Aujourd’hui lorsque vous cherchez un véhicule électrique, vous avez le choix entre les innombrables SUV, quelques berlines plus ou moins grandes mais également beaucoup de voitures aux silhouettes quasi mono-volumiques à mi-chemin entre les deux. Les citadines sont également bien représentées. Mais lorsqu’il s’agit d’avoir un break, le choix se restreint de façon drastique puisqu’il ne reste que les Porsche Taycan Cross Turismo et Sport Turismo ou la MG 5 ! Si le comparatif entre ces deux modèles s’arrêtera là, il nous fallait essayer la MG 5. En effet, la sino-britannique promet de belles choses à un prix ultra serré. Essai MG 5 : l’électrique pratique et économique ?
Un style sans surprise
La MG5 électrique reprend la plateforme et la silhouette de la version thermique (pas disponible en France), les ingénieurs et designers de MG ont donc dû jouer un peu avec ce qui existait. Ainsi, la hauteur de la voiture augmente afin de pouvoir mettre les batteries sous le plancher. Il en résulte une voiture à mi chemin entre break et SUV. On est plus dans le monde des Mercedes ALL-Terrain, Dacia Stepway et Volvo Country. Cependant, les éléments de style qui auraient pu habiller ce côté tout-chemin manquent à l’appel. C’est un peu dommage car la voiture change pourtant bien de ce qui existe, avec notamment une face avant discrète et fluide avec une calandre pleine et des petits optiques. Cet avant est d’ailleurs spécifique à l’EV.
La voiture ne profite pas (encore ?) des derniers éléments de style à la mode comme le bandeaux LED reliant les feux par exemple. Notre exemplaire en finition haut de gamme Luxury s’équipe de jantes fines et diamantées en 17 pouces. La couleur Diamond Red est en option à 650 €. Elle reflète à merveille les rayons du soleil et se montre vraiment réussie. Le toit ne fait pas très moderne, avec un effet « tôle ondulée » pour éviter les vibrations que pourraient créer une tôle plane. La trappe de recharge en plein milieu de la face avant ne s’avère ni du plus esthétique, ni du plus pratique en hiver car elle est rapidement couverte de crasse projetée par les véhicules de devant.
La MG 5 passe ainsi un peu incognito, malgré le fait qu’elle soit unique. Elle ne fait ni dans l’exagération, ni dans le beau. Elle fait juste dans le pragmatique et cela peut être une force aujourd’hui. Avec une longueur de 4,60 m, 1,82 m de large et 1,51 m de haut, le volume offert à bord devrait être généreux.
MG 5 : un intérieur bien fait ?
C’est la première MG moderne dont j’ouvre la porte et très honnêtement je ne sais pas à quoi m’attendre. La surprise est agréable tant à première vue l’intérieur se montre moderne. Notre exemplaire est fini de couleur claire à la place du noir. La planche de bord embarque le minimum requis et elle est fine et épurée. Un écran tactile de 10,25 pouces de bonne qualité est présent au centre, facilement accessible pour les deux passagers mais un peu lent en utilisation. Le combiné d’instrumentation est composé d’un écran principal de 7 pouces entouré de deux demi-cercles.
Trois ports USB-A et un port USB-C sont présents et permettent d’utiliser son téléphone pour Android Auto ou Apple Carplay (non disponible en sans-fil). Les aérateurs s’intègrent bien dans le dessin de planche de bord et gagnent un petit liseré coloré bleu. Tendance actuelle, les réglages de climatisation sont obligatoirement dans l’écran tactile et ne sont pas accessibles toujours facilement.
La volant, avec jante plutôt fine, embarque les commandes d’aides à la conduite à gauche et de l’info-divertissement à droite. Les sièges en cuir sont un peu fermes à l’assise mais se révèlent agréables au fur et mesure des trajets. Cependant je suis un peu grand et j’ai vite les jambes pliées autour du volant, tant l’espace semble réduit. A l’arrière, pas de réglage mais malgré tout une position agréable. Dommage que l’assise soit vraiment si courte car cela crée des points d’appui au milieu des cuisses selon la morphologie des passagers. L’espace aux jambes est suffisant : ce n’est pas immense comme les électriques à plateforme dédiée mais cela reste plus qu’une DS 4 ou Peugeot 308 SW (qui arrive bientôt en électrique d’ailleurs).
Le coffre possède 479 L en configuration 5 places et jusque 1.367 L une fois la banquette rabattue. Impressionnant, surtout pour une voiture intégralement électrique. Dommage qu’un frunk (coffre avant) n’ait pas été prévu, à minima pour les câbles de recharge. Dommage également, l’absence de plancher plat une fois les sièges rabattus ou de trappes à ski.
MG 5 : une panoplie d’aides à la conduite
La MG 5 nous a surpris par sa panoplie d’aide à la conduite et de petites choses bien astucieuses. En voiture moderne, elle offre absolument tous les attendus actuels. Limiteur de vitesse ? Elle l’a. Régulateur adaptatif ? Elle l’a aussi. Maintien dans la voie ? Également. Le suivi de ligne dans les embouteillages ? bien sur, même si nous n’avons jamais rencontré les bonnes conditions pour l’activer.
Pour les manœuvres, la MG 5 dispose d’une reconstruction de l’environnement à 360°. La qualité d’image est un peu moyenne, surtout la nuit, mais c’est présent et ça fonctionne bien. Petite astuce pratique, l’affichage sur l’écran central de ce que voit la caméra latérale lorsque vous mettez le clignotant à basse vitesse (en dessous de 5 km/h). C’est très pratique et permet de voir tout ce qu’il y a à côté de la voiture pour protéger jantes et bas de caisses. Enfin, une application smartphone iSmart permet de suivre l’ensemble des données de votre véhicule et même de le déverrouiller à distance au besoin. Enfin au chapitre technologique toujours, parlons de la technologie V2L. Cela vous permet de recharger via votre MG 5 un ordinateur, un smartphone, un vélo électrique, une glacière portable ou bien un autre véhicule.
Il reste cependant quelques soucis de traduction dans la voiture. L’ensemble des fonctions d’aides à la conduite peuvent s’activer ou se désactiver dans le menu de l’écran central. Problème, le texte propose de désactiver les fonctions pour les activer et inversement. Cela nous a valu quelques nœuds au cerveau pour comprendre certaines logiques. Et quitte à parler des problèmes de traduction, parlons également du GPS qui est quasiment intégralement traduit, mais pas complètement. Il faudra quelques notions d’anglais pour réaliser quelques actions… MG est d’origine Britannique après tout !
Sur la route, un bon compromis
Aller, il est temps de prendre la route. Je ne sais pas pourquoi, je pars avec un à priori de voiture qui sera soit très raide, soit ultra molle. C’est souvent le cas lorsque des constructeurs étrangers s’essayent pour la première fois au marché européen, les voitures ne correspondent pas à nos standards de confort et de dynamisme sur nos routes. Mais autant vous dire que j’ai été agréablement surpris ! La MG 5 est douce et souple, sans se montrer complètement molle. On est dans un bon compromis, surtout en ligne droite.
En effet dans les virages, la MG 5 va prendre du roulis avant de tourner. Le point milieu de direction est un peu flou et des remontées de couple dans le volant lors des trop fortes sollicitations vous feront ralentir le rythme. Cela rendra la MG 5 plus à son aise et le voyage n’en sera que plus confortable. C’est de toute façon sa priorité, le confort, avec un plaisir de conduite est aux abonnés absent, mais ce n’est de toute façon pas ce que l’on recherche en priorité avec cette voiture. Et pour aller tous les jours d’un point A à un point B avec du confort, le silence de l’électrique et un grand coffre, elle sera parfaite.
Le moteur de 156 ch de notre MG 5 Luxury Autonomie Etendue est largement suffisant pour tracter les 1.560 kg de la voiture. Les performances sont très correctes avec un 0 à 100 km/h en 7,7 secondes. L’insonorisation s’avère très bonne à basse vitesse mais quelques bruits d’air parasites apparaissent au-delà de 90 km/h. A l’usage, nous pouvons également signaler que la carte de la navigation ne peut s’afficher que dans l’écran central et pas dans le combiné, ce qui n’est pas des plus pratiques. Le manque de planificateur de voyage, qui indique les recharges à faire, se fera sentir pour qui aime voyager loin. Une application smartphone sera nécessaire.
MG 5 : Prix et consommation et concurrence
La MG 5 dispose au choix d’une batterie de 50.3 kWh en version standard et d’une batterie de 61 kWh en version Autonomie Etendue (comme notre modèle d’essai). La petite batterie permet d’avoir accès à 177 ch quand la plus grande limite la puissance à 156 ch (mais augmente de 70 kilomètres l’autonomie). D’ailleurs on ne sait pas trop ce qui change entre les deux motorisations puisque le 0 à 100 km/h est identique (7,7 secondes), de même que la vitesse maximale de 185 km/h.
D’un point de vue autonomie, la MG 5 est donné pour 380 km. Pendant notre essai hivernal, les températures étaient relativement douces (entre 0 et 10°C). Nous avons pu parcourir 320 km avec une charge, avec une consommation moyenne sur la totalité de l’essai s’élevant à 17,8 kWh/100 km. La consommation moyenne homologuée se situe à 16 kWh/100 km. A titre de comparaison et dans des situations similaires, nos consommations s’installent à 23 kWh/100 km avec un Skoda Enyaq (4×4 300 ch), 19 kWh/100 km avec le Mazda MX-30, 16.5 kWh/100 km avec le Hyundai Kona.
Reste que la MG 5 a un dernier atout dans sa manche. Et probablement son meilleur atout : son prix. A partir de 32.990 € en finition Comfort avec la petite batterie et le moteur de 177 ch. Pour un modèle comme le nôtre ? Comptez sur 39.140 € pour une finition Luxury avec la grosse batterie, le moteur de 156 ch, la peinture métallisée et l’intérieur clair. Ainsi, une fois le bonus écologique 2023 (5000 €) déduit , le prix de la voiture s’établit entre 27.990 € prix de départ et 34.140 € toutes options ! Impressionnant. Ne cherchez pas, il n’y a pas concurrence qui suive.
La seule électrique moins chère est la Dacia Spring avec 15.800 € bonus déduit. Un Peugeot e2008 GT (pour avoir les mêmes options) coutera 41.900 € bonus déduit. Un Mazda MX-30 avec beaucoup moins d’autonomie demandera 37.250 € une fois l’aide de l’état appliquée. La seule alternative de gabarit similaire (mais plus chère et pas break) se nomme Tesla Model 3, actuellement à partir de 39.990 € bonus déduit. Autant vous dire que MG a frappé fort sur un segment en attente de la Peugeot e308 SW (et sa jumelle Opel Astra) que l’on attend bien plus chère… Surtout quand on voit déjà le prix d’un simple 2008.
Le break MG 5 en conclusion
Après la découverte de cette MG 5, je dois reconnaître que je suis assez surpris. Premièrement je suis surpris par la bonne construction de l’auto. Elle n’a pas à rougir aux productions européennes dites « de référence », que ce soit en qualité des matériaux, d’assemblage ou de prestations fournies. Je regrette bien un train avant peu précis, mais il y a fort à parier que les majorité des acheteurs ne feraient pas la différence. Je suis également surpris de l’ensemble des prestations par rapport au prix. C’est à mes yeux la Dacia Logan MCV (ou Jogger désormais) de l’électrique. Et autant vous dire que c’est loin, très loin d’être un défaut. Prestations au niveau, voiture agréable pour se déplacer d’un point A à B, entièrement électrique, le tout au prix cassé mais avec tous les équipements modernes pour nous faciliter la vie.
Et pour ceux qui voudraient un SUV pour plus de prestance, MG a dans sa gamme les Marvel et ZS. Quant à une compacte concurrente de la dernière Renault Mégane Electrique ou la e308, il y a la MG 4, qui promet encore mieux et à prix encore plus bas ! Essai à venir prochainement.
Retrouvez ci-dessous le tableau des points positifs et négatifs à retenir, ainsi qu’une galerie de photos réalisées lors de l’essai.
| Les + | Les – |
| Prix imbattable, seul break EV du marché | Plaisir de conduite |
| Le plein d’aides à la conduite | Facilité de chargement pour un break |
| Consommation | Pas de planificateur de parcours, rapidité de l’écran |
Texte et photos : Antoine
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