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Essai VW ID.5 GTX : la bonne ID ?

Sœur jumelle à l’arrière tronqué de la VW ID.4, nous essayons aujourd’hui la version dynamique de la VW ID.5, la GTX. Peu présente sur les routes Françaises, nous allons tenter de découvrir au travers cet essai les raisons de son succès en demi teinte face à une concurrence toujours plus féroce sur le segment des SUV électriques. Essai VW ID.5 GTX, la bonne ID ?

Un look IDentifiable

Avec ses formes rondelettes et son regard à la signature lumineuse facilement identifiable, l’ID.5 se repère de loin, d’autant plus avec sa teinte Rouge Roi (200€). Perché sur des roues de 21’’ (645€), l’allure SUV est bien présente et la voiture fait massive. On est sur un volume global proche d’un DS 7 ou d’un Peugeot 3008 mais cela donne l’illusion d’être bien plus gros.

Classique dans l’ensemble, le look est tout de même travaillé quand on le regarde dans le détail. On peut notamment s’attarder sur le béquet intégré dans la lunette arrière. Il aide à réduire la trainée aérodynamique et permet ainsi gagner en consommation. Le Cx est de 0,26 sur l’ID.5 quand l’ID.4 affiche 0,28.

Sur cette version GTX voulue sportive ou dynamique, on regrettera tout de même l’absence d’un kit carrosserie spécifiques. Sans aller à outrance dans la modification, on aurait aimé au moins des boucliers spécifiques pour la différencier d’une ID.5 classique. Seuls quelques logos GTX sont présents sur la voiture pour se démarquer.

Un intérieur spacieux

A l’intérieur, le changement par rapport à une ID.5 « classique » est plus notable. Ceci grâce à l’option Intérieur Top Sport GTX (3350€) qui lui offre des beaux sièges au look baquet. De plus ils sont électriques, à mémoire et chauffants. Le tout en Alcantara surpiqué de coutures de couleur rouge du plus bel effet. Si l’option coûte chère, elle permet tout de même de se démarquer. C’est également l’occasion de profiter d’un très bon confort ainsi qu’un maintient latéral honorable sur les routes sinueuses.

La luminosité à bord est bonne grâce au grand toit panoramique optionnel compris dans le pack Design Plus (1.320€). Il vous apportera par la même occasion l’ajout d’un vitrage feuilleté sur les vitres avant. Le toit ouvrant permet une luminosité mais surtout une belle vue sur l’extérieur pour vos passagers arrière. Ceux-ci profitent en même temps d’un bel espace aux jambes et d’une largeur d’assise très confortable… tant que l’on se limite à 4 personnes dans la voiture. La cinquième place restera limitée à de petits trajets.

Fort d’une longueur de 4,60 m et d’un empattement de 2,77 m, l’ID.5 n’en oublie pas son coffre avec 549 L. Il réalise même la prouesse de gagner 6l de volume supplémentaire par rapport à l’ID.4. Et ce malgré une perte de 12mm de hauteur en garde au toit à l’arrière dû à l’allure fastback. Pour comparer, un Ford Mustang Mach-E pourtant 10 cm plus long ne propose que 402 litres mais dispose en complément d’un frunk de 100 litres, élément non présent sur l’ID.5. Banquette rabattue, la capacité du coffre grimpe à 1561 L sur la Volkswagen ID.5.

Une continuité dans la gamme ID ?

Ecran sans casquette derrière le volant, tablette tactile, c’est tout simplement identique à l’ID Buzz que nous avions essayé fin 2022. Un mal pour un bien, cela permet au client de s’y retrouver facilement s’il est déjà client de la gamme ID. Ceci dit, ce n’est pas forcément une référence au niveau de la facilité d’utilisation et de la fluidité. Pour tout vous dire, il m’a fallu attendre le jour où j’ai rendu la voiture au parc presse pour que l’on me montre où s’affiche le kilométrage de la voiture. Dommage !

Cet écran derrière le compteur est complété par un affichage tête haute à réalité augmenté. Présent dans le Pack Infotainment Plus à 1825€, il vous redonnera toutes les informations de conduite. Il y a de quoi se demander l’utilité de l’écran. Petit bémol à cette VTH, si vous roulez avec des lunettes polarisée, elle sera tout simplement invisible. Aucun réglage ne changera cela malheureusement.

Le GPS et son planificateur de trajet sont efficaces sur grands axes. Il programme des arrêts automatiquement en fonction de votre consommation réelle pour faire le plein de kW. Ce système sera cependant complètement perdu dans Paris et sa proche banlieue. Il propose de passer par des routes en sens interdit ou fermées à la circulation.

Direction la Normandie

Un peu de soleil, une batterie chargée. En route pour la Normandie afin de découvrir ce que donne cet ID.5 GTX sur longue distance. Equipé d’un moteur de 299 ch (les versions livrées actuellement sont passées à 340 ch) et d’une batterie ayant une capacité nette de 77 kWh, l’ID.5 GTX est homologuée pour 489 km en cycle WLTP et bridé à 180 km/h.

Ayant pu rouler un peu en ville avant le départ, ma consommation moyenne s’établissait aux alentours des 18 kWh/100 km. Une moyenne assez élevée qui m’a fait douter sur sa capacité à relier la Normandie par l’autoroute sans passer par la case recharge. Bonne surprise au final lors de l’arrivée à Caen après 294 km aux limitations de vitesse. La moyenne s’établit à 20,3 kWh/100 km. Il faut croire que cet ID.5 est gourmand en ville mais sait faire la part des choses sur l’autoroute. Même si elle n’est pas non plus au niveau des références de la catégorie.

Le trajet se déroule sans encombre sur l’autoroute, dans un très bon confort de roulage malgré quelques bruits parasites. On en retrouve au niveau de l’écran central et de quelques plastiques. La commande vocale est insupportable et se déclenche sans cesse.

J’ai ensuite voulu tester ses capacités dynamiques en longeant la côte à allure plus soutenue. Le moteur relance sans soucis et les consommations ne s’affolent pas. J’ai été assez surpris, par contre, de sentir la voiture prendre du roulis et sous-virer dans les enchaînements rapides. Nul doute que les 200 kg sur la balance n’y sont pas pour rien. Les Pirelli Scorpio qui équipent notre modèle d’essai ne sont également pas les meilleurs dans le domaine. L’option suspensions pilotées DCC présente dans le pack Sport Plus (1350 €) n’aide malheureusement pas non plus. Après tout, c’est un SUV et ce n’est pas ce qu’on lui demandera tous les jours, finition GTX ou non.

Après 1000 km d’essai, le bilan sur la consommation est plutôt correct avec 19,5 kWh/100km pour une vitesse moyenne de 58 km/h. Pas si loin des 18 kWh/100km pour lequel il est homologué.

L’ID.5 GTX face à la féroce concurrence

Débutant à 65.400€ dans sa finition GTX, notre modèle d’essai démarre à 75.670 €. Pourtant, il est dépourvu de l’option pompe à chaleur. Une somme coquette pour un modèle qui offre de belles qualités mais n’est pas sans défauts pour autant. Parmi ses principales concurrentes, on retrouve des modèles déjà essayés dans nos colonnes. Je pense entre autres à l’Audi Q4, la BMW iX1 ou encore la Ford Mustang Mach-E et le Skoda Enyaq. Mais son plus grand défi est bien entendu la Tesla Model Y Grande Autonomie. Notons également le Peugeot 3008 qui arrive très prochainement ici.

L’Audi Q4 S Line 55 e-tron qui embarque le même moteur et la même batterie débute à 70.400€. Comme à son habitude chez Audi, les options sont en nombre et afin d’arriver à un équipement équivalent. La facture frôle ainsi les 82.000€. Un placement tarifaire sûrement justifié pour éviter la concurrence en interne dans le groupe VW. Notons également le Skoda Enyaq Coupé, reposant sur la même base technique et s’affichant à 69.685 € équipé de façon similaire.

Chez BMW, le iX1 xDrive30 M Sport débute à 61.050€ et dispose d’une puissance de 313 ch. Une fois sur-équipé avec les nombreux pack d’option le prix final tombe à 75.320€. Un prix très proche de celui de notre ID.5 GTX. Le bavarois profite d’un système média bien plus performant comme on a pu le remarquer lors de notre essai mais également des finitions de plus haute qualité. Un choix judicieux si l’on souhaite rester sur une marque Allemande.

Pour vivre le « rêve américain », quoi de mieux que le Ford Mustang Mach-E que nous avions déjà évoqué plus tôt dans l’article. En finition Premium, fort de 315 ch, il commence à 58.990€ avec sa batterie Standard Range qui propose une autonomie WLTP légèrement plus faible que l’ID.5. La voiture étant déjà très fortement équipée d’origine, peu d’options à rajouter et un prix total de 62.140€. Un choix intéressant, d’autant qu’on lui avait remarqué une belle habitabilité et une faible consommation. De plus, cette configuration full est actuellement remisée à 53.000€ sur le site de Ford. 20.000€ de moins que l’ID.5 GTX, ce n’est pas rien !

Bête noire de tout les constructeurs, et présente à tous les coins de rue, la Tesla Model Y. Elle viendra forcément se placer en comparaison directe lors de votre choix. La version Grande Autonomie en Transmission intégrale est proposée à 51.990€. Niveau équipement, tout est de série. Ne reste qu’à rajouter des jantes 20’’ et une option de couleur pour la personnaliser. Même en ayant pris le Midnight Cherry Red à 2600€, l’addition reste la plus faible avec 56.690€. Coup dur pour le constructeur Allemand.

Un bilan mitigé

Entre belles surprises et déceptions, la VW ID.5 GTX n’aura pas réussi à me convaincre totalement. Si sa bouille toute ronde lui pardonne beaucoup niveau sympathie, son prix élevé et son système média peu pratique ont du mal à passer. A prix équivalent, je lui préfère sans aucun doute la BMW iX1 même si le gabarit est un peu plus faible.

La bonne ID ? C’est moins sûr et on comprend aisément pourquoi cette voiture ne fait pas encore légion sur les routes. Il semblerait néanmoins que le tir ait été corrigé sur les dernières ID et notamment l’ID.7. Nous ne manquerons pas de vous partager notre avis lorsque nous l’aurons essayée.

Retrouvez juste après notre tableau récapitulatif ainsi que notre traditionnelle galerie photos regroupant l’intégralité des clichés réalisés pendant l’essai :

Les +Les –
HabitabilitéPrix trop elevé
Consommation raisonnableSystème info divertissement
Look sympathiquePas de frunk

Texte et photos : Julien HUET pour Virages Auto
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