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Essai Porsche 991 GT2 RS : l’arme absolue ?

Récemment, je vous parlais de deux voitures mythiques, les Porsche 911 2,7 Carrera RS et 993 Carrera RS. Sur les photos, une beaucoup plus récente Porsche 991 GT2 RS se cachait. Ainsi, aujourd’hui, nous vous emmenons à la découverte de ce monstre, mais aussi faire un petit tour. En effet, nous avons pu prendre place à bord pour quelques kilomètres. Je remercie évidemment beaucoup J-P pour toute sa confiance, ainsi que de m’avoir présenté la petite collection familiale.

Cet essai s’apparente plus à une prise en main ou une expérience qu’à un essai traditionnel sur plusieurs jours. Nous n’avons pu rouler qu’une petite heure, ce qui est bien différent des formats habituels. Nous espérons que l’expérience retranscrite sera à la hauteur de vos attentes.

Porsche 991 GT2 RS

Porsche 991 GT2 RS : l’ultime 911

Visuellement, c’est une 911 millésime 991. Pour les moins connaisseurs, ce sera une 911 à la sauce tuning. Mais pour ceux qui savent, la Porsche 991 GT2 RS sera l’incarnation de tout le savoir-faire des circuits, retranscrit sur la route…. Stop, c’est une GT3 RS ça non ? Oui, mais la GT2 ajoute la suralimentation à un moteur 3,8L qui n’en avait pas spécialement besoin. La Porsche 991 GT2 RS, c’est la version PLUS de la version optimisée de la version radicale de la 911… Autant vous dire que je ne sais pas vraiment si je comprends tout ce qui va m’arriver.

Porsche 991 GT2 RS

Les seules expériences que j’ai à propos des GT2 sont les récits, parfois terrifiants, d’autres essayeurs automobiles, après avoir essayé les 996 et 997 GT2. Sauf qu’on ne parle plus de 460 ou 520 ch, mais bel est bien de 700 ch ! Qui plus est, la Porsche 991 GT2 RS fut détentrice d’un certain record du tour, au Nürburgring sur la Nordschleife. Si la Lamborghini Huracan Performante est depuis passée devant, cela plaçait l’allemande devant les monstrueuses Radical SR8 et les Porsche 996 GT2… Tiens, une sorte d’histoire de famille. Bref, vous l’aurez compris, les 500 km me séparant du lieu d’essai de la voiture ont été un savant mélange d’excitation et de peur…Mon cerveau se fait chambouler dans tous les sens.

Un extérieur à faire pâlir un proto d’endurance

Extérieurement, nous faisons face à une véritable voiture de course. Premièrement, l’aileron, énorme, attire l’œil. Mais nous y reviendront. Tout d’abord, la voiture est peinte en noir, ce qui contraste avec les bandes en carbone. Du carbone, on en retrouve un peu partout. Que ce soit les éléments de carrosseries, certains éléments aérodynamiques ou les panneaux de carrosserie, peints. Mais on retrouve aussi, sous forme de carbone forgé, sur les charnières du capot moteur par exemple. La face avant se montre très agressive avec d’énormes prises d’air, très larges. La lame avant semble sortir d’une voiture de course, ainsi que les déflecteurs latéraux aux extrémités du pare-chocs. Il est dommage que ces deux éléments ne soient pas en carbone, le plastique mat n’est pas la plus beau. Cependant, c’est compréhensible vu l’emplacement, on ne veut pas les changer tous les jours à cause d’impacts de gravillons en tout genre…

Sur le capot, on retrouve deux prises d’air de type NACA. En plus, sur les ailes avant se trouvent les ailettes, pour évacuer l’air chaud lors des freinages. Les freins, parlons-en. Ils sont immenses, avec 410 mm de diamètres à l’avant, ventilés et percés, avec des étriers à 6 pistons. Pour l’arrière, ce sera tout de même 390 mm et 4 pistons ! Les jantes en magnesium sont absolument superbes, avec cette couleur un peu cuivré mat. De 20 pouces à l’avant, les jantes en font 21 à l’arrière, avec d’énormes pneumatiques en 325/30 ZR21. Les deux énormes canules d’échappement se montrent imposantes. L’aileron finit donc la panoplie de pistarde. Large, positionné assez haut, il ne fait pas dans la dentelle. Il est fait de carbone, évidemment et repose même sur des charnières réglables en carbone. Véritablement rien n’est laissé au hasard et la recherche de poids a été optimisée !

Porsche 991 GT2 RS

Globalement, la voiture est posée par terre, très agressive, et diablement belle. Une nouvelle fois, je suis partagé entre admiration et crainte.

Porsche 991 GT2 RS : plus soft sur l’intérieur

Je ne vais pas vous mentir, je m’attendais à quelque chose de très propre et très dépouillé, Porsche RS oblige. L’ensemble de l’habitacle transpire la qualité et les beaux matériaux. Je retrouve l’environnement classique des 991, avec quelques indications plus spécifiques. Pour le côté propre, on y est donc. Cependant, je m’attendais à voir une planche de bord un peu plus dépouillée que ça. Autoradio, GPS, climatisation, tous les indispensables du conforts sont là. La voiture semble taillée pour une utilisation quotidienne, ce qui contraste bien avec l’extérieur. Le volant en alcantara est superbe et la prise en main idéale !

En parlant confort, il faudra noter les sièges baquets. Issus du pack Weissach, ils sont identiques à ceux des 918 Spyder. Excusez du peu. Plutôt très confortables à l’arrêt, ils montreront tous les bienfaits d’un bon baquet une fois sur la route. Il faudra cependant se faire aux harnais dans le dos lors de notre usage sur route. L’arceau fait son apparition à la place de la banquette arrière. J’apprécie l’inscription RS découpée dans l’arceau, qui se reflète sur la moquette via un jeu d’ombre. C’est un beau rappel à la 993 RS. Une inscription brodée est tout de même présente. Enfin, notons le coffre avant. Identique à une Carrera, il est cependant occupé en partie par le réservoir additionnel de liquide de refroidissement.

Porsche 991 GT2 RS

Sur la route

Tour de clé, à gauche, évidemment, et le moteur démarre. Le bruit est assez rauque. La voiture est bruyante naturellement, mais ce n’est pas du tout de trop. Les premiers tours de roues montreront toute la beauté, mais aussi les travers, des autos actuelles. La Porsche 991 GT2 RS se montre étonnamment civilisée. Comment est-ce que les ingénieurs de Stuttgart ont-ils réussi à concevoir une sportive de 700 ch aussi simple à conduire qu’une petite citadine ? La dernière voiture de 700 ch que j’ai conduite était le Jeep Trackhawk, et c’était bien différent. Les premiers kilomètres avaient été mouvementés par les ruades du SUV. Ici, rien de tout ça, c’est aussi simple que l’entrée de gamme 718 Cayman S.

Porsche 991 GT2 RS

En ville et à allure réduite, la GT2 RS est donc facile. Mais il faudra tout de même faire attention à la largeur, assez importante, des ailes arrières, ainsi qu’à la lame avant. Le Lift équipe la voiture, ce qui permet de remonter l’avant de quelques cm. Mais dès 30 km/h, la voiture se remet en configuration basse. La direction est d’une précision incroyable. Bien que plus légère que ce à quoi je m’attendais, elle se montre d’une consistance idéale. Les suspensions sont tout à fait adaptées à un usage routier et on ne se sent pas trop secoués dans tous les sens. Enfin, en usage tout ce qu’il y a de plus normal, notons la douceur de la boite PDK, même avec une telle cavalerie à contrôler. Bref, utilisable au quotidien, oui !

Porsche 991 GT2 RS

Missile sol sol !

Soyons honnêtes, je ne suis pas certain d’avoir assez d’expérience pour juger si cette GT2 RS pousse plus ou moins fort que X ou Y voiture. Par contre, je peux vous dire que la direction, l’amortissement et le moteur ne font qu’un. C’est un ensemble mécanique d’une efficacité complètement chirurgicale, dont le seul obstacle ne peut être que moi, le conducteur. La poussée est permanente et très violente. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas eu autant de sensations, que ce soit en lignes droites ou en virage.

Porsche 991 GT2 RS

En effet, la direction est absolument fantastique et les baquets nous maintiennent si bien dans le siège que j’ai l’impression de faire partie du châssis. Les changements d’appuis sont incroyablement rapides. La voiture vire à plat et semble poser sur des rails. Je soupçonne tout de même le moteur d’être capable de mettre à mal la motricité (ironie). Ainsi, contrairement à beaucoup d’essai, je ne veux surtout pas me retrouver en travers ou dans une position non souhaitée, et je ralentis. Profiter du moment, un vrai régal !

Porsche 991 GT2 RS

Le moteur 3,8 L délivre 700 ch à 7000 tr/min et 750 Nm entre 2500 et 4500 tr/min. Sur le papier, ces chiffres sont beaux mais réellement, il y en aurait 50 de chaque en plus ou en moins, je le croirais tout autant. Le 0 à 100 km/h est catapulté en seulement 2,8 secondes, alors que les 200 km/h sont atteints en seulement 8,3 secondes ! Le propriétaire m’expliquera que du fait des performances surréalistes sur routes, et à une pointe à 350 km/h effectuée, sur les Autobahn, de façon tout à fait simpliste, sa GT2 RS ne tourne aujourd’hui presque que sur circuit. Je ne peux que le croire. Il me propose de rentrer et de revenir une prochaine fois, pour un usage sur circuit, et ainsi pouvoir profiter un peu plus du potentiel monstrueux de cette machine incroyable.

Porsche 991 GT2 RS : comment conclure ?

Porsche 991 GT2 RS

Très honnêtement, je ne sais pas comment clôturer un tel essai. C’est à la fois rapide, et une chance incroyable de pouvoir prendre en main une si incroyable machine. Les sensations sont énormes, mais j’ai l’impression d’avoir effleuré un infime pourcentage des possibilités de la GT2 RS ! C’est un concentré sous stéroïdes de tout le savoir faire mécanique et technologique de Porsche. Un morceau de l’histoire automobile. Bien que je sache pertinemment que la prochaine génération sera encore au dessus, je me demande comment c’est possible.

Retrouvez l’ensemble des photos réalisées lors de cette rencontre ci-dessous :

Encore un immense merci à J-P pour l’ensemble de l’essai.

Texte et photos : Antoine
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