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Essai Nissan Leaf e+ : un roadtrip en électrique, c’est possible ?

Lorsque Nissan nous a proposé d’essayer sa nouvelle Leaf e+ Tekna 62 kWh en février dernier, il faut dire que l’on a été un peu dérouté. Où placer la Nissan Leaf dans notre ligne éditoriale ? Voiture innovante et électrique, elle n’a rien d’une voiture sportive, malgré ses 217 ch. Ce n’est pas sa vocation, et ce ne serait pas à son honneur de l’essayer de cette façon. Alors, nous avions décidé de réaliser une semaine sans recharger, afin de voir ce que l’on pouvait faire avec une voiture électrique dans des conditions classiques de circulation en région parisienne.

Bon, tout ça, c’était avant le Covid-19. Lorsque nous avons pris en main la Leaf en juin, nous n’étions plus en conditions de roulage classiques et faisions du télétravail. Le sujet tombait à l’eau. Alors, nous sommes partis en roadtrip un week-end en région champenoise, afin de vivre un week-end sans contraintes en voiture électrique. Nissan Leaf e+ Tekna : un roadtrip, c’est possible ?

Nissan leaf e+

Rapide présentation de la Nissan Leaf e+

Je vais faire vite, la Leaf de seconde génération est déjà connue. Notre exemplaire est en finition e+ Tekna, de couleur bleu Topaze avec toit noir (1.200 €). Le volume de la voiture est un peu étrange. L’avant se montre assez fin, avec des codes stylistiques proches de la Micra. L’arrière se montre lui plus trapu, et semble favoriser l’aérodynamique. Au final, cela lui permet de se différencier dans la circulation. Niveau gabarit, elle se situe, comme la Pulsar, en concurrente des Mégane IV et Peugeot 308, en un peu plus habitable.

En parlant de l’habitacle, le mot clef est espace. La Nissan Leaf e+ n’en manque pas. L’intérieur présente bien en général mais certains détails dénotent et baissent la qualité perçue globale. Je pense à quelques boutons et plastiques sur la console centrale ou les portes. Niveau infotainment, il y a tout ce que l’on attend d’une voiture moderne, avec un compteur mêlant numérique et afficheurs à segments. Les sièges en cuir et suédine sont d’un très bon confort, tant à l’avant qu’à l’arrière. Cela se doit d’être précisé car cela devient de plus en plus difficile à trouver. Globalement, vous êtes assis dans un canapé. Le coffre se montre de très bonne taille pour une électrique, avec 435 litres. Les batteries l’ont en effet déserté et sont positionnées sous les sièges.

Nissan leaf e+

Paris-Reims en Nissan Leaf e+, possible ?

En parlant des batteries, elles sont d’une capacité de 62kWh. Globalement, et en unités plus traditionnelles, cela veut dire que la Leaf e+ dispose de 217 ch et 340 Nm de couple en permanence. Niveau consommation, les nombres avancés sont de 18,5 kWh pour 100 km en utilisation mixte. Cela vous donne une autonomie mixte de 385 km minimum. Minimum, car la conduite urbaine peut largement augmenter votre autonomie, jusque 530 km d’autonomie. C’est cette très belle autonomie annoncée qui nous intéresse aujourd’hui pour une voiture de ce segment. Reims et la région champenoise ne sont qu’à 170 km de Versailles, mon point de départ. Cela devrait donc être large, niveau autonomie.

Nissan leaf e+

L’ensemble des kilomètres est partagé comme suit : 40 km en région parisienne, 120 km d’autoroute et 10 km de roulage urbain sur la fin. En faisant l’ensemble du trajet sur autoroute à 110 km/h, la Nissan Leaf usera 50% de sa batterie en ce vendredi après-midi. Si 110 km/h peut vous sembler une vitesse basse sur autoroute, il faut reconnaitre que l’on retrouve très souvent l’ensemble des voitures nous ayant doublé sur les aires d’autoroute. Une fois sur Reims, l’autonomie ne bouge plus et j’en profite pour arpenter un peu les alentours. Direction le circuit de Gueux pour quelques photos et un petit tour en campagne.

Après avoir cherché à me brancher sur plusieurs systèmes de bornes de recharge rapide, je me retrouve confronté au principe du « 1 borne = 1 abonnement » et du « cette borne est actuellement hors service ». Suite à cet échec indépendant de la voiture, je finis par brancher la voiture sur la prise domestique de ma résidence de week-end. L’ordinateur de bord m’indiquera une recharge de 22 à 100 % en 16h, soit samedi 11h.

Vadrouiller, son vrai plaisir tranquille

Le samedi matin, c’est donc découverte à pied de la vieille ville champenoise. La ville regorge de points d’intérêts qui vous occuperons très largement le temps d’un week-end entier. Mais nous avons prévu de passer l’après-midi dans les vignobles. Donc dès la voiture chargée, nous repartons. Dans la Montagne de Reims, en direction d’Epernay, les côtes mettent à mal la batterie. Mais grâce au fonctionnement de la e-Pedal et les descentes, la consommation reste très basse à seulement 13 kWh pour 100 km. Sur ces petites routes, les relances sont franches mais la direction manque de ressenti. Concernant l’amortissement, il y a un petit effet bateau qui peut rendre les passagers malades.

Nissan Leaf e+

Une fois à Epernay, la question se pose pour recharger la voiture pour mes passagers. C’est impressionnant comme on a une subite envie de recharger dès que l’on s’arrête. Ce serait un peu comme faire le plein d’essence à chaque fois que l’on sort sa voiture. On rentrera sur la ville sacrée des rois sans encombre. Un peu de vagabondage le dimanche matin me feront tout de même recharger sur une prise domestique en début d’après-midi, l’occasion de visiter une cave de champagne. Pour le retour, je me cale cette fois-ci à 130 km/h avec le ProPilot. Je trouve dommage que ce régulateur adaptatif ne s’adapte pas aux conditions de la route (montée et descente) pour optimiser l’autonomie des batteries. A la fin de mon trajet, la Leaf e+ a perdu 65 % de sa batterie sur le trajet.

Roadtrip en Nissan Leaf e+, c’est validé ?

Nissan leaf e+

Pour faire simple, un roadtrip en électrique, c’est faisable. Il suffit d’ajuster son parcours à sa voiture. Dans le cadre de la Nissan Leaf e+ Tekna, la voiture offre un très bon compromis espace à bord, encombrement, performances. Je parle bien évidemment des performances liées à l’autonomie et à la consommation. La moyenne de mon essai s’établit à 15,2 kWh pour 100km, avec 300 km d’autoroute. C’est une très belle performance qui rend l’utilisation de la voiture tout à fait possible dans un usage courant, sans crainte de la panne sèche. La Nissan Leaf e+ Tekna n’a aujourd’hui aucune concurrence de part sa taille, son prix (38.500 € hors bonus) et son autonomie. Elle offre une proposition cohérente avec les enjeux et les besoins actuels. Il faudra juste penser le roadtrip différemment, et prendre le temps de visiter. Mais ça ne devrait pas être le plus difficile…

Retrouvez l’ensemble des photos réalisées pendant l’essai ci-dessous :

Texte et photos : Antoine pour Virages Auto
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