Il y a un peu moins d’un an, nous prenions le volant d’une Mercedes-Benz Classe C 220d AMG Line. Le but était d’essayer la berline la plus populaire de la marque à l’étoile, fraîchement renouvelée et modernisée. Aujourd’hui, c’est d’une déclinaison break baroudeur que nous prenons le volant pour l’essai d’une catégorie de véhicule qui se fait de plus en plus rare. Pourtant, elle n’a rien a envier à ses concurrents les SUV. Essai Mercedes-Benz Classe C All-Terrain : tout chemin oui, mais dans son jardin.
Un look presque passe-partout
Les breaks baroudeurs, c’est un peu une espèce en voie de disparition. Rendu populaire au début des années 2000 avec les Audi Allroad et Volvo V70 Cross Country, le break baroudeur ou break tout-chemin a su se faire une place dans le paysage automobile, surtout à une période où le SUV n’était pas aussi omniprésent. Aujourd’hui disponible sur les Classe C et les Classe E, la finition All-Terrain est uniquement disponible sur les versions break. La concurrence avec les SUV de la marque à l’étoile est donc toute trouvée. Empruntées au GLC justement, la Mercedes-Benz Classe C All-Terrain profite de quelques spécifications qui lui sont propre. Elles permettent de renforcer son caractère campagnard et l’éloigne un peu du monde bourgeois auquel elle appartient habituellement. Quoi que.
Extérieurement, la Mercedes-Benz Classe C All-Terrain se démarque de sa soeur « classique » par l’ajout d’un kit carrosserie spécifique. Les pare-chocs intègrent des éléments plastiques ainsi que des sabots de protections chromés. Les arches de roues bénéficient d’extensions d’ailes en plastique noir et les bas de caisses intègrent les mêmes artifices que les pare-chocs. De manière générale, toute la partie basse de la carrosserie est modifiée pour renforcer le look baroudeur du véhicule. La peinture Noir Obsidienne de notre modèle d’essai est sans doute la meilleure option, puisqu’avec elle, les éléments plastiques et chromés paraissent assez discrets. Pour finir, les « petites » jantes 18 pouces à 5 branches participent au look sentiers battus, en laissant apparaître des pneus plus épais qui s’intègrent bien dans les passages de roues malgré les 40 mm de rehausse par rapport à une Classe C standard.
Mercedes Classe C All-Terrain : oui, mais en mode tout confort
A l’intérieur, on quitte le monde de la campagne pour se retrouver dans celui de la ville. Aucun élément distinctif ne laisse savoir que vous êtes à bord d’une version All-Terrain. Il faudra bien chercher puisque seul le sigle sur les tapis de sol vous informe de la nature de votre véhicule. La présentation est donc la même que dans la Classe C conventionnelle. On retrouve une planche de bord en T assez proéminente, avec son grand écran tactile et sa large console centrale. Le poste de conduite est familier, puisqu’on le retrouve à quelques détails près dans tous les nouveaux habitacle de la gamme Mercedes. On aime ou on n’aime pas. Très personnellement, je n’ai jamais été fan des intérieurs des Mercedes, et celui là n’exclu pas à la règle. Très baroque à une époque, il fait aujourd’hui dans la surenchère visuelle. Boutonnerie chromée, plastiques noirs laqués, bandeaux de LED à foison, on ne sait plus où donner de la tête.
L’ambiance à bord n’est pas des plus chaleureuses. Les matériaux sont froids et la sellerie en cuir noir est classique. La qualité de finition, elle, est assez inégale. On retrouve de très beaux détails, comme le travail effectué sur les aérateurs ou l’extrémité flottante des accoudoirs de portes. A l’inverse, l’omniprésence de noir laqué et les innombrables traces de doigt qui vont avec décrédibilisent le caractère même de cette version All-Terrain. La console centrale, proéminente, permet de ranger une quantité astronomique de bazar. Malgré tout, elle sonne creux lorsque le genoux vient taper dedans. Et ça, ce n’est pas très qualitatif.
A l’arrière, les passagers profitent d’un espace aux jambes assez généreux ainsi que d’une hauteur acceptable. Le toit ouvrant panoramique apporte une luminosité bienvenue dans cet intérieur sombre. Malgré tout, le tunnel central qui se prolonge jusqu’aux places arrières vient gâcher l’habitabilité du deuxième rang. Y loger 3 personnes sera possible mais il faudra vous faire pardonner auprès de la personne qui ira à la place du milieu. Quant au coffre, avec 490 L, il est sans surprise d’une taille largement suffisante pour embarquer un chargement de valises. Son revêtement en tissu dissuadera cependant ceux qui voudraient y loger un stère de bois, un chien revenant d’une séance de natation dans la rivière ou des VTT boueux. Ainsi, on ne pourra que conseiller d’y ajouter un fond de protection.
Finalement, la route c’est pas si mal
En conduite, comme relevé lors de notre essai de la Classe C berline, c’est un peu raide. A basse vitesse, en ville ou dans les chemins, les imperfections se font ressentir, physiquement et de manière audible. Les sièges, bien que réglables dans toutes les positions possibles et imaginables, ne maintiennent pas suffisamment pour vous garder au fond de votre siège. La console centrale (encore elle) craque au moindre dos d’âne ou nid-de-poule, tout comme le volet de plage arrière qui claque assez intempestivement. A plus haute vitesse, c’est beaucoup mieux il faut le reconnaître. On retrouve donc le caractère de routière de la Classe C. Les vibrations sont quasiment absentes, la direction est consistante et le confort auditif est plutôt équilibré.
Sous le capot de notre Mercedes-Benz Classe C All-Terrain, on retrouve un 4 cylindres 2.0 diesel de 200 ch micro-hybridé de 20 ch supplémentaires en électrique. D’ailleurs, la Classe C All-Terrain n’est disponible qu’en motorisation diesel 220 d et essence 200, toutes deux micro-hybridées. Il se montre très coupleux, avec 440 Nm disponibles, et étonnamment silencieux. On se demanderait parfois même si le moteur est en marche tellement il se fait discret. Sur la route, ce moteur s’associe parfaitement à la boîte de vitesses automatique à 9 rapports 9G-TRONIC. Les passages de rapports sont immédiats et sans à-coups, et garantissent une conduite la plus économique possible. Avec 5,3 L de moyenne sur les 900 kilomètres effectués, c’est plus que raisonnable.
Bardée d’électronique, la Mercedes-Benz Classe C All-Terrain offre ce qu’il y a de mieux niveau aides à la conduite. Et la liste est longue. Régulateur de vitesse adaptatif, maintient et placement dans la voie, changement de voie semi-automatique, détection de piétons, ralentissement automatique dans les carrefours, lecture des feux de signalisation, avertissement de franchissement de feu rouge ou de stop, etc, etc. Si vous êtes un adepte, vous serez servis. Si vous êtes retissant à ces aides et assistances, soyez rassurés. La plupart d’entre elles se désactivent dans un menu via l’écran tactile.
Mercedes Classe C All-Terrain : Classe G me voilà !
Spécificité de la version All-Terrain, deux modes de conduite viennent s’ajouter aux autres modes pour un usage tout-chemin. Ainsi, Offroad et Offroad+ peuvent s’activer via le Dynamic Select sous l’écran tactile. Le premier est à privilégier pour une conduite sur chemins en terre, graviers ou sable et fonctionne jusqu’à 110 km/h. Le second est recommandé sur des sols plus meubles ou avec davantage de dénivelé et est compatible jusqu’à 45 km/h. Ils ajustent le couple moteur, la précision de la direction ainsi que la sensibilité de l’ESP. Ils activent également le Downhill-Speed-Regulation (DSR) afin d’assister le conducteur lors des phases de descente avec le maintient d’une vitesse cible.
Pour toujours plus d’assistances, une interface spécifique est disponible dans la l’affichage de vision tête-haute. Ces mêmes informations sont également disponibles dans le combiné d’instrumentation numérique. Ces deux pages permettent de visualiser l’altitude, le cap, les coordonnées GPS, l’angle de braquage ainsi que l’inclinaison latérale et longitudinale.
La transmission intégrale 4MATIC vient parachever la fiche technique de la Mercedes-Benz Classe C All-Terrain. En régulant en permanence la vitesse de rotation de chaque roue en fonction de la situation, la plupart des chemins ou routes escarpées seront franchis sans la moindre difficulté. Bien évidemment, la Classe C All-Terrain ne rivalisera jamais avec un Classe G. Cependant, elle offre une alternative intéressante aux GLB, GLC et GLE plus volumineux, lourds et parfois moins agiles.
Mercedes Classe C All-Terrain : prix et concurrence
La Mercedes-Benz Classe C 220 d 4MATIC All-Terrain débute à 58 850 €. Notre modèle d’essai bénéficie de 16 769 € d’options, ce qui fait grimper la note à 75 619 €.
En face, l’Audi A4 Allroad Quattro, sa principale rivale, débute à 60 720 € en version Avus 40 TDI quattro S tronic. Configurée à l’équivalent, la bavaroise s’en sort pour moins de 65 000 €. En revanche, son look extérieur est beaucoup plus classique et l’intérieur est résolument moins moderne. Ensuite, direction la Suède avec le Volvo V60 Cross Country. Disponible à partir de 61 250 € et dans l’unique motorisation B4 AWD Micro-hybride, elle s’aligne sur les prestations de la Mercedes à un tarif de 68 945 €. C’est peut-être finalement le meilleur compromis pour ceux qui préfèrent la sobriété à l’opulence.
Pour les « petits » budgets, une Volkswagen Golf SW Alltrack 2.0 TDI 200 CH DSG 7 s’échange à 55 000 € toutes options. Enfin, un Subaru Outback Touring Exclusive et son moteur Boxer essence 2.5i de 169 ch s’affiche à 54 990 €, là aussi toutes options.
Notre avis après 900 km
Alors quel est le constat après cet essai d’un break bourgeois en tenue de campagne ? La Mercedes Classe C All-Terrain est au rendez-vous, sur tous les points. Au top de la technologie, elle se targue en plus d’un look sympathique qui sort de l’ordinaire. Elle est à l’aise sur tous les terrains et est capable d’en faire autant voire plus qu’un Mercedes GLC en tout-chemin. Elle y ajoute en plus un agrément global et des qualités routières supérieures.
Côté intérieur, on retrouve évidemment les mêmes qualités et défauts que la berline : une finition voulue premium mais inégale sur l’ensemble de l’habitacle. De plus, l’intérieur cocooning, certes plaisant, se montre un peu en décalage avec la promesse champêtre de l’extérieur.
Retrouvez notre tableau récapitulatif ainsi que notre traditionnelle galerie de photos réalisées pendant l’essai :
Les + | Les – |
Look baroudeur sympathique | Qualité de finition inégale |
Motorisation souple et économique | Prestation trop luxueuses pour oser profiter du côté baroudeur ? |
Capacité en tout chemin |
Texte et photos : Anthony
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