En début d’année, nous avions essayé la Mercedes Classe E Coupé, non restylée. Quelques mois plus tard, la marque à l’étoile présentait la version mi-vie de la classe E, profitant de technologies toujours plus à jour. C’est donc cette version que nous prenons en main aujourd’hui, pour évaluer l’importance des nouveautés. Pour plus d’intérêt encore, nous en profitons pour essayer une motorisation hybride diesel. En effet, Mercedes est le seul constructeur a persévérer dans cette voie actuellement, et cela mérite de se pencher dessus. Mercedes E 300 de : le cocon hybride qu’il vous faut !
Extérieurement : des changements plus que discrets
Esthétiquement, la Mercedes E 300 de Estate ne change guère. La face avant récupère les nouveaux blocs optiques ainsi que la nouvelle calandre, apparue au facelift de début d’année. Notre véhicule d’essai dispose de la finition AMG-Line. Celui-ci lui offre des prises d’air avant plus marquées ainsi que des jantes spécifiques. A l’arrière, si les modifications sont visibles sur les berlines (les feux deviennent horizontaux), il n’y a aucun changement sur la déclinaison break.
Malgré tout, la Mercedes Classe E break n’en reste pas moins fort élégante, avec une ligne toujours dynamique faisant presque oublier ses dimensions. En effet, les 4,95m ne font pas trop immenses dans la rue, sauf lorsqu’il s’agit de la garer. Le dessin général, classique mais appréciable donc, est souligné par la couleur extérieure Argent High tech (1.200 €), qui contraste avec le pack Sport Black (549 €) apportant un peu de caractère. La configuration et la ligne la rende moins extravagante que l’Audi A6 S-Line 50 TDI récemment essayée.
Mercedes E 300 de : petit cocon intérieur !
A l’intérieur, nous ne sommes pas perdu. L’environnement baroque de la Classe E est conservé, tout en y ajoutant beaucoup d’éléments techniques. Le décor bois, couleur frêne gris, et le cuir nappa noir (2.650€) contrastent avec les parties technologiques pour un résultat où l’on se sent dans son salon. On profite du confort, de la douceur des matériaux et de technologies de pointes. Les doubles écrans 12 pouces sont intégrés sous une casquette qui comprend une partie du système de sonorisation et l’affichage tête haute. Si cela paraît un peu rébarbatif à lire, c’est réellement une très belle façon d’intégrer l’ensemble des éléments techniques sans avoir de vulgaires tablettes flottantes.
En termes d’usages, la Mercedes Classe E est toujours aussi intéressante et innovante. On profite des longs trajets d’autoroutes pour découvrir les options (gadgets diront certains) qu’offrent notre voiture. Ainsi, on profite des sièges chauffants et massants. On découvre avec plaisir que les accoudoirs centraux et ceux des portes sont chauffants également (550€ pour l’ensemble). Si on trouve cela gadget en région parisienne en récupérant la voiture, on a fortement apprécié la chose à la montagne, où nous avons réalisé les photos. Concernant la sono Burmester, comme d’habitude, rien à dire, c’est excellent. Mais ça se paye, c’est compris dans le Pack Premium Plus (7.200 €).
Que serait un break sans l’habitabilité ? Ainsi, une fois n’est pas coutume, nous avons également profité d’un bout de trajet sur les places arrière. L’espace aux jambes est fort appréciable, de même que le confort d’assise. Ce dernier n’a pas à rougir des places avant, notamment grâce à ses sièges chauffants (450 €). Comptez cependant 4 places, ce sera plus confortables que 5 pour le rang 2. Concernant le coffre, il est d’une très bonne capacité avec 480 L. Le volume est légèrement réduit à cause des batteries logées dans le coffre. Cependant, une petite action sur les boutons du coffre est les sièges arrière se rabattront, libérant ainsi plus d’espace. La classe E Estate est toujours un vrai déménageur !
Technologies embarquées !
La technologie est omniprésente. Commençons par les deux écrans 12 pouces. Ils offrent une surface d’affichage très importante sans être placés trop haut. Cela se fait notamment via le volant qui profite d’un petit centre et d’une fine jante. Cela permet de voir à travers sans remonter l’écran. L’écran central se commande soit de façon tactile, soit via le désignateur. Celui-ci est plutôt facile à prendre en main et le réglage de la sensibilité permet de se l’approprier facilement. La gestion de luminosité des écrans est une des meilleures du marché actuellement et profite d’un système inédit, développé spécialement pour cette voiture. A aucun moment la luminosité n’est trop faible ou trop forte. L’affichage tête haute (1.200 €) ne jouit pas des mêmes avantages, c’est un tout petit peu décevant en ayant les deux côte à côte.
Concernant les commandes au volant, c’est le point noir de l’habitacle. Si elles permettent théoriquement de tout faire, il est assez difficile de s’y retrouver. Le volant est beau, très élégant, avec ses doubles branches. Cependant, les commandes sont un peu trop nombreuses. Chaque branche du volant comprend ses commandes. Avec deux branches de chaque côté, cela fait quatre regroupements de commandes au total. Ainsi, après une semaine au volant de cette Classe E, certaines fonctionnalités m’étaient encore difficile à obtenir. Difficile de se souvenir qu’elle branche agit sur quoi. Pour complexifier encore un peu la chose, certaines commandes sont tactiles (il faut effleurer la commande), d’autres sont physiques (il faut appuyer dessus), et certaines interagissent différemment selon que l’on effleure la touche ou que l’on appuie dessus…
Mercedes E 300 de : son plaisir, c’est la route !
Sur la route, pas de révolution, la Mercedes Classe E 300 de est la reine. Elle se montre d’un confort remarquable et a su nous montrer, tout au long de l’essai, une certaine faculté à ne jamais nous fatiguer. La conduite est entièrement assistée avec des aides à la conduite toujours plus présentes, efficaces et pertinentes. Régulateur de vitesse adaptatif, lecture des panneaux, direction prédictive, adaptation de la vitesse au profil de la route et aux limitations de vitesses, amortisseurs adaptatif et j’en passe. La voiture simplifie réellement la conduite. Ces options s’échangent contre 1.749 €.
Contrairement à beaucoup de voitures, la Classe E ne donne pas l’impression de vous corriger. Ses actions sont discrètes et jamais vous n’aurez l’impression de vous battre contre elle. Globalement, si vous ne faites rien, la voiture fera pour vous. Et si vous agissez sur la conduite, elle ne corrigera qu’en cas d’urgence. Enfin, il faudra s’attarder sur la navigation en réalité augmentée. Ce système vous montre sur l’écran centrale la route devant vous, en y ajoutant les indications de navigation. Ce système a beau ne pas être inédit à cette voiture (on le trouvait sur la Classe A 35 AMG par exemple), c’est toujours bluffant à utiliser.
Vous l’aurez compris, la Mercedes Classe E 300 de est une excellente routière. Mais ne profite-t-elle pas de 300 ch en puissance combiné ? Est-elle tout de même dynamique ? La voiture profite d’un 4 cylindres diesel 2.0 L de 194 ch et 400 Nm de couple. Ce dernier est accompagné par un moteur électrique de 122 ch et 440 Nm de couple. Cela permet d’offrir jusque 306 ch et 700 Nm de coule. Le tout est associé à la boîte de vitesses automatique 9G Tronic. Le gros break de deux tonnes se déplace ainsi très bien, profitant d’une accélération franche et continue de 0 à 130 km/h.
Sous nos routes enneigées du Vercors, la Classe E s’en est bien sortie. L’ESP permet de monter doucement, au rythme de la voiture. Si il vous prend l’idée de le déconnecter, cela se fait de manière très (trop) simple. Une fois l’ESP désactivé, le break de presque 5m se transforme en ballerine et châsse du train arrière aussi facilement que 1 et 1 font 2.
L’hybride diesel : vers une vraie solution ?
Je ne vais pas vous le cacher, les hybrides PHEV ne m’ont jamais convaincu. Si j’ai toujours apprécié le côté électrique et silencieux en ville, je n’ai jamais, mais alors vraiment jamais, apprécié les hybrides une fois sorti de la ville. Les consommations sous toujours énormes, à des années lumières des chiffres annoncés ! J’ai souvenir de plus de 12 L / 100 km sur un SUV hybride PHEV japonais pour 10 fois moins annoncés. Concernant l’autonomie en full électrique, je n’ai jamais réussi à tenir les chiffres officiels.
Dans le cas de notre Mercedes E 300 de, je pense que l’on tient le meilleur compromis possible pour une hybride. Là où la concurrence se focalise sur les moteurs essence hybride, la classe E profite d’un diesel hybride. Ainsi, en ville, le fonctionnement est très satisfaisant car on utilise rarement plus que les 122 ch du moteur électrique. Le mode électrique permet tout de même de monter à 130 km/h sur les grands axes. L’autonomie annoncée de 55 km a été atteinte malgré l’hiver et les températures froides, les sièges chauffants, le chauffage et la musique. Sur notre trajet de plus de 1200 km, la Mercedes Classe E hybride a réalisé plus de 15% de la distance en mode tout électrique.
Plusieurs fois, le moteur thermique a été coupé pour laisser faire le moteur électrique. Cela s’est notamment fait sur les différentes côtes de l’autoroute, où la voiture grimpe à 130 km/h, tout en électrique. Concernant la charge, elle est possible via les deux câbles localisés dans le coffre. La charge s’effectuera en 5 heures sur une prise domestique et 1 heure 50 min sur une borne de recharge publique (4kW). La consommation globale sur notre essai s’établit à 6.3 L/100 km. Ce qui est plus que raisonnable pour une voiture qui embarque plusieurs centaines de kg supplémentaires pour l’hybridation du système et ayant parcouru une majorité de km sur autoroute ou en montagne, et ayant fini sans bornes de recharges les 4 derniers jours (donc batteries vides) ! On est encore loin des 1.4L cependant annoncés.
Conclusion
Avec un prix s’établissant à 88.748 €, la Mercedes Classe E 300 de n’est clairement pas donnée. Cependant, après avoir étudié son tarif, celui-ci n’est pas des plus excessifs. Prenez une Audi A6 Avant en 55 TFSIe : 93.030 €. Une BMW 530e xDrive Touring aussi bien optionnée ? : 87.159 €. La Mercedes aura ma préférence pour le simple fait de pouvoir compter sur le moteur diesel pour ne pas trop consommer sur les gros trajets, tout en conservant l’électrique en ville. La consommation ne s’envolera pas lorsque les batteries seront vides et ce point oriente ma préférence. Le contenu technologique, le système hybride qui correspond à mon utilisation en font un objet de déplacement formidable, qui vous fera oublier que vous êtes dans une voiture « de vieux ». Ou alors c’est moi qui vieillit…
Retrouvez l’ensemble des photos réalisées pendant l’essai ci-dessous :
Texte et photos : Antoine
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