Le Mercedes EQB est le premier véhicule électrique à proposer 7 places, en dehors des modèles Tesla et des ludospaces/monospaces du groupe Stellantis, Nissan ou Toyota. Nous avons donc voulu prendre le volant de ce SUV familial entièrement électrique pour tenter de comprendre la logique d’une voiture familiale offrant une autonomie et des dimensions étonnamment petites au regard de la fiche technique. La voiture n’étant disponible qu’un petit week-end sur le parc presse Mercedes, nous partons pour un « petit » essai de 500 km. Essai Mercedes-Benz EQB : l’électrique 7 places !

Mercedes-Benz EQB : petit côté e-Panzer
D’un point de vue stylistique, le Mercedes-Benz EQB assume ses ressemblances avec le GLB. La calandre devient pleine, pour des raisons évidentes d’aérodynamique. De grandes prises d’air font de la résistance sur le pare-chocs alors qu’elle ne laissent passer l’air que via une toute petite partie. La couleur Gris Montagne Magno, matte, donne un look très militaire à l’EQB. Les jantes en 19 pouces profitent d’un design nouveau. Légèrement différentes de celles de l’EQS, elles jouent encore sur l’aérodynamique. Il y a deux groupes : ceux qui adorent et ceux qui détestent. Je fais partie du premier groupe.

Le profil est plutôt connu, et appréciable. Là où de plus en plus de SUV essayent de s’abaisser, s’arrondir, se rendre plus petits qu’ils ne sont, le Mercedes EQB fait tout l’inverse. Les lignes tendues et le profil de 4×4 sont assumés, pour un look massif réussi. A l’arrière, le côté camionesque continue, et s’accentue avec le bandeau lumineux qui traverse le coffre. Ce dernier s’ouvre vers le haut, ce qui nécessitera d’avoir de la place derrière la voiture en vous garant.
Question dimensions, le Mercedes EQB fait dans la demie mesure. Le look est plus imposant que les dimensions réelles, plus faciles à appréhender, même en ville. Comptez tout de même sur 4.68 m en longueur, 2,02 m en largeur (rétroviseurs compris), et 1,67 m de haut ! L’ensemble pèse 2.175 kg en ordre de marche.

A l’intérieur, recette connue, mais gagnante !
Monter dans l’EQB, c’est monter dans un GLB, globalement. Alors ce n’est pas une mauvaise chose puisque l’on retrouve un style qui se partage entre confort, technologie et univers baroudeur. Je ne sais pas vous, mais nous, on adore. Le double écran 10 pouces sur la planche de bord continue la tradition offerte par la Classe A. Cela donne un aspect moderne et épuré au combiné, bien loin des concurrentes baroques bavaroises (qu’elles aient des anneaux ou des hélices). Parlant baroque, notons tout de même le volant et ses commandes, là aussi héritées de la Classe A. Visuellement, cela date un peu la voiture par rapport au reste de la gamme actuelle est des nouvelles autos, profitant de commandes au volant visuellement beaucoup plus modernes.

Le premier rang du Mercedes EQB présente très bien. Comme expliqué juste au-dessus, on retrouve un environnement connu, offrant une belle qualité, tant visuelle que tactile. Les matériaux sont jolis, et les différentes pièces en Alcantara, ou matière équivalente, sont très agréables et douces. Visuellement, rien à redire ! Ajoutons à la bonne présentation générale des détails tout aussi sympathique, et c’est gagné. Les poignées de portes façon « gros 4×4 » bien massive, les touches de tissu Dynamica (similaire à de l’Alcantara), la planche de bord côté passager rétro-éclairée directement sous la matière. Les deux sièges avant sont confortables tant au niveau de l’assise que du dossier. Seul l’éclairage d’ambiance dans les aérateurs est à critiquer (comme sur toutes les Mercedes disposant de cette option) : de nuit, les reflets tombent pile sur le rétroviseur extérieur, ne permettant pas toujours de bien distinguer ce qui se trouve derrière vous.

Mercedes Benz EQB : 7 places vraiment pratiques ?
C’est son gros avantage, proposer 7 places. Alors évidemment, on parle de 7 places de secours, et non pas 7 places permanentes permettant de faire rentrer 7 personnes et leur bagages. Le deuxième rang dispose d’une banquette 1 tiers 2 tiers rabattable et réglable. Ainsi, il est possible d’avancer chaque partie de la banquette indépendamment, mais également d’y régler l’angle du dossier. Cela parait basique pour qui a connu l’époque des monospaces. Mais dans le monde des voitures modernes, les passagers arrières ont de moins en moins la possibilité de régler quoi que ce soit. Rappelez-vous la berline EQS que nous avions essayée sans l’option adéquate. Revenons sur l’EQB et son deuxième rang : le confort est tout de même en retrait. L’assise est très raide. Mention spéciale pour les parents, les prises ISOFIX sont très faciles d’accès et d’utilisation !

Le troisième rang est présent en permanence dans le coffre de l’EQB. Après avoir avancé la banquette du deuxième rang, enlevé le cache bagage, il vous suffira de tirer sur une petite languette pour faire remonter chacun des sièges. Visuellement sièges d’appoint, ils se montrent un peu plus confortables en assise que les sièges de devant. Par contre, pour avoir de la place, il faudra obligatoirement avancer le deuxième rang, qui verra du coup son espace aux jambes réduire comme peau de chagrin.



Le coffre disparait quasiment totalement. Il reste juste de la place pour placer les sacs des câbles de charge dans le coffre. Avec les sièges rangés, le coffre du Mercedes EQB offre 465 L, et jusque 1.710 L banquette rabattue. Enfin, notons l’étrange répartition des ports USB : on en retrouve cinq dans la voiture. Tous en USB-C, il y en a deux à l’avant, un seul au milieu, et deux dans le coffre. De quoi motiver les enfants à aller dans le coffre ?
Confort de conduite
Le démarrage du Mercedes EQB est, comme sur la berline EQS, plutôt bruyant. Etonnant pour une électrique, mais c’est en fait les suspensions et toute la voiture qui se met en état de marche. Ces bruits sont habituellement couverts par le bruit du moteur thermique. En ville, le silence est évidemment de mise, mais il aurait pu être un peu plus marqué. Les bruits de frictions entre les pneus et le bitume sont assez marqué : merci les gros pneumatiques. Cependant, cela reste très agréable et étonnamment souple. Là où nombre de gros gabarits électriques compensent le poids par une suspension très ferme, ici cela reste très moelleux.

La direction se montre un peu lourde, surtout à très basse vitesse. Ce n’est pas dérangeant, mais cela dénote un peu dans cet ensemble assez doux. La pédale d’accélérateur est peut-être le seul élément de la voiture où il faut un peu se réhabituer. Elle fonctionne par défaut en mode « One Pedal ». C’est-à-dire que vous pouvez accélérer ou ralentir avec cette même pédale. Il y a un petit côté On/Off un peu difficile à gérer à la prise en main. Le temps d’adaptation est ainsi un peu plus long que pour les véhicules concurrents.
Sur routes plus dégagées, on peut profiter des belles relances grâce aux 292 ch et 520 Nm disponibles en permanence. Le 0 à 100 km/h ne prend que 6.2 secondes. Niveau performance, la vitesse maximale est limitée à 160 km/h. Le confort ne fait que s’améliorer sur ces routes plus rapides et les mouvements de caisses sont bien maitrisés. Les bruits d’air sont quasiment absents malgré la carrure de semi-remorque. Chapeau bas aux ingénieurs qui ont travaillé dessus. Différents modes de conduites sont disponible mais ils n’ont pas tous trouvé intérêt à nos yeux. Si le mode ECO bride un peu les performances pour optimiser les kilomètres, nous n’avons pas trouvé l’intérêt du mode sport dans un SUV 7 places électrique…

Mercedes-Benz EQB : recharge et concurrence
La consommation moyenne pendant notre essai de 500 km s’établit à 17.8 kW/100 km. Avec sa batterie de 66.5 kWh, le Mercedes EQB profite d’une autonomie réelle de 373 km. A comparer avec les 407 km annoncés, pas mal ! Niveau recharge, si l’on s’étonnait dans l’équipe de la capacité de charge maximum de 205 kW de sa grande sœur EQS, on est encore plus étonné de voir ici une capacité de charge de seulement 113 kW. Heureusement, le chiffre est réaliste puisque nous avons vu 105 kW s’afficher très rapidement, et assez longtemps (jusque 65% de la batterie). Il faudra compter une bonne heure pour recharger la voiture sur une prise rapide. Enfin, notons notre incapacité à nous brancher à une borne Tesla, l’application nous indiquant que notre modèle n’était pas compatible… alors qu’il devrait l’être.

Le Mercedes EQB démarre à 54.700 €. Dans notre finition 350 4Matic AMG Line, le prix passe à 64.650 €. Une fois le jeu des options terminés, nous arrivons à 73.850 €. Un prix relativement haut, mais que dit la concurrence ? Niveau concurrence, c’est bien simple, il n’y a personne. Tesla avec son modèle Y propose un SUV 5 places et une bonne autonomie de 530 km annoncée. Ce dernier s’offre à partir de 64990 €. Dans sa configuration la plus proche (grande autonomie toutes options), le prix s’établit à 78390 €. Notons le Skoda Enyaq, offrant une batterie et une consommation plus grandes, mais un prix sensiblement inférieur, tout comme le confort de roulement, plus dur. Comptez 60.000 €.
Mercedes-Benz EQB : en conclusion

Le plus grand des petits SUV de Mercedes nous a donné du fil à retordre lorsqu’il nous a fallu conclure. Disposant d’un look bien à lui, unique sur le marché (si on excepte son cousin thermique GLB), l’EQB se démarque dans le monde des électriques. Cependant, si offrir 7 places fait de lui sa spécificité, nous ne savons pas qui prendra un EQB véritablement pour ses 7 places. Les places arrière sont limitées et le coffre inadapté au nombre de sièges. Cependant, comme du temps des monospaces, les deux dernières places dans le coffre deviennent accessoires, étant surtout là pour le « au cas où », en dépannage. Mais elles ont le mérite d’être présentes.
L’autonomie annoncée est cohérente de celle que l’on atteint dans la vraie vie. Cependant la consommation et la capacité de recharge n’en ferait pas forcément le bon allié pour les longs trajets, obligeant à faire de longues et régulières pauses. Dommage vu le gabarit de la voiture et son prix, ne la poussant guère au rôle de deuxième voiture comme pu l’être le Mazda MX-30. Pour le reste, le Mercedes EQB est une vraie Mercedes, confortable et bien finie, offrant tout la technologie moderne souhaitée.
Les + | Les – |
La finition | Le couple autonomie/vitesse de charge |
Le confort de roulement | La taille du coffre |
Possibilité des 7 places | La concurrence du GLB, sensiblement équivalent |
















































Texte et photos : Antoine
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