Škoda. Pour ce premier essai d’un modèle de la marque tchèque, nous prenons le volant de la berline Octavia de quatrième génération, en finition RS. Historiquement positionnée sur le marché avec des berlines et des breaks accessibles et pratiques, le rachat par le Groupe Volkswagen a donné un coup de jeune à la marque tchèque. Récemment, les modèles Škoda ont eu la chance de récupérer les plateformes les plus modernes du groupe, jusque là réservées aux deux marques premium Audi et Volkswagen. Pourtant, entre sponsor officiel du Tour de France et berlines de VTC insipides, notre apriori sur notre modèle d’essai n’était pas au beau fixe. C’est cependant curieux que nous découvrons un produit énigmatique, pour un essai 100% découverte. Essai Škoda Octavia RS : la GTI familiale.
Timide extérieurement
« C’est une S3 ? » Bon. Pardonnez-nous la confusion, mais il faut dire que cette Škoda Octavia RS ressemble à s’y méprendre à sa cousine bavaroise. La teinte de carrosserie Gris Perle, si elle a l’avantage d’être gratuite, ne participe pas à la mise en valeur du style de la berline tchèque et ressemble grossièrement au gris Nardo. Pourtant, elle a de sérieux atouts cette berline. La calandre, très agressive, avec un capot plongeant, donne le ton. Les optiques, à la signature horizontale, renforcent l’agressivité qui émane de ce premier coup d’œil.
A l’arrière, c’est plus discret. Les lignes sont classiques, avec deux sorties d’échappement trapézoïdales. Seul un petit béquet anthracite, accompagné des badges Škoda, Octavia et VRS, anthracites également, rappellent le positionnement dynamique de la berline. Enfin, les jantes 19″ Altair anthracite polies (570€) ont le mérite d’apporter une vraie touche d’originalité sur cette Octavia. Le dessin est simple et géométrique, et attire le regard sur la partie basse de la voiture. Notons également les feux, au dessin dynamique, affirmant le style.
Škoda Octavia RS : une révolution à l’intérieur
A l’intérieur, c’est un choc. Autant être honnête, on n’a pas l’impression d’avoir à faire aux précédentes Škoda et aux habituelles berlines noires des trajets VTC. Terminé les intérieurs majoritairement en plastique. Ici, cuir, Alcantara et carbone se partagent l’affiche. C’est qualitatif, aussi bien à la vue qu’au toucher. L’installation à bord se fait dans la sellerie RS Ergonomique (2.700€). Comprenez par là des sièges électriques, chauffants, massants, au revêtement Alcantara/cuir. Il en résulte des sièges très confortables. De plus, avec les surpiqûres et ornés du logo RS, on est tout de suite dans l’ambiance.
C’est en refermant la portière que la découverte commence. Tout d’abord, la poignée de ladite portière justement. Flottante, et dessinée dans le prolongement de la garniture de portière, elle me rappelle celle de la Lexus LC500. C’est beau et élégant, tout simplement. La garniture de portière comporte également en sa partie basse un élément en plastique moulé. C’est en plastique certes, mais il a le mérite d’être un minimum travaillé, et ça, ça fait la différence.
Ensuite, le volant. Très confortable lui aussi, il se pare de commandes en partie flottantes. En laissant un vide entre ces commandes et l’airbag central, le volant paraît moins massif et plus aéré. Avec les finitions chromées et même perlées sur les molettes de réglages, nous sommes face à une vraie finition, soignée et chic. La console centrale est reprise de la banque de pièces transversales du Groupe Volkswagen, économies oblige. Cependant, le sélecteur de la boîte de vitesses et la poignée du rangement central reprennent la finition perlée des molettes du volant. C’est un peu bling-bling, mais cohérent du reste. Enfin, la planche de bord. C’est ici que l’Alcantara et le carbone se côtoient. L’habitacle est spacieux et l’ambiance sportive.
A jour, pour tous les jours
La Škoda Octavia RS se montre grand luxe au niveau des équipements. Un grand écran tactile 10 pouces permet de naviguer dans l’ensemble des réglages, de la musique ou de la navigation. Connectivité Apple Car Play et Android Auto ainsi que les services connectés sont de la partie. Côté aides à la conduite, tout ou presque est inclus. Le pack Assistant de Voyage (250€) nous offre le Lane Assist Plus qui maintient le véhicule au centre de la voie, ainsi que le Traffic Jam Assist qui offre davantage d’assistance à basse vitesse. Un affichage tête haute est même disponible en option contre 670€. Ne vous attendez cependant pas à une révolution. L’intégration dans la planche de bord n’est pas des plus esthétique, la surface d’affichage est petite et est surtout décentrée par rapport au combiné et au champ de vision. Cependant, il offre les informations essentielles directement sur le pare-brise et c’est toujours appréciable. La Škoda Octavia RS n’a rien à envier à ses concurrentes, et se paie le luxe de vous offrir les options moins chères que ses cousines du groupe !
Škoda Octavia RS : un intérieur à vivre
Škoda, c’est aussi synonyme de praticité, et notre Škoda Octavia RS ne déroge pas à la règle. Grande boîte à gants, tiroir sous volant, porte-bouteilles dans les portes avant et arrière, grandes pochettes de rangement dans les dossiers, prises USB à foison. Tout est fait pour voyager à plusieurs, et ne manquer de rien. Les places arrières ne sont pas en reste et sont confortables pour les longs trajets, et très spacieuses. Vos passagers pourront profiter d’un voyage tout confort grâce à la climatisation tri-zone (280€) et au pack de protection soleil en option (280€). Stores pare-soleil pour les vitres arrières et le hayon permettent de voyager en toutes saisons sans désagrément. Une prise de 230V est même disponible pour y brancher toute sorte d’équipement électronique.
Le coffre, d’un volume de 600L, est lui aussi astucieusement conçu. Crochets de fixations, filet de rangement, poignées latérales pour les sacs de course et même support flexible pour y déposer un vêtement sont au programme. Il y a clairement de l’espace pour y accueillir les affaires d’une famille, le tout dans une berline de caractère.
Polyvalente, tout simplement
Mais trêve de bavardage et prenons la route. Dans notre configuration d’essai, la Škoda Octavia RS est animée par le moteur 2.0 TSI de 245 ch couplé à la boîte de vitesses automatique DSG7. Nous en avons déjà parlé auparavant dans nos essai des Audi S3, VW T-Roc R ou encore du CUPRA Formentor. Déployé à toutes les sauces par Volkswagen dans toutes les marques du groupe et sur quasiment tous les modèles, ce moteur à l’avantage d’être plutôt efficace, mais il est loin d’être expressif. Notre Škoda Octavia RS ne déroge pas à cette règle. De toutes façons, on n’en attendait pas plus d’une berline.
La Škoda Octavia RS dispose de 5 modes de conduite. Le mode Eco favorise la consommation en évitant des relances trop brusques même si vous mettez pied au plancher. Ensuite, le mode Confort assouplit les suspensions et se révèle vraiment comme le mode le plus plaisant quand vous avez juste besoin de rouler. Le mode Normal est le mode par défaut, sans vraiment apporter quelque chose de plus. Puis vient le mode Sport. Ce dernier dynamise davantage la direction et la suspension, mais diffuse une affreuse signature sonore dans les haut-parleurs. A proscrire pour cette simple et unique raison. Enfin, le mode Personnel permet de créer sa propre configuration, et par exemple, de mettre tout en Sport sauf le son du moteur. Là, ça devient vraiment amusant !
Škoda Octavia RS : la meilleure amie des rouleurs
Durant toute la durée de l’essai, j’ai donc alterné entre Confort et Personnel. En mode Confort, la Škoda Octavia RS dévoile son caractère de berline routière. Les aspérités de la route sont en partie gommées grâce aux suspensions pilotées (880€). Si le comportement peu parfois faire un peu « bateau », les suspensions pilotées permettent tout de même d’éviter les mouvements de caisse trop importants. Le mode Confort est donc à privilégier si vous roulez pendant de longues heures. Vous serez moins secoués qu’en mode Normal et vos passagers vous en remercieront. Pour la consommation, si elle est indiquée pour 6.8 L/100 km, nous avons relevé un très proche 7.4 L/100 km sur la totalité de l’essai.
A l’inverse, le mode Personnel en réglage sport transforme drastiquement la berline. Ce n’est pas radical soyons honnête. Cependant, elle a l’avantage d’être suffisamment dynamique pour oublier qu’on est au volant d’une berline. Globalement, c’est précis, même si la direction manque un peu de retour d’informations. Le train avant accroche au sol et très vite, on se prend au jeu sur les petites routes de campagne. Cependant, ce n’est pas le couteau entre les dents qu’il faudra la mener, mais plutôt comme une grande GT : rapide, mais fluide. En berline familiale, la Škoda Octavia RS reste prévisible, évitant toute mauvaise surprise. Pas de fantaisie donc, mais pas de surprise non plus. Cela reste accessible à tous et c’est bien là le plus important. Et si ce n’est pas une sportive, ce n’est pas moins sympa qu’une Golf GTI ou qu’une Leon Cupra.
La bonne alternative
Confortable, spacieuse, moderne et dynamique, la Škoda Octavia RS n’a rien a envier à ses concurrentes. En parlant de concurrence, on peut penser, en plus de ses cousines du groupe Volkswagen, à la Ford Focus ST SW, la Peugeot 508 GT, ou encore l’Opel Insigna GSi, même si aucune d’entre elle n’allie le même rapport performance / espace à vivre / prix que la berline germano-tchèque. En effet, la Škoda Octavia RS dans notre configuration d’essai s’échange contre 45.300€, auxquels il faut rajouter 1.276€ de malus 2021. Il s’agit donc là d’une alternative toujours moins onéreuse aux sacro-saintes allemandes à qui souhaite rouler sagement tout en bénéficiant d’un ensemble d’équipements utiles et pratiques. Attention cependant à prendre le temps de la régler selon vos préférences, car ce n’est qu’une fois réglée qu’elle dévoilera toutes ses qualités.
Notons également que l’Octavia RS est également disponible en Diesel (200 ch), pour les très gros rouleurs, et en hybride (245 ch) pour ceux qui habitent en ville. Pour ceux qui préfèreraient un break, l’Octavia Combi existe aussi en RS. Voilà, l’Octavia RS se la joue dynamique, et selon vos besoins. A prendre en compte dans vos recherches, indéniablement.
Retrouvez ci-dessous la galerie de cet essai :
Texte et photos : Anthony
Rejoignez-nous sur Facebook et Instagram