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Essai Nissan X-Trail e-Power : retour aux sources

Le Nissan X-Trail et moi, c’est une peu une affaire de famille. J’ai appris à conduire au volant d’un X-Trail de première génération (T30), dans lequel j’ai traversé la France en long en large et en travers. Avec son look de parpaing, ce n’était pas le plus confortable, mais c’était une vraie machine à tout faire. Charger, tracter, crapahuter, sur neige, sur sable, dans la boue, rien ne lui faisait peur. Puis j’ai pas mal vadrouillé sur un X-Trail de troisième génération (T32). Développé sur la plateforme CMF-C/D commune à Renault et Nissan, ce dernier était moins polyvalent mais beaucoup plus confortable et économique sur la route.

Puis l’aventure s’est arrêtée et je suis parti rejoindre la marque au lion, en faisant un détour chez Ford. Cet essai du nouveau Nissan X-Trail de quatrième génération (T33) est donc pour moi l’occasion de (re)découvrir ce qui fait l’âme d’un X-Trail. Essai Nissan X-Trail e-Power : retour aux sources.

Tour du propriétaire

Avec de commencer avec ce nouveau X-Trail, petit retour en arrière. Comme évoqué dans l’introduction, l’une de mes premières expériences automobile fut au volant d’un Nissan X-Trail de première génération. Dès le début, le X-Trail fut pensé comme un baroudeur familial. Mis sur le marché pour concurrencer les Suzuki Grand Vitara et Toyota RAV4, le Nissan X-Trail était le seul du trio à être proposé en version cinq portes. Avec sa forme cubique légèrement arrondie dans les coins, il s’inspirait du Terrano, son prédécesseur, en proposant quelque chose de plus moderne et polyvalent. Le X-Trail était ainsi aussi bien à l’aise dans la forêt pour aller couper du bois que sur autoroute en direction du sud de la France. Son habitabilité en faisait le véhicule idéal pour transporter aussi bien des matériaux que des passagers et leurs bagages.

Et il faut dire que cette quatrième génération du Nissan X-Trail reprend enfin cette recette de 4×4 originel, de baroudeur haut sur pattes, à qui les chemins ne font pas peur. Légèrement délaissé sur la troisième génération, plutôt considéré comme un SUV urbain et routier, la quatrième génération fait un petit retour aux sources. Certes il est et reste un SUV familial, mais ce nouveau Nissan X-Trail reprend quelques attributs de ses anciennes versions. La carrosserie est plus brute que sur la version précédente, avec des lignes plus franches et plus marquées. Il faut dire que le marché nord américain, où le X-Trail est vendu sous le nom de Nissan Rogue, représente une part non négligeable des ventes. Il faut donc plaire à cette clientèle friande de ce genre de look.

Nissan X-Trail trois quart avant

La calandre avant est massive et verticale, surplombée d’un capot légèrement bombé. Les optiques doublés donnent un regard agressif, tout en dissimulant des prises d’air latérales. La grille d’aération en partie inférieure termine la combinaison SUV-baroudeur avec un sabot de pare-chocs en plastique clair bien marqué. Le Nissan X-Trail joue sur les teintes et les matériaux en proposant pas moins de cinq matériaux différents sur cette seule face avant : la carrosserie et sa teinte, du plastique noir laqué autour de la grille centrale, du plastique aluminium brillant pour les contours, du plastique noir mat en partie inférieure et du plastique gris clair pour le sabot de pare-chocs.

Nissan X-Trail avant

Le profil est lui plus classique, avec une forme fuselée et de hauts vitrages latéraux. Les arches de passage de roues rehaussent la caisse pour un look plus baroudeur, tout comme les barres de toit. A l’arrière c’est plus classique avec un lettrage central comme il se fait de plus en plus. Le seuil de chargement est haut avec un large hayon, idéal pour l’accessibilité du coffre. Le pare-chocs arrière bi-ton massif termine le tour extérieur du propriétaire.

Nissan X-Trail arrière

Nissan X-Trail : le classique, ça a du bon

A l’intérieur, on est loin de mon souvenir du X-Trail de première génération, quoi que. Bien sûr, tout a évolué et c’est tant mieux, mais ce nouveau Nissan X-Trail garde quand même quelques éléments bien pratiques. Le poste de conduite s’articule autour d’un grand volant, au diamètre plutôt important (à noter que je viens de l’univers Peugeot et son petit volant) et d’un combiné d’instrumentation entièrement numérique. La prise en main du volant est agréable et les commandes tombent sous la main. Je regrette cependant les trop nombreux menus accessibles dans le combiné pour régler les alertes et les aides à la conduite. Un affichage tête-haute est également disponible, facilitant la conduite au quotidien.

Nissan X-Trail intérieur

La position de conduite est idéale, surtout dans mon cas où je préfère être réglé haut et droit. Les sièges sont tout confort, réglables électriquement et chauffants. Le revêtement simili cuir a en revanche tendance à marquer très rapidement les plis. A voir sur le long terme si ils conservent leur aspect et leur maintien. A l’intérieur aussi Nissan joue la carte du multi matériaux. Aucune pièce n’est la même. Il y a du plastique noir laqué, du plastique noir granuleux, du plastique imitation aluminium brillant, du plastique imitation aluminium brossé, de l’imitation cuir noir, de l’imitation cuir marron, un autre imitation cuir marron mais pas le même marron, de l’imitation bois… Un patchwork qui dans l’ensemble rend plutôt bien, mais qui mériterait d’être harmonisé.

Au centre du véhicule, on retrouve un large écran tactile, positionné assez haut sur la planche de bord. Une position idéale qui favorise la prise d’informations sans avoir à descendre son regard. En dessous se trouve un ensemble de commandes de climatisation. Heureusement, Nissan n’a pas (encore) cédé au tout tactile, et conserve ces commandes en accès physique. Merci ! Puis on retrouve une large console centrale, imposante et flottante. S’y trouvent entre autre la recharge sans fil, la commande de passage de rapports, le bouton pour passer en tout électrique, le bouton pour activer le One Pedal et la commande de choix des modes de conduite. Sous la console se trouve un espace idéal pour ranger de petites affaires ainsi qu’une connectivité USB-C.

Nissan X-Trail intérieur

Un héritage conservé pour les passagers

En tant que bon voyageur, ce Nissan X-Trail choie ses passagers. La banquette arrière est également chauffante et l’espace aux genoux est considérable. L’assise est un peu ferme et le dossier très peu réglable. Cela étant, le voyage à l’arrière n’est pas du tout un enfer. Le grand toit ouvrant panoramique apporte énormément de luminosité, tout comme les vitres latérales équipées en prime de rideaux occultants. Le point fort de ces places arrières, c’est leur accès. En effet les portes arrières s’ouvrent quasiment à 90°. Une ouverture idéale lorsque vous devez installer un siège auto ou un jeune enfant.

Le nouveau Nissan X-Trail est disponible en version 5 ou 7 places, comme son prédécesseur. En version 5 places, le volume du coffre est de 575 L, dans la moyenne. En version 7 places, c’est une centaine de litres en moins, ce qui le rend tout de suite moins attrayant pour les familles nombreuses en quête d’aventure. Son point fort, c’est la capacité de chargement une fois la banquette rabattue. Avec un peu moins de 1400 L, c’est un volume en retrait par rapport à la génération précédente (1982 L) mais qui reste idéale pour charger ou y installer un lit de camp temporaire.

Nissan X-Trail e-Power : Hybride ? Vraiment ?

Au volant, c’est un peu déroutant. Pourquoi ? Car vous roulez en électrique mais vous entendez quand même le bruit d’un moteur thermique. Je m’explique. La motorisation e-Power, introduite chez nous sur le Qashqai et ce X-Trail, est une motorisation un peu particulière. Nissan utilise un moteur 3 cylindres de 158 ch comme générateur. Ce dernier transforme de l’essence en énergie électrique pour recharger une batterie de 2,1 kWh. Un moteur électrique de 150 kW utilise cette énergie électrique stockée pour entraîner les roues et mouvoir le véhicule. En bref, le véhicule roule en électrique grâce à de l’électricité produite par un générateur thermique. Pas besoin de recharge sur prise ou borne comme sur un EV ou PHEV, mais il y a toujours besoin de faire un passage à la pompe.

Sur le papier, cette motorisation paraît intéressante. Dans la pratique, il s’avère qu’elle l’est, mais pas dans toutes les situations. En ville, à faible vitesse, c’est très agréable. Le confort de l’électrique est là. Le Nissan X-Trail est silencieux et agile, grâce à des reprises immédiates et franches. Le freinage régénératif est très efficace, permettant de recharger efficacement la petite batterie. Le générateur thermique quant à lui soit ne fonctionne pas, soit fonctionne à très bas régime et semble donc inexistant. Le Nissan X-Trail propose ainsi les mêmes avantages qu’un véhicule 100% électrique, mais ici en hybride. En usage urbain, la consommation descend sous les 5L/100km.

Nissan X-Trail avant

Sur voies rapides et autoroutes, la motorisation perd un peu de son intérêt. La vitesse étant plus importante et donc la puissance nécessaire pour déplacer le véhicule étant plus importante, la batterie se vide plus vite. Le générateur thermique doit donc fonctionner à plus haut régime et en permanence. La conduite reste typée électrique, car seul le moteur électrique entraîne les roues, mais le bruit du moteur thermique est bien présent. Malgré la bonne insonorisation du véhicule dans la globalité, le générateur produit un bruit de fond assez désagréable sur le long terme (au delà de 3h de conduite). Heureusement, le moteur thermique fonctionne à un régime la plupart du temps stabilisé. Hormis lors des fortes relances nécessitant beaucoup d’énergie d’un coup, le moteur fonctionne à un régime constant, le rendant le plus discret possible. Sur autoroute, la consommation grimpe autour des 7-7,5L/100km.

Nissan X-Trail : prix et comparatif

Le reste de la conduite est vraiment plaisante. Le Nissan X-Trail est confortable même sur les nombreux ralentisseurs des centres-villes traversés. La motorisation électrique le rend très agile, malgré son gabarit important. Même chargé de 4 personnes et quelques bagages, le poids total, qui dépasse dans ce cas les 2 T, ne se ressent pas.

Disponible en versions 5 ou 7 places et en transmission 2 ou 4 roues motrices E-4ORCE, le Nissan X-Trail a de quoi répondre à toutes les attentes. Le tarif de ce Nissan X-Trail débute à 43 700 € en version e-POWER 204ch Acenta. La version 4 roues motrices est accessible à partir de 46 000 € en version e-4ORCE 213ch 4×4 Acenta. Le tarif de notre modèle d’essai e-POWER TEKNA 204 ch 5 places est de 53 400 € (50 800 € + peinture rouge Fusion 850 € + pack hiver 750 € + toit ouvrant panoramique 1 000 €).

Nissan X-Trail extérieur

Sur le marché des SUV 5 ou 7 places, le Nissan X-Trail n’est pas le seul. En revanche, sa motorisation atypique rend difficile le comparatif avec d’autres concurrents. Etant donné que le Nissan X-Trail ne peut faire que quelques kilomètres maximum en tout électrique, il sera impossible de le comparer à de vrais SUV 100% électriques. Sur l’aspect SUV 7 places, le Nissan X-Trail fera face aux :

  • Nouveau Peugeot 5008, disponible en 100% électrique, hybride et hybride rechargeable.
  • Nouveau Mazda CX-80 tout récemment présenté, disponible en version hybride rechargeable.
  • Nouveau Renault Espace 7 places, disponible en version techno E-Tech full hybrid 200 à partir de 45 000 €.
  • Nouveau Skoda Kodiaq 7 places, disponible en motorisation 1,5 TSI 150 ch Hybrid à partir de 45 050 €.
  • KIA Sorento 7 places, disponible en motorisation 1.6 T-GDi 215 ch Hybride à partir de 47 990 €.
  • Hyundai Santa Fe 7 places, disponible en motorisation Hybrid 230 ch BVA 6 à partir de 51 950 €.
  • Toyota Highlander 7 places, disponible en motorisation Hybride 2.5L 248 ch à partir de 68 000 €.

Dans une configuration 5 places uniquement, d’avantage de concurrents entrent dans la cour. On retrouve notamment les Mazda CX-60, Honda CR-V, Toyota RAV4 ou Renault Austral.

Pour conclure sur le Nissan X-Trail

Ce nouveau Nissan X-Trail m’a fait une plutôt bonne impression. Arrivant sur un marché déjà bien encombré, sa motorisation le différencie de ses concurrents par sa simplicité d’utilisation pour les clients encore un peu réfractaires au tout électrique. Pas besoin de recharge, pas besoin de changer ses habitude, on profite simplement des bienfaits et du confort de rouler en électrique sans le stress de la recharge. Un vrai plus lorsque tous les constructeurs y vont de leurs bon vouloir en promettant monts et merveilles sur l’électrique. La motorisation E-Power n’est honnêtement pas avantageuse d’un point de vue économique, car vous ferez les mêmes consommations qu’avec une motorisation essence équivalente. Mais elle a le mérite de nous faire goûter à l’électrique pour, qui sait, nous convertir dans un futur proche.

Nissan X-Trail extérieur

Le Nissan X-Trail est donc clairement à considérer si vous êtes intéressés par l’électrique mais pas suffisamment pour passer le cap. En version 7 places E-4ORCE, il devient clairement une excellente proposition. La concurrence deviendra alors hors de prix avec très souvent des motorisations hybrides rechargeables plus onéreuses. En version 5 places, je reste convaincu qu’un Nissan Qashqai, moins spacieux mais surtout moins lourd, donnera à la motorisation E-Power toute sa superbe. Il profiterait surement de consommations moins importantes et davantage d’agilité sur la route.

Retrouvez ci-dessous la galerie photos habituelle ainsi que le tableau récapitulatif des points les plus marquants.

Les +Les –
Motorisation E-Power simple et sans prise de têteConsommations quelconques
Volume à bord et praticitéTrop de matériaux différents
Equipements et montée en gammeVolume du coffre en baisse

Texte et photos : Anthony
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