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Essai Toyota Yaris GRMN : Germaine se déchaîne !

Vous en connaissez beaucoup des Germaine connues ? Non. Pourtant Toyota en a rendu célèbre 600. « Mais pourquoi parle-t-il de Germaine ? » me direz vous. Et bien parce que c’est le petit nom de notre Yaris d’essai aujourd’hui. Yaris GRMN, ou GeRMaiNe pour les intimes. 4 lettres qui font toute la différence. GRMN est l’acronyme de Gazoo Racing Master of Nürburgring. Si les deux premières lettres font appel à la division sportive et compétition automobile de Toyota, notamment victorieuse aux 24 Heures du Mans, les deux suivantes annoncent le décor. Toyota a bel et bien arpenté les courbes de l’enfer vert germanique pour développer cette version dopée aux hormones d’une des citadine les plus vendues en Europe. Embarquez avec nous pour cet essai. Toyota Yaris GRMN : Germaine se déchaîne !

Toyota Yaris GRMN : discrète… ou pas

Extérieurement, la petite Yaris n’a plus grand chose à voir avec sa petite soeur assagie. Uniquement disponible en 3 portes et en teinte « Blanc Pur », l’association de cette couleur aux éléments noirs (toit, rétroviseurs, entourage d’antibrouillard, spoiler arrière et diffuseur) crée un contraste fort. Les couleurs rouge et noir du team Gazoo Racing sont présentes sur sa carrosserie avec des stickers qui jouent davantage dans le registre de la provocation que du discret. Les jantes de 17″ peintes en noir, la sortie d’échappement centrale et l’énorme spoiler achèvent le travail. Si le style se veut agressif, on s’accordera pour dire qu’elle sort directement d’un manga plutôt que d’un tome de Michel Vaillant. Un look affirmé donc, qui ne passe pas inaperçu, c’est sûr !

Un confort relatif

A l’intérieur, cette Yaris de « course » garde ses origines de citadine polyvalente. Difficile de transformer radicalement une citadine en bête de circuit. Des touches d’aluminium ont été implantées sur le pédalier et le pommeau de levier de vitesse, et le volant, repris de sa grande sœur la GT86, intègre un repère central rouge spécifique à la GRMN. Les logos sont aussi présents dans les compteurs, sur le bouton Start et les sièges baquets. Plutôt confortables, ils apportent la vraie touche sportive à cet intérieur somme toute commun. En revanche, la position d’assise est relativement haute et désagréable. Pour les grand gabarits, les genoux auront tendance à aller taper le volant. La GRMN ayant de base toutes les options, l’esprit d’une sportive radicale et dépouillée n’est donc pas présent. Un point positif pour un point négatif ? On hésite encore, mais cela permet à Germaine de rester assez polyvalente, même en ville.

Compliquée au quotidien

En ville justement, cette Yaris de course ne s’en sort pas trop mal. Avec son rayon de braquage digne d’un camion, c’est vrai que les manœuvres ne seront pas son fort. Il faudra s’y prendre à plusieurs reprises pour les effectuer dans les règles de l’art. Heureusement, elle dispose tout de même d’une caméra de recul. Pratique. Chaque aspérité de la route remonte directement dans la colonne de direction et dans le siège, ce qui n’est pas très confortable à la longue. Mais avec son châssis rigidifié et rabaissé de 24mm et ses amortisseurs signés Sachs, il ne faut pas s’attendre à être sur un tapis volant. Pour vraiment s’amuser avec cette GRMN, il faut prendre de la vitesse et aller chercher les petites routes de campagne. Cependant, l’agilité en ville est bien présente et la petite bombinette se faufile partout avec toute sa discrétion…

L’esprit GTI à la japonaise

Pour cet essai, nous n’avons pas emmener notre Yaris sur circuit. Cependant, quelques accélérations sur les routes en lacet des Yvelines ont su révéler le côté obscur de la petite GRMN. Au niveau du comportement, rien à dire. Le trio châssis – amortisseurs – différentiel autobloquant Torsen fait un travail formidable. Chaque courbe est franchie avec précision sans que la Yaris ne dévie de sa trajectoire. Côté moteur, le 4 cylindres 1,8L et son compresseur Eaton projettent la Yaris comme un boulet de canon. Il ne fallait pas s’attendre à moins en sachant que ce moteur, développé par Toyota pour Lotus est, à quelques réglages près, le même qui équipe la Elise S3. A basse vitesse, la Yaris gronde. Je dois dire que la sonorité est plutôt plaisante, sans être trop assourdissante.

Si Germaine gronde à bas régime, elle commence à hausser la voix vers 4500tr/min pour ne faire ses vocalises qu’au delà des 6500tr/min pour offrir une sonorité très métallique, bien différente de ce que j’ai l’habitude d’entendre. Le bloc moteur de cette Yaris GRMN a donc presque quelque chose de vintage dans l’âme. La boîte de vitesse manuelle à 6 rapports, bien qu’efficace, n’est pas formidable. Les 4 premiers rapports offrent une plage d’utilisation trop grande pour emmener la Yaris dans les tours sans craindre pour son permis. Le guidage du levier n’est pas non plus extraordinaire car trop rapproché. On se retrouve à hésiter entre certains rapports et à s’y perdre. Le 6ème rapport, lui, sera le bienvenu pour vous reposer les tympans une fois sur autoroute.

Le plaisir n’en est pas moindre pour autant ! Quel plaisir de pousser cette petite boule de nerfs sur nos routes favorites ! Même si l’on finit par tout faire en seconde et troisième, la Yaris se montre très fun à emmener. La direction est précise, le train avant n’est pas trop flou sur ces routes détrempées et le feeling est plutôt très bon. Et puis, il y a le son, on y revient. Et ça, c’est quelque chose que la Yaris ne peut pas envier, à aucune de ses concurrentes plus ou moins proches. Si l’ensemble ne touche pas au parfait, il montre le travail de gens passionnés et libérés de contraintes budgétaires trop restrictives, et ça, ça se fait de plus en plus rare.

Toyota Yaris GRMN : la bonne affaire ?

Avec 600 exemplaires dont 400 pour le marché européen, cette Yaris GRMN est une vraie série limitée. Par conséquent, le tarif s’envole un peu. A 30700€, c’est vrai que cette Yaris n’est pas donnée. Mais au regard des performances et des équipements présents, le tarif se justifie. Cette Yaris et un véritable must have et il en faudra beaucoup pour ne pas craquer sur un des rares modèles disponibles sur internet. Face à ses concurrentes les Peugeot 208 GTI 30th, DS3 Performance, Renault Clio IV RS Trophy 220 ou VW Polo VI GTI, cette Yaris GRMN est une vraie compétitrice. Elle propose une vraie citadine typée course, avec son lot d’équipements pour le confort, aussi bien capable de rouler en ville que d’enchaîner les chicanes quand vient le week-end.

En attendant la Yaris GR-4, dévoilée le 10 janvier prochain et qui promet de belles performances avec son trois-cylindres 1,6L turbo de 250ch et sa transmission intégrale, cet essai de la Yaris GRMN permet de (re)découvrir le travail des équipes Gazoo Racing sur une citadine. Certaines sources affirment même que l’appellation GRMN sera reprise, sur une version encore plus radicale de la Yaris GR, développant 300ch ! Tu vas nous manquer Germaine, mais ta remplaçante devrait nous plaire tout autant, on l’espère !

Texte et photos : Anthony & Antoine
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