Souvenez-vous en juin dernier, nous avions pris le volant de la Peugeot 508 PSE en version berline. Le fer de lance de la marque au lion, à la sauce Peugeot Sport Engineered, nous avait plutôt convaincu. Précision de conduite, dynamisme et performances étaient au rendez-vous. Alors si la recette est la même dans la version SW, nous avons tout de même voulu savoir si la touche PSE changeait le positionnement de la Peugeot 508 SW. Alors, break familial pour famille pressée ou joujou agressif pour se démarquer ? Essai Peugeot 508 SW PSE : plaisir solitaire.
Style agressif
Pour ce qui est de l’esthétique, difficile de résister. La 508 SW, que personnellement je trouve plus réussie que la berline, voit ici son capital agressivité grimper en flèche. Si la face avant est similaire à la version 508 PSE berline, impossible de passer à côté. La nouvelle calandre noire avec ses lames verticales apporte une stature et une belle prestance. Les écopes Kryptonite élargissent visuellement la face avant, portant le regard sur les extrémités et sur les crocs lumineux. Enfin, les badges noirs Dark Chrome contrastent avec la teinte Gris Selenium de notre 508 SW PSE d’essai et les touches Kryptonite.
De profil, la 508 SW PSE impose. Les énormes jantes 20 pouces Exxar noires assoient le break, montées sur des pneumatiques Michelin Pilot Sport 4S. Ces jantes justement, si on ne peut pas dire qu’elles soient discrètes, laissent cependant subtilement entrevoir les étriers avants Kryptonite là encore. Le trois quart arrière de la Peugeot 508 SW PSE est pour moi le plus réussi, et est tout simplement magnifique. Ligne de toit plongeante, bandeau noir traversant intégrant les optiques 3D, ailettes latérales et diffuseur plaqué au sol. Sa silhouette abaissée et ses voies élargies assurent une stature très athlétique.
508 SW PSE : une Peugeot de tous les jours
A l’intérieur, peu de choses changent. Rrendre le volant de cette 508 SW PSE, c’est prendre le volant d’une 508 « classique ». Etant conductrice au quotidien d’une Peugeot, je ne suis pas désorientée et retrouve vite tous mes repères. Le cockpit orienté vers le conducteur est toujours aussi plaisant, tout comme le petit volant si caractéristique accompagné de son instrumentation en hauteur.

Les matériaux sont plutôt de qualité, alliant de l’aluminium, du plastique dur noir brillant, du plastique plus souple mat, ou encore du bois qui court sur toute la planche ainsi que la console centrale. Le confort est bel et bien au rendez-vous, avec de l’espace malgré une console centrale très imposante. Pour finir sur le confort et les différences avec une version classique, l’assise évolue dans la PSE avec une alliance Alcantara, tissu et cuir Nappa. Le tout est, comme d’autres éléments dans le véhicule, surplombé de surpiqûres Kryptonite.
A l’arrière, en tant que break, les passagers ne sont pas en reste. Si l’assise est un peu plus ferme, l’espace aux jambes est très acceptable. Les longs voyages sont possibles, même si le confort à la longue n’est pas forcement au rendez-vous. Nous y reviendrons. Pour finir, le coffre spacieux de la version SW offre 530 L, de quoi embarquer les bagages de toute la famille.
3 moteurs pour 3 fois plus de plaisir ?
Une fois au volant, c’est là que le comportement typé Peugeot évolue. Si PSE est synonyme de sportivité, c’est également synonyme d’électrification. Et en tant que représentante de cette nouvelle ère, qu’on le veuille ou non, la Peugeot 508 SW PSE sort l’artillerie lourde. Elle combine un moteur essence PureTech 200ch, un premier moteur électrique à l’avant d’une puissance de 81kW / 110ch et lié à la boîte de vitesses automatique électrifiée e-EAT8, et un second moteur électrique à l’arrière d’une puissance de 83kW / 113ch.

Les accélérations un peu molles et les à-coups que peut avoir une 508 normale non hybride (voir notre essai de la Peugeot 508 SW en version 225 ch) sont ici corrigés. La motorisation hybride permet une réponse immédiate à la pédale d’accélérateur. En effet, une légère pression sur la pédale de droite viendra utiliser l’énergie électrique pour activer le premier moteur électrique à l’avant et accompagner en douceur le moteur thermique. Une pression plus soutenue viendra quant à elle mettre en marche les deux moteurs électriques pour une accélération plus franche. C’est plus précis et c’est aussi plus confortable, puisque cela évite au moteur thermique de monter trop haut dans les tours.

La fiche technique annonce une autonomie 100% électrique de 42 km et une consommation moyenne de 2,03 L/100km. Comme tout véhicule hybride, la Peugeot 508 SW PSE récupère de l’énergie à la décélération grâce au freinage régénératif. Cependant, si vous voulez maintenir un niveau d’autonomie électrique minimum, vous pouvez opter pour la fonction e-save, qui utilisera le moteur thermique pour recharger les batteries électrique. En contrepartie, attendez-vous à une surconsommation et donc à une autonomie thermique en baisse. Sur les 1200 km de l’essai, alternant autoroute, routes de campagne et centres urbains, j’ai plutôt constaté une consommation de 6,9 L, voire 7,2 L en utilisant la fonction e-save. Loin des promesses donc, mais proche des valeurs du précédent essai.
508 SW PSE : un héritage Peugeot Sport respecté
Je l’évoquais dans le paragraphe précédent, la motorisation hybride de cette Peugeot 508 SW PSE offre un vrai plus. Confort routier et sonore, polyvalence et réponses instantanées sont au programme. Ajoutez à cela une suspension affermie, tout comme la direction, très précise, et des pneumatiques accrochés à la route, et vous obtenez une auto diabolique.

Je reprendrai juste les mots lors de l’essai de la Peugeot 508 PSE berline qui résument tout. « Les trois moteurs propulsent la voiture avec une célérité incroyable. Les valeurs sur le tachymètre s’affolent alors que la tenue de route est impeccable. Lors d’un enchaînement de courbes, je me retrouve à apprécier les changements d’appuis, immédiats. La voiture semble virer à plat. Lors d’un passage assez dynamique dans des épingles, le train avant ne montre aucun signe de sous virage. En sortie d’épingle, si vous ne provoquez par le survirage, il n’arrivera pas. Ainsi, les sorties sont ultra efficaces et très impressionnantes.[…] Tant que vous ne sur-conduisez pas, la voiture se montrera sur un rail, n’ayant jamais de problème de motricité. Les pneumatiques font un travail remarquables, et la voiture remonte l’ensemble des informations de la route. »
Pas si polyvalente
Tous ces attributs en font certes une excellente auto plaisir, mais la rende un peu moins plaisante justement au quotidien. Les grandes jantes et la suspension ferme, même en mode confort, ont montré une voiture un peu raide à basse vitesse. Tape cul à basse vitesse en ville, le confort revient dès 50 km/h. En effet, jantes 20 pouces, châssis sport, plaques d’égout et ralentisseurs ne font pas bon ménage. Les portes sans cadre, et une hifi Focal qualitative mais peu démonstrative, ne jouent donc pas en la faveur de l’acoustique sur le long terme. On retrouve ainsi les mêmes défauts que sur la Volkswagen Arteon Shooting Break, également montée sur de grandes jantes et avec des portes sans cadre. La rançon du style.

Les sièges, s’ils paraissent confortables après les premiers kilomètres, se montrent vite fermes après le millier de kilomètres effectué. Heureusement ils sont chauffants et massants. Si cela reste confortable au premier rang, le voyage se montrera plus désagréable à l’arrière. Heureusement la hauteur de caisse reste raisonnable et vous n’avez pas l’impression d’être enfermés. Le grip phénoménal des Michelin PS 4S et la direction tranchante offre de très bonnes performances en attaquant, mais ne favorise pas l’agrément à basse vitesse.
Conclusion sur la Peugeot 508 SW PSE
J’en reviens donc à ma question d’introduction. Est-ce que la Peugeot 508 SW PSE est un vrai break familial ? Sur le papier oui. Elle peut sans soucis emmener 5 personnes d’un point A à un point B. En revanche, je ne garantis pas du confort de vos passagers. Le traitement spécifique apporté sur la Peugeot 508 SW PSE lui fait perdre ce côté familiale confortable au quotidien. Il n’y a aucun doute qu’elle saura procurer du plaisir au conducteur lors des sessions de conduite plaisir. En revanche, elle vous fera sans doute déchanter si vous devez faire plusieurs centaines de kilomètres d’affilée à l’arrière. Egoïstement le conducteur, lui, gardera le sourire.

C’est donc sur un avis en demi-teinte que je termine cet essai, surtout en suivant celui de la berline, qui semblait plus polyvalente. Par contre, il y a un aspect sur lequel tout le monde est d’accord, le style. Peugeot marque un grand coup vis à vis de la concurrence avec ce break (et cette gamme PSE). Un vrai plaisir pour les yeux. Une refonte réussie donc pour la Peugeot 508 SW PSE, qui propose un produit unique, presque digne d’une série limitée. Performante, technologique, innovante, ce que Peugeot propose de mieux aujourd’hui. Certains critiqueront sont prix, mais à près de 70.000 €, les prestations et la qualité sont largement au rendez-vous, et elle n’a aucune réelle concurrente.
Retrouvez ci-dessous l’habituelle galerie de l’essai :
Texte et photos : Laura
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