Skip links

Essai Range Rover Velar PHEV : patte de velours

Disponible depuis 2017, le Velar s’intègre dans la gamme Land Rover entre l’Evoque et le Range Rover Sport. Il fait partie de la lignée « Range Rover », qui signifie un niveau de luxe élevé, en tout cas plus que les Discovery et Discovery Sport qui n’ont pas droit à cette appellation. Et si on l’essaye aujourd’hui, c’est qu’il est disponible depuis quelques mois en version hybride rechargeable qui évite un lourd malus. Mais du coup, est-ce un véhicule de luxe confortable avant tout ? Un tout-terrain hors pair digne de son blason ? Ou un SUV plus à l’aise sur la route ? Partons vérifier ! Essai Range Rover Velar PHEV : patte de velours.

Range Rover Velar : il se dévoile 

Avant de parler du style, quelques précisions sur le nom. Les plus chanceux ayant pris l’option Latin au lycée auront repéré que Velare signifie voiler ou cacher. On pourrait penser que cela fait référence au style fin du Velar, ou aux poignées de portes rétractables ? C’est en fait un clin d’œil au premier prototype du Range Rover (le vrai) qui portait le nom de Velar en 1969… La magie du marketing est passée par là !

Concernant notre Velar à l’essai aujourd’hui, les clients en auront pour leur argent avec son nom puisqu’il s’agit d’un « Land Rover Range Rover Velar P400e R-Dynamic HSE Mark III ».

La silhouette est tendue, avec un porte-à-faux avant court et un arrière très allongé. Les phares et feux sont les plus fins jamais vu sur une Land Rover et la signature lumineuse avant est partagée avec sa majesté Range Rover ! Les feux arrière ont un effet 3D qui ajoute une touche moderne. Le profil est lisse comme un galet avec l’absence de poignées de portes. La configuration est sans surprise et passe partout, mais élégante et avec ce qu’il faut de sportivité. Le Carpathian Grey est associé à un toit noir (en option à 1109 €) et la plupart des logos ainsi que les inserts de capot passent au noir brillant.

Même 4 ans après, l’ensemble reste moderne et réussi sans mal à masquer ses 4,80 m. Difficile de trouver un lien de parenté avec le Jaguar F-Pace, avec qui il partage sa plateforme !

En vogue

La modernité et le souci du détail se retrouvent également à l’intérieur. Le côté sobre de la configuration aussi. Tout est noir, tout juste rehaussé par des surpiqures blanches, de gros insert en aluminium sur les contre-portes, quelques inserts chromés sur le tableau de bord (86 €) et un grand toit ouvrant panoramique (2118 €). Les plastiques sont de bonne qualité (à part la casquette de compteur, dure) et tout est très bien assemblé. Rien ne choque visuellement à l’intérieur.

De toute façon, le spectacle est ailleurs avec 3 écrans sous les yeux ! Tout d’abord les compteurs, avec une dalle de 12,3’’, puis au centre de la planche de bord un écran tactile 10’’ HD pour le multimédia ou les réglages. Enfin, juste en-dessous, un autre écran tactile 10’’ HD pour la climatisation, les sièges (ventilés et chauffants) et les modes de conduite aussi bien pour la partie hybride que pour la partie route/tout-terrain.

Les origines ne sont pas reniées, avec une superbe sellerie cuir « Windsor », dont les perforations sont en forme d’Union Jack. Un peu comme chez Mini. Forme qui sera également reprises sur les grilles de haut-parleur. So British !

Autres détails sympas, un médaillon entre les portes sur les montants B avec la silhouette du Velar et un logo Land Rover pour ouvrir le rangement à côté du pommeau de vitesse.

Range Rover Velar : à conduire comme un vélo ? 

Très vite, nous avons confirmation que la sellerie n’est pas seulement jolie. Elle est également très confortable avec ce qu’il faut comme moelleux, et avec de très nombreux réglages électriques pour trouver une bonne position de conduite avec un bon maintien.

On démarre et… rien évidemment, nous sommes sur une hybride rechargeable. L’écran central du haut est motorisé et sort de la planche de bord pour être plus ou moins vertical selon votre envie et les éventuels reflets. Au passage, l’ergonomie est bonne et les écrans sont réactifs. L’écran du bas possède deux molettes avec un petit écran à l’intérieur, qui s’adapte au contenu du menu : réglage de la température de l’habitacle, puissance de chauffage/rafraichissement des sièges, intensité du massage des sièges… C’est top.

Les premiers mètres en 100% électriques sont souples, sous réserve que vous soyez en mode éco ou confort. Le mode « Dynamique » (avec un pictogramme « route » assez trompeur) génère des à-coups peu agréables.

Une fois ceci intégré, on profite de la pèche du moteur électrique (143 ch / 275 Nm de couple) qui est suffisant malgré les 2,2 T à vide. On apprécie la douceur générale : insonorisation, direction et confort.

Appréciable aussi, la hifi Méridian (de série) avec 19 haut-parleurs et un amplificateur de 750 W.

On regrettera juste l’absence d’un mode « brake » pour ne pas avoir à solliciter les freins (même si le régulateur actif peut s’en charger) et l’impossibilité d’avoir les flux électriques/thermiques dans le combiné, d’autant plus que les transitions sont imperceptibles. Cela peut paraitre anecdotique, mais c’est en réalité bien pratique.

Rançon du style, les montants de pare-brise sont énormes et peuvent parfois être gênants.

Range Rover Velar : véloce ? 

Une fois sorti de la ville et des bouchons, le Velar se révèle encore plus à l’aise. Il faut dire qu’avec son gabarit difficile à cerner, il n’a rien d’un SUV citadin. Cependant, les caméras 360° sont une aide précieuse et le rayon de braquage se révèle étonnement court.

On hausse le rythme et on est assez déçu. Le Velar rebondit mollement et manque de précision malgré des performances correctes… Avant de se rappeler que nous étions en mode éco et en mode Confort ! Passez en mode Dynamic et il sera transformé. La direction gagne en fermeté, autant que les suspensions qui annulent le roulis efficacement. On enchaine les virages sereinement et rapidement, bien aidé par les 404 ch et 640 Nm cumulés du 4 cylindres et du moteur électrique. Les rapports s’enchainent sans qu’on ne s’en rende compte, rendant les (agréables) palettes inutiles. Et en haut du compte-tour le moteur vous gratifiera d’une sonorité rageuse.

L’affichage tête haute est succinct et, sur voies rapides, on regrettera l’absence de conduite semi-autonome. Sur ce type de route, les bruits d’air n’apparaitront qu’aux alentours de 110 km/h, mais resteront maitrisés. La conduite de nuit se fera en toute sécurité avec les projecteurs Matrix LED d’une efficacité redoutable. Malgré les roues de 21’’, aucun bruit de roulement ne se fait entendre. La neutralisation active des bruits de roulement semble efficace. Et aucune vibration du moteur thermique ne remonte dans l’habitacle.

Tout cet ensemble est très plaisant, surtout pour un SUV. Le mode Dynamic reste plutôt confortable, même si en usage quotidien ou familial, le mode Confort sera quand même le plus adapté.

Dans tous les cas, avec un 0 à 100 km/h en 5,4 s, vous laisserez un paquet de monde derrière vous !

Electric Velar

L’autonomie 100% électrique est annoncée entre 46 et 53 km, et pour une fois c’est réaliste. J’ai réussi à faire 45 km sans déclencher le moteur thermique et sans particulièrement faire attention à ma consommation. Et sur un parcours de 200 km alternant ville et voies rapide (avec un départ batterie pleine), la consommation moyenne était à 6.0 L. Pas mal du tout.

Côté recharge, la trappe est en symétrie de la trappe à carburant. La batterie sera pleine en plus de 8h sur une prise normale ou 1h40 avec une WallBox de 7 kWh. Un mode Save permettra de bloquer ce qu’il reste dans la batterie, mais jamais d’utiliser le moteur thermique comme générateur.

Dernier point, et non des moindre… Est-ce une vraie Land Rover ? Vu la monte pneumatique très orientée route (et ne voulant pas déchirer un pneu de 21’’ ou un pare-choc), j’ai tenté du tout-chemin plus que du tout-terrain. C’est impressionnant de voir le nombre de modes possibles et à quel point le Velar est à l’aise même dans l’herbe grasse ou les chemins défoncés ! Pour ne pas abimer une jante ou un bas de caisse, les caméras veilleront au grain. Vous pourrez même retrouver les angles d’attaques, de fuite et les dimensions du Velar directement sur l’écran.

Range Rover Velar : l’Art de Land Rover 

En conclusion, le Velar sera le parfait ami de la famille, avec de l’espace en rang 2, banquette inclinable électriquement et un coffre correct (568 L). Le tout avec un grand confort à tous les niveaux. Il saura aussi faire plaisir à son conducteur tout en se donnant bonne conscience sur une quarantaine de kilomètres. Et quel style ! Reste un gabarit peu conciliant en ville et un tarif très haut de gamme. Notre version avec les options (14.000 €) dépasse les 100.000 €, avec un prix de base de 71.900 € pour un hybride rechargeable et 61.500 € pour un Diesel MHEV de 204 ch.

En face de lui, nous retrouvons l’incontournable triptyque Allemand : Audi, BMW ou Mercedes. Mais avec 4,80 m, il sera pile entre les Q5/Q7, X3/X5 et GLC/GLE, tandis que les prix seront plus proches des « gros » mais tout en étant mieux équipé. Idem chez Volvo entre les XC60 et XC90, tandis qu’Alfa Romeo joue aussi la carte « exotique » mais restera plus petit et moins cher en Stelvio 280 ch. Sauf à porter son dévolu sur l’extraordinaire version Quadrifoglio.

Pour finir, on se dit qu’avec un châssis pareil, la version SVAutobiographie V8 doit être fantastique ! 550 ch, 0 à 100 km/h en 4,5 s et Vmax de 274 km/h… Mais c’est trop tard, il n’était disponible que pendant un an. Dommage, parce qu’il méritait encore plus son nom de VELAR : « V Eight LAnd Rover ».

Texte et photos : Romain pour Virages Auto
Rejoignez-nous sur Facebook et Instagram