droite sont plus agréables que celui du milieu, mais également que ceux de l’avant. L’espace aux jambes est plutôt limité, surtout si le conducteur a de grandes jambes. Les sièges arrière sont chauffant. De plus, les passagers pourront également profiter de deux ports USB-C et d’une prise 230V, pratique ! Le coffre dispose de 570 L de chargement en configuration 5 places et jusque 1.726 L une fois la banquette arrière rabattue.

Mazda CX-60

Mazda CX-60 : caractéristiques techniques

Comme annoncé dès l’introduction, le Mazda CX-60 est le premier véhicule hybride rechargeable de la marque japonaise. Jusqu’alors, elle se concentrait plutôt sur l’efficience des moteurs Skyactiv’X micro-hybridés. Le grand SUV de notre essai embarque ainsi un moteur thermique de 2.5 L de cylindrée et un moteur électrique. Le premier, atmosphérique, développe un petit 192 ch et 261 Nm alors que le deuxième offre 136 ch et 250 Nm de couple. Le tout combiné peut proposer jusque 327 ch et 500 Nm de couple.

Mazda CX-60

L’ensemble passe aux 4 roues via une boîte de vitesses automatique à 8 rapports. Contrairement à grand nombre d’hybride rechargeable, le moteur électrique ne dispose pas de son propre essieu. Il entraîne la boîte de vitesses qui répartit ensuite la puissance aux 4 roues.

Le moteur électrique est alimenté par une batterie de 17.8 kWh autorisant théoriquement 63 km d’autonomie en électrique pur. Le Mazda CX-60 est homologué pour 1.5 L / 100 km et 33 gr de CO2 /km. Sacrés scores pour une auto de 2 tonnes. Cependant, les deux sont faux et se montrent plus élevés dans la vraie vie (pas dans les cycles d’homologations). L’autonomie sera plus haute que celle annoncée, de même que la consommation. Comptez entre 70 et 75 km d’autonomie en électrique (vérifiés plusieurs fois) et sur 6L/100 km pour la consommation au global. Batteries suffisamment vides pour ne plus rouler en électrique seul, la consommation dépassera les 10L sur autoroute…

Mazda CX-60

Sur la route, quelques défauts de jeunesse

Les premiers tours de roues à bord du Mazda CX-60 se montrent compliqués. Le bruiteur extérieur fait un son très fort et peu agréable, alors que les suspensions semblent un peu raides. Que ce soit à basse ou à très basse vitesse, les obstacles et imperfections ne sont pas filtrées. Les vibrations remontent à travers le siège et ne rendent pas la voiture confortable, loin de là. Si la direction en manœuvre nous a largement convaincu, il n’en va pas de même à moyenne vitesse où l’ensemble parait flou. Le freinage manque de cohérence, notamment au moment de l’arrêt complet. On a l’impression que la boîte auto passe la position PARK. L’ensemble du SUV tangue alors assez brutalement.

Mazda CX-60

Lorsque l’on passe sur des axes plus roulants comme les nationales ou autoroutes, cela se passe un peu mieux. Le confort, même si il n’est pas parfait, devient plus correct. Les aides à la conduite, si elles sont présentes, ne sont pas non plus des plus agréables à utiliser. Elles donnent l’impression de ne pas être très réactives et cela manque de fluidité. On préfèrera ainsi tenir le volant que d’utiliser l’aide au maintien dans la voie. Niveau performance, on a l’impression que l’ensemble de la cavalerie n’arrive pas intégralement aux roues. La puissance et le couple doivent être absorbés par la transmission à 4 roues motrices.

Mazda CX-60

La transition entre le moteur thermique et électrique est remarquable. Malgré la cylindrée, la transition est quasiment imperceptible, tant de façon sonore que vibratoire. Pourtant ce moteur est plus que chantant lorsque l’on monte dans les tours. Il est à noter qu’une version dotée d’un 6 cylindres en ligne Diesel rejoindra la gamme prochainement, et devrait offrir un agrément de conduite différent.

Mazda CX-60 : quatre modes de conduite

Enfin, quatre modes de conduite sont disponibles : Normal, EV, Sport et Offroad. Le mode normal est le mode par défaut. Il sélectionne le meilleur moteur en fonction des conditions de roulage. Le mode Sport n’apporte pas grand-chose au SUV, mis à part un cumul de puissance plus important. Le mode EV puisera dans la batterie au maximum pour ne rouler qu’en mode 100% électrique, alors que le mode Offroad favorisera la traction en terrain meuble. C’est le mode le plus confortable à basse vitesse.

Mazda CX-60 : prix et concurrence

Le marché sur lequel vient se positionner le nouveau Mazda CX-60 est quasiment saturé. Forcément : SUV et hybride rechargeable font bon ménage dans ces temps de cycle d’homologation toujours éloignés de la réalité. Intégrer de lourdes et chères batteries est toujours plus facile dans de grosses voitures dont le client sera prêt à allonger la note. Le CX-60 commence à 54.650 €. Avec sa finition Takumi et ses options, « notre » Mazda CX-60 culmine à 68.550 €.

Mazda CX-60

En face, les SUV premiums ne manquent pas. Nous allons ainsi comparer à équipement équivalent les DS 7, BMW X3, Audi Q5, Mercedes GLC, Lexus RX et Volvo XC 60.

  • Lexus NX Executive Hybride rechargeable : 74.990 €.
  • DS 7 Opera E-Tense 4×4 300 ch : 71.300 €.
  • Volvo XC60 T6 Ultimate 350 ch : 81.230 €.
  • Audi Q5 50 TFSI e Avus 300 ch : 80.430 €.
  • BMW X3 xDrive 30e M Sport 292 ch : 82.420 €.
  • Mercedes GLC 300e 4MATIC AMG Line : 86.951 €.

Le Mazda CX-60 se montre ainsi moins cher mais également le moins bien équipé en terme de technologies.

Mazda CX-60

Mazda CX-60 : notre avis après 1 semaine

Le pari de Mazda concernant sa montée en gamme et le CX-60 est-il tenu ? Après une semaine à bord du SUV hybride, la réponse est à la fois OUI, et NON. Oui, le Mazda CX-60 reprend tous les codes des SUV premium : dimensions, look, qualité perçue. L’intérieur est sublime et se différencie de la rigueur très germanique de la même façon qu’un DS 7 peut le faire. Oui, les chiffres de consommations en pur électrique sont très bons ! Nous avons toujours réalisés plus de kilomètres que ce qui est homologué. Par contre, les prestations dynamiques ne nous ont pas convaincues, tant le confort que la tenue de route, tous les deux imputables au poids et aux réglages.

Retrouvez ci-dessous le tableau des points positifs et négatifs à retenir, ainsi qu’une galerie de photos réalisées lors de l’essai.

Les +Les –
L’intérieur : différent de la concurrenceConfort à faible vitesse
Autonomie en électriqueConsommation sur autoroute
Le prix le plus bas de la catégorieQualité de finitions inégale

Texte et photos : Antoine
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