Quand on parle de premium Allemand, il s’agit forcément de Mercedes, BMW ou, pour le groupe Volkswagen, Audi. La marque Volkswagen est dans un pôle à part d’Audi, celui des voitures à volumes et elle se revendique comme « access premium » ou « upper maintream » pour ne pas faire d’ombre à sa petite soeur et éviter le mélange d’image. Mais dans le cas du Touareg ou de feue la très belle Phaeton, on est en droit de s’interroger, tant les prestations et les prix sont élevés ! Volonté de rappeler à tout le monde que le groupe porte le nom de la marque ? Opportunité de proposer du haut de gamme moins cher sans le coté ostentatoire du blason ? Ou grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf ?
Nous prenons aujourd’hui en main la version R de ce dernier. Cette dernière embarque un groupe motopropulseur hybride axé sur la performance, que nous découvrons sur ce SUV. D’ailleurs, c’est le premier du genre à porter ce badge R, destiné aux modèles sportifs de la marque. Essai Touareg R : R pour raffiné.
Volkswagen Touareg : raffinement
Essayer un Volkswagen Touareg, c’est avant tout essayer une expérience. En effet, je l’évoquais juste au-dessus, le SUV allemand est un peu une pépite dans la gamme depuis la disparition de la Phaeton (d’ailleurs, si vous en avez une, on veut bien en faire un essai). Le Touareg, c’est un luxe à se rapprocher d’Audi et Bentley dans le même groupe, avec un logo des plus communs. Pire, un logo qui signifie « voiture du peuple ». Pourtant, et vous allez le voir, ce n’est pas la voiture de monsieur ou madame tout le monde.
L’ouverture de la porte annonce la couleur. Elle est lourde, mais le poids est maitrisé et on découvre de jolis matériaux sur la contre-porte. Cuir à effet matelassé ou lisse, baguette type aluminium avec éclairage d’ambiance ou quelques plastiques laqués sont de la partie. Cependant, quelques plastiques durs grainés sont également présents. Contraste qui, vous le verrez, va revenir plus d’une fois. Même le son de l’ouverture des vitres est feutré et n’est pas sans rappeler l’expérience en Mercedes Classe S.
Un cockpit axé sur le confort
Le cockpit du Touareg était l’un des premiers à amener deux écrans « flushs » (ou collés l’un à l’autre). Le premier, le combiné, offre 12,3 pouces, alors que le deuxième au centre est courbé, orienté légèrement vers le conducteur et offre une taille de 15 pouces. Un affichage tête haute de belle taille vient en complément. Cependant, il ne dispose pas du dispositif de réalité augmenté des petites sœurs plus récentes, ID.3 et ID.4. Le volant est mis à jour et profite des nouvelles commandes tactiles que l’on retrouve dans le reste de la gamme (comme l’Arteon Shooting Break).
Une fois installé à bord, la première chose qui marque est le confort. Les deux sièges avant sont incroyablement confortables. Moelleux mais pas mous, il peuvent évidemment se régler dans tous les sens. Ils sont chauffants, ventilés et massants (le tout pour 1.440 €) à la demande. À l’arrière, vous serez moins chouchoutés mais vous ne serez pas non plus punis. Les places s’avèrent confortable, avec de l’espace aux jambes et les sièges sont quand même chauffants.
Le Volkswagen Touareg R, comme tout Touareg, conserve des rangements de bonnes tailles. Les portes gobelets sont en fait des portes bouteilles d’1,5 L. Le rangement central est grand, surtout en largeur. Les contre-portes offrent aussi quelques rangements. Seul le coffre se montre un peu décevant, à cause notamment des batteries du moteur électrique et du système audio Dynaudio. Ce dernier est plutôt très bon (en option à 1.930 €), et offre 13 haut-parleurs et 730 W. Enfin, notons les double pare-soleil, pour vous cacher du soleil sur l’avant, et sur les côté à la fois.
Extérieur
Extérieurement, le Touareg n’a pas vraiment évolué dans cette déclinaison R. Les lignes sont toujours aussi belles, tout en douceur. La calandre est énorme, mais notre finition R la fait passer en noir, ce qui la rend un peu moins ostentatoire. Les jantes Estoril en 22 pouces (2.005 €) se montrent très élégantes également. Les feux arrière contrastent avec leurs homologues de la proue, puisqu’il sont assez fins (par rapport au gabarit général).
Notons également de vraies sorties d’échappement, c’est assez rare pour être souligné. La couleur Bleu Lapiz (en option à 1.760 €) participe à l’aspect très classe de la voiture. Globalement, si il n’y a pas grand-chose à dire sur l’extérieur, je suis tout de même surpris. Bien que la voiture soit immense, les proportions sont affinées par le design. Il fait tout de même 4.88 m de long pour 1.98 m de large (hors rétroviseurs).
Les chiffres du Touareg R
Le Volkswagen Touareg R profite intégralement du Porsche Cayenne Hybride pour la motorisation. Le V6 essence 3.0 développe 340 ch et un moteur électrique de 136 ch vient en complément. D’ailleurs, l’autre Touareg disponible dans la gamme, la version hybride ‘normale’ de 381 ch, dispose du même duo de moteurs mais avec une cartographie différente. Notre Touareg R a donc une cartographie plus dynamique, lui permettant des performances un peu meilleures. Le 0 à 100 km/h prend officiellement 5.1 secondes alors que la vitesse maximale s’établit, théoriquement, à 250 km/h.
Malgré ces chiffres intéressants, le Touareg n’est pas une sportive pour autant. En effet, le poids est très présent : 2.468 kg, à vide. Autant vous dire qu’avec un réservoir de 90 L, quelques personnes à bord et quelques bagages, les trois tonnes sont largement dépassées… Il rappelle beaucoup le Range Rover Velar PHEV récemment essayé par Romain.
Prise en main sur 1300 kilomètres
Le gros avantage du Touareg hybride, c’est son confort d’utilisation. En effet, il est presque impossible, à moins de regarder le compte tours, de savoir si le moteur thermique est allumé ou éteint. La transition est d’une extrême douceur, que ce soit pour les oreilles ou dans la pédale d’accélérateur. De la même façon au freinage, on ne ressent pas la transition entre le frein électrique et les freins à disques. Les bruits de mobiliers sont inexistants et les bruits d’air à peine présents, même à 130 km/h. Les suspensions filtres la route avec la même douceur, rendant le voyage si confortable. Le maître mot est bien le mot CONFORT.
Officiellement promis pour 58 km, l’autonomie en 100 % électrique est très prometteuse. En ville, c’est largement atteignable : nous en avons fait 50 sans spécialement faire attention. Autre exemple, nous avons pu monter quasiment intégralement un col de montagne de 35 km, permettant de faire baisser la consommation moyenne de l’essai. Le tout avec sièges chauffants, climatisation, musique et toujours les 3 tonnes de l’engin bien chargé.
Le Touareg R est-il tout de même dynamique ?
Cependant, le logo R promet un monde Volkswagen bien connu, le dynamisme. Je l’ai donc un peu poussé sur les routes de montagne. Si le poids n’a pas spécialement disparu, les relances sont plus que satisfaisantes et les suspensions font un miracle. Certes, ce n’est toujours pas une Lotus Elise, mais au moins le roulis est maitrisé. Les suspensions adaptatives permettent aussi de passer en mode Off Road. La voiture remontera jusqu’à 26 cm de garde au sol. Largement suffisant sur nos chemins français pour éviter des pierres.
La consommation du Volkswagen Touareg R est officiellement de 2.9 L /100 km. C’est évidemment impossible à tenir. Malgré nos 1300 km d’essai et nos recharges régulières, nous effectuerons 10,5 L de moyenne… En soit, c’est 4 fois supérieur aux annonces, mais c’est très raisonnable pour nos 1000 km d’autoroute, le moteur, et… Ai-je besoin de vous rappeler le poids pachydermique de l’engin ?
Notre avis sur le Touareg R
Comme un Touareg normal, le Touareg R ne vous fera pas passer inaperçu. Absolument tout le monde vous regarde, et il faut reconnaître que la voiture le mérite. Elle est jolie et voyante à la fois. Le confort est digne d’une Bentley, et voyager des heures et des heures ne sera pas un problème. Les petites attentions sont là pour vous rappeler que vous n’êtes pas juste dans une Volkswagen, vous êtes dans un Touareg. Et ce dernier se différencie aussi de la gamme par son prix : à partir de 95.000 € (et 104.000 € pour notre modèle d’essai). Il reste donc à savoir qui, en Europe, préfèrera un Touareg R à un Cayenne ou un X5/X7. Le logo n’est pas celui qui fait rêver à ce prix-là, alors que les prestations sont incroyables.
Retrouvez l’ensemble des photos réalisées pendant l’essai dans la galerie ci-dessous :
Texte et photos : Antoine
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