Essai Skoda Superb Laurin & Klement : la Classe S à prix mini ?

Skoda Superb. Si son nom paraissait, à sa sortie, un peu prétentieux, les avis ont vite changé lorsque la grande berline tchèque a révélé tous ses avantages au fur et à mesure du temps. Immensément grande à l’intérieur, statutaire à l’extérieur, confortable, bien finie, elle avait tout pour aller concurrencer les grandes berlines de l’époque. Tout, jusqu’à son prix, mini. Est-ce que la recette fait toujours effet sur cette déclinaison hybride Laurin & Klement de 2022 ? C’est ce que nous avons voulu savoir. Essai Skoda Superb Laurin & Klement : La Classe S à prix mini ?

Extérieurement simple, mais efficace

La Skoda Superb est probablement la berline la plus classique que vous trouverez sur le marché. Le mot classique n’est pas un défaut, bien au contraire. La berline se pose dans la cour des grandes : Mercedes Classe E, BMW Série 5 ou Audi A6, voilà celles que la Skoda Superb vise en termes de dimensions. Capot plat, long habitacle, places arrière plus spacieuses que celles avant, et un vrai coffre marqué. La Superb y ajoute ses petites touches personnelles : feux et calandre très Skoda, jantes spécifiques, et une couleur Bleu Lave très belle.

Notre finition Laurin & Klement ne se différencie, de l’extérieur, que par ses logos sur les ailes avant. On retrouve les jantes Trinity de 19 pouces (en option à 790 €), élégantes. La calandre dissimule de façon très astucieuse la trappe de recharge. Au final, cette berline aux proportions classique cache bien ses dimensions. Avec 4.87 m de long et 1.86 m de large, voilà qui devrait laisser de la place à bord.

Skoda Superb : prévue pour vivre à bord

L’intérieur est, à l’image de l’extérieur, immense et raffiné. Notons tout d’abord l’intérieur marron, contrastant à la perfection avec le bleu Lave extérieur. A titre très personnel, nous l’aurions préféré légèrement plus sombre ou plus clair. Ici, c’est un peu m’as-tu-vu. Les places arrières sont dignes d’une première classe concernant la longueur aux jambes. On est plus proche de l’espace à bord d’une Classe S ou d’une Série 7 que ce celui des modèles E et Série 5. Les sièges sont confortables et les appuie-têtes offrent de confortables repose-têtes latéraux.

Afin d’augmenter celle aux jambes, les passagers arrière peuvent au besoin faire avancer le siège passager avant depuis un petit bouton. Une fois avancé au maximum, il sera presque impossible de toucher le siège de devant… Enfin, les passagers arrière disposent de deux prises USB C, mais également d’une prise 230V. Fort pratique pour brancher votre PC portable par exemple. Un plaid est disponible dans la voiture pour ne pas avoir trop froid lors des trajets hivernaux. Il manque juste un panneau de contrôle pour la sono, signée Canton, pour ne jamais avoir envie de quitter ces places arrière.

A l’avant, c’est un peu plus classique et connu. Reprenez tout ou presque des cousines Volkswagen Passat ou Arteon. La position de conduite est agréable mais gagnerait à offrir un réglage légèrement plus bas. Chose rendue impossible par la position des moteurs électriques pour le réglage à mémoire des sièges. Le design est très sobre, reprenant à la fois les éléments spécifiques à Skoda (volant, commandes sur console centrale) et les éléments communs au groupe. L’écran central de 9.2 pouces se montre petit pour la catégorie, mais offre tout de même Android Auto et CarPlay. Cependant, il est parfois un peu lent, trahissant son âge.

La climatisation se contrôle via des commandes physiques. C’est bête à dire, mais c’est infiniment plus facile à utiliser en roulant que les versions intégralement tactiles comme ce que l’on retrouve dans les cousines SEAT. Enfin, les commandes de régulateur ne sont pas non plus les plus récentes. On retrouve la même sucette de commande que sur une Volkswagen des années 2000. Bon, et bien c’est pas si grave, on n’a pas les yeux dessus en permanence, et ça baisse le coût de la voiture. On y reviendra plus bas, sur le coût.

Enfin, en bonne voiture avec chauffeur, la Skoda Superb propose des vide-poches de très bonne taille, permettant de ranger un thermos ou une grande bouteille d’eau. Les deux boîtes à gants situées sous la planche de bord et dans la console centrales sont réfrigérées. Un parapluie se trouve dans la porte avant côté conducteur pour que votre chauffeur vous l’apporte lorsqu’il pleut. Pratique ! Enfin, le coffre de 485 L s’avère plus que suffisant. Il pourra aller jusque 1.610 L une fois les sièges arrière rabattus. Mais si ça ne suffit pas, sachez que la Skoda Superb existe en version Combi (ou break pour les intimes).

La reine de la route ?

La Skoda Superb démarre silencieusement grâce à son moteur électrique. Ce dernier développe 116 ch et est alimenté par une batterie de 13 kWh. C’est suffisant pour atteindre 130 km/h et parcourir jusqu’à 46 km d’après la marque. Ce moteur est secondé par un quatre cylindre 1.4 L de 156 ch pour un total combiné de 218 ch et 400 Nm de couple. Si la consommation théorique d’homologation est annoncée à 1.3 L/100 km, nous avons effectué sur des trajets du quotidien et des grandes voyages les chiffres suivants:

50 km d’autonomie en mode full électrique en ville ou encore 35 km en montagne
3,0 L/100 km pour un trajet de 200 km péri-urbain
6,6 L/100 km sur autoroute, batterie vide
850 km effectué sur un plein de 50L, avec une seule charge électrique au départ, soit 5,8L

En ville, silence et confort semblent vouloir régner. C’est sans compter sur les suspensions trop fermes sur les aspérités des centres urbains. Une fois sur les axes plus roulants, la voiture se montre beaucoup plus confortable, limitant avec précision les mouvements de caisses tout en préservant le confort. Il existe un mode confort pour les suspensions. Ce dernier sera à privilégier sur autoroute. En effet, il a tendance à laisser la voiture « pomper » sur les amortisseurs, et cela peut vite rendre malade, même le conducteur.

Enfin, sachez qu’aussi incongru que ça puisse paraître, un mode sport est disponible sur notre Skoda Superb… J’ai été très agréablement surpris de voir que ce dernier changeait véritablement le comportement de notre voiture sur les routes du Vercors. Nous ne sommes pas sur un scalpel, c’est certain, mais c’est étonnamment agréable à utiliser dans cette condition, et cette condition seulement.

Pour les longs trajets, le conducteur peut profiter des aides à la conduite pour apprécier lui aussi le confort. Des trajets de 600 km s’effectuent sans soucis particulier, et sans mal de dos, malgré la position de conduite un peu haute façon chaise. L’arrière se montre encore plus confortable, vous invitant à vous assoupir à chaque trajet. Nous sommes bien devant le confort de l’EQS essayée précédemment. L’insonorisation se montre remarquable, sans bruit d’air parasites. Enfin, lorsque vous arrivez, une prise domestique vous permettra de recharger en un peu plus de 5h.

Skoda Superb : prix et concurrence

La Skoda Superb Laurin & Klement démarre à 50.350 €. Notre motorisation hybride fait passer la facture à 53.280 € pour le prix de départ. Une fois avec l’ensemble des options, le prix final est de 57.520 €. Alors c’est une sacrée somme, c’est certain, mais que vaut la concurrence, et quelle est-elle ?

Nous ne pouvons pas passer à côté de la Volkswagen Passat GTE SW (la berline a disparu fin 2021). Une fois presque équipée et motorisée de la même façon, l’allemande se situe à 65.685 €. Un surcoût que l’on aura du mal à justifier. Côté françaises, Renault n’a plus de Talisman, la Peugeot 508 se positionne en face de l’Octavia, et seule la DS 9 offre la même place à bord, tout en offrant une partition mieux finie. Comptez 69.100 € pour une DS 9 en 250 ch et équipement équivalent.

Côté berlines allemandes, nous ne regarderons que de très loin les deux trio germaniques que sont les Audi A6, BMW Série 5 et Mercedes Classe E et les Audi A8, BMW série 7 et Mercedes Classe S pour des raisons évidentes financières. La Superb n’a pourtant pas grand chose à leur envier. Les Volvo S60 et S90 sont toutes les deux beaucoup plus chères également. Les concurrentes à la Skoda Superb sont donc très limitées…

Skoda Superb Laurin & Klement : notre avis

Après 1600 km à bord de la Skoda Superb Laurin & Klement, nous nous sommes fait un avis plutôt tranché. Nous avons été agréablement surpris par les qualités et les prestations de la berline tchèque. En effet, son prix plus que serré lui permet pour autant de jouer dans la cour des grandes. Alors évidemment, moins de cuir, moins de technologies hors de prix et moins de gadgets. Mais pour autant, la Skoda Superb n’a rien à envier à la concurrence, tant interne qu’externe, voire même la concurrence des marques « Premium ».

L’hybridation est ici très bien maitrisée. En effet, elle offre facilité d’utilisation et consommation maitrisée. Même si l’on commence à voir l’ensemble des offres hybrides rechargeables devenir de plus en plus efficaces, c’est toujours agréable à remarquer. La Superb ne s’y trompe pas : remarquable à tout point de vue.

Retrouvez ci-dessous l’ensemble des photos réalisées pendant l’essai ainsi que le tableau récapitulatif des points positifs et négatifs :