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Essai Mini Cooper S : bombinette des beaux quartiers

En 1959 naissait la Mini par son fondateur, Alec Issigonis, pour la British Motor Corporation. Après être devenue un best seller dans les années 60, puis une figure culturelle aux côtés de George Harrison, ou encore Rowan Atkinson alias Mr Bean, la Mini prend du caractère grâce à un certain John Cooper. La Mini Cooper S voit ainsi le jour. Il s’en suit une série de victoires en championnat du monde des rallyes. 60 ans après sa création, c’est à l’occasion de son anniversaire que nous prenons le volant de la dernière génération de la petite sportive. Essai Mini Cooper S : bombinette des beaux quartiers.

Chic et choc

Mini Cooper S

Pour une petite compacte, ce dernier millésime de la mythique Cooper S fait plaisir à voir. Avec sa teinte Enigmatic Black et sa finition 60 Years Edition (7 100€), notre Mini Cooper S d’essai se présente comme une citadine élégante avec une subtile touche de sportivité. Sans jouer dans l’excès, le dessin des prise d’air du pare-choc avant rajoute du dynamisme à la rondeur de la calandre. Le capot se pare de deux bandes décoratives, emblématiques de la Mini, ainsi que du blason « 60 Years Edition ». Au centre, la prise d’air, bien que factice, rajoute du caractère au véhicule.

La face arrière quant à elle découvre deux sorties d’échappement centrales, typique de la finition S. En abandonnant le spoiler sur la finition S pour ce millésime, Mini joue la carte de la discrétion. Certains éléments, comme les encadrements de feux en finition Piano Black (160 €), la trappe de réservoir vintage ou les optiques arrières façon Union Jack, apportent une touche d’élégance à cette Mini à l’ADN dynamique. Les jantes 17″ 60 Years Edition Spoke bi-ton (200 €) qui équipent notre modèle d’essai concluent, avec classe, le style trapu de cette Mini Cooper S. L’ensemble dévoile ainsi une compacte musclée, chic, dans un gabarit contenu. Et il me tarde d’en prendre le volant.

Mini Cooper S : pas si mini

La première impression en montant à bord de cette Mini est plutôt… déroutante. Si, vue de l’extérieur, le gabarit global est assez contenu, une fois à l’intérieur, c’est une sensation inverse que je ressens. J’ai vraiment l’impression de m’être installé à bord d’une voiture bien plus grande. La planche de bord et les panneaux de portes sont volumineux. La visibilité avant laisse entrevoir la quasi entièreté du capot. Il n’est vraiment pas banal d’avoir ce genre d’agréments dans une auto de cette taille.

Mini Cooper S intérieur

L’intérieur, tout comme l’extérieur, mélange plusieurs univers. Le petit combiné d’instrumentation situé derrière le volant rappelle la compétition. Le cerclage principal au centre de la planche de bord, qui porte aujourd’hui l’écran tactile, rappelle l’héritage de Mini. Les commandes situées sur le plafonnier ainsi que celles en bas de console (démarrage, ESP, etc) rappellent quand à elles l’univers de l’aviation.

La sellerie Cuir Lounge MINI Yours Carbon Black apporte une nouvelle fois une touche d’élégance dans cet intérieur relativement sombre. L’assise est confortable, sans être remarquable. On se sent cependant suffisamment maintenu et les réglages permettent une position de conduite assez haute. Cela participant à la très bonne visibilité sur la route. Comme à l’extérieur, le drapeau britannique est omniprésent. On le retrouve dans les petits détails, comme les pin’s ou les appuis tête perforés. L’ensemble fait, une fois de plus écho aux origines de la marque.

Entre confort et dynamisme

A l’appui sur le bouton rouge de démarrage, c’est dans un vrombissement très plaisant que notre Mini Cooper S démarre. Seulement, après une dizaine de secondes, ce vrombissement s’efface pour ne laisser qu’une sonorité classique. La Mini Cooper S possède trois modes de conduite. Le premier, Green, met l’accent sur l’économie et se montre mou. Il permet de réduire la réactivité des commandes pour éviter les relances trop vives.

En mode Mid (Normal), la Cooper S retrouve du répondant et redevient agile. C’est le mode de conduite par défaut. Il permet une conduite aussi bien souple que dynamique. Enfin, en mode Sport, la direction et la suspension s’affermissent et la sensibilité au niveau des commandes est accrue.

Notre essai se poursuit donc en mode Sport. En ville, la boîte automatique fait un travail formidable. Les passages de rapport se font sans à-coups, participant au confort global du véhicule. Lorsque nous haussons le rythme, les 192ch de la Cooper S se mettent en scène et dynamisent notre petite citadine. Agile, avec un train avant et une direction plus précis, la Mini Cooper S se révèle être assez amusante. Les palettes au volant, bien que présentes, se révèlent inutiles tant la boîte de vitesses DKG (2 350€) offre un étagement approprié et une réactivité optimale.

Hormis à très haut régime, l’échappement est assez discret. Le son perçu est plutôt grave mais manque clairement de présence. La puissance, bien que suffisante dans 90% des situations, peine à procurer de véritables sensations quand on pousse la Mini dans ses retranchements. La faute au moteur turbo très linaire. Avec un poids de 1 300 kg, la Mini accuse une sérieuse montée en gamme. Cela la conforte comme compacte polyvalente plutôt que petite sportive. La Mini Cooper S d’antan est donc bien loin derrière.

Mini Cooper S : le prix de la différence

Le caractère sportif de la Mini Cooper S n’est donc plus aussi présent que son nom ne le laisse supposer. Pour répondre à une clientèle toujours plus en demande, la Mini s’est embourgeoisée. Afin de satisfaire les usages quotidiens, la Cooper S étoffe ses prestations, passant du rang de petit karting joueur à celui de compacte urbaine premium. Ainsi, ce sont les Pack Connected Navigation Plus (1 300€) et Pack City Zen (1 700€) qui équipent notre modèle d’essai. Au programme, navigation connectée, Apple CarPlay sans fil, affichage tête haute, caméra de recul ou encore toit ouvrant panoramique font de cette Mini une vraie voiture de tous les jours.

Mini Cooper S

La Mini Cooper S offre donc un bon compromis entre polyvalence et plaisir de conduire, sans pour autant offrir le grand frisson. Toujours atypique grâce à son héritage britannique, la Mini d’aujourd’hui reste toujours aussi plaisante à voir dans le paysage automobile en version 3 portes. Facturée à partir de 26 900€ (38 960€ pour notre modèle d’essai) la Mini Cooper S n’est pas faite pour toutes les bourses. C’est le prix du privilège et de l’héritage avec des prestations premium. La Mini Cooper S s’opposera à l’Audi A1 en terme de prestations, bien que cette dernière n’ait pas la côte d’amour de la Mini. Quant aux sensations, une Suzuki Swift Sport vous procurera les mêmes pour un tarif bien inférieur.

Pour conclure, la Mini Cooper S est idéale comme voiture principale, avec une esthétique unique en son genre. Pour ceux qui recherchent plus de sensations, il faudra vous tourner vers les version JCW et GP, plus radicales.

Mini Cooper S

Texte et photos : Anthony
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