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Essai Toyota GT86 : back to basics !

Lorsque l’on cherche un petit coupé propulsion, fun, pas trop cher, en 2020, le choix s’avère un peu restreint. Il existe bien la Mazda MX5, mais c’est un cabriolet. Si cela n’enlève en rien son côté fun, ça n’en n’est pas moins plus un coupé. Du coup, la Toyota GT86 s’avère être bien seule sur son marché. Hérésie du 21ème siècle ou plaisir incompris ? Nous avons voulu vérifier en prenant le volant du petit coupé japonais avant qu’il ne disparaisse complètement du marché. Essai Toyota GT86 : back to basics !

Toyota GT86

Toyota GT86: 8 ans plus tard

A l’origine de ce coupé, il y a un projet commun via un partenariat entre Subaru et Toyota. Les deux voitures qui en ont découlé étaient presque en tous points identiques. Basées toutes les deux sur le même châssis, elles partageaient aussi le moteur et la boite de vitesses. La carrosserie étant strictement identique, le public n’a d’ailleurs toujours pas compris l’intérêt de ce partenariat. Ainsi, elles démarraient avec un déficit d’image. Pire, dès leurs sorties, la presse spécialisée leur a reproché un manque de puissance flagrant. Je n’avais à l’époque qu’une vingtaine d’années et avoir accès à ces voitures n’était alors qu’un doux rêve. Il fallait donc que je crois ces dires sans l’essayer.

Puis les choses ont changé. Les voitures sont devenues de plus en plus puissantes. La boite automatique a pris le dessus. La traction et les quatre roues motrices se sont imposées. Le turbo est devenu un standard et les moteurs de 2,0 L de cylindrée se sont raréfiés. Pire, les limitations se sont durcies et les possibilités de s’amuser se sont réduites à peau de chagrin. Bref, la Toyota GT86 est devenue un véritable OVNI (ORNI dans notre cas) du monde automobile. Ainsi, je trouvais intéressant de remettre mes fesses dans ce petit coupé différent.

Jolie petite auto

Qu’elle est belle. Basse et large, elle se présente dans une belle teinte bleue Racing. Le petit coupé profite d’un long capot et d’un arrière assez trapu. Son restylage, qui a déjà 3 ans, permet d’oublier un peu que la dessin a plus de 10 ans. Notre Toyota GT86 est une édition limitée Racing Blue. Cette dernière offre donc la peinture du même nom et l’aileron notamment, ainsi que le pack performance à 1.600 €. Les jantes noires complètent l’esprit compétition. Les deux pots d’échappement se montrent de plus en plus ostentatoires dans un monde automobile qui clame l’électrification et les petits moteurs. Ainsi, le look n’est pas des plus récents, mais la proposition est tellement rare que l’on ne s’en lasse pas.

A l’intérieur, ce n’est pas forcément la même histoire. La planche de bord est bien ancré dans les années 2000. De gros boutons sont bien visibles et le plastique ne se cache pas. L’écran central, bien qu’ayant eu une mise à jour, n’est toujours pas dans les standards. Basse résolution et lenteur prédominent. Par contre, on remarque un frein à main manuel, 3 très jolies pédales en aluminium et un levier de vitesses. Voilà qui devrait permettre d’oublier l’intérieur austère. Officiellement il y a quatre places. Pour autant, je vous recommande de la prendre comme un coupé deux places offrant un bon volume de chargement pour les vacances. Le coffre est en effet de bonne taille pour ce genre de voiture, et le volume des deux places arrière se montrera d’une bonne aide au besoin.

Sur la route

On s’installe très bas dans la voiture. La position de conduite est vraiment très bonne. Cependant, les sièges ne sont pas les plus confortables. Ils montreront au long de l’essai un bon maintien mais jamais le confort d’un vrai siège baquet. Je vous invite d’ailleurs à retrouver ce que je pense des vrais baquets dans mes articles sur l’Alpine A110 ou la 308 RC ByFactory. Démarrage, le moteur s’allume et… c’est assez décevant. Le 4 cylindres à plat ne gronde pas spécialement, même avec le cold-start. Bien que développé par Subaru, on est très loin du son des flat-four des Impreza GT-Turbo des grandes années ! Bon, après une petite recherche sur internet, une ligne Inox corrige bien le problème, et vous aurez le choix !

Toyota GT86

En roulage périurbain, la Toyota GT86 se montre physique. Pédales lourdes (surtout celle d’embrayage), direction très consistante, et levier de vitesses à réellement guider pour enclencher chaque rapport. Pour tout vous dire, la Cobra 427 que j’ai essayée récemment avait des commandes moins dures… Le châssis se montre raide et je soupçonne les suspensions d’avoir un débattement de quelques cm uniquement. Vous l’aurez compris, la petite GT86 n’est pas la reine du confort. Pour autant, elle se conduit tout sur le couple, sans grimper dans les tours. Merci le 2.0 et le poids contenu (1.250 kg). Par contre, l’insonorisation est un peu nulle et les bruits de roulements et d’air deviennent vite fatiguant à allure constante (sur route nationale ou autoroute par exemple). Ne comptez pas sur la sono intérieure, elle n’est guère mieux.

Sportive ?

Une fois quittées les grandes agglomérations, il est temps d’aller chercher la raison d’être de ce véhicule. Nous quittons donc le couple des bas régimes pour foncer à l’assaut des tours. Objectif, trouver la puissance. Le moteur 2 litres développe 200 ch et 205 Nm de couple. Autant vous dire qu’on est loin des standards actuels débordant de puissance. La puissance maximale est perchée à 7000 tr/min ! Bon, il faudra jouer dans les tours si l’on veut exploiter un peu la voiture. Ce n’est pas pour nous déplaire, car le son devient sympathique au-delà de 5000 tr/min. En plus, il couvre un peu les bruits d’air.

Soyons honnêtes, il ne se passe pas grand-chose. En ligne droite, c’est carrément chiant. Par contre, chaque virage permettra de mettre en avant la voiture. Elle réagit à la moindre sollicitation sur le volant et remonte les informations de la route de façon extraordinaire. On ressent tout, que ce soit à travers le volant ou bien le siège. Il est très facile de comprendre où vont les roues avant et ce que font les roues arrière. En effet, la Toyota GT86 aime bien jouer du train arrière.

Toyota GT86

Oui c’est son côté ludique, et c’est son meilleur profil. La petite japonaise sait être raisonnable en ville. Elle sait aussi rouler vite et propre. Mais ce qu’elle aime le plus, c’est vous laisser la brusquer un peu. ESP coupé, elle glisse à la demande grâce à ses Michelin Primacy. Elle ne le fera jamais en traître comme sa grande sœur la Toyota Supra. Non, elle le fera toujours en douceur, et de façon très contrôlable. Et ça, c’est un argument contre lequel personne ne peut lutter. Tout ceci en fait une voiture fun, facile, idéale pour apprendre. Pas besoin d’aller vite pour s’amuser.

Vraiment bien la Toyota GT86 ?

Elle n’est pas récente, mais pourrait on lui retrouver une nouvelle jeunesse ? C’est à mes yeux complètement possible. La Toyota GT86 n’est clairement pas la plus rapide ni la plus puissante des petites voitures sportives mais son comportement en fait une des plus sympas à conduire. Evidemment, il ne faudra pas être trop regardant sur la finition ou l’accélération en ligne droite, mais ce n’est clairement pas le but de la voiture. Elle transpire le plaisir de conduite et la passion. Ce petit jouet a un prix : à partir de 32.490€. Il faudra y rajouter 8.671€ de malus à cause des 193 gr de CO2/km. Ainsi que le pack performance. C’est certes une somme, mais il n’y a strictement plus rien en guise de concurrence…. Autant vous dire que je suis prêt à signer le chèque !

Retrouvez l’ensemble des photos réalisées pendant l’essai juste en dessous :

Texte et photos : Antoine
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