La Toyota Prius a fait peau neuve en 2023. Pour sa cinquième génération, le choix a été fait de la rendre plus belle et, nous l’espérons, toujours aussi efficiente. Nous prenons ainsi le volant de la nouvelle génération de l’hybride la plus vendue au monde pour une semaine d’essai à la découverte de celle qui aura fait le plus fait tourner de têtes des durant l’année passée. Désormais uniquement hybride rechargeable, la Prius devient de facto plus élitiste. Essai Toyota Prius 2023 : c’était mieux avant ?

La plus belle des Toyota Prius
Commençons par le plus impactant avec la nouvelle Toyota Prius : sa ligne ! Oui, elle change indéniablement du pavé monocorps à peine profilé qui caractérisait les premières versions. La nouvelle Prius s’affine et devient plus élégante. Elle a vraiment évoluée, et il faut reconnaître qu’on peine à trouver la filiation avec les précédentes générations. D’ailleurs, elle attire l’œil de beaucoup de monde. Les têtes se dévissent sur notre passage, et à chaque arrêt effectué, j’ai eu des questions sur la voiture. « On dirait une Tesla », « c’est vraiment joli pour une Prius » et « Dis donc elle change bien » sont les phrases les plus entendues.

Et il faut dire que les équipes de style Toyota ont mis le paquet ! La voiture est à la fois plus basse que précédemment (1.43m contre 1.47m), plus large (1.78m contre 1.75m) et un peu plus courte (4.60m contre 4.65m). Le capot plongeant est très allongé. Il est suivi par le pare-brise à l’inclinaison remarquablement marquée, remontant jusqu’au-dessus de la porte conducteur. De profil, l’arrière est plus en courbe et moins plongeant, donnant quelque peu une sensation de voiture musclée. Les flancs sont marqués par une belle ligne amenant de l’agressivité sur la partie basse du véhicule, tout en permettant à l’air de s’écouler. Les poignées de portes avant sont « plates » pour ne pas perturber l’écoulement de l’air. Les portes arrière ont une serrure et une poignée électrique, permettant de cacher la poignée derrière la fenêtre.

Dans les détails, on retrouve une face avant assez fermée permettant à l’air de circuler autour de la carrosserie. Notons l’intégration des capteurs d’aide à la conduite, plutôt discrète. A l’arrière par contre les différentes caméras intégrées ne sont pas du plus bel effet. Dans les détails, les ajustements de quelques panneaux de carrosserie et les fixations de certaines pièces donnent une impression de faible qualité.
Un intérieur vraiment au niveau ?
Pour entrer à bord de la Prius, il faudra avant tout faire très attention à la tête. En effet, la ligne de toit est très basse et donc il est assez fréquent de se cogner la tête. Probablement un coup à prendre, mais tout de même. Une fois installé, reconnaissons que la place conducteur offre une position de conduite presque parfaite grâce aux différents réglages électrique. Position basse centrée entre les roues avant et arrière, volant rond et combiné d’instrumentation en position haute. C’est assez amusant de voir à quel point la synthèse rappelle celle de Peugeot…

La place passager n’aura, elle, que des réglages manuels. Dans les deux cas, le confort des sièges est assez précaire. Le tissu utilisé pour les sièges n’apparait pas très qualitatif et un peu fragile. A voir avec le temps. Enfin nous finissons avec les sièges avant avec la fonction chauffante très efficace. J’apprécie les commandes de chauffage en accès direct grâce à des boutons physiques dédiés sous le grand écran central. Et cela fait beaucoup de bien de ne pas avoir à fouillé dans un écran pour ces fonctions. Le grand écran de 12.3 pouces au centre de la planche de bord offre une belle surface d’affichage. C’est cependant dommage que le contenu soit si pauvre et si peu travaillé. Nous nous demandons vraiment pourquoi l’écran est si grand et prend tant de place dans le champs de vision.

Le reste de l’habitacle est plutôt passe partout avec des formes simples et un choix de matériaux relativement basique. C’est le paradis des plastiques durs dans cet habitacle austère qui sonne creux. C’est d’ailleurs la remarque principale de toutes les personnes qui ont vu la Toyota Prius pendant l’essai. « Elle est superbe, mais l’intérieur fait beaucoup trop cheap ». On ne peut qu’approuver. Le toit panoramique est coupé en deux par le support d’enrouleur du store de toit. Le store est d’ailleurs extrêmement simpliste et grossièrement découpé. A ce prix là (on en reparle), ce n’est pas normal.

Enfin, passons aux places arrière. Encore plus qu’à l’avant, il faudra faire attention à ne pas se cogner en entrant. Mais le vrai problème se situe au niveau de la place à bord Si c’est largement bon au niveau de la place aux jambes, il n’en va pas de la même histoire pour la place à la tête. Je mesure 1.8m mais je ne peux pas m’asseoir à l’arrière. Une personne d’1,73m touche également le ciel de toit…. C’est embêtant. Certes la voiture est profilée et basse, mais peut être que le compromis efficience / habitabilité a été un peu trop poussé du côté de l’efficience ?

Le coffre suit également la même tendance. L’arrivée d’une batterie de 13.6 kWh et de la fonction PHEV a fait fondre la capacité de stockage avec seulement 284 L. Soit 14 L de moins que la précédente génération PHEV déjà peu généreuse. Une fois les câbles de charges mis dans le coffre, il ne reste quasiment rien. Par contre, une fois les sièges arrière rabattus, vous aurez 1.204 L à disposition, bien plus pratique.
La plus technologique des Toyota Prius ?
Bien que ce ne soit pas la première Toyota Prius PHEV (hybride rechargeable), c’est la première fois que la berline japonaise est exclusivement proposée avec cette motorisation. Le quatre cylindres développe 148 ch et 190 Nm de couples, auxquels s’ajoutent 163 ch et 208 Nm de couple issus d’un moteur électrique. Une batterie de 13.6 kWh alimente ce second moteur. Cette dernière permet théoriquement à la Toyota Prius 2023 de réaliser jusque 86 km en mode 100% électrique. Notre modèle d’essai avec ses jantes en 19 pouces ne propose que 72 km. La consommation théorique s’établit à 0.7 L/100 km, valeur évidemment faussée par le cycle d’homologation. Mais nous y reviendrons.

Côté technologie, la Toyota Prius embarque ce que Toyota fait de mieux. Régulateur de vitesse adaptatif, reconnaissance des panneaux, alerte de trafic transversal, positionnement dans la voie pour ce qui concerne les aides à la conduite. La présence d’un rétroviseur numérique est assez agréable, surtout avec la lunette arrière si inclinée. Bien que plusieurs réglages sur la luminosité, le contraste et le positionnement dans le rétroviseur soient à disposition, il est dommage que l’angle du champs de vision ne le soit pas. Ainsi, pour une voiture garée 2,5m derrière vous, seul un bout de capot sera visible. C’est très perturbant et n’aide pas à la rétrovision.
A bord, la technologie est présente, mais ne fait pas dans l’excès. On retrouve deux écrans dont la grande tablette centrale, la connectivité Android Auto / Apple CarPlay. Cependant ceux-ci ne sont pas sans fils et nécessitent encore de se faire via un câble. Ne comptez pas non plus, de ce fait, sur la recharge sans fil par induction. Quatre ports USB-C sont à disposition des utilisateurs : deux à l’avant et deux à l’arrière. Enfin, bien que notre modèle d’essai n’en soit pas équipé, un toit équipé de cellules photovoltaïques est disponible en option pour alimenter un peu plus la batterie.
La plus confortable des Toyota Prius ?
Avec son empattement de 2.7m, la Toyota Prius offre deux avantages : l’espace aux jambes, nous l’avons vu plus haut, mais également le confort. En effet, avec un conducteur assis à égale distance des essieux avant et arrière, le confort est censé être optimum. Et autant vous dire que le confort de suspensions est bien supérieurs à mes souvenirs des précédentes générations. C’est un poil raide, toujours, sur les dos d’ânes. Mais dans l’ensemble, l’amortissement est bien maitrisé, que ce soit de façon « haut bas » que de façon « gauche droite ». Le rayon de braquage n’est pas facile à prendre en compte. En effet, le bout du capot est si loin de vous que vous ne savez pas exactement où sont les roues avant.

En mode 100 % électrique, la nouvelle Toyota Prius fait des efforts sur l’isolation acoustique. Les bruits de roulements sont maitrisés, et seuls les bruits de ventilations sont audibles. Cependant, au-delà de 90 – 95 km/h, les bruits d’air apparaissent au niveau des rétroviseurs. En plein essai hivernal et avec des températures extérieures de 2°C, la consommation électrique s’établit à 26 kWh/100 km, soit une autonomie réelle de 50 km. Comptez 4 heures pour recharger la batterie sur une prise 3.3 kW. Petit point négatif sur le fait que la Prius ne montre pas dans les écrans, au moment du branchement, le temps nécessaire à la charge.

Une fois le moteur thermique enclenché, il faudra d’abord composer avec le temps de chauffe, assez bruyant. Une fois à température, le moteur montre deux facettes. Premièrement, il est très doux et plutôt discret. Il faut pour cela appuyer bien modérément sur la pédale d’accélérateur. La boite de vitesse eCVT se révèle alors agréable et se fait oublier. Par contre, si vous avez le malheur d’être un peu trop pressant sur la pédale de droite, c’est une autre histoire. Et lorsque je dis pressant, c’est juste effleurer un peu trop l’accélérateur. La boite de vitesses à variateur fait alors grimper le moteur dans les tours, le faisant rugir comme un scooter faisant du remonte file. C’est véritablement désagréable et surtout beaucoup plus bruyant que les autres boites de vitesses du genre. Si le confort de roulement n’en est pas affecté, il n’en va pas de même du confort auditif…
La plus chiante des Toyota Prius ?
La position de conduite de la nouvelle Prius est quasiment parfaite. Il est possible de régler le siège conducteur très bas, ce qui se marie très bien avec la position du volant et du combiné. Cependant, qu’importe la position de conduite (haute ou basse), il est impossible de voir où se trouve le bout du capot. Et il est loin ce bout de capot. Comme vous êtes assis assez bas, la rétrovision est, elle aussi, compliquée. Vous êtes obligés de régler les rétroviseurs légèrement vers le haut pour voir derrière, mais du coup vous ne voyez plus très bien là où se situent les roues arrière. La rétrovision centrale en phase de roulage est bien mieux,.

La Toyota Prius a sacrifié sa polyvalence au profit du style. Les montants de pare-brise très allongé créent, depuis l’intérieur, d’imposants angles-morts. Le pare-brise est si allongé qu’entre le bas du rétroviseur et le haut de l’écran central, il n’y a que 4,5 cm d’espace. Effet meurtrière garanti ! Les places arrières sont sacrifiées sur l’hôtel du style tant par la place que par le confort. Le coffre a lui été scalpé sur l’hôtel de « l’écologie » puisqu’il cache la batterie de 13.6 kWh.
Vient le rayon des aides à la conduite. Si le régulateur adaptatif à positionnement automatique dans la voie fonctionne parfaitement, il n’en va pas de même du système de reconnaissance des limitations. Ce système qui sera obligatoire dans tous les véhicules neufs vendus à partir de 2024. Et bien ce système émet un bip à chaque changement de vitesse détecté. Seulement, le système change d’avis en permanence même si la limitation ne change pas. Il alterne en 30 et 50 en ville sans aucune cohérence avec la signalétique. Pareil sur les routes départementales où le système voit parfois 70, 80 ou 90 km/h. C’est juste insupportable et il est impossible d’avoir les indications sans le son. Nous avons du couper le système à chaque démarrage.

Enfin, dernier point technologique « sécuritaire » : le système de surveillance d’attention du conducteur. Ce système surveille ce que fait le conducteur et son attention sur la route. Le but est de prévenir le conducteur si il n’est pas attentif. Ce système se compose d’un ensemble de caméras et de capteurs qui se situe juste derrière le volant sur la colonne de direction. Si sur le papier, c’est plutôt pratique pour prévenir d’un risque, dans la vraie vie, c’est juste un cauchemar.
Le système passe son temps à bipper dès que vous n’avez pas les yeux sur la route. Vous regardez vos rétroviseurs (en changeant de voie par exemple), le système bip. Si vous regardez vos angles morts à un carrefour, le système émet un son. Vous réglez la climatisation ou la radio, le système sonne. Pire, vous tournez le volant dans un rond-point ou une courbe un peu grande, le système émet un bip différent vous demandant de remettre le volant dans une position qui permet au système de vous voir…



C’est à la fois absurde de bipper dans des situations de vies si communes à la durée si courte, mais c’est surtout très dangereux. L’immense majorité des situations de vie sont des situations où vous avez besoin de ne pas être dérangés par un ordinateur qui ne comprend pas pourquoi vous avez besoin de regarder ailleurs que droit devant vous. J’espère que la durée est liée à une tolérance Toyota trop faible qui pourra être corrigée en mise à jour…
Concurrence et grille tarifaire
Maintenant que la Toyota Prius n’est disponible qu’en motorisation hybride rechargeable, son prix n’est plus le même. La Prius démarre à 43.900 € en finition Dynamic soit une hausse de 44% du prix d’appel de la Prius, et toujours 1.300 € de plus que la version rechargeable. Notre modèle d’essai en finition Design coûte 46.580 €. Les seules options sont la peinture. Enfin la finition Lounge culmine à 51.500 €. Niveau concurrence, il est assez difficile de définir un format de véhicule. Nous partirons sur des modèles du segment D, hybrides rechargeables.

Commençons par une occasion récente car elle semble avoir quitté la gamme au moment où nous écrivons ces lignes : la Skoda Octavia IV PHEV avec 204 ch. Elle coutait 38.130 € au début 2023. Une Honda Civic eHEV Advance s’offre à vous contre 46.540 €. C’est probablement la seule concurrente de la liste à cibler spécifiquement la Prius. Une Peugeot 508 Hybride 180 en finition Allure, bien mieux finie que la Prius, dynamique et profitant de meilleures aides à la conduite sera à vous contre 51.320 €. Une Volkswagen Arteon Elegance eHybrid viendra coiffer le haut du panier avec 64.745 €.
Notre avis sur la Toyota Prius
Après une semaine à bord de la nouvelle Toyota Prius, je dois dire que je suis assez partagé. Une partie de moi adore le nouveau style, le confort, et les partis prix tranchés. Cependant une autre partie de moi trouve cette voiture bien en deçà des attentes. Que ce soit sur l’habitabilité, les sons incessants, la qualité perçue, les différentes consommations, etc. La Prius semble avoir pris un virage dans la direction des bons chiffres sur les cycles d’homologation et semble fuir tout ce qui en faisait la référence pour les clients au quotidien. Le tout greffe le prix d’entrée qui fait passer la Prius dans un monde plus sensible aux détails…

Retrouvez ci-dessous la galerie photos habituelle ainsi que le tableau récapitulatif des points les plus marquants.
Les + | Les – |
Le look | Le rapport qualité prix |
La douceur de la boite | Les bip bip incessants |







































Texte et photos : Antoine
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