Soyons Francs : je ne savais pas à quoi m’attendre avec ce GLE Coupé. Très confortable comme une vraie Mercedes ou SUV sportif et ferme ? Aussi spacieux à bord que le laisse imaginer son gabarit ? Mais en étant quand même à l’aise sur nos routes ? Ce sera également l’occasion pour nous de tester pour la première fois le moteur six cylindres en ligne diesel. Essayons de vous faire un résumé impartial de tous ces points ! Essai Mercedes GLE Coupé : il en impose.
Look massif, mais assumé
Je ne m’amuserai pas à vous refaire l’histoire du SUV Coupé. Cependant, comment essayer un mastodonte de la catégorie sans évoquer le X6. Alors non, pas l’actuel, mais bien le premier. Celui dessiné par Bangle, le mythique (oui, j’ai osé) X6 E71. Baroque à souhait, il est arrivé en complément du X5 comme un cheveux sur la soupe, avec des lignes et une silhouette si particulières qu’aujourd’hui encore, il fait moderne. Le GLE Coupé joue clairement dans la même catégorie et se retrouve beaucoup plus réussi à mes yeux que l’actuel X6, tombé dans l’excès.
C’est simple, le GLE Coupé est un BMW X6 auquel on aurait appliqué les codes stylistiques de la marque à l’étoile. En même temps, vu le succès de ces silhouettes, pourquoi se priver. Et tout le monde y vient. On retrouve cependant la calandre diamantée Mercedes, les feux Matrix LED à l’avant et de belles jantes AMG en 22 pouces (comprises dans le pack Premium Plus de notre modèle d’essai, à 8.450 €). Ces jantes font d’ailleurs étonnamment petites sur le GLE. Il faut dire qu’il est gros, avec pas loin de 2,16 m en largeur, 4,94 m en longueur et 1,73 m en hauteur. Les dimensions sont cependant légèrement atténuées grâce au très beau gris Sélénite (en option à 1.200 €).
Je suis assez surpris de retrouver un marchepied sous les portières. Ce dernier est éclairé (750 €) pour faciliter l’accès à bord. Cela donne presque au GLE un côté baroudeur plutôt bien venu. On est à la frontière entre luxe et off-road. Ce n’est pas sans rappeler un Defender ou un Wrangler dans l’esprit (rien à voir en forme, nous sommes bien d’accord). A l’arrière, le hayon est haut et imposant, encore plus lorsque vous ouvrez le coffre. Dans la pratique, ma femme ne pouvait pas appuyer sur le bouton permettant de fermer le coffre…
Mercedes GLE Coupé : le soucis du détail
Monter à bord du Mercedes GLE, c’est monter littéralement dans une voiture. La dernière fois que ça m’avait fait cette même impression, c’était à bord de l’énorme (et surpuissant) Jeep Grand Cherokee TrackHawk. Une fois à bord, on retrouve l’univers connu et cocooning de Mercedes, mais on y découvre un environnement très typé du marché nord-américain. L’ensemble fait très massif et très solide, à commencer par les deux poignées de part et d’autre de la console centrale. L’impression de qualité ressort en premier, avec presque uniquement du cuir, du bois et de l’aluminium de visible.
Par rapport à la Classe C essayée quelques jours avant, le GLE fait un peu « ancien ». Il est en effet basé sur l’ancien style intérieur et ne profite pas des dernières nouveautés. En soit, ce n’est pas dramatique, mais le contraste est saisissant dans ce sens-là. On retrouve donc le volant de génération précédente, notamment au niveau des commandes sur le volant. Si elles peuvent paraître un peu moins belles, ces commandes sont vraiment plus aisées à utiliser. Le cockpit profite de deux écrans côte à côte : un pour le combiné d’instrumentation face au conducteur, et un écran plus « central » pour un accès également au passager. Ce dernier écran se contrôle de plusieurs façon : en tactile, à la voix ou grâce au petit trackpad sur la console.
Les sièges sont très confortables, avec des réglages entièrement électriques. Comme pour les commandes du volant, si elles sont un peu moins dans l’ère du temps en termes de style, elles sont beaucoup plus facile à utiliser que dans la Classe C. Cependant, je trouve l’assise des sièges un peu haute, même sur son réglage le plus bas. A l’avant, ils sont chauffants et ventilés. Tout comme les porte-gobelets, également chauffants et refroidissants. Le GLE comprend évidemment un peu d’éclairage d’ambiance réglable à l’infini. Contrairement à la Classe E Coupé, ce dernier ne se reflète pas trop dans les vitrages, c’est appréciable ! Notons que l’ensemble des boutons (verrouillage des portes, volet de porte gobelet, volume sur planche, etc) profite d’une finition métallisée / diamantée. A travers ces détails, on a vraiment l’impression que rien n’a été laissé au hasard.
A l’arrière, on retrouve une banquette à l’assise moelleuse et confortable, avec une belle place aux jambes. Il est cependant peu agréable de voyager à l’arrière si vous n’êtes pas grand : la ceinture de caisse est très haute donc vous ne voyez pas dehors. De plus, les sièges avant sont très massifs et empêchent également la vue sur la route, à moins de se pencher sur le côté. Pour amener un peu de luminosité à bord, il faudra compter sur le très grand toit ouvrant. Notons également la présence de la climatisation individuelle à l’arrière, à gauche et à droite. Concernant le coffre, vous pourrez compter sur 655 L. C’est largement assez.
Conduite et vie à bord
En récupérant la voiture au parc presse Mercedes, je me suis confronté au plus gros problème de Mercedes GLE : sa taille. En effet, rentrer chez moi me fait passer par des routes où avoir l’impression d’être aussi gros qu’un autobus n’aide pas. Le GLE est large et en ville, il est peu aisé de visualiser où se situent vos roues. Evidemment, ça passe toujours, mais il faut un peu d’adaptation pour l’avoir dans un coin de la tête.
Une fois sorti de la ville et de ses petites rues, nous partons à l’assaut de la Bourgogne. Les routes s’élargissent, le Mercedes GLE devient roi. Il surfe sur les aspérités de la route et les raccords de goudron. En version 400d, le moteur six cylindres 3,0 L Diesel de 330 ch est imperturbable. Accouplé à la boîte 9 rapports, il allie souplesse, discrétion et réactivité. A mon plus grand étonnement, il fait disparaître les 2,3 tonnes du GLE. Les relances ne sont pas dignes d’une catapulte mais pour autant, on est loin de se trainer. Avec un 0 à 100 km/h en 5,7 secondes, forcément, on aurait pu s’en douter. Ce moteur se montre réactif et prend les tours avec aisance. Belle surprise. D’autant que la consommation pour un tel engin reste raisonnable, avec 9,6 L / 100 km (pour 7,9 annoncés).
Cependant, les suspensions ont un peu de mal à canaliser le poids de l’engin sur les routes de Bourgogne. En mode Normal, elles se montrent un peu trop souples. La voiture rebondit avec un effet bateau. Tangage et roulis sont présent. Je ne peux que vous conseiller de passer via le mode Individuel et de demander le châssis en réglage sport (et tout le reste en confort). La voiture s’en retrouve transformée et le confort reprend le dessus. Sur autoroute, le GLE est impérial et vous fait profiter de toutes ses aides à la conduite. Régulateur adaptatif à placement dans la voie, lecture de panneaux, adaptation de la vitesse au tracé de la route et aux limitations et aide au dépassement sont parmi les plus marquantes et les plus utiles.
Mercedes GLE Coupé : prix et concurrence
Le GLE Coupé 400d démarre à 84.101 €. Notre modèle d’essai s’affiche à 97.201 €, avec l’ensemble des options. Après un petit tour sur le configurateur, il ne reste plus que la sono Burmester 3D à ajouter. Ajoutez encore 40.000 € de divers malus (CO2 + poids) et vous y serez, soit 137.201 €. Alors évidemment, cela fait une sacrée somme. Qu’en est-il du BMW X6, de l’Audi Q8 ou même d’un Porsche Cayenne Coupé ?
Le grand rival ayant les honneurs, commençons par le BMW X6. Pour la comparaison, il a été configuré en version xDrive40d, avec 340 ch. Le prix démarre à 91.050 €, pour finir, à équipement équivalent à 118.500 €. Il faudra encore ajouter 10.111 € de malus écologie et 4.900 € de malus de surpoids pour arriver à un total de 133.511 €.
L’Audi Q8 n’existant plus en Diesel à la commande, il a été configuré en hybride rechargeable (la dernière motorisation existante aujourd’hui). Il démarre à 107.820 € en Avus Extended pour finir à 119.370 € à équipements équivalents et n’a aucun malus CO2. Comptez tout de même 7.150 € de malus de surpoids puisque même hybride rechargeable, le Q8 55 TFSI e ne fait que 49 km d’autonomie en électrique, avec un seuil à 50 pour être exempté du malus surpoids ! Cela nous amène donc à 126.520 €. La déclinaison entièrement électrique e-Tron Sportback est disponible pour un tarif équivalent.
Concernant le Porsche Cayenne Coupé, il démarre à 90.290 € et atteint 127.166 € avec les options. Ajoutez encore 40.000 € de malus écologique. Le malus surpoids ne s’applique pas car le CO2 est déjà au max, soit un total de 167.166 €.
Le Mercedes GLE Coupé en conclusion
Alors que penser de ce Mercedes GLE 400d ? En soit, c’est une excellente voiture pour aller d’un point A à un point B, surtout si ça ne comporte que peu de ville. Son gabarit éléphantesque n’encourage pas, en tout cas, à se perdre dans les petites rues parisiennes. Il s’adresse clairement à une clientèle qui est souvent sur la route, en offrant confort et prestance. Le moteur 400d est un incroyable compagnon de voyage également, offrant à la fois une consommation raisonnable (vue la taille de l’engin) et une belle réactivité. les détails sont soignés partout, permettant une belle cohérence et illustrant un beau souci du travail bien fait.
Reste son prix, en France, qui est probablement son pire ennemi. Non pas parce que le modèle soit cher, mais parce qu’il récupère tout de même 40.000 € de malus, soit 40 % de prix final. Ajoutez à cela 20 % de TVA et la décote d’achat le rendra rarissime sur nos routes. Tant mieux diront les réfractaires au SUV, dommage diront les amateurs du genre.
Retrouvez l’ensemble des photos réalisées pendant l’essai dans la galerie ci-dessous :
Texte et photos : Antoine
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