Après nos essais de l’emblématique Mini Cooper S et de la nouvelle Cooper SE électrique, il nous tardait de prendre en main un modèle de la gamme John Cooper Works. C’est donc au volant du Mini Clubman JCW, fort de 306 ch, que nous partons pour découvrir son caractère So British! Connu et reconnu dans le monde entier, le badge JCW est synonyme de performances, sportivité et sensations. Mais à une époque où les déclinaisons sportives ont tendance à disparaître peu à peu, est-il encore sensé de proposer une version boostée d’une Mini, en version break qui plus est ? Essai Mini Clubman John Cooper Works : attirante singularité.
Un style inimitable
Présenté dès 2005 sous la forme de concept car, le Mini Clubman est une sorte de version rallongée de la Mini Cooper. Souvent assimilé à un corbillard, surtout dans sa première génération, je dois dire qu’il s’est considérablement amélioré depuis, tout en gardant ses attributs caractéristiques. Les deux demi-portes de coffre, dites splitdoors, en lieu et place du hayon traditionnel, sont toujours là. En revanche, la demie porte arrière clubdoor côté passager a disparue, au profit de portes classiques.
Le style Mini est bel et bien présent et ne diffère guère de la Cooper. Le fait de rallonger la carrosserie permet d’affirmer les lignes et la carrure du Clubman. Dans sa version JCW, notre Clubman d’essai se pare d’une très belle teinte Thunder Grey. Le kit carrosserie comprend bouclier et lame avant, spoiler, bouclier arrière et deux sorties d’échappement. Le logo Mini du capot et le badge Clubman à l’arrière sont noirs, tout comme l’encadrement des optiques avant et de la grille de calandre. Equipé de jantes 19″ JCW Circuit Spoke Bi-ton, le Mini Clubman JCW est trapu, avec un caractère affirmé et statutaire. Difficile de passer inaperçu.
En plus de la finition JCW, j’ai eu la chance de prendre de main l’exemplaire n°1 de la série (très) limitée GP Inspired, en hommage à la Mini GP. Limitée en France à 99 exemplaires, elle est uniquement disponible en France, en Suisse et au Japon sur le Clubman John Cooper Works. Cette finition ultime propose de nombreux éléments de décoration spécifiques. Au programme, stickers GP Inspired sur les bas de portes et les montants C, numérotation sur sticker carbone sur les ailes avant et inscription GP Inspired sur l’entrée d’air du capot, les seuils de portes ou encore l’accoudoir central. La teinte Chili Red vient compléter le tout sur les entrées d’air du bouclier avant et les coques de rétroviseurs.
Mini Clubman JCW : un peu dépassé
A l’intérieur, peu de différences par rapport aux autres versions et modèles déjà essayés. Je ne reviendrai pas dessus en détails mais l’intérieur est chargé et peu attirant en 2021. Je vous renvoie à l’essai de la Mini Cooper SE pour un avis plus détaillé. Heureusement, un très beau et confortable volant en alcantara et carbone trône dans l’habitacle. C’est un détail, mais grâce à lui, mon estime face à ce Clubman gagne en positivité avant d’en prendre le volant.
Les équipements technologiques sont assez datés. Le système multimédia est lent, la commande par joystick est dépassée, le Head-Up Display sur lame mal placé et les aides à la conduite ne sont plus aux standards actuels. Certes, tout ceci n’est qu’anecdotique sur un véhicule qui revendique un ADN sportif. Cependant, il peut faire pencher la balance en sa défaveur.
Mais revenons au coeur de cet essai, la conduite. Au démarrage, le 4 cylindres 2.0L TwinPower Turbo se met en branle dans un silence inattendu. Quelques timides borborygmes se font entendre mais de manière très feutrée. J’espère que cette Mini sera plus expressive en roulant. Je mets donc le mode Sport – je suis là pour ça après tout – et pars direction la Normandie.
Une véritable fusée
Avant de gagner l’autoroute, je profite de quelques routes de campagne pour appréhender le comportement de ce Mini Clubman JCW. Et je dois dire que je suis assez surpris. Le 4 cylindres de 306 ch pousse fort, très fort, et ce jusqu’à très haut dans les tours, sans s’essouffler. On atteint très (trop) vite des vitesse inavouables. La boîte de vitesse automatique à 8 rapports est, quant à elle, à double tranchant. Le passage au rapport supérieur se fait rapidement, et est accompagné d’un petit à-coup très plaisant. La descente des rapport se fait elle de manière un peu aléatoire. Souvent tardive, elle est en plus très lente, offrant la désagréable sensation que la boîte est perdue. Le rythme soutenu de conduite en est donc altéré. Heureusement que les palettes au volant sont présentes et permettent d’un peu corriger le tir.
Le comportement est tout de même globalement positif. La suspension, ferme, se révèle très bien réglée en conduite dynamique. La direction est un peu lourde mais a le mérite d’être précise. De nombreux virages ont cependant révélé un sous virage bien trop présent, mais rassurant. La transmission intégrale ALL4 qui équipe le Clubman JCW serait elle trop typée ‘traction’ ? Quoi qu’il arrive, le plaisir est là. Les virages s’enchaînent, le moteur ne faiblit pas et le freinage est mordant, malgré le poids du véhicule. La sonorité, timide au démarrage, le restera tout au long de l’essai. Sans aller jusqu’à retrouver l’effet mitraillette des JCW d’ancienne génération, un juste milieu aurait été appréciable. Cela aurait permis d’affirmer d’avantage la signature John Cooper Works lors des phases de conduite.
Mini Clubman JCW : pas pour tous les jours
Je ne vais pas vous mentir, si la conduite soutenue est plutôt agréable, conduire tous les jours ce Clubman JCW l’est beaucoup moins. Ce qui fait sa spécificité est également sa faiblesse. Avec sa direction assez lourde, manœuvrer et garer le Clubman devient compliqué. La visibilité arrière est très largement dégradée par les montants des deux demi-portes de coffre. Installez deux passagers à l’arrière et les deux minuscules lunettes arrières sont vite obstruées. Les suspensions raffermies sont un calvaire au moindre ralentisseur. Bien que rallongée par rapport à une Cooper, le Mini Clubman ne profite pas d’un coffre suffisamment volumineux pour un usage familial.
Pour conclure, je dois dire que je suis tout de même agréablement surpris par la touche John Cooper Works sur ce Mini Clubman. Performant et agressif en tout point, il est difficile de ne pas tomber sous son charme. Malgré quelques défauts de réglages et un intérieur qui mériterait une bonne mise à jour, le Mini Clubman JCW est une bonne solution pour ceux qui aiment se démarquer (et rouler vite).
Mini oui, mais pas que
Cependant attention, car cette Mini n’a de mini que son nom. En effet, les chiffres font plutôt dans la démesure pour une Mini : 306 ch, 450 Nm de couple, un 0 à 100 km/h bouclé en 4,9 s (valeur non vérifiée durant l’essai), consommation mixte de 8,1 l/100 km (10 l durant notre essai). Le tarif est également très, très élevé. Si le Mini Clubman démarre à 25 900 €, la version John Cooper Works démarre elle à 45 000 €. Comptez 9 900 € supplémentaire pour la finition GP Inspired de notre modèle d’essai et vous avez ainsi une Mini break au tarif insensé de 54 900 €. Avec 7 086 € de malus dû aux 184 g/km d’émission de CO2 (barème 2021), la facture s’élève donc à 61 986 € ! On vous laissera ajouter votre carte grise…
Le Mini Clubman JCW est donc un modèle de niche, qui séduit par son look atypique et ses performances. Cependant, il souffre d’un réel manque de modernisme. J’ai beaucoup apprécié son moteur inépuisable. Mais son habitabilité et son prix n’en font ni une voiture principale pratique au quotidien, ni un choix secondaire pour la plaisir. Le Mini Clubman JCW a donc le privilège de n’être attirant que par sa singularité.
Retrouvez toutes les photos réalisées lors de cet essai :
Texte et photos : Anthony
Rejoignez-nous sur Facebook et Instagram