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Essai Toyota Mirai : le luxe d’être différent !

Dans un monde où les lois nous poussent, consommateurs, à nous tourner vers les véhicules électrifiés, quelques constructeurs cherchent d’autres alternatives. Ainsi, après les essais de véhicules électriques (Enyaq, EV6…), l’essai de véhicules essence-hybrides rechargeables ou non (508 PSE, LS500h…), Diesel hybride (E300de…), entièrement essence (Giulia, LC500…) ou Diesel (Arteon, F-Pace...) ou bien encore à l’Ethanol E85 (Fiesta), nous vous proposons aujourd’hui l’essai d’un des rares modèles combinant une pile à combustible hydrogène et une motorisation électrique. Essai Toyota Mirai : le luxe d’être différent !

Toyota Mirai

Toyota Mirai : la Lexus en Jogging ?

La Toyota Mirai se présente comme le haut de gamme de Toyota. Dans la gamme, il n’y a d’ailleurs pas de vrai haut de gamme, à part cette auto. Elle est très proche, tant en dimensions qu’en look, de ses cousines Lexus ES et LS. D’ailleurs, la Toyota est justement basée sur la plateforme des Lexus LC/LS ! On retrouve un capot très long et très haut ainsi qu’une immense calandre, lui donnant une gueule de squale. Les jolies jantes de 20 pouces se montrent fort belles et rappellent, là encore, les Lexus ES et LS. L’habitacle se concentre entre les deux essieux, séparés de près de 2,92 m.

Toyota Mirai

Le coffre se montre profond bien que beaucoup plus petit (272,8 L, précisément) que sur les Lexus ES (454 L) à cause du raccourcissement du porte à faux arrière. Cela donne à notre berline de 4,98 m un aspect un peu plus dynamique visuellement, bien aidé par les optiques arrière ne formant presqu’un seul bandeau. Ne cherchez pas d’excès dans cette voiture, elle se la joue discrète et beaucoup plus raffinée que la Mirai première du nom. Elle n’est d’ailleurs pas sans rappeler la Kia Stinger sous certains angles.

Premier rang de première classe ?

En ouvrant la porte de la Toyota Mirai, nous ne sommes pas perdus. Nous retrouvons un environnement bien connu, vous l’aurez compris, venant dans les grandes lignes de chez Lexus. La mise en forme est légèrement différente mais avec une vue d’ensemble on retrouve les mêmes choses. Le double écran 12 pouces tactile est de la partie, de même que le très agréable volant à jante fine ou l’affichage tête haute grand format. Les sièges avant s’apparentent plus à des fauteuils vu le niveau de confort apporté.

Toyota Mirai

Cependant, le cuir et les beaux plastiques contrastent avec les des éléments beaucoup plus basiques ou peu intégrés. Les commandes sur le volant et la planche de bord sont accessibles mais le nombre de boutons est déconcertant. Le couvercle d’airbag sur le volant est réalisé dans un matériau que l’on retrouverait dans une Yaris d’entrée de gamme. Le sélecteur de vitesse fait un peu gadget et semble étonnamment léger à manipuler. Enfin , la continuité des écrans à gauche (là où se trouve l’inscription Mirai) est un peu perturbante. Le plastique est à la fois laqué, pailleté et brillant.

Le premier rang est donc assez mitigé, offrant de belles prestations mais une qualité perçue en désaccord.

Toyota Mirai : le deuxième rang, pour les petits gabarits

Disons-le clairement, le deuxième rang est décevant en terme de dimensions. Si vous faites plus d’1,75m, vous toucherez le plafond. C’est dommage car le siège est plutôt confortable et l’espace aux jambes est correct. L’assise se trouve assez haute du fait que le réservoir d’hydrogène se cache dessous. Notons enfin la belle et imposante console centrale cachant elle aussi un bout du réservoir d’hydrogène, condamnant la berline à être une quatre place dans la pratique.

Nous retrouvons donc une proposition assez étrange. En effet, la Mirai, par son gabarit, se présente comme une grande berline avec chauffeur, une berline dédiée aux taxis et VTC. Pourtant, la place offerte à l’arrière est assez limitée.

Toyota Mirai : sur la route

Une fois au volant la voiture se révèle très proche, encore une fois, d’une Lexus ES. L’empattement long amène du confort sur les grands axes. Le travail des suspensions a d’ailleurs tendance à lui donner un comportement un peu bateau, pompant pour lisser au mieux les aspérités. On retrouve donc le même comportement, avec une auto globalement plus silencieuse. Les bruits d’air et de roulement recouvrent ceux du moteur, tout en restant maitrisés.

Toyota Mirai

En ville, la voiture pâtit un peu de ses dimensions et de seulement deux roues directrices. Cependant, c’est là qu’on apprécie le plus le silence du moteur à hydrogène. La voiture gagne ici un bel atout face à ses cousines hybrides essence. Et c’est satisfaisant de savoir qu’on ne rejette que de l’eau en roulant en ville, et qu’en plus on purifie quelque peu l’air.

La Toyota Mirai en chiffres

Les performances sont anecdotiques sur ce genre de voiture, cependant, voici quelques chiffres. Le moteur offre un total de 182 ch et 300 Nm de couple. Le 0 à 100 km/h prend 9 secondes et la vitesse maximale est de 175 km/h. Concernant l’autonomie et le réservoir, c’est un peu plus complexe à expliquer. Le réservoir de la Toyota Mirai de seconde génération a une capacité de 5,6 kg d’hydrogène. Cela correspond, globalement, à 142 litres.

Toyota Mirai

Avec une consommation homologuée suivant le cycle WLTP de 0.84 kg / 100 km (0.94 sur la génération précédente), la Mirai est annoncé pour 600 km d’autonomie. Et contrairement à une électrique, ces valeurs sont maintenues quelle que soit la température extérieure. Ainsi, notre excursion en février n’a pas mis à mal l’autonomie, avec une consommation relevée par la voiture à peu près égale à la consommation annoncée. Pratique et fiable !

Et comment ça marche ? L’hydrogène (H2) stocké dans les gros réservoirs sous les sièges, va aller rencontrer l’oxygène (O) venant de dehors. Pour se faire, l’hydrogène va passer à travers une électrode qui séparera H2 en 2 protons H+ et 2 électrons e-. Ces électrons vont passer dans un circuit spécifique générant un courant continu qui alimentera la pile. Ensuite, nos protons d’H+ et nos électrons e- iront rencontrer l’oxygène venant de dehors pour recréer H2O, de l’eau donc. La voiture produit ainsi presque 7 litres d’eau en 100 km. Le gros problème de l’hydrogène provient de son obtention. L’hydrogène ne se trouve pas à l’état naturel, et les anodes et cathodes nécessaires à l’électrolyse sont recouvertes de métaux très, très rares, comme le platine.

GROOOOAR PSSSSSSHHHHH la recharge

Pour recharger évidemment, il vous faudra trouver une station qui délivre de l’hydrogène. Il y a en a quelques-unes en France, principalement à proximité des grandes villes. De plus en plus de villes s’équipent d’ailleurs de bus et de cars à l’hydrogène, ce qui permettra peut être de faciliter la vie des futures propriétaires de véhicules à l’hydrogène. Pour retrouver l’ensemble de ces stations, nous ne pouvons que vous conseiller le site H2 Mobile. Il n’y a actuellement que 21 stations à hydrogène en France ouvertes à tous. Cependant, 15 stations supplémentaires ouvriront prochainement. Enfin, petit point bloquant, il existe deux types de stations : 350 bars et 700 bars. Et seule la deuxième catégorie vous permettra de recharger à 100 % votre voiture (contre 50% sinon).

Toyota Mirai

Pour la recharge, rien de plus simple. 5 minutes suffisent à faire le plein. Enfin, c’est une fois que vous n’aurez pas fait une crise cardiaque suite aux nombreux grognements, bruits de soupapes de pression et autres que génère la station. C’est assez surprenant, assez étonnant et surtout assez effrayant la première fois. De plus, si vous connaissez la force explosive de l’hydrogène, chaque petit bruit vous fera sursauter… Comptez 15 euros par kilogramme d’hydrogène.

Conclusion

Vous l’aurez compris, les stations vendant de l’hydrogène ne sont pas spécialement répandues pour le moment, donc ce n’est pas accessible à tous, autant par l’usage qu’à l’achat. La Toyota Mirai en finition Executive de notre essai s’échange contre 74.900 €. Pas vraiment abordable, mais complètement précurseur. Toutefois, on remarque l’intérêt grandissant de l’hydrogène chez l’ensemble des constructeurs, que ce soit pour conserver de gros moteurs V8 (Toyota, Ford) ou pour offrir des véhicules aux sources d’énergie alternatives (Hyundai Nexo, utilitaires du groupe Stellantis…). La Mirai est donc sûrement en avance, à voir comme un laboratoire à grande échelle. C’est une nouvelle alternative à qui habiterait proche d’une station de recharge, procurant confort, silence et prestance. Elle se paye le luxe d’être complètement différente et dans le monde automobile, c’est suffisamment rare pour justifier notre intérêt !

Retrouvez le tableau des points positifs et négatifs ci-dessous, et l’ensemble des photos dans la galerie.

Les +Les –
Vitrine technologiqueDisponibilité des stations de recharge
Silence de fonctionnementPlace arrière
Ne rejette que de l’eauCoût énergétique de l’hydrogène

Texte et photos : Antoine pour Virages Auto