Retour en force pour la gamme R chez Volkswagen ! Le T-Roc n’y échappe pas et devient T-Roc R. Fort de 300 ch et disposant d’une transmission intégrale, que vaut le petit SUV de la marque Allemande dans sa déclinaison sportive ? C’est ce que nous avons voulu savoir avec un essai qui balance entre le positif et le négatif.
VW T-Roc R : le tour du propriétaire
Esthétiquement, le VW T-Roc R se remarque assez facilement. Pourtant, les différences ne sont pas énormes par rapport au T-Roc classique. Boucliers avant et arrière spécifiques intégrant, notamment, des prises d’air, et un diffuseur pour accueillir les 4 sorties d’échappement. C’est simple mais efficace. Surtout une fois couplé à la carrosserie Bleu Lapiz / Toit noir (une option à 1.260€) et aux jantes 19‘’ Pretoria (option à 760€). Surbaissé pour cette variante sportive, et bien que disposant d’une transmission intégrale, il n’a de SUV que le nom. En effet, n’imaginez pas aller dans les sentiers battus avec une telle voiture.
Pour mettre en avant son attachement à la branche sportive de VW, vous retrouverez également quelques logos R disséminés ici et là. C’est fait de la même façon que ce que l’on retrouve habituellement avec les monogrammes GTI sur une Golf. C’est propre et relativement discret. Au point que je me dis que des étriers de freins peints en bleu n’auraient pas été de trop, pour que ce soit un peu plus visible.
Pour casser un peu la carte de la discrétion, notre modèle d’essai est équipé d’une option qui avait beaucoup plu à Anthony lors de son essai du CUPRA Ateca Limited Edition… Je parle bien entendu du système d’échappement Performance en titane signé de la marque Akrapovič (en option à 4.160€). Coup de com’ ou réel intérêt, on reviendra sur ce point un peu plus tard.
Un intérieur un peu austère
On le sait, les marques allemandes ne sont pas connues pour faire des choses forcément folles dans leurs intérieurs. Mais, généralement, elles ont le gros avantage d’être bien finies. Sur le T-Roc R, Volkswagen a essayé de faire quelque chose d’original avec le bandeau coloré bleu Lapiz (en option à 130€). Cela apporte une touche de rappel sympa par rapport à l’extérieur mais niveau qualité générale, on repassera… Au moins c’est dit !
Je m’explique. On retrouve différentes sortes de plastiques tous aussi durs les uns que les autres, au point de se demander si nous avons réellement une voiture à plus de 50.000€ en essai. Si certaines marques tendent vraiment à grimper en qualité perçue sur leurs productions récentes, ce n’est pas le cas ici. On est au même niveau de qualité que la Polo proposée à partir de 16.980€, aie. Ce n’est pas sans rappeler la Mini Electrique qu’Antoine avait essayée.
Une fois la déception passée, je regarde un peu plus en détail l’intérieur. Et j’apprécie quand même la sellerie cuir nappa noire (option à 2.540€) avec la broderie R et les empiècements en « cuir carbone ». Le maintien des sièges est correct, mais n’apporte pas de réel côté sportif à l’habitacle.
Pour faire les courses ou faire la course ?
Passons désormais à la partie mécanique. Fidèle au groupe Volkswagen, on retrouve le 2.0 TSI de 300 ch. Ce moteur équipe notamment d’autres sportives du groupe avec des puissances légèrement majorée ou minorée. Ainsi, on retrouve la Seat Leon CUPRA, le CUPRA Ateca, l’Audi SQ2, l’Audi S3, le VW Tiguan R, la VW Golf R… Et normalement, c’est là que vous allez comprendre le titre de l’article. Si on met le T-Roc R de son côté, tout seul dans son coin, la voiture trouve un intérêt non négligeable. Mais au milieu d’une pléthore de modèles, au sein même du groupe, on commence à se poser la question sur sa légitimité. Surtout quand on se rend compte qu’hormis la hauteur, les dimensions sont très proches d’une Golf.
Vous l’aurez compris, la voiture ne nous a pas déplu mais nous sommes restés sur notre faim. Elle est bien trop proche du reste de la gamme. Son placement, ainsi que celui de ses cousins, est difficile à cerner. Cependant on va retourner dans le positif et parler de la voiture sans penser à sa concurrence interne.
Fort de 300 ch et 400 Nm, le VW T-Roc R promet un 0 à 100 km/h en seulement 4,8 secondes grâce à la motricité 4Motion. Sa vitesse maximum est quant à elle autolimitée à 250 km/h. De quoi largement s’amuser. Équipé du système d’amortissement piloté (option à 1010€), il a sur le papier tout ce qu’il faut pour en faire une bonne sportive. Si ce n’est son poids de 1575 kg, qui influe directement sur les émissions de CO2. Le T-Roc R rejette 192 g de CO2 par km (malus de 8.254€ en 2020, 11.488€ en 2021).
Sur la route, la voiture est agréable à rouler. La transmission 4Motion permet de passer les virages à haute vitesse en gardant une bonne stabilité mais aussi, et surtout, de réussir les démarrages sans patiner sur les 2 premiers rapports. En jouant un peu sur les routes de campagne, je commence même à l’apprécier ce T-Roc R. Mais il reste ce petit truc qui chagrine toujours les amateurs de sportives… le son. On le rappelle, il y a plus de 4000€ dans la ligne Akrapovič optionnelle. Pourtant, on se rend vite compte que la partie fun et cool du son provient finalement des enceintes. C’est fâcheux.
En utilisation classique, la voiture est très agréable à rouler. Elle offre une consommation plutôt correcte de 8,5 litres aux 100 km. La conduite un peu surélevée par rapport à une Golf apportera à de nombreuses personnes un coté sécurisant grâce au surplomb de la route, le tout dans un confort plus que correct malgré les jantes de 19 ».
Volkswagen T-Roc R: le bilan final
C’est l’heure de trancher en faveur ou non de ce T-Roc R ! Si la voiture n’est pas mauvaise dans l’idée, pour moi, on restera quand même sur un NON. Dans notre configuration d’essai, le prix est légèrement au dessus des 60.000€ hors malus. Une somme non négligeable qui devrait fournir de l’équipement et de la qualité que le T-Roc ne possède pas. Oubliez les technologies de pointes comme une VTH, un CarPlay sans fil, des sièges massants ou encore une caméra 360°… Tout ceci n’existe pas sur cette voiture. Et couplé à une finition plus qu’hasardeuse, il est vraiment compliqué de justifier son prix face à la concurrence.
On espère que Volkswagen va réagir et vite. L’image de marque accumulée au fil des années permet quelques erreurs comme celle-ci. Mais si elle se retrouve répétée trop souvent, les clients vont vite se tourner vers les concurrentes. Quit à faire tomber la tête de liste pour profiter des autres marques du groupe comme Skoda ou Seat.
Pour vous laisser tout de même apprécier le look sympa de l’auto, on vous laisse en compagnie de la traditionnelle galerie photo complète de l’essai.
Texte et photos : Julien HUET pour Virages Auto
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