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Essai Mercedes-Benz EQE : la mini EQS !

Je vous l’accorde, le choix du titre pour cet essai de la Mercedes-Benz EQE est assez simpliste. Cependant, c’est bel et bien le cas, à tout point de vue. L’EQE est la berline 100% électrique un peu plus accessible dans la gamme que l’EQS. Jusqu’à présent seule sur le marché, elle se frotte désormais à la toute nouvelle BMW i5. La force de frappe de la Mercedes EQE sur le marché actuellement ? Ses plus de 600 km d’autonomie annoncés ! Forcément, vous commencez à nous connaître, ça nous a attiré, et nous avons relevé le défi. Essai Mercedes-Benz EQE : la mini EQS !

Mercedes EQE

L’aérodynamisme avant tout

Extérieurement, l’EQE reprend les grandes lignes de l’EQS, et l’adapte à ses dimensions. Avec 4.95m de long, 1.50 m de haut et 1.91 m de large, la Mercedes EQE se montre plus élégante que sa grande sœur. Toujours sculptée par le vent et les tunnels aérodynamiques, la berline stuttgartoise conserve cet aspect de galet assez étonnant pour une voiture. Attention, ce n’est pas une critique, le galet étant la forme la plus pure créée par l’aérodynamique des fluides.

Mercedes EQE

La calandre est toujours pleine mais se révèle moins ostentatoire que sur sa grande sœur. La diminution des dimensions et la suppression du bandeau de LEDs entre les phares simplifient la face avant. Comme pour les autres modèles électriques de la gamme, les graphiques dans la calandres donnent un côté raffiné très bien venu ! A l’avant, seules les prises d’air de la finition AMG Line sont presque de trop. Cela casse la ligne et la fluidité de la voiture, mais lui apporte un peu de dynamisme.

Mercedes EQE

De profil, la berline se veut également plus ramassée que sa grande sœur. L’habitacle semble s’envelopper autour des roues. Les jantes en 19 pouces profitent d’un dessin aérodynamique avec des éléments ajoutés assez réussis. Le coffre donne un peu l’impression d’être tout petit par rapport au reste de l’habitacle. Dans certains aspects, on retrouve un peu de la CLS, en moins réussi. Comme sur l’EQS, la Mercedes-Benz EQE dispose d’une buse de remplissage de liquide lave glace dans une trappe dans l’aile avant. Cette trappe qui est probablement la même que l’EQS parait ici presque disproportionnée. Par contre, la trappe de recharge électrique est, elle, tout petite. Cela fait vraiment plaisir de voir que des constructeurs y arrivent.

Mercedes EQE

Enfin, l’arrière se veut plus classique et toujours aussi simple. Bien que tout en arrondis, le fessier de la Mercedes EQE se voit greffer d’ailettes sur le diffuseur, d’un becquet aérodynamique et de fausses sorties d’air. Les feux arrières se composent de petites vagues permettant de diffuser la lumière, c’est très réussie ! Notons enfin que l’antenne de la voiture est complètement intégrée dans le toit, et ne se voit pas de l’extérieur.

Mercedes-Benz EQE : à la pointe de la technologie

Evidemment, l’intérieur de l’EQE n’est pas révolutionnaire si vous connaissez les univers Mercedes récents. Ainsi, on se retrouve à mi-chemin entre les dernières Mercedes Classe C et EQS. Les sièges s’inspirent de ceux de l’EQS, mais la disposition de la planche de bord oriente un peu plus vers la C. On retrouve sur cette planche un écran 12.8 pouces positionné à la verticale. Il apporte modernité et espace dans cet univers. Un écran Hyperscreen est également disponible en option, contre 8.650 €. Cependant attention aux traces de doigts.

Mercedes EQE

Le volant à trois branches est repris du reste de la gamme également. On retrouve les commandes au volant réparties sur 2 niveaux. Ces commandes semi capacitive et semi bouton physique ne sont pas faciles à manipuler à la prise en main, choses que l’on retrouve évidemment sur les autres modèles de la marque à l’étoile. Marque de fabrique des intérieurs Mercedes, l’éclairage d’ambiance est bien présent et visible à bord. Complètement paramétrable, il vous permettra de personnaliser votre intérieur selon vos envies. A noter que les reflets dans les fenêtres et pare-brise sont maitrisées et que ça ne dérange plus sur les phases de roulage de nuit. Quel dommage d’avoir une telle disparité de matériaux. Le meilleur côtoie le pire, avec de nombreux plastiques sonnant creux apposés à côté de belles pièces en cuir ou en tissu.

Mercedes EQE

A l’arrière, l’EQE profite de sa plateforme dédiée aux motorisations électriques pour offrir beaucoup de place. L’espace aux jambes ne manque pas. Et contrairement à ce que j’imaginais, l’espace à la tête reste très acceptable. Le toit panoramique ouvrant apporte une bonne dose de luminosité à cet intérieur tout noir. Si l’espace est là, le confort reste limité, dommage pour une grande berline Mercedes. Les passagers arrière auront le droit à des sièges trop fermes et sans réglage. C’est un peu juste pour la gamme de véhicule et le prix déboursé…

A bord, la connectivité est évidemment présente avec de nombreux ports USB C. Android Auto et Apple Car Play sont disponibles de façon filaire et sans fil. Le son du système audio Burmester est déjà très bon et le silence de roulement permet de vraiment en profiter. Le système MBUX de dernière génération permet d’utiliser la nouvelle interface avec les fonctions les plus utilisées réparties autour de la carte de Navigation. C’est très bien fait, et super intuitif comparé au menu traditionnel, toujours disponible pour les adeptes. Le coffre de 430 L n’est pas immense mais suffira pour 4 personnes le temps d’un week end.

La reine de la route ?

En prenant la route avec l’EQE, le silence est devenu maître à bord ou presque. Les bruits de l’ensemble de la voiture sont maîtrisés et c’est une prise en main très agréable qui démarre. En ville, on profite d’une excellente maniabilité grâce aux quatre roues directrices allant jusque 10°. Cela transforme la berline de presque 5 m en micro citadine. Attention tout de même avec l’empattement de 3 m, la Mercedes EQE peut allègrement frotter au centre entre les roues, que ce soit dans les rampes de parking ou les dos d’âne. L’amortissement typé confort est également remarquable, malgré quelques difficultés à maintenir le poids sur les dos d’âne. Il faut dire qu’avec 2.380 kg à vide, l’EQE est une enclume.

Mercedes EQE

Une fois lancée, le confort devient imperturbable. La voiture surfe sur la route et vous isole de l’extérieur. Les bruits d’air sont inexistants, les bruits de roulement aussi. Cependant, les bruits d’air viennent de l’intérieur. La climatisation est assez bruyante. C’est même désagréable si les buses arrière ne sont pas ouvertes.

Les aides à la conduite sont comme à l’accoutumée très efficaces. Le système ne se trompe que rarement et la confusion « aide à la conduite » avec « conduite autonome » se fait présente. On sent que la législation bloque toujours, car technologiquement cela parait prêt, du moins sur cette voiture. Limiteur de vitesse, régulateur adaptatif au trafic et aux panneaux, positionnement dans la voie, changement de file semi-automatique, aide au stationnement, GPS en réalité augmenté dans l’écran central, stationnement automatique, etc. Si aucune des fonctions proposées n’est nouvelle, la mise en œuvre est sans défaut !

Mercedes EQE

Côté motorisation, « notre » Mercedes EQE 300 AMG Line dispose de 245 ch. Autant vous dire qu’avec 2.4 t à vide (2.6 t en état de marche avec deux passagers), ce n’est pas un foudre de guerre. Le 0 à 100 km/h se réalise en 7,3 secondes. Si ce n’est pas une mauvaise valeur en soit, cela manque clairement d’un petit quelque chose dans les reprises. Après si on veut plus, la gamme EQE offre plus. Beaucoup plus. Le système de freinage est très efficace. Les palettes au volant permettent de régler l’intensité de freinage mais ne permettent pas d’accéder à un mode One Pedal. En résumé, la Mercedes EQE n’est pas un pousse au crime comme nombre d’électriques, mais bien un pousse tranquillité. Et le calme du confort sur la route, ça, elle connait !

Mercedes-Benz EQE : consommation et recharge

La berline électrique dispose d’une batterie de 100 kWh pour 90 kWh utiles, intégralement logée dans le plancher. Un moteur électrique de 245 ch et 550 Nm de couple entraine les roues arrière. Si les performances d’accélérations sont limitées, cela profite à l’autonomie. Et c’est l’atout de notre EQE : 612 km annoncés entre deux charges grâce à une consommation moyenne de 16.6 kWh / 100 km ! Mais qu’en est-il dans les conditions réelles ?

Mercedes EQE

Et bien comme pour l’EQS, la Mercedes EQE tient ses promesses. Sur notre trajet composé de 50% d’autoroute, 30% de routes secondaires et 20% de ville, nous avons consommé 17.6 kWh/100 km. C’est remarquable compte tenu des 35° et de la climatisation assez forte. Le tout sans pratiquer d’éco conduite. Il doit y avoir moyen de descendre sous la barre des 15 kWh / 100 km en jouant un peu. Notre consommation représente une autonomie réelle comprise entre 550 et 580 km selon où vous trouvez vos bornes de recharge. Autant dire que vous ferez une pause repos avant la pause recharge de la voiture.

La puissance de charge bridée à 170 kW sur notre modèle pourrait sembler faiblarde en comparaison de la taille de la batterie. Cependant, les 170 kW sont tenus dans le temps, ce qui permet de faire une grosse charge (10 à 85 %) en seulement 30 minutes.

Une concurrence limitée

Le prix devient la question fatidique sur bon nombre de voitures neuves. Dans le cas de l’EQE, l’épineuse question amène à une douloureuse réponse : 96.930 €. C’est le prix avec options de notre modèle d’essai. Il se décompose comme suit : 80.600 € de prix de base pour une EQE 300 AMG Line plus 16.330 € d’options. C’est une sacrée somme !

Mercedes EQE

Du côté de la concurrence, il n’y a que Tesla avec sa Model S et BMW avec la nouvelle i5 qui peuvent jouer dans la même cour. La première commence à dater mais vient d’être restylée. Tesla affiche une Model S moins bien finie mais avec des moteurs surpuissants à 119.990 €. Du côté de BMW, une i5 équivalente s’échange contre 91.900 €, avec 340 ch. Enfin, on intègrera la Hyundai Ioniq 6, un poil plus petite, mais qui est une autre alternative lorsque l’on parle de berline électrique. Comptez 63.743 € avec toutes les options.

Mercedes-Benz EQE : notre avis après 800 km

Tout au long de l’essai, la Mercedes Benz EQE nous a rappelé sa grande sœur l’EQS. Ligne similaire mais plus équilibrée, prestations similaires, aides à la conduite similaires, autonomie similaire. En fait c’est simple, l’EQE est un facteur d’échelle de sa grande sœur pour qui aurait besoin d’une EQS de moins de 5m, pour la ville. Le confort sur route est fantastique et seul le poids joue contre la voiture en ville, sur les ralentisseurs en particulier. L’autonomie exceptionnelle permet de faire un long trajet sans la crainte de la panne ou de l’arrêt fréquent. Comme pour l’EQS, le choix d’une grande berline électrique a amené les équipes de développement à faire des choix de matériaux et de qualité perçue assez hétéroclites. A ce prix, les clients peuvent attendre un peu plus de raffinement à l’intérieur.

Retrouvez ci-dessous la galerie photos habituelles ainsi que le tableau récapitulatif des points les plus marquants :

Les +Les –
Faible consommation d’électronsCertains matériaux qui sonne creux
Silence globalConfort arrière en ville
Confort sur routePrix élevé

Texte et photos : Antoine
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