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Essai Mercedes Classe C 2021 : Exagérée surenchère ?

La Mercedes Classe C a fait peau neuve en 2021 et s’est montrée plutôt discrète. Elle a fait face, en interne, à l’offensive électrique que sont les EQA, EQB, EQE, et EQS. Pourtant la Classe C est un grand classique pour Mercedes et cette génération en profite. La berline se retrouve encore plus proche de la fantastique Classe S niveau technologies et offre un design plus léger, plus moderne et moins baroque. Que vaut cette dernière nouveauté de la gamme ? Qu’apporte-t-elle en plus de la concurrence ? Essai Mercedes Classe C 2021 : Exagérée surenchère ?

Mercedes Classe C 2021

Evolution de style, plus que révolution

La nouvelle Classe C joue la continuité avec la précédente. L’évolution de style se fait en douceur, de manière à ne pas faire trop vieillir la précédente version. Cependant, en regardant plus en détails on remarque des plis de carrosserie plus marqués et des formes légèrement plus musclées. Le tout donne un ensemble plus dynamique. On retrouve même dans la forme de la calandre et la descente de capot les proportions d’une certaine AMG GT. Personnellement, j’adore ! De plus cela se marie incroyablement bien avec l’agressivité globale de l’avant.

Mercedes Classe C 2021

Les optiques deviennent plus acérées et plus fines, comme le veut l’évolution naturelle. Le regard devient perçant. A l’arrière, les feux récupèrent une forme triangulaire, comme le reste de la gamme. Les jantes en 19 pouces sont élégantes, mais risquent de transformer la voiture en quelque chose d’un peu raide. A voir au fur et à mesure de l’essai. En tout cas, elles sont en option à 900 €.

Mercedes Classe C 2021

Globalement, il est impossible de la confondre avec l’ancienne mais il sera difficile de se démarquer pour autant. Seule notre couleur Gris Sélénite Magno Designo, matte, (en option à 2.400 €) fait tourner les tête. Bien que n’étant pas fan du mat en général, on ne tombe pas dans l’excès d’un noir mat peu élégant. Ici c’est plutôt discret et toutes les personnes ayant vu la voiture l’ont dit : « je n’aime pas le mat habituellement, mais là, c’est très joli ».

Mercedes Classe C : l’intérieur qui en offre toujours plus ?

A l’ouverture de la porte, notre Mercedes Classe C toute neuve présente très bien. Je ne sais plus ce qui m’a le plus sauté aux yeux, mais ça se joue entre le cuir rouge, superbe, nous y reviendrons, le carbone de la console centrale, ostentatoire et le positionnement des écrans. Il est d’ailleurs très intéressant de voir le virage pris par la marque à l’étoile dans l’intégration des écrans. Nous sommes passés de deux écrans côte à côte à un combiné recentré sur le conducteur et un écran central plus accessible aux deux occupants du premier rang.

Mercedes Classe C 2021

Le cuir rouge et noir (en option pour seulement 200 €) est très joli et enveloppe des sièges qui s’avèrent assez confortables. Ils semblent un peu raide lorsque l’on s’assoit, mais se montrent remarquables sur le long terme. Les deux fauteuils sont évidemment réglables en hauteur, en largeur et en profondeur. Quel dommage qu’il faille utiliser des boutons désormais sensitifs et non physique qui ne rendent pas le réglage des sièges aisé. Globalement, ce bouton de réglage ne bouge pas. Seule la force appliquée du doigt sur le commande sera perçue par le système.

Mercedes Classe C 2021

Concernant le reste de l’habitacle avant, trame effet carbone, cuir et plastiques durs se partagent les places de choix. L’effet carbone d’abord, se montre de manière très ostentatoire sur la planche de bord et la console centrale. C’est beau, certes, mais c’est parfois un peu trop (des options utilisant des placages bois ou Piano Black existent également). De plus, il est dommage que la console, jolie en apparence, sonne si creux lorsqu’un genou ou des doigts tapent dedans. C’est vraiment perturbant et cela fait directement baisser la qualité perçue que l’on avait à l’ouverture de la porte. Quitte à être dans les défauts de qualité perçue, notons également des plastiques durs peu agréables en bas de portes, bas de planche et sur le bas de la console. On se consolera en se disant qu’au moins, ça se nettoiera facilement avec une éponge et de l’eau !

Des éléments flottants et du design en simplicité

Pour le reste, on retrouve tout de même de nombreux détails très jolis tout au long de l’habitacle. Commençons par les contre-portes offrant des accoudoirs flottants (dans le style), disposant d’une jolie boutonnerie et sublimés par la grille de haut-parleur Burmester. Flottant également (au moins visuellement), le grand écran central de 11,9 pouces. Il offre une interface un peu complexe mais très complète, permettant de régler absolument tout dans la voiture. Enfin, dernier objet « flottant », le plafonnier permettant d’ouvrir et fermer le toit ouvrant (2.150 €) et d’activer quelques lumières intérieures.

Mercedes Classe C 2021

Pour finir, comment oublier les deux points suivants, qui n’ont rien à voir entre eux. Tout d’abord le volant. La jante propose une épaisseur « parfaite ». Je mets des guillemets car c’est un avis très personnel, mais pour autant partagé les quelques personnes s’étant assises derrière ce volant. Les commandes sont toujours aussi nombreuses et reprises des Classe E et Classe S. Si les doubles branches sont très jolies, l’usage n’en demande pas moins un sacré temps d’adaptation. Ce coup-ci, pour finir définitivement avec l’intérieur, notons l’éclairage d’ambiance. Cela peut paraître un sujet tout à fait classique mais cela vous change la vie de nuit. Les défauts de reflets dans les vitrages sont atténués, et on n’est plus « forcé » de couper l’éclairage d’ambiance la nuit, comme dans la Classe E Coupé par exemple. C’est désormais très maîtrisé et beaucoup plus agréable !

Mercedes Classe C : la douceur avant tout ?

En bonne berline Mercedes qui se respecte, j’attends de la nouvelle Mercedes Classe C un niveau de confort au-dessus de ses concurrentes. Et il faut reconnaître qu’on est au-dessus … tant que ça roule à bonne vitesse. En effet, en ville où les aspérités sont plus nombreuses et où leur impact se fait plus ressentir, c’est un petit poil raide. Alors attention, ce n’est pas une Mégane RS ou une Kia ProCeed GT. Disons que les aspérités ne peuvent disparaître et que les jantes en 19 pouces sont certes très belles, mais facilitent les remontées d’imperfection du bitume. Globalement, une fois la barrière des 40 km/h passée, vous être un peu sur un tapis volant. La Mercedes Classe C semble flotter au-dessus de la route, rendant la conduite paisible et sans fatigue. Les suspensions se montrent souples, amortissant bien les bosses et les raccords de chaussée.

Mercedes Classe C 2021

Restons encore un peu en ville. Si les aspérités se ressentent, les ralentisseurs s’affrontent. En effet, la garde au sol est si basse (par rapport à la pléthore de SUV que l’on croise) que ne pas faire attention à l’approche d’un ralentisseur pourrait vous coûter un pare-chocs. En n’y allant pas comme une brute, pas de soucis. L’aspect douceur de la voiture vous aidera à affronter les ralentisseurs de la même façon.

En parlant de douceur, notons la mise en mouvement de la voiture, en repartant d’un stop ou d’un feu rouge. Le système de « Stop&Start » est clairement mou du genou. Cela imposera des redémarrages … trop en douceur (à moins de couper le système). Alors certes, la mise en mouvement paresseuse du moteur sera légèrement compensée par l’hybridation 48V, mais la gestion de boîte semble accentuer le phénomène. En effet, la boîte de vitesses se montre très discrète, sauf dans la première vitesse qui semble « mouliner » un peu. La rançon de la douceur sur une boîte à convertisseur de couple

Une conso de dromadaire, un excellent système audio et encore plus de techno !

Tout cela nous amène à tester la voiture sur des axes plus roulants. Si le confort est bien là, l’agrément moteur est moins présent. Après tout, ce n’est pas non plus ce que l’on recherche en achetant un 2.0 diesel de 200 ch (+ 20 ch en électrique). Il se montre coupleux (avec tout de même 440 Nm de couple disponibles), largement suffisant, mais ne nous fait pas vibrer.

Cependant, pour vous faire vibrer, il y a la sono Burmester. Nous le disons à chaque essai de Mercedes, c’est un des points forts de la marque à l’étoile. Et si précédemment il y avait des différences entre le haut et le bas de gamme, dans la C nous somme à un niveau de qualité sonore plutôt saisissant ! Il vous faudra écouter des sons en HD pour profiter du système au maximum. Mais quand tel sera le cas, vous aurez l’impression d’être dans une salle de concert privée ! Rock, Métal, Classique ou Jazz, tout sonne vraiment très bien et vous donne de véritables frissons. C’est un « must have » sur la voiture. Personnellement, j’ai toujours dit que je n’achèterais une Maserati Gran Turismo QUE pour la sonorité du 4,7L. Et bien je n’achèterais une Mercedes Classe C, E ou S QUE pour le système audio !

Mercedes Classe C 2021

Retour à la voiture. Notre 2.0L diesel a consommé, sur la totalité de l’essai, que 5,4 L pour 100 km. C’est vraiment peu sachant que je n’ai pas spécialement fait d’éco conduite et que la consommation homologuée se situe à 5,3 L/100 km. La tenue de route est imperturbable et l’agilité n’est pas en reste, malgré l’absence de 4 roues directrices. Notons aussi l’affichage tête-haute offrant une très grande image au conducteur directement sur la route. Nous sommes sur de belles dimensions d’affichage sans rentrer dans la complexité cognitive de la réalité augmentée (que l’on retrouve sur la Classe S ou les Hyundai Ioniq 5 et Kia EV6). J’ai apprécié ce retour en arrière sur la densité d’informations affichées par le système. Il n’y a QUE les informations de conduite et pas l’ensemble de l’infotainment, ce qui était parfois trop dérangeant pour la conduite.

Mercedes Classe C 2021

Notons l’excellent éclairage des projecteurs avant Digital Light, à la pointe de la technologie et de ce qui se fait actuellement. La visibilité de nuit se montrera excellente. Concernant enfin les aides à la conduite elles sont, comme à l’accoutumée, excellentes mais justifient un chapitre complet.

Mercedes Classe C : la reine des aides à la conduite !

Ah, les aides à la conduite. Parfois adulées, parfois détestées, elles sont toujours plus nombreuses, toujours plus efficaces, et toujours plus proches de nous remplacer. En bonne voiture de son temps, la Mercedes Classe C récupère évidemment tout ce qui est régulateur adaptatif, maintien et placement dans la voie, radars de recul avant et arrière, détection de piétons, freinage d’urgence, etc. Il y a près de 20 pages de réglages de l’écran central !!

Mercedes Classe C 2021

Mais là où elle fait la différence, c’est sur la justesse des informations qu’elle récupère et vous communique ensuite. Si vous conduisez beaucoup de voitures modernes, il vous est probablement arrivé que la voiture pile sur voie rapide car elle a détecté un 30 km/h sur un chemin tout proche de votre voie ? Ici, la voiture ne s’est jamais trompée. La lecture des panneaux se fait via une caméra et semble être couplée à la navigation GPS. Ainsi, elle ajuste le panneau affiché à la vraie situation et adapte sa vitesse en conséquence. De même la Mercedes Classe C peut, comme le reste de la gamme, ralentir devant un ralentisseur, un virage ou un rond-point, afin d’ajuster la vitesse au meilleur compromis de confort. Cependant elle ne descendra pas sous 30 km/h.

Mercedes Classe C 2021

Notons également cette fonctionnalité découverte un peu par hasard : le ralentissement dans les carrefours. Lorsque vous avez le clignotant activé et une navigation enclenchée, la voiture ralentit d’elle-même pour vous aider. Notons également la détection de feu rouge. La voiture les détecte et vous affiche sur l’écran central une vue grand angle de devant. Cela permet notamment de ne pas se tordre le coup pour visualiser la couleur du feu. On remerciera (ou pas) les capteurs et cameras sous le pare-brise occultant une bonne partie de la visibilité vers l’avant droit. De plus, si vous tentez un franchissement de feu rouge la voiture vous affichera un message dans l’affichage tête-haute vous demandant de respecter la signalisation. Cela veut dire que la voiture détecte le feu et la couleur de ce dernier, mais ne ralentira pas d’elle-même.

Le système de détection de piétons fonctionne plutôt bien, vous indiquant les alertes dans l’affichage tête-haute et le combiné d’instrumentation. Cependant, quelle peur le système m’a-t-il fait en détectant des piétons dans un village ou il n’y avait que des poubelles dans la rue, et évidemment pas un chat (ni de piéton). C’est toujours surprenant de vivre un freinage d’urgence lorsqu’il n’y a pas d’urgence.

Prix et concurrence

Notre Mercedes C220d AMG Line a un prix de départ de 56.800 euros. Cependant, notre version très largement optionnée se positionne à 72.650 €. Et, je dois vous l’avouer : j’ai beau voir des voitures toujours plus chères avec toujours plus options, 72.000 € pour une Classe C, c’est très, très cher ! C’est la première fois que ça me surprend autant. En général, les voitures essayées ont un petit quelque chose en plus. Là, ce n’est « qu’une » berline routière. Alors l’ensemble des normes à respecter et des technologies à embarquer rendent la voiture toujours plus chère.

Mais j’en arrive à me demander si la Classe C de dernière génération n’en embarque pas trop ? Quel aurait été le prix de la voiture avec un peu moins de technologies ? Aurait-elle attiré moins de client ? Alors certes, toutes les Classe C ne sortiront pas à ce prix-là des chaînes de fabrication. Mais cela fait tout de même très cher, même pour une telle vitrine technologique.

Mercedes Classe C 2021

Mais que vaut la concurrence au niveau des tarifs ? Une Audi A4 S-Line 40 TDI, moins bien équipée, s’offrira pour 70.954 €. Ce sera certes une traction mais ça n’enlèvera rien à l’agrément sur ce segment. Une BMW 320d n’offrira, elle, que 190 ch sur les roues arrière, mais se fera payer 71.070 € dans une configuration équivalente. Notons deux concurrentes un peu décalées, tant par leur motorisation que leur gamme, mais qui s’offrent dans la même fourchette de prix. La Volvo S60 dans un premier temps. Elle s’offrira à vous pour 72.730 €, proposera 350 ch de sa motorisation hybride, et n’aura pas de malus. Dans un côté plus sportif, la Peugeot 508 PSE offrira elle 360 ch et un châssis affuté. Sans compter qu’elle a presque toutes les options, pour 69.220 €.

Notre avis sur la Mercedes Classe C de 2021 !

Vous l’aurez compris, cette Mercedes Classe C 220d a presque tout pour elle. Une ligne modernisée, un intérieur de qualité sur la partie la plus visible, des matériaux soignés, un véritable confort de roulement et de la technologie à ne plus savoir qu’en faire. C’est une excellente voiture qui est si proche de la perfection que les rares défauts ressortent d’autant plus. Toujours plus proche de ses grandes sœurs Classe S et E, elle doit se surpasser pour également affronter l’offensive des SUV, mais également de son futur homologue électrique EQC.

Mercedes Classe C 2021

Alors en fait-elle trop dans la surenchère technologique ? Je pense, de façon très personnelle, que oui. J’adore pourtant tout ce qui est technologique et différent, mais là, cela semble presque trop dans cette voiture. Nous l’avons eu à l’essai une semaine et nous avons encore découvert des fonctions au moment de la rendre. Ce n’est évidemment pas une critique trop marquée, plus un état des lieux général sur les voitures les plus récentes, mis en avant par Mercedes sur ce modèle. Toutes les voitures en offrent de plus en plus, mais Mercedes avec sa force de frappe habituelle, a refait le même coup que la Classe A en ENCORE plus fort. Chapeau.

Retrouvez ci-dessous l’ensemble des photos réalisées pendant l’essai :

Texte et photos : Antoine
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