C’est la période hivernale, et l’essai de sportives se fait plus difficiles. Ainsi, nous partons aujourd’hui essayer une voiture qui nous plait, mais qui n’a pas de vocation sportive. Son design attrayant et sa technologie embarquée méritent que l’on s’attarde sur son cas. Notre modèle d’essai est équipé d’un moteur diesel ? Qu’importe, aucun des moteurs proposés n’est à la hauteur de ce vaisseau amiral. Volkswagen Arteon : l’inconnue de Wolfsburg.
Volkswagen Arteon : Passat CC + Phaeton
Souvenez-vous, l’an 2008 lorsque la première Passat CC sortait. La publicité vous le faisait assez bien remarquer, la voiture captivait tout le monde ! Des lignes de coupé sur une berline familiale. La recette a plutôt bien fonctionné avec quelques centaines de milliers de véhicules à travers le monde. En parallèle, la Phaeton se faisait haut de gamme du groupe. Elle était basée sur la cousine Audi A8, et proposait des moteurs prestigieux ! Elle en reprenait énormément de choses, comme le design baroque un peu plat…
Problème, ni la CC, ni la Phaeton ne font les chiffres de ventes espérés. Les deux modèles se heurtent à une clientèle qui préfère le blason aux prestations. Ainsi, la Phaeton n’apparait que comme une grosse Passat aux yeux de ses acheteurs. Et ce, malgré les motorisations V10 TDI et W12 essence. La Passat CC (ou CC sur les phases 2) n’offre pas la place attendue d’une telle voiture. En plus, elle s’échange contre un chèque suffisamment élevé pour que les clients aillent voir du côté du trio premium allemand.
Pourquoi ne pas supprimer purement et simplement ces deux modèles dans ce cas ? Les SUV font un carton et un gros SUV premium ferait aussi bien l’affaire. Problème, pour encore un grand nombre de marché, la berline reste la voiture statutaire. Il en faut donc une dans la gamme Volkswagen pour représenter le top de la marque dans l’inconscient collectif. Voici comment la Volkswagen Arteon est née. Elle remplace à la fois la CC, jugée trop peu pratique, et la Phaeton, jugée trop chère, pour tenter de combiner les deux dans un prix, réduit lui aussi.
Classique et élégante
J’ai essayé beaucoup de berlines au cours du temps, mais rares sont celles qui attirent l’attention. Il y a celles qui sortent à peine, et qui attirent grâce à l’effet nouveauté. La Peugeot 508 fut de celles-ci. Et il y a celles qui sont tellement rares qu’elles soufflent l’effet nouveauté à chacun de leur passage. La Volkswagen Arteon est de cette catégorie, en France notamment. Présentée et commercialisée en 2017, elle se défend correctement face à l’invasion des SUV. Pour autant, en France, on n’en voit quasiment jamais. Notre modèle d’essai est Bleu Atlantique (couleur actuellement indisponible sur le configurateur).
La face avant est très large visuellement. La calandre est basse et va d’un phare à l’autre, donnant l’impression de largeur surdimensionnée. Le capot n’est pas très long, mais profite d’une simplicité le rendant étonnamment classieux. Oui, un capot peut être classe. Les énormes roues de vingt pouces, Rosario, collent très bien à la voiture. Elles seront à vous contre 1 250 €. Le profil de caisse est assez classique mais viendra s’étirer une fois les places arrières passées. Cela donne un profil tout en longueur, étiré, à l’image de la première CC. Le tout est souligné par les ailes arrière aux arrêtes bien marquées.
On ne manque pas de place à l’intérieur
Avec ses 4,86 m de long, évidemment, on s’attend à avoir de la place dans l’Arteon. Pour autant, bien des voitures de gabarits similaires se sont montrées peu pratiques à l’intérieur. A l’avant, peu de différence avec une Passat, autant être clair. On retrouve l’ensemble des éléments connus de la gamme, et aucune surprise apparaît une fois à bord. Les sièges en cuir ne sont pas trop durs sur l’assise. Ils sont chauffants, refroidissants et réglables dans tous les sens ou presque. Seul le siège conducteur est massant, et aucune option ne permettra au passager d’en profiter. Dommage.
Les places s’arrières s’avèrent par contre très spacieuse, avec une place aux jambes défiant presque toute concurrence (n’oubliant pas la jumelle tchèque…). Les assises sont moins agréables qu’à l’avant mais restent tout à fait acceptable, surtout dans la catégorie. La garde au toit reste également correcte grâce à une amorce plus tardive de la chute de ligne. L’accoudoir central peut se ranger dans le siège du milieu mais le deuxième rang s’appréciera plus facilement à deux seulement. Concernant le coffre, à vous de choisir ce que vous voulez mettre dedans. Ne cherchez pas, presque tout rentre, enfin, des choses qu’une famille normale transporte.
La Volkswagen Arteon en ville
Notre modèle d’essai est équipé du 2,0 TDI de 190 ch associé à une boite de vitesses DSG à 7 rapports. Le tout repose sur la plateforme MQB (de la Fabia à l’Arteon) et l’ensemble est vu et connu. Pourtant, les premières impressions sont un peu décevantes. En ville, le moteur se fait très présent, et les démarrages voulus en douceur, se retrouvent excessivement bruyant avec un moteur qui semble compenser une mauvaise gestion de l’embrayage. De plus, toujours en ville, on aurait apprécié 4 roues directrices pour réduire le rayon de braquage. Le stationnement se fait sans difficulté grâce à la caméra 360°. Enfin, il faudra trouver une place assez longue…
En gros, les deux défauts que nous évoquons seraient aisément rectifiés par la présence du V6 3,0 TDI et du système à quatre roues directrices du Touareg. Il repose cependant sur la plateforme MLB, mise à jour plus récemment. Il faudra probablement attendre la version restylée (ou shooting break) de l’Arteon pour les voir apparaître sur le modèle. Qu’importe, une fois sur route, la grande berline retrouve son terrain de prédilection.
Sur la route, le chameau autonome
Sur l’autoroute nous menant à Besançon, nous avons à faire à une tout autre voiture. L’Arteon est silencieuse. A 130km/h les bruits d’airs ne sont pas présents et les bruits de roulements sont également très bien contrôlés. Le confort est également très appréciable grâce à l’amortissement piloté. (Un passage en mode sport, sur des routes dégradées vous montrera, de façon évidente, l’intérêt de cet amortissement). Les jantes de 20 pouces et les pneus tailles basses ne dérangent donc pas.
Niveau assistance à la conduite, la Volkswagen Arteon fait le plein. Régulateur adaptatif, maintien de voie prédictif, lecture du profil de route, surveillance active des angles morts, tout est présent. Ainsi, la voiture devient autonome, ou presque. Il faudra toujours tenir le volant de temps en temps, législation oblige. L’éclairage à LED adaptatif fait un travail remarquable mais se coupe de façon inopinée, sans que l’on comprenne pourquoi. Léger point négatif également concernant le système Audio. Si le son est correct, on se serait attendu à quelque chose de meilleure qualité. Surtout lorsque l’on compare à ce que l’on trouve dans le groupe, notamment Audi et son Q8 (mais aussi le reste de la gamme).
Niveau profil des routes empruntées, notre trajet a été constitué à 75% d’autoroute, et le reste en ville ou sur petites routes de campagne / montagne à pousser les 4 roues motrices. La consommation s’établit à 75 litres de carburant pour 1150 km. De façon plus lisible, cela fait 6,3 litres pour 100 km. Avec un réservoir de 66 litres, autant vous dire que vous êtes tranquilles pour un moment.
Volkswagen Arteon, on en pense quoi ?
Avec ses lignes classiques, mais fort élégantes, l’Arteon se montre plutôt réussie. Les qualités routières sont indéniables et permettront de long voyage sans stress. Il y a quelques défauts évidemment. Ceux-ci pourraient être, amener à disparaître, on l’espère, avec une prochaine phase 2. Mais en aucun cas ils ne se montrent être un veto à l’achat. Notre modèle d’essai voit son prix grimper à 65 000 €. C’est une somme, certes. Elle offre cependant le plein de technologies, et se montre bien plus abordable que celles qu’elles titillent (Classe E, Audi A6, BMW Série 5). Notez que le modèle n’offre pas une grande cote d’amour en occasion. Il est ainsi facile de trouver des beaux exemplaires à des tarifs proche du -50% sur de l’occasion avec moins de 30.000 kms. Nous aurions adoré, de notre côté, que l’Arteon existe en V6, cela aurait confirmé, si il ne le fallait, son statut de haut de gamme.
Retrouvez l’ensemble des photos de l’essai ci-dessous :
Texte et photos : Antoine
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