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Essai Škoda Kodiaq RS : le SUV gargantuesque

Après mon essai de la berline Octavia, qui m’a agréablement surpris et étonnamment beaucoup plu, j’ai voulu en savoir plus sur les produits Škoda. Le SUV Kodiaq ayant récemment été restylé, partons à la découverte du modèle phare de Škoda, en version 7 places et finition haut de gamme RS. Essai Škoda Kodiaq RS : le SUV gargantuesque.

Un relooking qui lui va bien

Arrivé sur le marché en 2017 sous la forme d’un gros SUV rondouillard, le Škoda Kodiaq reprend les formes et les proportions de son cousin le Volkswagen Tiguan. Il partage d’ailleurs avec ce dernier, entre autre, sa plateforme. Le Škoda Kodiaq devient vite un best seller pour la marque Tchèque, puisqu’il offre toute la panoplie attendue par les clients venus de toute l’Europe. Une multitude de motorisations, un choix de transmission manuelle ou automatique, 5 ou 7 places, 2 ou 4 roues motrices, du volume, du confort etc. Bref, que demander de plus ? Et bien son seul défaut était peut-être son look. Une calandre avant très évasée et des lignes très horizontales accentuant l’aspect pataud du véhicule. En résumé, un look passe-partout sans réelle personnalité.

Je dois dire que le restylage apparu en 2021, et dont notre Škoda Kodiaq d’essai bénéficie, fait plaisir à voir. On y retrouve davantage les traits du concept Škoda Vision S présenté à Genève en 2016 dont il est inspiré. Si le gabarit et les lignes principales restent les mêmes, la calandre avant évolue légèrement. Les optiques s’affinent et la grille de calandre noire se verticalise et devient plus proéminente. La large ouverture en bas de pare-chocs se divise désormais en trois, brisant cet effet de bouche béante. La finition RS de notre modèle d’essai ajoute également l’aspect Noir Glossy à l’entourage de calandre, en lieu et place d’une finition chrome. Une jupe avant spécifique, renforçant l’agressivité de la face avant, est également de la partie.

skoda kodiaq avant

Si le profil n’évolue que très peu avec le restylage, de nouvelles jantes 20 pouces Sagitarius complètent le catalogue. Ces dernières incorporent des inserts en plastique qui, je dois bien l’avouer, sont très beaux en mouvement. En revanche, lorsqu’on les regarde de plus prêt, à l’arrêt, ils paraissent affreusement bon marché. Les jantes cachent également les étriers de frein rouges. Si Škoda n’a jamais joué dans le registre de l’ostentatoire, c’est quand même dommage de volontairement les masquer. Enfin, la face arrière arbore comme seul changement le lettrage ŠKODA au lieu du simple blason de la marque. Ce choix de style donne un aspect plus élégant et sobre, comme chez Volvo par exemple. Ce lettrage, ainsi que les autres badges présents sur la carrosserie, sont traités en noir. Ils contrastent d’autant plus avec le très beau Bleu Racing de la carrosserie, en option à 300€.

skoda kodiaq arrière

Grand chic en Škoda Kodiaq

A l’intérieur là encore, peu de changements notables. Commençons par le poste de conduite. Je retrouve tout d’abord le même volant que sur l’Octavia essayée précédemment. Ce dernier est confortable en main, d’un diamètre un peu élevé mais a le mérite d’offrir toutes les commandes sous la main, en plus d’être chauffant. Le système multimédia embarqué profite également d’une mise à jour. Si ce n’est pas la dernière version partagée avec les autres marques du Groupe Volkswagen, il offre désormais toute la panoplie de services embarqués connectés ainsi qu’Apple CarPlay et Android Auto sans fil. La sellerie cuir/Alcantara sport noir avec inscription RS est plutôt confortable et maintient bien le conducteur et le passager avant. Cependant, le cuir à une fâcheuse tendance à marquer et on se retrouve vite avec un siège plein de plis.

Terminons le tour du premier rang avec la finition de la planche de bord. On y retrouve un mélange de plastiques durs et mous en bas de planche, au niveau des genoux et de la console. Du plastique dur en finition ‘effet carbone’ se retrouve en façade et de la suédine apparaît sur la casquette de planche de bord. On retrouve d’ailleurs la suédine sur les montants de pare-brise et le ciel de toit. C’est plutôt chic mais c’est en option à 680€.

skoda kodiaq intérieur passager

Voyageur XXL

A l’arrière, les passagers profitent premièrement d’une très bonne luminosité offerte par les grandes fenêtres et le toit ouvrant panoramique (1185€). L’assise est un peu plus raide qu’à l’avant mais est tout de même suffisamment confortable pour les longs trajets. L’espace aux genoux est plus que généreux, même si vous mesurez plus d’1m80. Notre Škoda Kodiaq d’essai est en configuration 7 places, ce qui veut dire que deux places supplémentaires sont disponibles en empiétant sur le volume du coffre. Le confort et l’espace y est beaucoup plus sommaire mais permet au Škoda Kodiaq d’emmener tout le monde en balade. C’est avant tout son rôle.

Pour finir, le coffre. Revenons-y. Il est d’un volume allant jusqu’à 720 litres en configuration 5 places. C’est tout simplement énorme. A moins de vouloir emmener des vélos, un canoë ou des planches de kitesurf, il permet d’y ranger quasiment tout. Avec les deux dernières places relevées, le volume se réduit à un peu moins de 300 litres. C’est tout de même suffisant pour y charger 3 à 4 sacs souples.

skoda kodiaq coffre

Škoda Kodiaq RS : 7 modes de conduite !

Le SUV offre une grande panoplie de modes de conduite au conducteur. On retrouve ainsi Eco, Confort, Normal, Sport, Individuel, Snow et Off-Road.

Le mode Eco favorise l’économie de carburant en limitant les relances brusques du moteur alors que le mode Confort mise tout sur la douceur de conduite. On y revient après. S’en suivent le mode Normal, qui rigidifie légèrement l’amortissement par rapport au mode Confort, et le mode Sport, dont je parlerai plus bas dans cet essai. Le mode Individuel permet de tout régler selon ses préférences, si on a du temps à y consacrer. Le mode Snow limite l’entrainement du moteur et augmente la sensibilité de l’ABS.

Enfin, le mode Off-Road complète cette panoplie et il possède son propre bouton d’accès rapide sur la console centrale. Ce dernier affiche une page dédiée dans l’écran central du véhicule. Cela permet de surveiller la température moteur, le cap et l’altitude. Il permet également de profiter pleinement des quatre roues motrices, en augmentant là encore la sensibilité de l’ABS et en verrouillant le différentiel électronique. Idéal pour s’aventurer hors des sentiers battus.

skoda kodiaq sable

Sur un tapis volant

La première chose qui m’a marqué après les premiers kilomètres au volant du Škoda Kodiaq, c’est la simplicité et la douceur de conduite. Malgré son gabarit qui peut sembler imposant, avec 4,70m de longueur et 1,88m de large, le Škoda Kodiaq se conduit de manière extrêmement fluide. La position de conduite est haute, ce qui permet de bien appréhender l’environnement et de s’y adapter. Le calme est maître à bord. J’ai rarement perçu autant de silence dans une voiture thermique.

En mode de conduite Confort, le bruit du moteur est tout bonnement absent, ce qui est un bonheur au quotidien. Ce mode de conduite est idéal pour profiter du système audio Canton, en option à 485€. Si il n’excelle pas, il permet tout de même une bonne écoute, et ce à n’importe quelle place dans l’habitacle grâce au système Surround. Pour revenir sur la conduite, la direction est très souple et ledit mode Confort évite la sur-réactivité du moteur et de la boîte de vitesses lors des accélérations. La conduite est donc très fluide et sans à-coups, toute en douceur. Idéal pour ne pas secouer vos passagers.

skoda kodiaq garé

En bon SUV de son temps, le Škoda Kodiaq est équipé de toutes les aides à la conduite disponibles au catalogue du Groupe Volkswagen. Contre 395€, vous pouvez rouler (presque) sans les mains sur voies rapides grâce au Travel Assist Premium. Le régulateur de vitesse s’adapte désormais non seulement au véhicule de devant pour y maintenir un écart défini, mais peut également anticiper et adapter automatiquement (si vous le décidez) la vitesse au tracé de la route. Ainsi, si vous approchez d’une zone ayant une vitesse limitée différente de celle qui est déjà engagée, le véhicule décélèrera ou accélèrera tout seul pour se caler sur la nouvelle limitation détectée.

Ce régulateur de vitesse prédictif peut également anticiper les ronds points et les virages, et peut donc, là encore si vous cochez la fonction dans les menus de réglages, ralentir tout seul grâce aux données de la cartographie. Si ce système est assez impressionnant, il est encore perfectible. Comme pour de nombreuses autres voitures équipés de systèmes similaires, il n’est pas rare que la vitesse détectée ne soit pas la bonne. Une fonction intéressante donc, mais il ne faut pas perdre des yeux que c’est une aide à la conduite, et pas de la conduite autonome.

Škoda Kodiaq RS : bon pour faire la course ?

Le silence du moteur évoqué précédemment provient du même bloc moteur que sur la Škoda Octavia essayée il y a quelques mois, qui n’est autre que le 4 cylindres 2.0L TSI de 245ch. Un bloc connu et reconnu au sein du Groupe Volkswagen. Dynamique, sans brutalité, il permet d’entrainer aisément les presque 2 tonnes du Škoda Kodiaq. Bien évidement, ici rien de sportif. Le mode Sport, qui rigidifie la direction et la suspension pilotée, offre une certaine agilité et un dynamisme de bon niveau, sans trop pénaliser le confort à bord. La sonorité joue également son rôle. Si le Škoda Kodiaq est plutôt très silencieux en temps normal, le mode Sport vient gentiment nous réveiller les tympans. Ce n’est pas brutal certes, mais c’est suffisant pour esquisser un sourire et se dire que ce beau bébé en a sous le capot (et les haut-parleurs).

Le seul hic provient de la boîte de vitesses DSG7. Les relances partent souvent avec un train de retard. Le comportement global manque de réactivité et de vivacité. Vous pourrez aller vite en Škoda Kodiaq, mais vous n’affolerez pas les chronos. Vous n’y prendrez pas non plus forcément beaucoup de plaisir.

RS pour Réel Soucis ?

Il convient donc de se demander à quoi sert réellement cette version RS. Et bien la réponse est dans la question. Il s’agit ni plus ni moins que d’une finition. Le Škoda Kodiaq étant principalement destiné aux familles nombreuses ou aux personnes ayant besoin de transporter et tracter du matériel, la légitimité de ce bloc essence peut être remise en question. La finition RS apporte quelques attributs et équipements intérieurs et extérieurs intéressants. Ce n’est cependant pas indispensables lorsque le critère premier est l’habitabilité et le confort à bord.

Quant au moteur, il n’aura qu’une envie, c’est de vous emmener vous et votre tribu à la station service. Avec une consommation moyenne relevée autour des 11,5L/100km, ce Škoda Kodiaq RS n’est finalement pas le meilleur ami des familles (ou du moins de leur porte monnaie). La hausse des tarifs du carburant cumulée à la hausse du malus écologique (16 810€ dans le cas de notre Škoda Kodiaq RS homologué à 198g/km de CO2) a de quoi vous faire réfléchir avant l’achat.

Škoda Kodiaq RS : en conclusion

Mais qu’en penser de ce Škoda Kodiaq RS ? Et bien si je mets de côté la version RS, le Škoda Kodiaq est une véritable bête à tout faire. C’est un véritable plaisir d’enchainer les kilomètres à son volant, seul ou à plusieurs, chargé ou non. Maintenant, je me demande quel est l’intérêt de cette version RS qui coiffe le haut de la gamme, et qui n’est disponible qu’en version 2.0L essence 245ch. En effet, pas de motorisation hybride, pas de diesel non plus. Le tarif final est tout simplement exorbitant. Notre Škoda Kodiaq RS 7 places d’essai culmine à 58 190€. Tarif auquel il faut rajouter les 16 810€ de malus précédemment cités. Un total de 75 000€ donc. Gargantuesque je vous ai dit.

Un tel positionnement n’est pas viable, surtout qu’une version Sportline, 10 000€ moins chère, fait tout aussi bien l’affaire et est plus économique, en essence comme en diesel, et avec un malus bien inférieur. La question de la concurrence interne au Groupe Volkswagen se pose également. Le VW Tiguan Allspace configuré à l’identique ressort 1 000€ plus chère. Mais un malus moindre due à une motorisation moins gourmande rend l’addition moins salée. Le SEAT Tarraco, le troisième SUV 7 places du Groupe Volkswagen, tire son épingle du jeu en étant le seul à proposer une motorisation hybride. Son tarif maximal toutes options est également inférieur à ceux de ses cousins.

Le Škoda Kodiaq, de manière générale, est et restera le SUV familial idéal pour ceux qui recherchent du confort, de l’espace et du volume de chargement. Il est d’ailleurs imbattable sur ce dernier critère. Son look, suite à son récent restylage, le démarque de la concurrence. Pour finir, un éventail de finitions s’offre à vous. Mais attention à ne pas être trop gourmand, sinon l’addition sera salée.

Les +Les –
Restylage réussiPrix total avec malus de la finition RS exorbitant
Confort de conduite et maniabilitéConsommation élevée
Volume du coffre

Retrouvez ci-dessous l’habituelle galerie photo de l’essai :

Texte et photos : Anthony
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